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es supporters du MCA, ces Chenaoua dont une frange s’est organisée
pour former des groupes d’ « Ultras» qui pour l’un des
plus importants serait constitué d’universitaires et qui pour un autre s’exhibe
torse nu, quelles que soient les conditions climatiques, ont - à l’occasion du
match de demi-finales de la Coupe d’Algérie opposant leur équipe à celle de
l’US Tébessa (une équipe évoluant dans le championnat inter-régions, le
quatrième niveau de la hiérarchie nationale) - brandi une gigantesque banderole
de 100 mètres de longueur qui, dans leur jargon, serait un tifo.
Ils étaient 60 000 Chenaoua à encourager leurs chouchous sur
lesquels ils mettent en permanence une pression qui ne fait pas de mousse mais
fait exploser les ciboulots et les cœurs des milliardaires des stades. Une
pression telle que la présence de ces
supporters aux abords des lieux d’entraînement (après un résultat décevant
leurs espérances) se transforme allégrement, quand tout va mal et que les
résultats ne sont pas présents, en agressions verbales et quelquefois
physiques.
Le tifo a été exhibé lors de l’apparition d’Omar Ghrib qui faisait sa
réapparition sur la main courante du temple du football algérien. Cela se passa
moins d’une semaine après sa réintégration dans le staff dirigeant du MCA et moins
d’un mois après sa réhabilitation par l’assemblée générale de la Fédération
avec l’assentiment des pouvoirs publics qui avaient poussé à son bannissement à
vie du mouvement sportif national. Après un coup d’Etat administratif au sein
du CA, les membres représentant de l’actionnaire principal réticents à son
retour furent démis de leurs mandats par les responsables de la compagnie
pétrolière
Il faut ici indiquer que les pouvoirs publics, pour bien dévoiler
l’importance du crime de lèse-majesté commis par le sieur Omar Ghrib en 2013
lorsqu’il fut l’instigateur du refus des joueurs et des staffs de se rendre à
la tribune officielle pour la remise des médailles destinées aux finalistes de
la Coupe d’Algérie, firent ajouter un alinéa à l’article 3 du décret exécutif
15.73 stipulant que le club sportif professionnel est dans l’obligation d’ «observer
les règles solennelles et protocolaires inhérentes aux compétitions et
manifestations sportives ». La réconciliation nationale dans toute
sa splendeur avec aussi l’effacement de toutes les horreurs comme la
dissimulation d’un audit financier défavorable pour le sieur Ghrib sur fond de
factures inexplicables et inexpliquées.
60 000 supporters ont assisté au match MCA-UST. 40 000
étaient présents le jour de la rencontre de Coupe d’Afrique ayant opposé le CSC
et l’équipe nigériane de Nasawara. 50 000 spectateurs (à raison de
25 000 supporters pour chacune des équipes finalistes) sont attendus pour
la finale de la Coupe d’Algérie entre le NA Hussein Dey et le MCA. Sans compter
les places qu’il faudra réserver aux officiels et autres spectateurs.
L’an passé, à ce même stade de la compétition, 10 000 « Vikings »,
adorateurs du RC Arbaâ au surnom historiquement, culturellement
inapproprié et dont le sens devrait faire l’objet d’une étude, côtoyaient 10 000 « Crabes »
de Bejaïa lors de la finale 2015 de cette même Coupe d’Algérie au stade
Mustapha Tchaker de Blida, un stade de capacité moyenne (25 000
spectateurs) accueillant régulièrement,
depuis des années, les Fennecs. Il y a quelques jours, c’était plus de 25 000
Crabes qui ont rempli leur stade de l’Unité Maghrébine lors du match retour ayant
opposé MO Bejaia au Zamalek du Caire.
Les billets d’entrée vendus aux guichets à respectivement 300 et 500
DA sont disponibles (lorsqu’on s’en éloigne un peu et que l’affiche est
attractive) pour les retardataires à 500 et 1 000 DA. Il est alors possible de
conclure que les clubs reposent sur un véritable filon d’or. Un gisement
d’affaires qui profite essentiellement aux contrefacteurs de tickets d’entrée
et aux fabricants d’équipements sportifs également contrefaits en vente aux
abords des stades (en très grande quantité, à des prix défiants toute
concurrence, avec bien évidemment une envolée comme dans une économie de marché
où les règles sont fixées par la loi de l’offre et d’une demande démultipliée
par l’organisation d’un événement exceptionnel comme peut l’être un match de la
Champion’s League africaine).
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