La fédération algérienne d’athlétisme ne
communique pas sur les cas de dopage constatés. Evidemment en l’absence de
transparence, la rumeur fait fureur et déstabilise encore plus une discipline
sportive à la recherche d’elle-même et de ténors. Comme en de pareilles
circonstances troubles, ce sont les quelques athlètes émergeants (cela existe encore,
n’est-ce pas Malik Lahoulou ?) qui en souffrent le plus. Leurs résultats
probants, leurs performances n’ont plus la crédibilité qui fut celles de leurs
prédécesseurs.
On rapporte ici et là que deux athlètes
auraient été contrôlés positivement et que l’un d’entre eux bénéficierait d’une
AUT (une utilisation légalisée de produits dopants justifiée par une ordonnance
médicale de prescription d’un produits à des fins thérapeutiques). Nous voulons
bien le croire (la réglementation internationale sur la lutte contre le dopage
permet de telles situations) mais la logique aurait voulu que l’athlète en
question s’abstienne de participer aux compétitions figurant à son programme.
En fait, à en croire la rumeur qui circule au SATO, ce serait une dizaine
d’athlètes qui serait impliquée. Mais, comme toujours, il est difficile de faire
la part de la vérité. Surtout qu’au plus haut niveau de la hiérarchie fédérale,
on serait favorable à une préparation biologique que l’on dit proche des
pratiques du dopage.
Il est malheureux de dire que même dans ce
domaine de la tricherie, nos athlètes (ceux du moins épinglés) ne sont pas à la
pointe du progrès. Les derniers officiellement reconnus et sanctionnés
–précisons qu’ils ont été contrôlés positifs lors de participations à des
compétitions à l’étranger (Belgique, France, Allemagne - que sont Megdoud, Bouras et Bouraâda. Ces athlètes,
faisant partie de l’élite nationale en préparation alors pour les championnats
d’Afrique 2012 de la discipline, avaient utilisé un anabolisant. Celui qui
avait tourné court la carrière sportive du sprinter canadien Ben Johnson pris
dans un contrôle aux Jeux Olympiques de Séoul en 1988. Pour tricher, nos athlètes (ici nous
incriminons les sportifs parce qu’ils ont été pris en flagrant délit tout en
ayant à l’esprit que l’on pourrait imputer ces cas de dopage à leur proche
entourage immédiat) ont eu recours à un produit si galvaudé qu’il doit être
décelable par un apprenti expert faisant ses premiers pas dans un des
laboratoires agréés par les instances mondiales de la lutte anti-dopage. Nos
athlètes se comportent comme des amateurs en ce domaine.
Nos voisins Marocains dont nous avons écrit
dernièrement qu’ils figurent parmi les ténors (ou du moins les plus nombreux)
de la liste des suspendus au 25 septembre 2015 continuent certes de faire dans
le dopage à la petite semaine, le dopage du pauvre, mais aussi semblent
explorer d’autres voies comme l’utilisation de l’EPO ou (cela semble être
l’apanage des Franco-marocains qui le pratique avec un certain succès) du
retardement de l’application de la sanction prononcée par l’instance fédérale
(nous re viendrons prochainement sur ce thème) ou des techniques sophistiquées.
Dans
cette fameuse liste du mois de septembre, on trouve un nom connu des
observateurs et des passionnés d’athlétisme et particulièrement ceux suivant
les compétitions internationales : Khadija Samah. Au palmarès de cette
athlète au parcours atypique, le titre de championne du Maroc 2014 du
5 000 et du 10 000 mètres (à l’âge de 29 ans) après une saison 2013 ou elle battit tous ses
records sur piste après avoir bâti sa
réputation en courses sur route courues
essentiellement en Espagne. Au semi-marathon, une spécialité dans laquelle elle
s’engagea dès 2004 (21 ans). Son record personnel a été réalisé en 2006 (23
ans) avec un chrono de 1 heure 16 minutes 37 secondes.
A l’international, Khadija Samah est connue pour une 2ème place aux championnats de France de cross
court (son record du 1 500 est 4.21 établi en 2013). A cette époque-là,
une information avait circulé disant qu’une athlète de seconde zone avait contrôlée positive au cross de Khouribga. Le
produit décelé était la molécule GW 1516 qui serait proche d’un produit connu
des experts, l’AICAR. Les deux molécules ont été testées en laboratoires
pharmaceutiques en vue du traitement de plusieurs pathologies (obésité,
diabète, cholestérol) mais dont le développement a été interrompu suite à la
toxicité découverte lors de tests sur les êtres humains. La particularité de
ces deux molécules est qu’elles modifieraient le métabolisme cellulaire et permettraient
d’obtenir des résultats sans exercices. Selon des confrères qui s’intéressent de près au dopage, ces
deux produits, aux effets aussi puissants que dangereux, seraient disponibles sans
difficulté aucune sur internet.
Khadija Samah a été suspendue pour quatre ans. Elle a évolué pendant une saison dans un club
français (Martigues) où elle aurait rejoint une autre athlète marocaine
(suspendue également pour dopage) présentée comme sa cousine : Layla
Traby.
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