Lorsque l’on évoque l’athlétisme marocain, on ne peut s’empêcher de citer
la longue liste des athlètes qui ont fait de ce pays voisin une des grandes
nations de l’athlétisme mondial, en particulier dans les courses (masculines et
féminines) de demi-fond sur piste (800, 1500, 3 000, 5 000, 10 000
et 3 000 steeple) et les courses sur routes (semi-marathon et marathon).
Les athlètes marocains, pendant des années, ont été des rivaux à la hauteur des
athlètes de la Corne de l’Afrique (Kenya et Ethiopie).
On ne pourrait incontestablement faire l’impasse sur Nawel El Moutawakel,
la première athlète arabe médaillée d’or olympique sur le 400 mètres haies des
JO de Los Angeles en 1984, actuellement membre de l’IAAF et du CIO. Si les
Moulay Brahim Boutayeb, Nezha Bidouane, Salah Hissou ne sont plus très connus aujourd’hui, en dehors du cercle
des amateurs de la discipline reine des jeux olympiques (malgré un palmarès que
revendiqueraient beaucoup d’athlètes de très haut niveau), deux noms ressortent
immanquablement : Saïd Aouita et
Hichem El Guerroudj qui ont porté haut les couleurs du royaume et fait
vibrer de bonheur les téléspectateurs arabes et de tant d’autres pays. Des athlètes
de très haut niveau qui ont fait naitre des vocations et participer à la
médiatisation de ce sport.
On pourrait y ajouter Khalid Skah, grand coureur de cross et champion de
10 000 mètres devant l’Eternel, dont l’image malheureusement fut déteinte
par une citation devant les autorités sportives mondiales comme pourvoyeur de
produits dopants. Selon les dénonciations portées à la connaissance de l’IAAF,
de l’agence mondiale anti dopage et de la fédération française d’athlétisme, au
début des années 2000 (une dizaine d’athlètes franco-marocains ou leurs proches
avait été épinglée par des contrôles anti-dopage), cet ancien grand coureur de
cross aurait eu pour terrain de chasse
le centre de préparation en altitude d’Ifrane tant apprécié par les coureurs de
demi-fond et de fond d’Europe et d’Algérie aussi bien pour ses bienfaits en
oxygène que pour la présence massive de coureurs de qualité ainsi que, cela
reste à vérifier, de la disponibilité à profusion de ces produits qui boostent
les performances.
On ne parle guère aujourd’hui des pratiques de dopage des athlètes
marocains. La chose semble établie. En
effet, les athlètes de ce pays fournissent
l’un des plus forts contingents d’athlètes suspendus inscrits sur la liste du
25 septembre 2015 publiée par l’IAAF. Cette liste, qui n’est pas celle des
athlètes ₺nobélisables₺ (loin sans faut), en recensent 15. Soit une unité de moins
que le Kenya (16) que l’on cite chaque fois que l’on aborde la question et qui
occupe la troisième place d’un podium où figure la Russie (29) à la première
place et (on n’en parle très peu sans doute parce qu’elle ne focalise pas
l’attention par le niveau de performance de ses athlètes) l’Inde (26) au second
rang. Au contraire bien sur de la Russie et du Kenya qui accaparent les titres
et médailles aux championnats du monde et aux Jeux Olympiques
Au royaume de la tricherie et de l’éthique sportive violentée, on
retrouve également (dans l’ordre d’un classement des nations non fourni par
l’IAAF et que n’avons pas achevé) ex-æquo la Turquie et le Brésil (11
suspensions) suivies de l’Italie (10), la France (8), les USA (6), l’Ukraine,
et la Suède (5) ainsi que l’Arabie Saoudite (4).
Cela fait d’ailleurs bien des années que la réputation des athlètes
marocains est entachée. Nous l’avons ici
même relevé en nous intéressant au cas de Hind Dehiba-Chahyd qui s’est vue remettre
une médaille de bronze après que les trois athlètes qui l’avaient précédé aux
championnats du monde en salle d’Istanbul (2012), grande ville d’un pays qui n’est pas indemne de tous reproches dans
le domaine du dopage.
Les coureurs marocains, depuis quelques années, ont formé des cohortes de
coureurs et de coureuses disposant d’une bonne formation de base écumant les
meetings et les courses sur route
d’Europe (France, Espagne, Italie, Belgique) et même des Etats Unis, prenant
quelques fois (si ce n’est souvent) la nationalité des pays où ils se sont
installés. Deux franco-marocains figurent sur la liste IAAF.
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