Le hasard fait quelque fois bien les choses. La règle de confidentialité (évoquée
plus haut), introduite dans la réglementation universelle antidopage émise par
l’AMA, a été mise à mal par le dévoilement dans les pages sportives de la
presse algérienne de cinq nouveaux résultats d’analyse anormaux observés sur
des coureurs cyclistes.
La première information sur le
sujet a été publiée le 9 septembre 2017 dans les colonnes d’ « El
Watan », un des titres références de la presse francophone
proche par un de ses collaborateurs des milieux de l’athlétisme.
Depuis les divers événements
constitutifs de la « crise de Rio », les lecteurs
éloignés du Sato connaissent quelques-unes des relations de proximité existant
entre l’athlétisme (discipline reine du mouvement olympique) et le cyclisme (ou « petite
reine »). On sait également qu’il y eut une collaboration soutenue
des précédents présidents de ces deux fédérations.
L’un (le président de la
fédération d’athlétisme) aurait été le conseiller du second (président de la
fédération de cyclisme) ainsi que le manager d’une équipe cycliste de premier
rang dont serait issu un coureur suspendu en 2015 pour des faits de dopage.
Nous ne rappellerons pas le
triste épisode qui a suivi le retour de Rio. Un moment qui vit le président de
la FAC (Fezouine) suspendu de ses fonctions au sein du bureau exécutif du COA
et de la réaction du président de la FAA (Bouras) qui préféra démissionner de
cette même institution sportive nationale dont il occupait la première
vice-présidence alors que (avons-nous compris à la lecture des articles de
presse de l’époque) le COA délibérait.
A la publication de
l’information, ces cinq sportifs de haut niveau (heureusement restés encore
anonymes au moment de la publication des premiers articles) étaient encore
présents, avec les autres membres de l’équipe nationale de la discipline (23
coureurs), sur le lieu du stage de préparation organisé à l’étranger (en
Espagne) en vue de la participation aux championnats du monde (17 au 24
septembre en Norvège), aux championnats arabes de la discipline (du 18 au 24 octobre)
puis au Tour d’Algérie « prévu juste après le championnat arabe du
Maroc, sauf imprévu, car il pourrait être reporté de quelques jours », dixit le président de la
fédération.
Selon d’autres indiscrétions
parues dans la presse nationale (« Le Temps d’Algérie »
du 14 septembre), les prélèvements auraient été effectués le 21 juillet 2017 lors
d’une épreuve cycliste nationale s’étant disputée à Batna.
Nous savons, depuis les déclarations du
docteur Mekacher, président de la CNAD, que le cyclisme est une discipline
sportive qui, à l’instar de l’athlétisme, est particulièrement et
prioritairement suivie par la CNAD. Nous ajouterons également que le dopage
impacte fortement la discipline au niveau international ce qui lui vaut une
attention soutenue de la part de la fédération internationale et de l’AMA.
Par ailleurs, l’histoire récente
du dopage dans les milieux cyclistes relate qu’en 2013 des coureurs cyclistes
s’étaient plaints de soigneurs qui les auraient obligés à utiliser de l’EPO. Aux
côtés de cette information incertaine à plus d’un titre, nous savons qu’au
printemps 2015, un champion cycliste algérien (Hichem Chaâbane) avait été impliqué
à deux reprises, à quelques jours d’intervalles, dans l’utilisation de deux
produits distincts, repérés dans deux villes différentes (Annaba et
Constantine) de cet Est algérien qui manifeste à nouveau sa présence dans la
détection de résultats anormaux.
Etrangement, tous les cas de
dopage (à l’exception du lutteur Oukali et Messad contrôlés positivement à
Alger) décelés en Algérie (en dehors du football qui selon le président de la
CNAD occupe une place particulière aussi bien par le nombre de contrôles
effectués, que par la gestion autonome du phénomène et les moyens mis en
œuvre ainsi que par le nombre de cas
positifs enregistrés) l’ont été loin de la capitale.
En cette année-là, riche en
nombre de suspension (le cycliste avait été précédé par le lutteur Oukali et
suivi par Samira Messad), le cyclisme avait été (sur le plan statistiques)
largement dépassé par l’athlétisme qui creusa encore l’écart les années
suivantes (2017) avec la divulgation des cas Samira Messad et Souad Aït Salem
(en cours de traitement) et la propagation de nombreuses suspicions dont nous
supputons qu’il s’agit très vraisemblablement d’entorses à la règle de
confidentialité. Des suspicions que l’on peut intellectuellement relier à des
AUT post-validées.
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