lundi 25 septembre 2017

Samira Messad (60), Comprendre le schéma d’information

Le premier intervenant possible, dans le long cheminement conduisant à cette « rumeur » (comme le monde sportif en connait tant) devenue par l’action médiatique « fuite » dans les médias, ne peut être qu’« un laboratoire de réputation mondiale basé à Paris ».

Ce laboratoire est vraisemblablement le « laboratoire accrédité » par l’AMA. On sait qu’il est rattaché à l’AFLD (agence française de lutte contre le dopage). Nous pensons que ce laboratoire (parce que le nombre des laboratoires accrédités est réduit et du fait de la localisation géographique qui nous est communiquée) est celui de Châtenay-Malabris. Nous avons vu antérieurement que le laboratoire est choisi par l’organe national de gestion de la lutte anti-dopage (la CNAD).

Selon la démarche instaurée par les standards internationaux définis par les structures de l’AMA, le laboratoire retenu est (outre l’examen des analyses) en charge de porter obligatoirement un résultat d’analyse anormal  à la connaissance des instances concernées: la CNAD, la FAC (fédération algérienne de cyclisme), l’UCI (fédération internationale de cyclisme) et l’AMA (ou WADA  en anglais).

Rappelons (à toutes fins utiles et bien que cette information ne permette pas de lier les deux affaires) que le laboratoire de Châtenay-Malabris a été celui ayant procédé aux analyses d’urine de Samira Messad. De toute évidence, entre la CNAD et le laboratoire, les relations sont marquées par une certaine permanence.

La divulgation publique de ces 5 cas de dopage a été restreinte à un seul titre de la presse francophone. Observons que dans les milieux de l’athlétisme algérois, il est de notoriété publique que l’auteur de l’article est un membre connu de la famille.

L’analyse du contenu de l’article nous incite à penser que cette information n’est pas porteuse du caractère officiel auquel nous aurions pu nous attendre au vu de la notoriété du journal.

Nous devons convenir que, malgré ce contexte handicapant (celui de la publication d’une information non sourcée dans un journal ciblant l’actualité et ayant habitué à la rigueur), cette rumeur est malgré tout un « scoop » (certes officieux au moment de la publication) très dérangeant qui secoue à la fois le cyclisme algérien en particulier et le mouvement sportif national en général.

L’annonce de ce quintuple cas de dopage est en effet le produit, ou plutôt le reflet, d’une véritable secousse tectonique qui ébranle le monde sportif et médiatique algérien. Nous devons avoir à l’esprit que la publication de cette information intervient dans un univers où règne habituellement la loi du silence même si celui-ci est sporadiquement rompu par des rumeurs rapidement oubliées. L’article officialise en quelque sorte une rumeur qui sort du cadre ordinaire.

Une approche systémique du fonctionnement du monde des médias nous amène à considérer qu’une fuite de cette  importance remarquable (compte tenu du nombre important de cas décelés au cours d’une seule compétition), localisée au niveau international, aurait été répercutée rapidement et à grande échelle par une des nombreuses agences de presse internationales.

L’information aurait ensuite été reprise par l’agence nationale (APS) et/ou un des nombreux sites algériens et étrangers d’informations générales et/ou sportives et/ou une des chaînes de télévision satellitaire privées à la recherche permanente de sensationnel (comme ce fut le cas pour Souad Aït Salem) et enfin par les organes de la presse écrite, en particulier les titres arabophones.

Le laboratoire, l’UCI et l’AMA auraient alors indéniablement été indexés, ciblés comme sources possibles de cet incident préjudiciable à l’éthique sportive. A ce niveau du processus de diffusion de l’information, l’agence internationale aurait cité sa source.

Ce scénario n’ayant pas été vérifié (jusqu’à présent l’information ne s’est pas propagée à l’international), la fuite (une bonne semaine avant le passage des coureurs cyclistes devant la CNAD) ne peut provenir que de l’une des deux instances sportives nationales immédiatement concernées par la question: la CNAD et la FAC.


Dans la circulation de l’information, la CNAD est au premier rang des suspects de la fuite. Elle est la première institution algérienne à être informée. Nous avons toutefois vu que la CNAD, la FAC, l’UCI  et l’AMA sont informées simultanément par le laboratoire. La CNAD parce qu’elle a commandé les analyses. Les autres organisations en leurs qualités de gestionnaires des cas de dopage.  

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