Au milieu de l’été 2017, d’un
seul coup, le cyclisme rattrape son retard sur l’athlétisme avec ces 5 cas de
dopage signalés au public en dépit de toutes les convenances réglementaires. Il
se place au même niveau que le football qui connut une saison 2015-2016
démentielle sur le plan statistique. Aucun cas n’est signalé depuis. Quant aux
rumeurs, elles furent nombreuses. Comme les oiseaux dans les champs de blé
après que les moissonneurs soient rentrés.
Les informations communiquées
dans la presse donnent à penser que les cas sont attestés. Il n’en est rien. En
réalité, on apprend, au moment de la publication du second article de presse
(12 septembre), que la procédure à diligenter (dans le respect des règles édictées par l’AMA) a été seulement introduite
par la CNAD.
Nous sommes enclins à supposer
que l’organe national de lutte contre le dopage a mis en œuvre les étapes
préliminaires (dont cette recherche d’AUT qui pollue le climat et parait être
l’objet d’un trafic) avant de faire entreprendre l’examen de chacun des cas (examiné
séparément comme il se doit) par la commission d’audition et de décision. Une
rencontre précédée par l’envoi, à chacun des coureurs concernés pris
individuellement, de la notification de résultat d’analyse anomal.
Comme pour compliquer la
situation déjà inextricable, les premières données informationnelles indiquent
clairement que les cyclistes incriminés n’ont pas été entendus par le comité
d’audition et de décision. Ils ne seront auditionnés (dit-on aux lecteurs) qu’une
semaine après leurs rapatriements sur le territoire national. Sans que l’on nous dise s’il s’agit d’un
retour en urgence consécutif à « cette catastrophe » ou
de la fin programmée de stage.
Dans un troisième article publié
le 14 septembre (soit 5 jours après le premier article), le président de la FAC
déclare que les coureurs sont à Alger et seront auditionnés par « la
commission de discipline de la CNAD » dans le courant de la
semaine, donc par extrapolation avant le week-end du nouvel hégirien.
Ceci étant dit, nous sommes mis dans
l’obligation d’enregistrer d’ores et déjà une entorse à la procédure. Celle-ci est, de notre point de vue, un viol
caractérisé de la règle de confidentialité.
Ainsi que nous avons eu à l’indiquer, la notification d’un résultat
d’analyse anormal est au cœur d’enjeux juridiques importants pouvant conduire à
l’annulation de toute la procédure en raison de vices dans le schéma de la
communication d’informations aux concernés (sportif, fédérations nationales et
internationales et AMA).
En France, l’envoi de la notification (et tout autre courrier lié à
l’affaire) par courrier électronique n’est pas reconnu par la justice du pays.
Cette nation privilégie l’envoi postal recommandé constatant une réception
effective (bercée par une procédure aux relents bureaucratiques archaïques du
point de vue anglo-saxon) du courrier en question par le destinataire.
La perception de la justice française ayant examiné les affaires qui
lui ont été soumises a permis à des athlètes, dopés au sens de l’article 2.1
(présence de produits prohibés dans l’organisme du sportif), d’être blanchis,
d’échapper aux foudres de la justice sportive qui avait pourtant prononcé une
sanction.
L’AMA, quant à elle, conseille (au vu du gain de temps procuré et
certainement d’autres préoccupations qui lui sont propres) et privilégie les
moyens technologiques modernes (tel le courrier électronique) considérés comme
surs mais qui ne sont pas admis sur le plan juridique en France.
En Algérie, quelques indices donnent à croire que le sportif n’est pas
informé directement par la CNAD et que le courrier initial (notification de
résultat d’analyse anormal) transite par la fédération. Lorsque nous examinons
le dossier de Samira Messad, on
s’aperçoit que la notification n’a pas été envoyée à son domicile mais lui a
été envoyée (par la CNAD) par l’intermédiaire de la fédération algérienne
d’athlétisme.
Nous devons croire que cela (transmission de la notification par la
fédération) est une procédure normale de la part de la CNAD. Une démarche
renouvelée (depuis Samira Messad) pour Souad Aït Salem (dernier cas révélé en
athlétisme) et donc les cinq cyclistes.
La recherche de l’origine de l’entorse à la règle de la
confidentialité peut être circonscrite entre trois protagonistes (dont deux
algériens) concernés directement par le traitement d’un résultat d’analyse anormal.
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