vendredi 9 octobre 2015

Salif Keita, Blessé, ses dirigeants veulent le renvoyer


Pour les amoureux du ballon d’un âge certain, Salif Keita est le nom d’un footballeur malien célèbre, celui d’une icône du football africain (il fut, en 1970, le premier Ballon d’or africain) et la star de l’A.S. Saint Etienne où il succéda à notre star à nous, Rachid Mekhloufi. Bien sur, évoquer ce joueur renvoie loin dans le passé, à la fin des années 60 du vingtième siècle, celles du beau jeu dont Salif, Rachid, Pelé et tant d’autres furent les inspirateurs.
Le Salif Keita qui est au cœur de notre chronique d’aujourd’hui est un homonyme, footballeur lui aussi de son état qui semble connaitre chez nous, au RC Arbaâ, les mêmes mésaventures initiales que son prédécesseur. L’histoire anecdotique de Salif 1er indique que celui qui fut presque un des premiers « brûleurs de frontières », émigrant non enregistré dans son pays puisque, dit-on, pour se rendre en France et rejoindre le club qui voulait le recruter, il fut contraint de se déplacer vers le Libérai voisin et de prendre l’avion à partir de Monrovia, capitale du premier pays à redécouvrir la liberté, fondé par des esclaves et descendants d’anciens esclaves américains. La petit histoire raconte aussi que, dépouillé de tout l’argent dont il disposait, il prit un taxi (Paris-Saint Etienne) disons presque à crédit car le prix de la course (plus de 1000  francs français de l’époque, l’équivalent du SMIG) fut réglé par les dirigeants stéphanois à l’arrivée dans la capitale du Forez qui alertés, par téléphone à partir de l’aéroport de Paris par le chauffeur de taxi apitoyé par la situation de sans-le-sou du nouvel arrivant, avaient validé la prise en charge. Le président de l’ASSE était, en ce temps-là, un certain Roger Rocher qui, dit-on, avait la classe des grands seigneurs.  
Apparemment, Salif 2ème n’a pas autant de chance. Des informations publiées dans la presse sportive nationale semblent même démonter le contraire. Pourtant, l’ancien président du RCA n’est pas un étranger au milieu du football pour avoir été joueur du championnat national, international, joueur dans un championnat étranger et agent de joueurs avant de devenir président du club de la Mitidja. Reconnaissons cependant que les malheurs de Salif 2 ont débuté après que Djamel Amani ait déposé sa démission laissant supposer que la période de transition pourrait s’avérer mouvementée avant que les nouveaux dirigeants (issus pourtant du sérail local) puissent se faire une place au soleil et donc découvrent les subtilités de la fonction.
Salif Keita ne fait pas parler par son talent. Le pauvre n’a pas eu le temps de le montrer. Blessé juste avant le match que disputa son équipe contre la seconde équipe d’Oran évoluant en Ligue 1 professionnelle (l‘ASMO), le joueur malien, dont on dit qu’il est victime d’une rupture des ligaments du genou, est indisponible pour une longue durée (dans le meilleur des cas jusqu’à fin janvier) et pourrait voir son contrat résilié. Les dirigeants ont en effet annoncé chercher une résiliation à l’amiable.  Ce que les dirigeants du RCA ne disent pas (mais que l’on sait par radiotrottoir) c’est qu’ils éprouvent des difficultés à payer les salaires des joueurs (2 et 3 mois sont en retard) et que, comme tous les dirigeants sportifs algériens, ils tenteront par tous les moyens à se libérer d’une charge financière qui les dérangent.

On comprend par là que le club n’est pas en règle avec la réglementation qui encadre la gestion des clubs professionnels algériens. En effet, en pareille situation, tous les joueurs ayant paraphé un contrat  sont couverts par deux assurances (l’assurance sociale et l’assurance sportive) couvrant les indemnités journalières, les soins et autres prestations médicales, etc.). A condition bien évidemment que les clubs soient à jour de leurs cotisations et autres obligations réglementaires. Mais, il est de notoriété publique que ce n’est pas le cas et que dans beaucoup de clubs (USM Blida, dernièrement), on s’interroge encore sur la notion de ₺salaire brut₺ et de ₺salaire net₺. A croire que les dirigeants sportifs n’ont jamais été ₺salariés₺ et/ou ₺employeurs₺ et ne savent pas qu’un travailleur en situation de suspension temporaire d’activité (congés de maladie, annuels, ou tout autre type de congés) ne peut être l’objet d’une sanction disciplinaire et encore moins d’un renvoi.

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