mardi 20 décembre 2016

Polémiques (72), « Moh » Ibn Batouta

Mohamed Hocine est un entraîneur chanceux. Après les championnats du monde de 2015, il est aux jeux olympiques de 2016. Un bonheur que beaucoup d’entraineurs algériens ne connaitront pas. Il arrivera pour l’ouverture des épreuves d’athlétisme. Avec la délégation des champions, des médaillés olympiques, à leur tête le président Bouras qui donna les instructions pour l’achat du billet par la FAA. Il faisait partie des grands, des notables de l’athlétisme.
Depuis le village olympique, Bouraâda, par téléphone, avait exigé que la fédération achète un billet pour Mohamed Hocine. Bouraâda aurait proposé, en cas de refus de la FAA d’accéder à sa volonté, de prendre en charge le prix du billet, à le payer de ses propres deniers.
Un remake d’une déclaration précédente de Mahour Bacha qui, apprenant que « Moh » ne serait pas du voyage, avait déclaré (sur Facebook) se désister de son billet et de l’argent de poche qui lui étaient destinés. Il savait qu’il n’en serait rien. La présence de « Moh » Hocine, à ses côtés, à leurs côtés, était essentielle, primordiale. La réussite, la fameuse médaille de bronze en dépendait. Sans « Moh », Mahour Bacha était amputé d’une partie de ses moyens.
Remarquons que Bouras a encore une fois cautionné une transgression….. le modus vivendi, les règles de bienséance qui régissent les relations entre une fédération-membre d’une fédération internationale, une délégation officielle représentative d’une nation souveraine et des organisateurs enclins à faire respecter des principes de sécurité sur les sites dédiées à la compétition, aux transports, à la restauration et à l’hébergement. 
 « Moh » Hocine n’était enregistré sur aucune base de données. Même pas celle du ministère de la jeunesse et des sports et du ministère des affaires étrangères. Il n’était pas accrédité. Intrus partout. Dans les tribunes, au restaurant, dans la navette, au village. Espion ou terroriste ? Avec une délégation algérienne éventuellement complice d’un incident protocolaire et/ou diplomatique. Au bout du monde : en Chine, au Brésil. La CPO aurait été responsable !
Son déplacement a été préparé à la fois à Rio (Bouraâda, Mahour Bacha) et à Alger où les « amis » (et « Moh » en personne défendant sa cause) investissaient les plateaux de télévision. Observons que l’on (la fédération) a su résoudre la question du transport de Mohamed Hocine et que l’on (toujours la fédération) a failli laisser Keddar Salim coincé à Paris. Une fédération à géométrie variable.
Grace à la fédération, Mohamed Hocine s’est rendu à deux reprises dans le « Nouveau monde ». Le Nord du continent puis le Sud. Merci Bouras, merci Mahour Bacha d’avoir fait de «Moh» Hocine, l’Amerigo Vespucci, le Vasco de Gama, l’Ibn Batouta de l’athlétisme algérien. Emule de Marco Polo, il s’est même rendu en Chine sans rapporter les rouleaux de soie qui remplirent les malles des commerçants vénitiens. Aucune médaille même de chez Ferrero (le chocolatier) dans son sac de sport ou celui de l’athlète. Il n’est qu’assistant.
A la FAA, ce n’est pas la roublardise qui manque.  On y a également (en certaines situations) un certain sens de l’économie des deniers publics. Seul, le billet aller a été acheté. Le retour devant se faire bien sur, selon toutes probabilités, selon la planification fédérale maintenant parfaitement rodée, avec l’avion spécial. En forçant la main de la CPO !
Sauf que l’avion spécial, n’y accède pas qui veut. Ce n’est évidemment pas le bus de la Place des Martyrs : on se présente à l’arrêt et on monte. Pour l’avion, il faut montrer patte blanche. Sécurité aéroportuaire, lutte antiterrorisme oblige. Mohamed Hocine n’est pas accrédité. Il est encore une fois clandestin. Après Pékin, c’est Rio. Eternel étudiant squattant les chambres en cités universitaires qui ne sont pas celles de l’ISTS.

Le retour de Mohamed Hocine a été (souvenons-nous simplement des excès de langage, de formules imagées en tous genres – « s’accrocher au train d’atterrissage » en fait partie - de toutes les parties en présence) une occasion pour Mahour Bacha de monter ses canines, d’hurler avec la meute de loups alertée, de se transformer en loup garou. Personne ne savait encore, il entamait son chant du cygne…..noir de l’athlétisme. 

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