mercredi 28 décembre 2016

Polémiques (77), De la Técarthérapie


L’entraîneur de Bouraâda explique que la Técarthérapie est une forme de récupération pratiquée par une « clinique itinérante italienne (qui) s’est installée à Rio juste pour les Jeux olympiques, afin de gagner de l’argent et de faire de la publicité pour ses appareils de régénération. On pouvait croiser dans cette clinique de nombreuses stars du sport mondial dont Usain Bolt. Le COA a donc signé un accord avec cette firme afin que nos athlètes et d’autres puissent s’y soigner et récupérer».

Nous l’avons dit Mahour Bacha adore les innovations. Il est à la pointe du progrès. On ne peut décemment lui  reprocher cette qualité. Par certains (nombreux) aspects, il est l’émule d’Alberto Salazar dont le groupe d’entrainement (le Nike Oregon Project), financé par l’équipementier sportif Nike, explore des dimensions très litigieuses du point de vue de la préparation et de la récupération. Ce qui leur vaut d’être soupçonnés de pratiques dopantes. Comme Mahour Bacha et son athlète. La différence (de taille) est que les Gallen Rupp, Mo Farah et les autres bénéficient d’AUT (autorisation à usage thérapeutique de produits dopants) tandis que Bouraâda et Zohra Bouras ont été impliqués dans un contrôle dopage positif à une semaine d’intervalle.

La Técarthérapie relève de l’électrostimulation, l’utilisation du courant électrique pour améliorer la récupération. Nous noterons que nous n’avons pas trouvé d’études scientifiques mais beaucoup de sites promotionnels sur le sujet. Ces sites promouvant cette technologie indiquent qu’ « Il s’agit donc d’un appareil d’électrothérapie ». Ce serait un procédé utilisant « plusieurs effets tels que la condensation ou l'hyperthermie ». Ce passage du froid (cryothérapie) au chaud (Técarthérapie) stimulera certainement la réflexion de certains. Le choix entre l’un et l’autre.

Si l’on en croit ces sites, la Técarthérapie aurait été « plébiscitée par des milliers de patients et de sportifs de haut niveau pour ses bienfaits thérapeutiques ». L’une des technologies (française) serait devenue  « une référence avec plus de 1000 Centres équipés dans le monde en moins de 2 ans ». Cette technologie  utiliserait « un courant à Haute Fréquence oscillant entre 300 KHz et 1 MHz ». L’effet induit est qu’elle  accélèrerait « la régénération naturelle des tissus biologiques. Sa faible intensité en fait une énergie totalement non invasive et 100% naturelle pour le corps humain. La Técarthérapie permet aujourd’hui le traitement de nombreuses pathologies dans les univers de la Physio, du Sport et de la Beauté ». Voila le laïus d’un de ces sites.
Mahour Bacha insiste sur l’aspect commercial dominant lorsqu’il dit que le centre privé, dans lequel devait se rendre Bouraâda et ses accompagnateurs, est une « clinique itinérante italienne (qui) s’est installée à Rio juste pour les Jeux olympiques » dont l’ambition, explique-t-il, était « de gagner de l’argent et de faire de la publicité pour ses appareils de régénération ». Il ne sait pas aperçu qu’il a changé de statut passant de celui d’entraîneur à celui de représentant commercial. Un argument limitatif des bienfaits de cette thérapie.  

Nous observerons également que contrairement à toutes informations colportées jusqu’alors le COA (et la CPO) n’est pas réfractaire à ce qui pourrait être une bonne initiative en faveur des athlètes algériens. Malgré tous les différents médiatiques, Mahour Bacha reconnait que « Le COA a (….) signé un accord avec cette firme afin que nos athlètes et d’autres puissent s’y soigner et récupérer».
Osons aussi remarquer que la clinique privée italienne a bénéficié de la bienveillance des autorités sportives internationales (CIO, Comité d’organisation, comités olympiques nationaux) pour ce qui pourrait être un essai clinique (à grande échelle) sur l’humain avec des centaines ou des milliers de cobayes.

Nous nous poserons une autre question qui est, nous le reconnaissons, insidieuse. Abdelmalek Lahoulou (athlète du troisième niveau), coureur de 400 mètres haies ayant couru la demi-finale olympique, à Rio, sans la présence de son entraîneur, qui s’est plaint des conditions de récupération, a-t-il bénéficié de ce nouveau procédé autorisé à Bouraâda (appartenant au deuxième niveau) ?


Mahour Bacha et Bouraâda ont déjà expérimenté ce procédé employé par des fédérations européennes de plusieurs disciplines sportives, le centre de préparation en altitude de Font Romeu et des clubs professionnels de football disputant les compétitions européennes les plus relevées. 

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