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ous avons vu que le docteur Yacine Zerguini,
médecin de la fédération algérienne de football, exprimait son incompréhension,
sa sidération en lisant les déclarations de Zahra Bouras qui nous ont conduit à
cette longue série de chroniques. Tant de choses ne semblent pas correspondre à
ses attentes, à son mode de penser.
Dans son commentaire, il évoque sa surprise en constatant la
différence de comportement entre des joueurs de football qu’il suit depuis de
longues années - et au sujet desquels il
précise qu’ils sont « souvent raillés en raison de leur niveau intellectuel
plutôt moyen » réagissant par un bombardement de question « à
la vue d’un simple comprimé d’aspirine » - et une jeune fille
« bien de chez nous, coquette et talentueuse, diplômée de deux
instituts, championne d’Afrique du 800m, en route pour une finale
olympique » se faisant injecter « des produits qui, de
son propre aveu ont pourri sa santé et lui ont fait pousser des boutons et des
poils (signes du désordre hormonal), sans s’inquiéter outre mesure ? ».
S’en suit un questionnement au sujet de ses confrères du club de
l’athlète et de la fédération, sur les rapports qu’ils ont avec les athlètes,
avec le phénomène du dopage. Une série de question s’achevant par une autre portant
sur un éventuel « exercice illégal de la médecine » tiré
de la quadruple fonction (entraîneur, médecin, diététicien et masseur) de Mahour Bacha dont le nom n’est
pas cité mais identifiable quand on a lu au préalable la déclaration de Zahra
Bouras.
Le docteur Zerguini, sans doute parce qu’il est médecin fédéral,
confronté à cette problématique se souvient que « D’autres affaires
du même acabit ne sont pas encore tout à fait effacées des mémoires »
(affaire Saïdi Sief ?) et s’étonne que de nouveaux cas soient constatées « de
manière exponentielle ».
Dans ce qui se veut une « analyse sereine et responsable »
de ce qui pour lui « est un véritable drame », le
docteur Zerguini écarte rapidement « l’option d’une intention
isolée de dopage au sein d’un même groupe ». Il observe également
que pour certains « sans qu’aucune vraie accusation ni qu’aucune
vraie preuve ne soit par ailleurs avancées, l'intention dopante ne ferait aucun
doute ». Notant le caractère « gravissime »
d’une telle possibilité il ne veut même pas envisager « les
conséquences désastreuses sur l’athlétisme algérien dans son ensemble ».
Pour lui, une telle idée « ne peut se concevoir ».
Il se penche alors sur l’éventualité d'une série d’erreurs de
plusieurs laboratoires, d'une mauvaise interprétation des paramètres de la part
de plusieurs scientifiques expérimentés
dont ces athlètes auraient été victimes. Il la rejette rapidement par un
« C’est quasiment impossible » catégorique.
Pour justifier sa certitude, il explique que les laboratoires
accrédités par l’Agence Mondiale Antidopage et leurs équipes techniques, sont « par
essence très performants ; et du reste soumis eux-mêmes à des contrôles
réguliers au bout desquels, en cas d’une défaillance technique même minime, ils
risquent de lourdes sanctions allant jusqu’au retrait temporaire ou définitif
de leur agrément ».
Une autre alternative serait l’acte de malveillance qui selon lui
serait un « remake douteux d’un " à l’insu de mon plein gré"
version athlétisme algérien ». Bien que ne pouvant d’autorité
écarter cette option, elle lui semble vraiment improbable. Le dépôt de plainte
pour empoisonnement hypothétique, la sempiternelle « main étrangère
» qui aurait «rajouté le Stanozolol dans l’injection », évoquée
lors de l’interview de Zahra Bouras ne sont pas convaincants. En ce mois d’août
2012, le docteur Zerguini entrevoit « du déballage de linge sale en
perspective ». Reconnaissons que sur ce point, il n’avait pas
tort. Aucune certitude et beaucoup de spéculations.
Le docteur Zerguini reste sur
forte impression de suspicion et surtout « d’une gestion désastreuse
de la préparation de ces athlètes en matière médicale en général, et du point
de vue des programmes nutritionnels, en particulier ».
Bizarrement, il constate qu’en dépit que le journaliste lui ait proposé un
cadre favorable, Zahra Bouras n’a fourni
aucune information précise sur sa prise en charge médicale en Algérie ou
à l’étranger. Ce qui l’invitait à interpeller les responsables médicaux de son
club et/ou de la FAA, dans le respect de l’éthique et du devoir de réserve, à
s’exprimer.
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