dimanche 24 septembre 2017

Samira Messad (59), L’intermédiation de la FAC

Au milieu de l’été 2017, d’un seul coup, le cyclisme rattrape son retard sur l’athlétisme avec ces 5 cas de dopage signalés au public en dépit de toutes les convenances réglementaires. Il se place au même niveau que le football qui connut une saison 2015-2016 démentielle sur le plan statistique. Aucun cas n’est signalé depuis. Quant aux rumeurs, elles furent nombreuses. Comme les oiseaux dans les champs de blé après que les moissonneurs soient rentrés.
Les informations communiquées dans la presse donnent à penser que les cas sont attestés. Il n’en est rien. En réalité, on apprend, au moment de la publication du second article de presse (12 septembre), que la procédure à diligenter (dans le respect des règles  édictées par l’AMA) a été seulement introduite par la CNAD.
Nous sommes enclins à supposer que l’organe national de lutte contre le dopage a mis en œuvre les étapes préliminaires (dont cette recherche d’AUT qui pollue le climat et parait être l’objet d’un trafic) avant de faire entreprendre l’examen de chacun des cas (examiné séparément comme il se doit) par la commission d’audition et de décision. Une rencontre précédée par l’envoi, à chacun des coureurs concernés pris individuellement, de la notification de résultat d’analyse anomal.
Comme pour compliquer la situation déjà inextricable, les premières données informationnelles indiquent clairement que les cyclistes incriminés n’ont pas été entendus par le comité d’audition et de décision. Ils ne seront auditionnés (dit-on aux lecteurs) qu’une semaine après leurs rapatriements sur le territoire national.  Sans que l’on nous dise s’il s’agit d’un retour en urgence consécutif à « cette catastrophe » ou de la fin programmée de stage.
Dans un troisième article publié le 14 septembre (soit 5 jours après le premier article), le président de la FAC déclare que les coureurs sont à Alger et seront auditionnés par « la commission de discipline de la CNAD » dans le courant de la semaine, donc par extrapolation avant le week-end du nouvel hégirien.
Ceci étant dit, nous sommes mis dans l’obligation d’enregistrer d’ores et déjà une entorse à la procédure. Celle-ci  est, de notre point de vue, un viol caractérisé de la règle de confidentialité.
Ainsi que nous avons eu à l’indiquer, la notification d’un résultat d’analyse anormal est au cœur d’enjeux juridiques importants pouvant conduire à l’annulation de toute la procédure en raison de vices dans le schéma de la communication d’informations aux concernés (sportif, fédérations nationales et internationales et AMA).

En France, l’envoi de la notification (et tout autre courrier lié à l’affaire) par courrier électronique n’est pas reconnu par la justice du pays. Cette nation privilégie l’envoi postal recommandé constatant une réception effective (bercée par une procédure aux relents bureaucratiques archaïques du point de vue anglo-saxon) du courrier en question par le destinataire.

La perception de la justice française ayant examiné les affaires qui lui ont été soumises a permis à des athlètes, dopés au sens de l’article 2.1 (présence de produits prohibés dans l’organisme du sportif), d’être blanchis, d’échapper aux foudres de la justice sportive qui avait pourtant prononcé une sanction.

L’AMA, quant à elle, conseille (au vu du gain de temps procuré et certainement d’autres préoccupations qui lui sont propres) et privilégie les moyens technologiques modernes (tel le courrier électronique) considérés comme surs mais qui ne sont pas admis sur le plan juridique en France.

En Algérie, quelques indices donnent à croire que le sportif n’est pas informé directement par la CNAD et que le courrier initial (notification de résultat d’analyse anormal) transite par la fédération. Lorsque nous examinons le dossier de Samira Messad,  on s’aperçoit que la notification n’a pas été envoyée à son domicile mais lui a été envoyée (par la CNAD) par l’intermédiaire de la fédération algérienne d’athlétisme.

Nous devons croire que cela (transmission de la notification par la fédération) est une procédure normale de la part de la CNAD. Une démarche renouvelée (depuis Samira Messad) pour Souad Aït Salem (dernier cas révélé en athlétisme) et donc les cinq cyclistes.

La recherche de l’origine de l’entorse à la règle de la confidentialité peut être circonscrite entre trois protagonistes (dont deux algériens) concernés directement par le traitement d’un résultat d’analyse   anormal.



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