samedi 9 septembre 2017

Samira Messad (49), Le bâillon de la CNAD

Pour ce qui concerne la situation présente de Souad Aït Salem (et de son entraîneur-époux), en vertu de l’alinéa 14.3.2 du Code, la CNAD est appelée, dans les 20 jours qui suivent une décision d’appel FINALE, à rapporter publiquement l’ensemble des informations constitutifs de la violation de la règle antidopage en les affichant au moins…… sur le site de la commission.
Notons aussi que, en raison du balisage juridique imposé par le Code, la CNAD (cette contrainte s’applique également au laboratoire accrédité par l’AMA) n’est pas autorisée à commenter publiquement les faits relatifs à une affaire en cours. Elle dispose cependant de la latitude de pouvoir réagir à des commentaires publics attribués aux concernés ou à leurs représentants.
La CNAD ne peut donc pas réagir aux articles de presse et encore moins aux commentaires sur les réseaux sociaux. Le black-out le plus rigoureux est de mise. Seul, l’athlète peut être l’instigateur de la rupture. Souad Aït Salem et Abdallah Mahour Bacha ne se sont pas engagés dans cette voie….du silence. Ils n’ont aucun intérêt, en attendant que la justice sportive s’exprime, à se mettre sous les feux de la rampe, de s’exhiber.
Les « affaires » Messad, Bensaadi et Aït Salem permettent de se rendre compte que la notion de « confidentialité » recouvre des aspects d’une complexité plus grande que ne l’avait laissé entrevoir  les déclarations du docteur Mekacher pour qui un cas de résultat d’analyse anormal est couvert par le mutisme de la CNAD tant que la procédure est en cours et en l’absence d’intervenants externes. Il n’a certainement pas souhaité s’engager dans des digressions incompréhensibles pour les observateurs profanes.

Les règles imposées par l’AMA en matière de traitement de résultats d’analyse anormaux font que la CNAD est bâillonnée. En de telles circonstances, en dehors du cadre décrit, toute information rendue publique ne peut être appréhendée que comme une fuite « bien intentionnée » profitant des facilitations apportées par la minceur et la porosité des cloisons et celles puisées dans les arsenaux utilisés dans les guerres de leadership et de réseaux qu’affectionne l’athlétisme. Une fuite dont on doit deviner et rechercher les desseins.

Dans cette perception qu’à l’AMA de la confidentialité, le silence procédural prend fin lorsque la sanction devient définitive et laisse place à la publication, à la divulgation au public. Remarquons que la transgression de la règle du silence par la CNAD (si l’initiative a été prise par l’athlète) prend la forme d’une mise au point.
Contrairement à ce que l’on semble penser du côté de Dely Ibrahim, de ce gigantesque  « 5 juillet » et de ses dépendances, la publicité utilisant les créneaux officiels est une arme en faveur de la lutte contre le dopage. Le mutisme et la cécité sont les atouts du dopage et de ces aspects annexes que l’on voudrait dissimuler.
Lorsque l’on s’enfonce dans les méandres juridiques produits de la réglementation initiée par l’AMA, on prend conscience que la demande d’AUT (que nous avons qualifiée d’anticipée), tout en étant un droit du sportif, n’est pas une couverture formelle, n’apporte pas une caution aveugle et qu’elle est propice à des jeux malsains.

Le Code stipule en effet que l’usage (la possession ou l’administration) d’une substance (ou d’une méthode) interdite, avant que le « comité d’AUT » n’ait formulé son accord, se fait entièrement aux risques et périls du sportif. Ce qui confirme que le principe fondamental sur lequel repose l’AUT est que la demande doit impérativement précéder l’accord du comité et doit être antérieure au contrôle. Il ne peut y avoir de rétroactivité institutionnalisée.

Cet aspect (la récurrence systématique et encouragée d’AUT rétroactives) est le point faible de la philosophie algérienne, du crédo de la lutte antidopage en ce qu’il est porteur d’un détournement de sens qui vaut à l’athlétisme les vagues périodiques et répétitives de rumeurs. Au point d’en conclure (à tort ou à raison) qu’il n’y a pas de fumée sans feu.


L’examen superficiel et aventureux du cas Aït Salem - sur lequel trop d’informations circulent (y compris celles que nous publions), sujettes à caution en l’absence de données officielles semblables à celles que nous avons pu obtenir sur le cas Samira Messad - disparates et souvent contradictoires,  conduit à l’émission d’une hypothèse plausible mais non vérifiée de cette prise de risques. 

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