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ans quelques jours débutera une « pseudo » trêve hivernale.
Une pause raccourcie d’abord par l’organisation de deux tours de la Coupe
d’Algérie et par ensuite par le rattrapage des interruptions du processus
normal du championnat dues à la
participation à des rencontres internationales
(amicales et officielles) de l’Equipe Nationale. Nous noterons que
certains entraîneurs estiment que cette trêve n’est pas bénéfique et n’améliore
en aucune façon le rendement anémique des joueurs professionnels qui se
prélasseraient dans une compétition dépourvue d’intensité.
Si cette appréciation est à discuter par les spécialistes, la trêve
sera. Elle interdira aux clubs la routine des stages de préparation hivernale
sous d’autres cieux. Généralement en dehors des frontières nationales. Courte
certes, mais elle sera. Comme le commerce réglementé, le football obéit à une
règle inexorable qui veut que les clubs fassent leurs marchés de joueurs et que
ces derniers (perçus comme des mercenaires à la quête insatisfaite de quelques
centaines de milliers de dinars supplémentaires) se mettent en chasse d’un
nouveau point de chute rémunérateur.
Comme en toute chose, les mercato du football algérien ne se
distinguent guère de l’activité commerciale telle qu’elle est pratiquée dans
ces zones de vente où règne en maître le trabendo, ce commerce informel qui
fait fi de toutes les conventions et conditionne les comportements. Un arrêt de
la compétition, une préparation pour « recharger les batteries »
et terminer à peu près correctement un championnat qui arrive à mi-parcours et
à besoin d’activités récréatives.
La gestion des effectifs des clubs professionnels est empirique. Elle
repose sur la ₺pifomètrie₺, une démarche qui s’appuie sur l’intuition
des « super grands chefs d’entreprises » que sont ces
dirigeants de clubs dont l’affaire commerciale à objet sportif est en permanent
déficit, en perpétuel redressement, en quête du parfait naïf qui les
renflouera.
Les dirigeants de club n’ont pas de vision et de stratégies. Les échos
reproduits à l’infini sous l’impulsion d’intermédiaires de tout acabit leur
servent de lignes de conduite en matière d’évaluation des potentiels et des
capacités d’intégration dans leurs équipes respectives qui font que les joueurs
s’apparentent à des pions interchangeables, à des robots alors que l’on sait
que leurs logiciels, leurs formations sont inadaptés à la polyvalence dont on
veut faire croire qu’elle est la panacée aux errements de toutes sortes.
Les souks hivernaux et estivaux sont une jungle où chacun des nombreux
actants (répartis en dirigeants de clubs, joueurs, agents de joueurs,
supporters, correspondants de presse, etc.) participent à qui mieux-mieux à une
gigantesque partie de poker menteur dont ils assurent la distribution des rôles
dans une parodie de blockbuster hollywoodien.
Le recrutement de joueurs implique la libération d’autres joueurs dont
le rendement ne serait pas à la hauteur des attentes et auxquels on n’a pas
laissé la possibilité de s’adapter au mode de jeu et aux mentalités. Pour
réussir ce pari que les règlements ont prétendument rendu ardu, tous les moyens
sont bons. Y compris les plus déloyaux. Ceux qui donnent de nous une image
dégradée et dégradante qui font des Algériens des xénophobes et de l’Algérie un
pays qui n’a rien à envier à une France où les partisans du Font National et
les esclavagistes de tous bords seraient au pouvoir.
Après l’épisode de l’été dernier, en plein mois de Ramadhan, mois de
piété et de solidarité s’il peut en être, qui a vu les dirigeants du CSC mettre
à la rue (annulation de la prise en charge de l’hébergement à l’hôtel) le
joueur franco-algéro-sénégalais Elias M’Baye (de surcroit n’ayant pas été payé
depuis trois mois) pour l’obliger à résilier son contrat, c’est le MCA qui
réédite la même pratique avec un autre joueur étranger, le joueur camerounais
Patrick Ngoula (également en attente de plusieurs mois de salaire) auquel on
demande de libérer son logement de fonction avant que son contrat ne soit
résilié.
Par un curieux hasard, les deux clubs (CSC et MCA), ont pour
actionnaire majoritaire des entreprises publiques, la compagnie pétrolière
nationale (Sonatrach) et sa filiale, la
compagnie de transport aérien (le Groupe Tassili).
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