La procédure d’examen d’un résultat d’analyse anormal, telle qu’elle
est prescrite par le Code, oblige la
CNAD à rechercher en priorité si « une AUT applicable a été délivrée
ou sera délivrée comme le prévoit le Standard international pour les
autorisations d’usage à des fins thérapeutiques ».
Dans une seconde étape de la procédure de traitement d’un résultat
d’analyse anormal (la première étant la recherche d’une AUT), la CNAD doit
s’intéresser à l’existence d’ « un écart apparent par rapport
au Standard international » en ce qui concerne « les
contrôles et les enquêtes ou au Standard
international pour les laboratoires qui a provoqué le résultat d’analyse
anormal ».
Dans un souci de simplification (sans doute exagérée), nous dirons que
l’on recherche d’abord les échappatoires médico-légales (ainsi que les antécédents
du sportif en matière d’AUT et de dopage) puis on se penche sur les résultats
proprement dits des analyses anormales en examinant les écarts par rapport à la
norme, admise par l’AMA. Une norme universellement définie par un profil type
ou statistique. Nous restreignons ici notre réflexion aux seuls écarts
déterminés dans les résultats par les contrôles d’analyses.
Il est à relever que la CNAD peut s’intéresser à d’autres formes
apparentes d’écarts telles que celles susceptibles de se produire lors des
enquêtes menées et par rapport aussi aux normes et moyens à mettre en œuvre par
les laboratoires « accrédités » ou « approuvés »
choisis. Il s’agit alors d’une éventuelle remise en cause de la qualité des
résultats qui entraîneront le retrait de l’accréditation ou de l’approbation.
Nous constaterons également qu’un
autre résultat d’analyse anormal ne sera pas pris en compte par la CNAD et ne
conduira pas à une sanction. Il s’agit de celui qui fait l’objet de l’article
7.3.4 portant sur le résultat de l’échantillon B.
En effet, l’AMA énonce que dans
le cas où l’analyse de l’échantillon B ne confirme pas celle de l’échantillon A
le contrôle sera considéré comme négatif.
La discordance entre les
résultats de l’échantillon A et de l’échantillon B est favorable à
l’échantillon B et donc au sportif qui, au départ, présentait un résultat
anormal. L’athlète initialement « dopé » au vu des
résultats de l’échantillon A est blanchi par la prise en considération de ceux
du résultat de l’échantillon B.
Une situation de ce genre est
évidemment, pour le commun des mortels, une situation anormale si l’on
considère qu’un même prélèvement ne devrait pas logiquement présenter des
résultats différents. Elle est une insulte à l’esprit rationnel.
L’échantillon A fait de l’athlète
un sportif passible des juridictions et l’échantillon B le transforme
inexplicablement en un sportif respectueux de l’éthique. En l’absence d’un
échantillon C pouvant départager les échantillons A et B, le dernier
échantillon examiné (échantillon B) fait foi.
Cette situation fait partie, on
ne peut que malheureusement le constater, de celles qui font naître intuitivement
les satanées et sataniques suppositions de manipulations - dont l’opinion
athlétique algérienne (et internationale) est friande – s’inscrivant dans les
théories du complot ravageant les relations humaines et sociales.
Des manipulations qui, comme dans
les affaires Z. Bouras et L. Bouraâda, ont été (et sont) imputées de toute
évidence à des mains malveillantes. Rappelons, pour éviter toute équivoque, que
cette notion de manipulation (ou de contamination de produits) avait été
proposée (par leurs entraîneurs dans leurs interventions dans la presse
nationale) comme explication aux résultats anormaux de l’échantillon A.
La manipulation des échantillons (et
consécutivement des résultats) parait aussi faire partie des pratiques relevées
au sein du laboratoire de Moscou qui aurait été, selon des dénonciations d’un
ancien directeur, le lieu d’un trafic généralisé portant sur des milliers d’échantillons.
Ces manipulations auraient
affecté, selon un rapport d’enquêtes commanditées par l’AMA (rapport Maclaren),
les résultats des analyses pratiquées sur les champions russes ayant participé
à des compétitions internationales organisées en Fédération de Russie). Les
autorités (sportives, politiques et sécuritaires) du pays auraient agi de
concert pour la mise en place d’un système maffieux culminant avec la
destruction des échantillons B conservables pendant 10 ans.
La manipulation des échantillons
B porterait également sur des échanges de flacons. Les flacons contenant des
prélèvements suspicieux seraient remplacés par des flacons dont la pureté
serait garantie.
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