Le premier intervenant possible, dans le long cheminement conduisant à
cette « rumeur » (comme le monde sportif en
connait tant) devenue par l’action médiatique « fuite »
dans les médias, ne peut être qu’« un laboratoire
de réputation mondiale basé à Paris ».
Ce laboratoire est vraisemblablement le « laboratoire
accrédité » par l’AMA. On sait qu’il est rattaché à l’AFLD (agence
française de lutte contre le dopage). Nous pensons que ce laboratoire (parce
que le nombre des laboratoires accrédités est réduit et du fait de la
localisation géographique qui nous est communiquée) est celui de
Châtenay-Malabris. Nous avons vu antérieurement que le laboratoire est choisi
par l’organe national de gestion de la lutte anti-dopage (la CNAD).
Selon la démarche instaurée par les standards internationaux définis
par les structures de l’AMA, le laboratoire retenu est (outre l’examen des
analyses) en charge de porter obligatoirement un résultat d’analyse
anormal à la connaissance des instances concernées: la CNAD, la FAC
(fédération algérienne de cyclisme), l’UCI (fédération internationale de
cyclisme) et l’AMA (ou WADA en anglais).
Rappelons (à toutes fins utiles et bien que cette information ne
permette pas de lier les deux affaires) que le laboratoire de Châtenay-Malabris
a été celui ayant procédé aux analyses d’urine de Samira Messad. De toute
évidence, entre la CNAD et le laboratoire, les relations sont marquées par une
certaine permanence.
La divulgation publique de ces 5 cas de dopage a été restreinte à un
seul titre de la presse francophone. Observons que dans les milieux de
l’athlétisme algérois, il est de notoriété publique que l’auteur de l’article
est un membre connu de la famille.
L’analyse du contenu de l’article nous incite à penser que cette
information n’est pas porteuse du caractère officiel auquel nous aurions pu nous
attendre au vu de la notoriété du journal.
Nous devons convenir que, malgré ce contexte handicapant (celui de la
publication d’une information non sourcée dans un journal ciblant l’actualité
et ayant habitué à la rigueur), cette rumeur est malgré tout un « scoop »
(certes officieux au moment de la publication) très dérangeant qui secoue à la
fois le cyclisme algérien en particulier et le mouvement sportif national en
général.
L’annonce de ce quintuple cas de dopage est en effet le produit, ou
plutôt le reflet, d’une véritable secousse tectonique qui ébranle le monde
sportif et médiatique algérien. Nous devons avoir à l’esprit que la publication
de cette information intervient dans un univers où règne habituellement la loi
du silence même si celui-ci est sporadiquement rompu par des rumeurs rapidement
oubliées. L’article officialise en quelque sorte une rumeur qui sort du cadre
ordinaire.
Une approche systémique du fonctionnement du monde des médias nous
amène à considérer qu’une fuite de cette importance remarquable (compte tenu du nombre
important de cas décelés au cours d’une seule compétition), localisée au niveau
international, aurait été répercutée rapidement et à grande échelle par une des
nombreuses agences de presse internationales.
L’information aurait ensuite été reprise par l’agence nationale (APS)
et/ou un des nombreux sites algériens et étrangers d’informations générales
et/ou sportives et/ou une des chaînes de télévision satellitaire privées à la
recherche permanente de sensationnel (comme ce fut le cas pour Souad Aït Salem)
et enfin par les organes de la presse écrite, en particulier les titres
arabophones.
Le laboratoire, l’UCI et l’AMA auraient alors indéniablement été
indexés, ciblés comme sources possibles de cet incident préjudiciable à
l’éthique sportive. A ce niveau du processus de diffusion de l’information,
l’agence internationale aurait cité sa source.
Ce scénario n’ayant pas été vérifié (jusqu’à présent l’information ne
s’est pas propagée à l’international), la fuite (une bonne semaine avant le
passage des coureurs cyclistes devant la CNAD) ne peut provenir que de l’une
des deux instances sportives nationales immédiatement concernées par la question:
la CNAD et la FAC.
Dans la circulation de l’information, la CNAD est au premier rang des
suspects de la fuite. Elle est la première institution algérienne à être
informée. Nous avons toutefois vu que la CNAD, la FAC, l’UCI et l’AMA sont informées simultanément par le
laboratoire. La CNAD parce qu’elle a commandé les analyses. Les autres
organisations en leurs qualités de gestionnaires des cas de dopage.
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