lundi 6 juin 2016

Clins d’œil sur l’athlétisme (9), Nebiolo inspira Constantine

L
’idée du meeting international de Constantine avait été inspirée aux dirigeants de la ligue régionale par une observation du président de l’IAAF (Primo Nebiolo), à l’issue des championnats d’Afrique d’Annaba (1988). Formulée, au cours de ces discussions protocolaires qui fourmillent lors d’un événement sportif de cette importance, elle fut saisie au bond par les dirigeants de la ligue régionale de Constantine à qui elle fut rapportée.
On indiqua alors que le président de l’IAAF avait été fortement impressionné par la place qu’occupait Constantine dans l’athlétisme algérien de l’époque. La majorité du corps arbitral était formée par les officiels de la ligue de Constantine. Une équipe parfaitement rodée, dont l’ossature fut déjà présente aux jeux méditerranéens d’Alger (1975) et à toutes les compétitions, d’importance internationale et nationale, organisées depuis ce moment mémorable illustré, pour ce qui concerne l’athlétisme, par la chevauchée fantastique de Boualem Rahoui sur le 3 000 mètres steeple et cette ligne droite finale courue en totale désinvolture, avec de grands gestes de la main en direction du public enthousiasmé par sa facilité. Un public qui remplissait les tribunes du stade olympique du « 5 juillet  1962 ». Un dilettantisme inimaginable, qui, selon les spécialistes étonnés par son insouciance, lui fit rater le record du monde de la distance en étant toutefois chronométré à 8.20.2. Savourons la performance et le talent du champion.
La participation algérienne à ces championnats d’Afrique avait également une forte coloration constantinoise et puisait dans les réservoirs des clubs formateurs de cette ligue. Même s’ils (elles) étaient licencié(e) dans les ASP (associations sportives de performance) algéroises (MPA, CRB, RSK, JRBMA, DNCA puis OCA, etc.) qui leur permirent de réaliser leurs ambitions sportives, les sélectionné(e)s avaient fait leurs premiers pas vers l’élite nationale au « stade du 17 juin », rebaptisé aujourd’hui « Chahid Hamlaoui ».
Les « anciens » de l’athlétisme dans l’Est algérien racontent sans doute à leurs petits-enfants, qui veulent bien écouter  quelques séquences historiques tenant lieu d’histoires d’anciens combattants des stades, que la ligue régionale de Constantine avait imposé dans son calendrier, un challenge régional interclubs (le CRIC) qui n’avait pas son équivalent sur le territoire national. Une compétition complétement distincte de l’Interclubs fédéral. Elle invitait (mensuellement) tous les clubs intéressés à prendre part, dans toutes les catégories d’âges, aux épreuves proposées par le programme  afin de désigner (en fin de saison) les meilleures équipes.  Le succès de la formule aidant, des clubs des ligues régionales voisines (Sétif et Annaba) s’y inscrivirent et en firent une compétition zonale (inter-régions) qui bénéficia des rivalités locales pour améliorer le niveau des performances. 
Le meeting international de Constantine avait été précédé par celui d’Alger. Une rencontre de haut niveau dont il prit la place, dans le calendrier africain. Le meeting international d’Alger (pour des motifs que nous ignorons) s’était étiolé, s’était consumé à petit feu, malgré le soutien de Sonatrach et des autorités publiques dont l’apport était incontournable.
Pendant six années (de 1990 à 1995), le meeting de Constantine s’était rodait (dans un contexte sécuritaire et économique difficile) aux standards internationaux d’organisation  en matière de marketing, de sponsoring, de communication, d’information qui avaient cours à l’époque. L’apogée du meeting fut l’édition de 1996 couronnée par les appréciations élogieuses des pouvoirs publics et surtout la récompense financière, concrétisée par le versement de 17 000 dollars par la CAA. Un montant qui n’atterrit jamais dans les comptes de l’organisation, interceptée au niveau fédéral.
Ce meeting, comme tous les meetings du « Grand Prix FAA » organisés depuis, n’avait pas retenu (à l’instigation des entraîneurs de la commission technique), la proposition de faire de la compétition un spectacle avec « des lièvres », des meneurs de course officiant pour la réalisation d’un objectif chronométrique défini (record du stade, du record du meeting, etc.).

Dans l’esprit des concepteurs, « le « Grand Prix FAA », devait prendre une dimension internationale en proposant aux athlètes algériens et étrangers un circuit de compétitions faisant étape à Alger, Oran, Annaba, Constantine, Batna, Tlemcen, des villes dotées de toutes les conditions et commodités pour accueillir de telles compétitions et possédant  également une tradition, une expérience dans l’organisation. Des villes, des régions historiquement pourvoyeuses de champions.

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