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’idée du meeting international de Constantine avait été inspirée aux
dirigeants de la ligue régionale par une observation du président de l’IAAF
(Primo Nebiolo), à l’issue des championnats d’Afrique d’Annaba (1988). Formulée,
au cours de ces discussions protocolaires qui fourmillent lors d’un événement
sportif de cette importance, elle fut saisie au bond par les dirigeants de la
ligue régionale de Constantine à qui elle fut rapportée.
On indiqua alors que le président de l’IAAF avait été fortement
impressionné par la place qu’occupait Constantine dans l’athlétisme algérien de
l’époque. La majorité du corps arbitral était formée par les officiels de la
ligue de Constantine. Une équipe parfaitement rodée, dont l’ossature fut déjà présente
aux jeux méditerranéens d’Alger (1975) et à toutes les compétitions,
d’importance internationale et nationale, organisées depuis ce moment mémorable
illustré, pour ce qui concerne l’athlétisme, par la chevauchée fantastique de
Boualem Rahoui sur le 3 000 mètres steeple et cette ligne droite finale
courue en totale désinvolture, avec de grands gestes de la main en direction du
public enthousiasmé par sa facilité. Un public qui remplissait les tribunes du
stade olympique du « 5 juillet 1962 ». Un dilettantisme
inimaginable, qui, selon les spécialistes étonnés par son insouciance, lui fit
rater le record du monde de la distance en étant toutefois chronométré à 8.20.2.
Savourons la performance et le talent du champion.
La participation algérienne à ces championnats d’Afrique avait
également une forte coloration constantinoise et puisait dans les réservoirs
des clubs formateurs de cette ligue. Même s’ils (elles) étaient licencié(e)
dans les ASP (associations sportives de performance) algéroises (MPA, CRB, RSK,
JRBMA, DNCA puis OCA, etc.) qui leur permirent de réaliser leurs ambitions
sportives, les sélectionné(e)s avaient fait leurs premiers pas vers l’élite
nationale au « stade du 17 juin », rebaptisé
aujourd’hui « Chahid Hamlaoui ».
Les « anciens » de l’athlétisme dans l’Est
algérien racontent sans doute à leurs petits-enfants, qui veulent bien
écouter quelques séquences historiques
tenant lieu d’histoires d’anciens combattants des stades, que la ligue
régionale de Constantine avait imposé dans son calendrier, un challenge
régional interclubs (le CRIC) qui n’avait pas son équivalent sur le territoire
national. Une compétition complétement distincte de l’Interclubs fédéral. Elle
invitait (mensuellement) tous les clubs intéressés à prendre part, dans toutes
les catégories d’âges, aux épreuves proposées par le programme afin de désigner (en fin de saison) les
meilleures équipes. Le succès de la
formule aidant, des clubs des ligues régionales voisines (Sétif et Annaba) s’y
inscrivirent et en firent une compétition zonale (inter-régions) qui bénéficia
des rivalités locales pour améliorer le niveau des performances.
Le meeting international de Constantine avait été précédé par celui
d’Alger. Une rencontre de haut niveau dont il prit la place, dans le calendrier
africain. Le meeting international d’Alger (pour des motifs que nous ignorons)
s’était étiolé, s’était consumé à petit feu, malgré le soutien de Sonatrach et
des autorités publiques dont l’apport était incontournable.
Pendant six années (de 1990 à 1995), le meeting de Constantine s’était
rodait (dans un contexte sécuritaire et économique difficile) aux standards
internationaux d’organisation en matière
de marketing, de sponsoring, de communication, d’information qui avaient cours
à l’époque. L’apogée du meeting fut l’édition de 1996 couronnée par les
appréciations élogieuses des pouvoirs publics et surtout la récompense financière,
concrétisée par le versement de 17 000 dollars par la CAA. Un montant qui n’atterrit
jamais dans les comptes de l’organisation, interceptée au niveau fédéral.
Ce meeting, comme tous les meetings du « Grand Prix
FAA » organisés depuis, n’avait pas retenu (à l’instigation des
entraîneurs de la commission technique), la proposition de faire de la
compétition un spectacle avec « des lièvres », des
meneurs de course officiant pour la réalisation d’un objectif chronométrique
défini (record du stade, du record du meeting, etc.).
Dans l’esprit des concepteurs, « le « Grand Prix
FAA », devait prendre une dimension internationale en proposant
aux athlètes algériens et étrangers un circuit de compétitions faisant étape à
Alger, Oran, Annaba, Constantine, Batna, Tlemcen, des villes dotées de toutes
les conditions et commodités pour accueillir de telles compétitions et
possédant également une tradition, une
expérience dans l’organisation. Des villes, des régions historiquement pourvoyeuses
de champions.
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