Pour les amoureux du ballon d’un âge certain, Salif Keita est le nom
d’un footballeur malien célèbre, celui d’une icône du football africain (il fut,
en 1970, le premier Ballon d’or africain) et la star de l’A.S. Saint Etienne où il
succéda à notre star à nous, Rachid Mekhloufi. Bien sur, évoquer ce joueur
renvoie loin dans le passé, à la fin des années 60 du vingtième siècle, celles
du beau jeu dont Salif, Rachid, Pelé et tant d’autres furent les inspirateurs.
Le Salif Keita qui est au cœur de notre chronique d’aujourd’hui est un
homonyme, footballeur lui aussi de son état qui semble connaitre chez nous, au
RC Arbaâ, les mêmes mésaventures initiales que son prédécesseur. L’histoire
anecdotique de Salif 1er indique que celui qui fut presque un des
premiers « brûleurs de frontières », émigrant non enregistré dans son
pays puisque, dit-on, pour se rendre en France et rejoindre le club qui voulait
le recruter, il fut contraint de se déplacer vers le Libérai voisin et de
prendre l’avion à partir de Monrovia, capitale du premier pays à redécouvrir la
liberté, fondé par des esclaves et descendants d’anciens esclaves américains.
La petit histoire raconte aussi que, dépouillé de tout l’argent dont il
disposait, il prit un taxi (Paris-Saint Etienne) disons presque à crédit car le
prix de la course (plus de 1000 francs
français de l’époque, l’équivalent du SMIG) fut réglé par les dirigeants
stéphanois à l’arrivée dans la capitale du Forez qui alertés, par téléphone à
partir de l’aéroport de Paris par le chauffeur de taxi apitoyé par la situation
de sans-le-sou du nouvel arrivant, avaient validé la prise en charge. Le
président de l’ASSE était, en ce temps-là, un certain Roger Rocher qui, dit-on,
avait la classe des grands seigneurs.
Apparemment, Salif 2ème n’a pas autant de chance. Des
informations publiées dans la presse sportive nationale semblent même démonter
le contraire. Pourtant, l’ancien président du RCA n’est pas un étranger au
milieu du football pour avoir été joueur du championnat national,
international, joueur dans un championnat étranger et agent de joueurs avant de
devenir président du club de la Mitidja. Reconnaissons cependant que les
malheurs de Salif 2 ont débuté après que Djamel Amani ait déposé sa démission
laissant supposer que la période de transition pourrait s’avérer mouvementée
avant que les nouveaux dirigeants (issus pourtant du sérail local) puissent se
faire une place au soleil et donc découvrent les subtilités de la fonction.
Salif Keita ne fait pas parler par son talent. Le pauvre n’a pas eu le
temps de le montrer. Blessé juste avant le match que disputa son équipe contre
la seconde équipe d’Oran évoluant en Ligue 1 professionnelle (l‘ASMO), le joueur
malien, dont on dit qu’il est victime d’une rupture des ligaments du genou, est
indisponible pour une longue durée (dans le meilleur des cas jusqu’à fin
janvier) et pourrait voir son contrat résilié. Les dirigeants ont en effet
annoncé chercher une résiliation à l’amiable.
Ce que les dirigeants du RCA ne disent pas (mais que l’on sait par
radiotrottoir) c’est qu’ils éprouvent des difficultés à payer les salaires des
joueurs (2 et 3 mois sont en retard) et que, comme tous les dirigeants sportifs
algériens, ils tenteront par tous les moyens à se libérer d’une charge
financière qui les dérangent.
On comprend par là que le club n’est pas en règle avec la
réglementation qui encadre la gestion des clubs professionnels algériens. En
effet, en pareille situation, tous les joueurs ayant paraphé un contrat sont couverts par deux
assurances (l’assurance sociale et l’assurance sportive) couvrant les indemnités
journalières, les soins et autres prestations médicales, etc.). A condition
bien évidemment que les clubs soient à jour de leurs cotisations et autres
obligations réglementaires. Mais, il est de notoriété publique que ce n’est pas
le cas et que dans beaucoup de clubs (USM Blida, dernièrement), on s’interroge
encore sur la notion de ₺salaire
brut₺ et de ₺salaire net₺. A croire que les dirigeants sportifs
n’ont jamais été ₺salariés₺ et/ou ₺employeurs₺ et ne savent pas qu’un
travailleur en situation de suspension temporaire d’activité (congés de maladie,
annuels, ou tout autre type de congés) ne peut être l’objet d’une sanction
disciplinaire et encore moins d’un renvoi.
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