jeudi 1 décembre 2016

Polémiques (58), Les mésaventures de « Blondin »

En parlant de sa situation, de sa relation avec la FAA qui l’a retenu pour représenter le pays, Hamid « Blondin » Zerrifi n’exagère guère en  disant  que « ce n’est pas normal ». Mais, cela lui permet de se lancer dans le récit de quelques péripéties qui font partie des coulisses de la participation algérienne aux championnats du monde de Moscou (2013) et de Pékin (2015). On trouve dans sa narration, dans l’interview accordée à un titre de la presse nationale, ce qui prend les apparences d’un rituel : celui du bouc-émissaire, de l’athlète proie facile pour des dirigeants que l’on devine (à la lecture de son récit) sans scrupules.

Lorsqu’il parle de  l’apport fédéral à sa préparation, il dit qu’« ils me font tourner en bourrique, des prétextes  enfantins pour vous faire attendre ». Zerrifi qui n’est pas habitué à ce genre de relations s’est retrouvé affrontant les mystères de la bureaucratie en milieu sportif, à des comportements qu’il dénonce pour que «  les générations à venir car il y a un potentiel énorme en Algérie » en soient dispensées. La réflexion de Zerrifi ne concerne plus les « binationaux ». Il a glissé imperceptiblement vers la situation des athlètes « locaux » soumis aux mêmes turpitudes. Ce qui s’applique à lui s’applique également aux autres !

Zerrifi en a gros sur le cœur. L’amertume déborde. Il suffit d’enlever la bonde qui le retient pour que s’écoule sans discontinuer le flot des récriminations, d’événements révélateurs de dysfonctionnement ou de comportement pour le moins inapproprié, désolants. Des attitudes, des propos dont certains sont à la hauteur de la réputation de responsables fédéraux aux écarts de langages rapportés antérieurement par d’autres athlètes. Des athlètes  « locaux », selon la terminologie de la presse footballistique, plus ou moins habitués à ce genre de situations.

Quand Zerrifi fait le récit de ses mésaventures avec la FAA, les faits les plus récents remontent les premiers à la surface. Ils sont encore tout frais, vivaces dans la mémoire du conteur. Le temps ne les a pas totalement  effacés.

Nous sommes en juillet 2016.  Les premiers souvenirs amers sont ceux survenus aux championnats du monde de Pékin, l’été précédent. Il narre qu’à ces championnats, « on n’avait pas encore notre tenue la veille de la compétition. J'ai du m’en faire prêter une par un des athlètes ».

Il ne trouva qu’un seul qualificatif pour cette situation : « C'est honteux ! ». Remarquons qu’il débute par un « on » (3ème personne du singulier à la fois neutre et pluriel) signifiant qu’ils étaient quelques-uns (une forme de généralisation du sujet en question) à n’avoir pas reçu la dotation vestimentaire et termine sa phrase par « j’ai du m’en faire prêter une….»  exprimant implicitement le sentiment d’une discrimination ressentie intimement. Ainsi que l’esprit de débrouillardise qui doit faire partie des compétences pré-requises d’un athlète algérien représentant son pays dans une compétition mondiale s’il veut être en phase avec le protocole. Malheureusement, Zerrifi ne dit pas si les  athlètes reçurent finalement leur paquetage.

Le pire était pourtant à venir.  Lorsque pour le déplacement des athlètes, il dû avancé le prix d’une course en taxi, laissant entendre qu’ils (les athlètes sans préciser lesquels, en particulier s’il s’agissait d’autres coureurs se rendant au départ de leurs épreuves respectives) ont été lâchés dans les rues de Pékin sans le sou. Ou encore lorsque l’ « argent de poche ne m'a pas été donné sur place sous un autre prétexte ».  Zerrifi n’est pas sur ce sujet prolixe. Il fait dans la retenue. Sans doute qu’un sentiment d’arnaque avait dû germer dans son esprit.


Zerrifi paye le taxi. Il ne reçoit pas l’argent de poche. Il débourse de sa poche, en devises. Zerrifi a récupéré plus tard, bien plus tard ce qui lui était dû. La somme déboursée. Ecoutons-le raconter brièvement son parcours du combattant : « J'ai dû les récupérer en dinars  c'est-à-dire j'étais perdant sur le taux de change. Trois mois après sans aucun appel. Bien sûr c'est moi qui ai dû les relancer ». Les championnats s’étant achevés, le chef de délégation, les accompagnateurs, les membres de la fédération présents ne se sont pas préoccupés de Zerrifi….et des autres ?

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