dimanche 6 décembre 2015

Après la Russie, Et, vint le tour du Kenya et de l’Italie


L’
athlétisme éprouve de grandes difficultés à retrouver la sérénité perdue avec d’abord l’ « affaire de dopage russe » dans laquelle se mêle dopage systématique, extorsion de fonds et corruption. Une situation rendue  complexe par un système dans lequel des athlètes, des entraineurs, des agents d’athlètes, des dirigeants fédéraux, des agents et des techniciens de laboratoires d’analyses et des dirigeants de l’IAAF sont impliqués. Les enquêtes  menées par une commission indépendante de l’agence mondiale antidopage, sur la base d’investigations journalistiques, ont conduit  à d’incroyables décisions (suspensions d’athlètes, suspension de la fédération russe et retrait de l’agrément du laboratoire moscovite d’’analyses) culminant par l’absence prévisible des champions russes aux compétitions organisées par l’IAAF dont (et surtout) les jeux olympiques de Rio de Janeiro tant que l’athlétisme russe n’aura pas remis de l’ordre dans ses affaires, dans le respect d’une feuille de route établie la semaine dernière par les deux parties (fédération russe et IAAF/AMA). La remise à niveau a pour échéance le mois de mars 2016, avec la tenue du prochain conseil exécutif de l’IAAF qui décidera (ou pas) la réintégration de l’ARAF.
La seconde secousse a visé le nouveau président de l’IAAF, Sébastian Coe, impliqué dans un conflit d’intérêt suite à sa relation d’affaire avec un équipementier américain (Nike) installé dans la ville (Eugène) ayant obtenu, sans respect des procédures d’attribution, l’organisation des championnats du monde de 2021. Une polémique éteinte (provisoirement ?) avec l’abandon de la fonction, relativement bien rémunérée, (140 000/an) d’ambassadeur de Nike.
La troisième secousse qui a fait  trembler l’IAAF a été la révélation d’abord de quelques cas individuels de dopage en Espagne et en Grèce suivie quelques jours plus tard de la suspension de 7 athlètes kenyans et de trois dirigeants de la fédération kényane (le président, un vice président et le trésorier de la fédération). Les athlètes ont té suspendus comme on peut s’y attendre pour dopage et les dirigeants pour avoir « porté atteinte à l’intégrité du sport », un euphémisme pour désigner la corruption caractérisée par l’acception de deux voitures offertes par le Qatar dans des conditions inexpliquées.
Le Kenya était dans le viseur de l’AMA. Les cas de dopage enregistrés parmi les athlètes de ce pays est sidérant. Depuis trois ans ce sont une cinquantaine d’athlètes qui ont été épinglés. Le phénomène était connu en l’absence d’un laboratoire et le nombre croissant de cas qui avaient    menés la fédération kényane à retirer son agrément à une agence italienne de coaching fortement implantée dans la région. Contrairement à ce qui était espéré par de nombreux observateurs, ce ne sont pas les meilleurs athlètes kényans qui sont concernés par la suspension mais des coureurs de moindre notoriété. Mais, n’ayons aucun doute l’artillerie lourde sera employée pour écarter ces athlètes (essentiellement de fond et de demi fond) qui ont pris la première place au classement des nations aux derniers championnats du monde d’athlétisme. La fédération kenyane risque fortement d’être suspendue (au même titre que la Russie) avec obligation de se conformer aux exigences de l’AMA qui a placé l’IAAF sous tutelle. Le Kenya n’est pas doté d’un laboratoire d’analyses fiables.
La quatrième secousse est celle qui a eu pour théâtre l’Italie où les instances sportives (comité olympique) viennent de proposer la suspension de 26 athlètes (39 autres dossiers sont en instance d’examen) non pas pour dopage caractérisé mais pour violation des articles 2.3 et 2.4 du code mondial antidopage qui pour le premier interdit de «se soustraire au prélèvement d'un échantillon, refuser le prélèvement d'un échantillon ou ne pas se soumettre au prélèvement d'un échantillon» et le second concerne les «manquements aux obligations en matière de localisation». Deux infractions qui permettent de considérer (selon la réglementation internationale) que les athlètes sont dopés.

L’Italie étant un pays où le dopage fait malheureusement partie des traditions sportives depuis toutes les « affaires » qui ont marqué aussi bien le cyclisme que l’athlétisme et même le ski de fond ou le football, le CONI a préféré prendre ces dispositions pour éviter aux autres athlètes d’être dans le viseur de l’AMA ou du moins de gagner du temps avant que l’agence internationale s’intéresse de près au fonctionnement de la lutte anti dopage. 

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