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e débat qui a suivi les déclarations de Philippe Dupont au sujet de la
reprise boiteuse de la préparation de Toufik Makhloufi en vue des jeux
olympiques de Rio de Janeiro est somme toute une situation de communication
dans laquelle des paramètres futiles et incongrus ont fait leur apparition. On
observera également pour le clore que la première réaction officielle a été
celle du président du comité olympique algérien et qu’elle a été publiée sur un
site français (sur lequel se retrouvent les passionnés d’athlétisme et de la
lutte contre le dopage) le surlendemain de la parution de l’interview de
Philippe Dupont sur les colonnes de Liberté.
La déclaration du premier responsable du mouvement olympique dans le
pays a été suscitée très rapidement par les journalistes français ce qui laisse
supposer que la réaction des autorités sportives algériennes étaient
attendues et que le président du COA
surpris s’est laissé emporter par la
passion mais a été aussi transcendé par les commentaires et le contexte qui prélavèrent
dans les milieux sportifs algérois. Malheureusement, encore une fois, le débat
n’a pas été maîtrisé. La réaction de ces autorités (COA et fédération) montre
indéniablement qu’il y a malaise.
C’est toujours dans les colonnes du même quotidien, cinq jours après la
publication des déclarations de l’entraîneur français, que les lecteurs
algériens ont eu à connaitre le point de vue des autorités sportives. En fait,
il s’agit encore de celui du président
du COA. Le président de la fédération algérienne d’athlétisme (sollicité par le
journal en question pour connaitre sa réaction) « n’a pas souhaité répondre à
chaud à l’entretien de Philippe Dupont ». Le journal précise que “la
FAA va publier incessamment un communiqué pour apporter sa version des faits”.
Le communiqué sera publié deux jours plus tard. Un communiqué qui n’apporte
rien si ce n’est qu’il confirme le formalisme discursif dans le plus pur style
jdanovien, des plus belles heures du réalisme socialiste soviétique.
En ce qui le concerne, le président du COA a en premier lieu déclaré
ne pas souhaiter « entrer dans une polémique stérile qui ne
sert pas les intérêts de notre champion olympique Taoufik Makhloufi ».
Ce dernier n’est pas intervenu directement (bien qu’étant le principal
concerné) dans cette situation dont nous dirons qu’elle démontre que les
considérations logistiques donnent l’impression d’être secondaires. Mais, pouvait-il
intervenir ? Sa prise en charge fastueuse est un frein à toute rebuffade.
Ainsi qu’il l’exprime clairement, le président du COA a voulu, avant
tout « ne pas laisser passer des
allégations inexactes de son entraîneur Philippe Dupont qui affirme que
Makhloufi ne dispose pas de visa ». La lecture sereine de cette
déclaration montre qu’il insiste particulièrement en réitérant que « c’est
faux, je vous assure que Makhloufi a le visa en poche et pas plus tard qu’il y
a quelques jours il était dans mon bureau avec son visa » avant de
poursuivre que si le champion olympique n’a pas rejoint « le
stage à Angers, ce n’est certainement pas à cause d’un problème de visa ».
Notons que selon Dupont, le stage devait se dérouler au Portugal qui en hiver
accueille les meilleurs demi- fondeurs français et européens
Après avoir à nouveau réaffirmé que « l’État, le COA et la FAA ne
lésinent sur aucun moyen pour offrir les meilleures conditions de préparation à
Makhloufi en perspective des jeux olympiques de Rio », le président
du COA déclare que Dupont « est
mal placé pour donner des leçons aux responsables algériens et aux institutions
algériennes » puis rappelle le statut de ce dernier qui « devrait
s’occuper du volet technique et de la préparation de Makhloufi pas plus, lui
qui est lié par contrat, ne l’oublions pas, à la Fédération algérienne
d’athlétisme ».
Le quotidien rappelle le fait qui a incité Dupont à faire les
déclarations qu’il a faite (la difficulté à obtenir le visa qui lui a fait
rater le premier stage de préparation prévu au Portugal) et précise
que « le jour de l’entretien (mercredi), Makhloufi n’avait pas encore son
visa » (visa Schengen) et qu’il n’avait pas, au moment de la
parution de la réaction du président du COA, obtenu le visa pour l’Afrique du
Sud, pays qui abritera le stage de préparation du groupe Dupont et « surtout
son dossier de sortie du MJS pour payer son stage de préparation à l’étranger ». Le
quotidien subodore que la « question sera visiblement réglée et tout
porte à croire que Makhloufi, actuellement logé à l’hôtel Sheraton aux frais de
la FAA, sera du voyage pour l’Afrique du Sud ».
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