vendredi 23 décembre 2016

Et, Mobilis ferma la vanne


Le mandat fédéral se termine. Dans quelques jours ou dans quelques semaines, le bureau fédéral présentera son bilan moral et financier à l’assemblée générale ordinaire. Nous nous attendons à quelques surprises et, si les membres de l’assemblée générale ne font pas la fine bouche en acceptant de les entériner sans les examiner sérieusement, quelques explications seront demandées. On nous dit que des membres de l’AG se préparent pour ne pas en faire une formalité. Les membres du bureau fédéral seront poussés dans leurs derniers retranchements.
D’ici  cette assemblée générale ordinaire, le bilan financier devrait retrouver son équilibre avec les versements du ministère de la jeunesse et des sports qui ont pris quelques retards. La crise financière expliquerait, selon des sources habituellement bien informées, en partie les  décalages de trésorerie. De plus, les jeux olympiques sont passés par là. Heureusement la CPO (la Commission de  Préparation Olympique mise en place au sein du COA et stigmatisée par certains entraîneurs de l’élite athlétique nationale) a pris le relais et a sauvé les apparences.
Cette fin de mandat a été difficile. De notre point de vue qui, en vérité, ne vaut pas grand-chose comparé à la voix d’un membre de l’assemblée générale souvent mal élu, le gouvernail fédéral a été mal tenu. Le président Amar Bouras était souvent absent de son poste à voyager par monts et par vaux et encore plus au dessus des océans et des continents.
Le secrétaire général (Rezki Azaoun) a failli  perdre  la vie, victime d’un infarctus du myocarde, juste à la fin de la dernière édition du marathon international d’Alger. Un quart de siècle après l’ami Badredinne Habrouche (secrétaire général de la ligue d’Alger) qui quitta le site du cross international d’Alger pour rejoindre un lit d’hôpital afin d’y soigner un énorme pic de tension suivi d’un AVC. Les deux en réchappèrent par miracle. Beaucoup voyagent, d’autres, ceux qui s’investissent réellement, remplissent les hôpitaux quand ce n’est pas les cimetières.
A la reprise, après la convalescence, Rezki Azaoun fut poussé vers la porte de sortie par une décision unilatérale du président de la FAA qui reçut en retour un sermon mémorable du ministère. Quant à la gestion des moyens financiers, il ne faut pas trop en parler. De nombreux indices laissent à penser que le trésorier, confortablement installé dans une des  deux Dacia « made in Bladi », n’a pas été trop regardant. Une explication plausible à tout ce qui dit (pas toujours en bien) à propos de certains dossiers.
Quant au DTN, les informations que nous avons ne sont pas élogieuses. Il semblerait être un adepte des dérapages non contrôlés.
En 2015, la FAA a été riche. 27 milliards de centimes dont le tiers environ en prestations de sponsoring. Parmi les plus importants, Mobilis, l’opérateur de téléphonie mobile a été un partenaire incontournable. Présent dans tous les coups médiatiques. Dans toutes les opérations montées autour de Toufik Makhloufi et Larbi Bouraâda qui, en retour bénéficièrent de subsides non négligeables.
Il se murmure que le montant versé à Bouraâda serait de 6 millions de dinars. Quant à Makhloufi, ce serait le double. Des montants si importants qu’Ahmed Mahour Bacha s’est insurgé à leurs dévoilements par le président du COA irrité et alité lui aussi par un AVC. Une maladie qui se répand parmi les responsables sportifs et les autres.
Il était prévu que les jeunes talents soient inclus dans ce partenariat. Grâce à Mobilis (et aux autres sponsors) les challenges nationaux de cross country et de courses sur route connurent un certain engouement. Le montant des primes était attractif. Au plan de la performance, ce fut un autre discours.
Des indices laissent à penser que les sommes versées par l’entreprise de téléphonie publique n’auraient jamais atteints leurs destinataires (les juniors, jeunes talents sportifs), qu’elles auraient disparu dans les entrailles, les méandres de la fédération.
La commission ad hoc ou d’inventaire devrait se pencher sérieusement sur cette question (de l’utilisation des ressources provenant du sponsoring) provoquant des débats polémiques interminables. Pour compléter l’appréciation d’un commissaire aux comptes dont la crédibilité serait mise en cause par quelques uns. Il aurait, disent les mauvaises langues et ceux qui tiennent à l’honorabilité de cette structure, quelquefois laissé passer des faits qu’il aurait du voir.
On nous a rapporté qu’un haut responsable de l’entreprise Mobilis aurait rencontré quelques uns des meilleurs juniors du pays lors d’une compétition nationale. Lors de cette rencontre inopinée. Ces jeunes étaient seulement pressentis pour le déplacement en Pologne afin d’y disputer les championnats du monde de la catégorie d’âge.
Aucun d’eux ne savait que la compagnie participait au financement de leurs préparations. Ils la connaissaient comme tous les jeunes la connaissent : fournisseur de téléphonie et d’internet mobiles. Certains d’entre eux savaient que leurs précédents stages avaient été pris en charge par le COA. Ils eurent un petit sourire à la fois respectueux et narquois en écoutant parler le responsable. Les dirigeants de clubs n’auraient pas vu la couleur du moindre dinar.

De son point de vue, cela faisait désordre. Il rentra au bureau, rencontra ses pairs. Ils discutèrent du sujet et s’entendirent pour  décider d’arrêter le scandale. D’autant que les deux stars (Makhloufi et Bouraâda) ne faisaient pas grand cas de la notoriété de leur entreprise en s’engageant dans des polémiques tout azimuts. N’épargnant personne. Mettant tout le monde dans le même sac. 

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