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es matches de Coupe seraient, à en croire nos confrères de tous les
pays du monde où se pratique le football, des rencontres sportives qui ne
répondraient à aucune logique, où les petits rivaliseraient et neutraliseraient
même d’autres équipes à la réputation plus flatteuse. Un fait qui a été à
l’origine d’une légende footballistique, d’une légende des gradins de stades
qui donne la place de héros aux petites équipes, avec un retour vers les contes
et les fables, vers Cendrillon et le Petit Poucet.
Les 32èmes de finale qui se sont disputés le weekend
dernier ont permis à de "petites
équipes" ou du moins
considérées comme telles parce qu’évoluant généralement dans ces "divisions inférieures" qui sont celles dont le statut
hiérarchique n’est pas celui des Ligues 1 et 2 de se faire, le
temps d’un match, une petite réputation. Quelques unes en ayant tenu tête à des
ténors du football professionnel national, au palmarès riche en titres, et
d’autres en remportant une victoire inattendue dans un contexte où la valeur
est déterminée par la masse salariale et non la qualité technique et la volonté
des joueurs.
A l’issue de ce tour de qualifications qui a vu la présence des clubs
de la Ligue 1, 16 clubs amateurs sont encore en lice dont 2 clubs de "Régionales" et 5 des ’"Interrogions", des
équipes locales survivant dans le paysage footballistique algérien en puisant
leurs effectifs dans le réservoir des joueurs du village ou de la petite ville.
Des équipes dont l’existence convulsive s’appuie sur le découverte et la
formation des jeunes talents locaux et dont le budget annuel représente à peine
le quart du salaire mensuel moyen d’un joueur de Ligue 1.
S’il faut saluer ces
équipes dont le parcours en Coupe est tributaire du tirage au sort et de quelques
exploits sportifs, nous retiendrons de ces trente-deuxièmes de finale de la
Coupe, le résultat de la rencontre entre la "Dream Team" qu’est l’USM
Alger et le Paradou AC, une équipe des hauteurs d’Alger qui revient de l’"Enfer
des divisions inférieures". Une rencontre entre une formation sportive qui
s’appuie sur la puissance financière d’un groupe privé et s’inscrit comme le
modèle du projet de professionnalisme algérien que veulent édifier les
instances sportives nationales et internationales et une autre en
reconstruction sur la base d’un projet sportif ambitieux porté également par le
secteur privé.
L’USMA est un exemple de
construction de club sportif qui, nous semble-t-il, présente beaucoup de
ressemblances avec ce que fut l’Olympique de Marseille des années 90 (alors présidé
par Bernard Tapie, l’homme d’affaires français ayant débuté sa carrière
professionnelle en tant que chanteur, animateur de spectacles devenu repreneur-redresseur
d’entreprises commerciales et industrielles en difficulté avant qu’il ne
devienne homme politique puis acteur de
théâtre et patron de presse,) mêlant l’aisance financière et le soutien populaire
des quartiers voisins de la Canebière. Un Olympique de Marseille dont le
parcours fut parsemé de dérives de tout ordre. Même si sur ce plan-là et
jusqu’à aujourd'hui, l’USMA est loin de se confondre avec cet OM, on ne peut s’empêcher de penser que
la surenchère salariale pourrait bien
être à l’origine à l’impair commis par Belaïli en utilisant des produits
dopants.
Le PAC n’est pas et n’est
plus le petit club de quartier qu’il fut. C’est certainement le club qui ne
respecte pas le conformisme ambiant qui fait du tape-à-l’œil le moteur d’un
professionnalisme chancelant et perdant. Il est certainement celui qui tente le
mieux de s’approprier cette perception de la construction d’une entreprise
sportive menée selon les règles du libéralisme économique fondé sur la démarche
d’entreprises industrielles et non sur le marketing et la propagande.
Avec son ₺Académie₺
qui a fourni, dit-on, 60% de l’effectif qui a franchi ce tour qualificatif,
c’est un autre modèle qui s’est imposé et s’oppose à des clubs mieux nantis et
plus dispendieux. L’argent dépensé par les Zetchi ne l’a pas été en pure perte.
Le club qui a appartenu à la Ligue 1 revient au premier plan grâce aux efforts
des ₺ouled famila₺,
véritables ₺enfants du club₺, pendant
des ₺Minots₺
marseillais qui régénérèrent le club failli des stars ou de l’AJ Auxerre de
Guy Roux qui rivalisa très longtemps
avec les plus grands clubs de France et d’Europe avec les joueurs formés dans
son centre.
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