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ous avions l’intention de
clôturer nos séries de chroniques portant sur l’athlétisme quand le destin nous
a mis sur la route (du côté de Chevalley où nous étions arrêté pour nous
rafraichir avant de prendre le chemin du retour) d’un groupe de personnes
appartenant sans aucun doute à la famille de l’athlétisme puisque en discutant
avec excitation. Des personnes que nous n’avons pu identifier car trop jeunes
pour appartenir aux athlètes d’hier.
Au cœur de leur discussion
pour le moins animée un fait mineur mais très révélateur des mentalités régnant
au sein de la fédération algérienne d’athlétisme. Mais qui sont également
celles qui prévalent dans notre société. Une société où chacun des membres qui
la constitue fait valoir, chaque fois que l’opportunité se présente, sa
prétention à détenir une part du pouvoir décisionnaire. Une société où chacun
s’il n’est pas émir se prétend vizir. En fonction également de son humeur du
moment et des événements qui ont précédé.
La discussion passionnante,
hachée par de nombreuses interruptions, pour permettre à chacun des jeunes
formant un quintette d’apporter son grain de sel, portait sur la décision du
directeur technique national (D.T.N.) de ne pas faire délivrer un document
demandé par un athlète (donc l’un des leurs) l’ayant sollicité pour la
constitution d’un dossier de demande de visa Schengen lui permettant de
participer (dès l’ouverture de la saison compétitive) en Europe à des meetings
d’athlétisme afin de réaliser les minimas de participation aux jeux olympiques
de Rio de Janeiro.
Intrigué, nous avons suivi
avec attention la discussion. Sans intervenir, attentif à un débat où la
richesse des informations détenues par ces jeunes a été étonnante. Il est
naturel qu’à force d’entendre « des vertes et des pas mures »
(une expression singulière, surtout en français, dans la bouche d’un jeune
adulte), on reproduise la formule que même les bambins emploient : « normal !»
pour signifier en fait que plus rien ne surprend.
Au cours de cette longue discussion
(elle nous a semblé interminable tant les informations étaient données au
compte-goutte), nous avons appris que l’athlète en question était Ramzi
Abdenouz de retour de son long stage de préparation en Ethiopie (un mois et
demi) avec un trio d’athlètes algériens (Bettiche, Hattat et Belferrar) qui
s’était entraîné (avec un groupe d’une quarantaine de coureurs de différentes
nationalités) sous la coupe du coach Aden Jama, avec la bénédiction de la
fédération qui avait accompli les formalités de visa pour ce pays de la « Corne
de l’Afrique ».
Si les jeunes athlètes
n’ont pas remis en cause la décision de ne pas délivrer le document, c’est le
prétexte justificateur (et surtout la manière) qui a fait mouche dans leurs
esprits encore en formation. Le rejet de la demande, à en croire la discussion
entendue, a été transmise par un tiers (dont nous n’avons pu déterminer s’il
s’agissait d’une personne proche de Ramzi Abdenouz ou mandaté par lui) qui
s’est fait une obligation de rapporter l’intégralité du message que nous
résumerons par : « Tu n’auras pas l’attestation à cause des
déclarations de ton père et parce que je ne m’entends pas avec lui ».
Ramzi qui attendait dans les couloirs de la FAA eut rapidement une réponse qui
fit le tour des coins et recoins où l’on apprécie ce genre de situation.
Il semblerait, selon
ce jeunes gens, que MONSIEUR le D.T.N. n’ait pas goûté que Réda Abdenouz (un
coureur de l’équipe nationale, finaliste du 800 mètres des Jeux olympiques de
Barcelone à une époque où un chrono à 1.45 avait un sens à l’international,
neveu d’El Hachemi lui aussi leader du demi-fond long algérien lorsque les
athlètes algériens côtoyaient les sommets mondiaux en cross-country) déclare
avoir pris en charge financièrement le stage de son fils en terre éthiopienne.
Si l’on peut comprendre (même difficilement) cette réaction d’humeur, les jeunes
athlètes se sont demandés (ce qui est à leur honneur) s’il était humainement possible pour le bien
de la discipline de faire supporter au fils (inscrit en master mais ayant
privilégié cette saison l’ambition de courir aux jeux olympiques aux études)
l’attitude du père dont ils dirent (ce que nous ignorions) qu’il avait
démissionné de la D.T.N., après 5 années d’exercice, pour aller exercer au
Qatar, en raison de leurs antagonismes.
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