jeudi 21 septembre 2017

Samira Messad (56), A propos des résultats atypiques

La procédure d’examen d’un résultat d’analyse anormal, telle qu’elle est prescrite par le Code,  oblige la CNAD à rechercher en priorité si « une AUT applicable a été délivrée ou sera délivrée comme le prévoit le Standard international pour les autorisations d’usage à des fins thérapeutiques ».

Dans une seconde étape de la procédure de traitement d’un résultat d’analyse anormal (la première étant la recherche d’une AUT), la CNAD doit s’intéresser à l’existence d’ « un écart apparent par rapport au Standard international » en ce qui concerne « les contrôles et les enquêtes  ou au Standard international pour les laboratoires qui a provoqué le résultat d’analyse anormal ».

Dans un souci de simplification (sans doute exagérée), nous dirons que l’on recherche d’abord les échappatoires médico-légales (ainsi que les antécédents du sportif en matière d’AUT et de dopage) puis on se penche sur les résultats proprement dits des analyses anormales en examinant les écarts par rapport à la norme, admise par l’AMA. Une norme universellement définie par un profil type ou statistique. Nous restreignons ici notre réflexion aux seuls écarts déterminés dans les résultats par les contrôles d’analyses.

Il est à relever que la CNAD peut s’intéresser à d’autres formes apparentes d’écarts telles que celles susceptibles de se produire lors des enquêtes menées et par rapport aussi aux normes et moyens à mettre en œuvre par les laboratoires « accrédités » ou « approuvés » choisis. Il s’agit alors d’une éventuelle remise en cause de la qualité des résultats qui entraîneront le retrait de l’accréditation ou de l’approbation.

Nous constaterons également qu’un autre résultat d’analyse anormal ne sera pas pris en compte par la CNAD et ne conduira pas à une sanction. Il s’agit de celui qui fait l’objet de l’article 7.3.4 portant sur le résultat de l’échantillon B.
En effet, l’AMA énonce que dans le cas où l’analyse de l’échantillon B ne confirme pas celle de l’échantillon A le contrôle sera considéré comme négatif.
La discordance entre les résultats de l’échantillon A et de l’échantillon B est favorable à l’échantillon B et donc au sportif qui, au départ, présentait un résultat anormal. L’athlète initialement « dopé » au vu des résultats de l’échantillon A est blanchi par la prise en considération de ceux du résultat de l’échantillon B.
Une situation de ce genre est évidemment, pour le commun des mortels, une situation anormale si l’on considère qu’un même prélèvement ne devrait pas logiquement présenter des résultats différents. Elle est une insulte à l’esprit rationnel.
L’échantillon A fait de l’athlète un sportif passible des juridictions et l’échantillon B le transforme inexplicablement en un sportif respectueux de l’éthique. En l’absence d’un échantillon C pouvant départager les échantillons A et B, le dernier échantillon examiné (échantillon B) fait foi.
Cette situation fait partie, on ne peut que malheureusement le constater, de celles qui font naître intuitivement les satanées et sataniques suppositions de manipulations - dont l’opinion athlétique algérienne (et internationale) est friande – s’inscrivant dans les théories du complot ravageant les relations humaines et sociales.
Des manipulations qui, comme dans les affaires Z. Bouras et L. Bouraâda, ont été (et sont) imputées de toute évidence à des mains malveillantes. Rappelons, pour éviter toute équivoque, que cette notion de manipulation (ou de contamination de produits) avait été proposée (par leurs entraîneurs dans leurs interventions dans la presse nationale) comme explication aux résultats anormaux de l’échantillon A.
La manipulation des échantillons (et consécutivement des résultats) parait aussi faire partie des pratiques relevées au sein du laboratoire de Moscou qui aurait été, selon des dénonciations d’un ancien directeur, le lieu d’un trafic généralisé portant sur des milliers d’échantillons.
Ces manipulations auraient affecté, selon un rapport d’enquêtes commanditées par l’AMA (rapport Maclaren), les résultats des analyses pratiquées sur les champions russes ayant participé à des compétitions internationales organisées en Fédération de Russie). Les autorités (sportives, politiques et sécuritaires) du pays auraient agi de concert pour la mise en place d’un système maffieux culminant avec la destruction des échantillons B conservables pendant 10 ans.
La manipulation des échantillons B porterait également sur des échanges de flacons. Les flacons contenant des prélèvements suspicieux seraient remplacés par des flacons dont la pureté serait garantie.

  

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