mercredi 27 avril 2016

Préparation olympique, Le grand jeu médiatique de la FAA

L
a fédération algérienne d’athlétisme vacille sur ses fondations. Des signes annonciateurs de débandade apparaissent montrant que certaines des structures qui firent le bonheur et l’honneur de cette discipline sont sérieuses ébranlées. On ne peut (ni ne doit) oublier que pendant les temps difficiles, elle (l’athlétisme) sut, envers et contre tout et tous, se maintenir à flots malgré les coups qui lui furent portés. Des attaques qui visèrent particulièrement les sportives obligées de se dissimuler pour courir, sauter ou lancer. En ces temps où la vie des hommes et des femmes étaient en jeu, les sportives et les sportifs (Hassiba Boulmerka et Noureddine Morceli en locomotives) tout comme les hommes et femmes de progrès et de culture, porteurs d’une dimension de modernité haïe, ont su résister à la vague iconoclaste.  
En ce temps-là, des hommes et des femmes de valeurs dirigeaient les institutions. Ils accompagnaient, dans des expéditions périlleuses, des délégations sportives se rendant dans toutes les régions du pays.  Cela ne les empêchait pas de tirer des plans sur la comète, d’élaborer des stratégies pour le développement de la discipline, de réfléchir, de discuter, de débattre, de polémiquer, de se disputer, de se déchirer pour la passion d’une vie…..puis de se retrouver autour d’une table. Nous avons le souvenir d’une assemblée générale où deux membres, chacun défendant farouchement ses idées, faillirent en venir aux mains, difficilement séparés par les présents ……et de les retrouver une demi-heure plus tard attablés, deux bières les séparant, au jardin zoologique. Aujourd’hui, ils cristallisent toujours aussi férocement les débats.
Actuellement, tandis que des ligues de wilayas organisent des championnats locaux, régionaux et nationaux (interclubs et épreuves combinées à Bejaïa) ou des compétitions nationales (Tlemcen en guise de clôture du stage de préparation des juniors potentiellement sélectionnables pour une participation aux championnats arabes de la catégorie des – de 20 ans qui se disputerons dans cette même ville dans une quinzaine de jours) et que les athlètes de tous âges et de différents niveaux s’entrainent en vue des compétitions régionales, continentales, mondiales et olympiques, la fédération n’a pas trouvé mieux que de démontrer que les dirigeants d’antan, après s’être retirés leurs missions dignement accomplies, n’avaient pas laissé d’héritiers…. dignes de ce  nom.
La démonstration de cette affirmation, que nous n’aurions pu imaginer dans nos moments les plus fous, se trouve dans une correspondance pompeusement intitulée « mise au point » que la fédération d’athlétisme a adressée à des confrères qui ont égratigné ce que nous désignerons par le vocable de « susceptibilité mal placée ». La « mise au point » ayant été publiée sur Facebook, nous nous permettons d’apporter notre grain de sel. L’affaire le mérite. A vrai dire, en d’autres circonstances nous hésiterions.
Pour éviter d’emblée toute équivoque, nous soutenons que nul ne peut dénier à la FAA le droit de ne pas apprécier le contenu ou le ton d’un article journalistique. Il ne s’agit non plus pour nous de nous engager dans un corporatisme de bas étage qui ferait que nous prenions de facto la défense d’un confrère.
L’athlétisme national que nous avons longtemps côtoyé mérite mieux que ces polémiques pestilentielles qui prennent racines ailleurs que dans l’article lui-même. Des polémiques qui rabaissent au final une discipline sportive qui a fait honneur en apportant des titres et des médailles mondiales et olympiques dans l’escarcelle nationale et en plaçant, en des temps où les conditions de vie et sécuritaires étaient difficiles, l’élite nationale sur des podiums disputés à des nations aux économies et aux finances plus saines et évoluant dans un cadre pacifique.

La fédération le reconnait. Elle déclare tout de go en effet avoir évité de s’engager dans des « polémiques stériles » mais qu’elle n’en peut plus face à des « diffamations », des publications d’ « informations non fondées », une focalisation sur ce qui au journal « semble sensationnel », le tout résumé dans une phrase qui exprime le ras-le-bol de la  « FAA, de ses structures et de son président » confronté à des « informations fausses et toujours inventées par votre journaliste ». Il est également reproché au journal « un titre tendancieux », interrogatif se demandant s’il existe une fédération d’athlétisme. Les mots sont dits, sont écrits. Le sens en est incompris.

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