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ors compétitions officielles (championnats régionaux, championnats
nationaux), le calendrier de la fédération algérienne d’athlétisme est
squelettique. Seuls, les meetings du « Grand Prix FAA »
permettent aux athlètes d’un certain niveau, à ceux ayant des ambitions de
performance (et non de titres) de se retrouver en dehors des séances
d’entraînement au SATO où se retrouve la majorité des athlètes de l’élite.
Les athlètes sont-ils les seuls responsables du marasme de
l’athlétisme algérien ? Répondre à cette question devenue vitale équivaut
à se lancer dans une opération d’audit à confier à….d’anciens athlètes,
entraîneurs, dirigeants, à ceux qui le poids des ans aidant, remplissant leur
temps dans l’évocation d’un vécu et s’interdisant les fonctions officielles
(celles que l’on se dispute si allégrement dans la hiérarchie organique et
fonctionnelle) sauraient (peut-être) identifier le mal multiforme.
Une opération à conduire dans le style de la réhabilitation des
anciens, dans la logique d’une forme de légitimité historique que l’on peut
aussi et manifestement croire inadaptée aux temps présents. Une force de propositions inspirée de
l’association des associations des anciens présidents de la fédération dont la
voix ne porte pas plus loin que leurs cordes vocales. Bien loin de ses assises
que l’on convoque pour donner l’impression d’évolution et/ou de révolution, de
ce changement que chaque responsable élu ou nommé invoque ou promeut sans
jamais arriver au bout du projet.
On ne peut évacuer d’un seul mot, d’un simple revers de la main, la
somme d’efforts consentis par les athlètes dont le niveau de pratique est
variable et dont le talent, le potentiel l’est tout autant. La souffrance
ressentie, la difficulté à accomplir la séance confine quelque part à une forme
de masochisme qui ne serait pas accompagnée par une sensation de plaisir.
Souffrir pour rien, voilà le triste sort de ces athlètes qui ne seront
jamais….champions.
Ne peut comprendre les besoins des athlètes celui qui n’a pas été
athlète. Il semblerait, disent les langues de vipères si nombreuses dans
l’athlétisme national, que, à quasiment tous les niveaux de la hiérarchie y
compris les plus élevés des ligues régionales, de la fédération, seraient
infiltrés des cadres techniques dont les diplômes n’ont jamais été validés par la
pratique sportive. Ni avant, ni après la formation.
L’absence de compétitions est flagrante. La participation est aussi quelquefois
si réduite que, dans certains stades, le nombre d’officiels est supérieur à
celui des participants. Le « «cross du parti et des APC »,
puis le « cross du parti et des collectivités locales » et la
dernière mouture (« le cross de la jeunesse »), qui
apparut avec le multipartisme en 1990, ne sont plus l’un des moments forts
d’une saison et n’alimentent plus
d’abord les équipes d’établissements scolaires et ensuite les clubs repliés sur
eux-mêmes, vivotant des maigres subsides versées toujours tardivement. Souvent
juste à temps pour prendre part aux championnats nationaux, lorsque
qualification il y a.
Exit aussi les challenges d’antan dont la régularité n’a pas été la
première qualité. Alger, Constantine, Annaba, Batna ont organisé leurs meetings
dont quelques éditions restent dans les mémoires de ceux qui y étaient. Des
challenges et des meetings qui naissent, disparaissent des calendriers et, quelques
années plus tard, reviennent comme si de rien n’était avant encore de s’éclipser.
Peu d’athlètes (moins de 9 000 licenciés en 2015), peu de
compétitions. L’athlétisme algérien est morne comme fut le champ de bataille de
Waterloo pour l’empereur Napoléon 1er dans la version qu’en donne
Victor Hugo. Les compétitions ne sont plus que des formalités par lesquelles il
faut passer pour se qualifier au mieux aux championnats nationaux.
Même les meetings du « Grand Prix FAA », les « Soirées
ramadhanesques » sont devenus des moments de rencontres routiniers
faisant peu de cas du spectacle. Une routine. Une obligation à remplir, un
bilan à étayer par des résultats, un certain nombre de compétitions, de courses
et de concours. De quoi justifier la prochaine demande de subvention. Pas
d’imagination dans une nation ou le réalisme jdanovien est encore fort s’abreuvant
toujours au robinet de la réglementation. Pas de lièvres, pas de meneurs de
courses, pas de concours mixte exceptionnel pour une Romaïssa Belabiod qui
pourrait bien ridiculiser quelques
sauteurs en longueur. A contrario d’un 600 mixte pour Zahra Bouras lors
d’un régional hivernal. Il fallait gagner un peu de temps sur l’horaire.
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