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e long regard dans le
rétroviseur nous a obligé à nous replonger dans un passé que l’on aurait bien voulu
oublier, à retrouver des déclarations et des commentaires sur lesquels beaucoup
d’entre nous sont passés rapidement (lorsqu’ils en avaient connaissance) quand les faits étaient d’une actualité brulante.
Le 19 août 2012, soit une
semaine après l’interview accordée par Zahra Bouras à un titre de la presse
nationale francophone, parait un commentaire, dont le titre est édifiant
(« Acte de malveillance, négligence coupable ou amateurisme
déliquescent ? », du
docteur Yacine Zerguini, un médecin impliqué dans le mouvement sportif
(football), à la fois proche et éloigné
des querelles de minarets qui secouent régulièrement l’athlétisme.
L’entretien accordé par
Zahra Bouras est qualifié, dès l’introduction du commentaire, comme « un
bel acte de communication ». Le docteur Zerguini observe, dès l’entame, que
« L’entretien n’est paru ni en page sportive ni en rubrique médicale ».
Il apprécie ce traitement « car
ce fléau qu’est le dopage ne mérite ni l’une ni l’autre ». Tout en
saluant le cadre général dans lequel s’est déroulée l’interview « conçue
et traitée en aparté. Ambiance soft, sérénité totale, comme sur un nuage. Un
brin surréaliste... ». Il considère cependant que s’il « faut
certes la protéger », l’on devrait s’interdire de « s’abriter
derrière l’athlète » et que celui-ci ne devrait pas « se
réfugier derrière quiconque ou seulement s’ériger en victime ». Sans prendre parti, il note qu’elle est quelque
part victime, tout en ayant « des responsabilités qu’elle
aurait tort de négliger ».
Après cette introduction liminaire qui pose le cadre de son
commentaire, le docteur Zerguini définit le stanozolol comme un stéroïde anabolisant synthétique dérivé de la
testostérone. Donc, un produit de fabrication humaine à double usage. Chez
l'homme, il est utilisé pour le traitement de diverses affections, y compris
héréditaires. Chez l'animal, il est destiné à stimuler le développement
musculaire, la production de globules rouges et la densité des os. Un effet qui
intéresse les sportifs.
Le docteur Zerguini rappelle que le stanozolol est bien sûr interdit,
lors des compétitions sportives, depuis bien longtemps et qu’il fut utilisé par
l'athlète canadien Ben Johnson lors des Jeux olympiques de Séoul de 1988. Pour
compléter le décor, il indique que 3 athlètes algériens - Réda Arezki Megdoud (saut
en longueur), Larbi Bourraâda (décathlon) et Zahra Bouras (800 m) - ont été, en
quelques semaines, contrôlés positifs à ce même produit. Son commentaire est
cinglant : « Un tir groupé qui fait désordre ».
Rapportant des passages que nous avions également remarqués, il
apporte des réflexions qui méritent que l’on s’y attarde. Notons qu’il reste
sans voix en lisant ce passage
édifiant : “Quand une fille de mon âge a un dérèglement de
cycle de cinq mois, un dérèglement hormonal, une forte pilosité, de l’acné,
ajoutez à cela des problèmes de foie, de rein et qu’elle apprend que le produit
qui lui a été injecté par voie intraveineuse pouvait provoquer un dessèchement
des veines et causer sa mort, je trouve tout à fait normal que je dépose une
plainte.” Il est aussi sidéré en apprenant « qu’une de nos
sportives les plus prometteuses, propre fille d’un entraîneur d’athlétisme de
niveau mondial, ne bénéficiait probablement pas des conseils et de la
protection déontologique d’un staff médical de haut niveau ».
Le meilleur reste à venir. Comme nous l’avons fait quasiment 4 années
après les faits (sans avoir connaissance de ce commentaire), le docteur
Zerguini, médecin de la fédération de football, signifie son incompréhension et
son hallucination en prenant connaissances de certaines informations : « Si
l’on rajoute que son ex-entraîneur faisait aussi fonction de “Médecin,
diététicien et masseur” et “injectait” (lui-même ?) des “produits” aux effets
secondaires dangereux ; Là, carrément, j’hallucine !... J’ai beaucoup de peine
à comprendre ».
Malgré cela, le docteur Zerguini voudrait bien comprendre. Mais,
n’y arrive pas. Tout fait désordre. Toute cette affaire est illogique, irrationnelle.
Il cherche des explications et ne trouve que des questions qui rendent encore
plus compliqué sa compréhension de l’univers de l’athlétisme. Le docteur est
intellectuellement perturbé car il n’est pas dans la même démarche.
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