Au cours du laps de temps qui débute avec la saisine de l’AMA et
s’achève avec la décision de celle-ci ou de l’expiration du délai de 21 jours,
la situation de l’athlète (sur le plan de la violation des règles antidopage)
est ambiguë. On dirait qu’il est pris entre le marteau et l’enclume. Ce qui
n’est pas tout à fait vrai lorsque les chemins de traverse ne sont pas
empruntés.
Récapitulons un tant soit peu les données en notre possession. Au
niveau national, un athlète présentant un résultat d’analyse anormal est
protégé par l’AUT nationale. A l’étranger, dans une compétition internationale
cotée, ce même résultat le conduit inévitablement
devant la juridiction disciplinaire et à une sanction prévisible. Le résultat anormal
des analyses est en effet la preuve indubitable recherchée par les laboratoires.
C’est également celle retenue par les organes de gestion des résultats qui ne reconnaissent pas
la dite AUT.
Dans ce cas, l’organe en charge de la gestion des résultats d’analyse
anormaux n’est plus la CNAD mais l’agence d’un pays tiers mais surtout les
organisations d’une manifestation internationale de grande envergure
(championnats du monde ou continentaux, jeux olympiques ou régionaux, etc.)
prenant le dessus dans les compétitions qui s’imposent à tous y compris aux
médias.
Nous devons malheureusement constater que pour beaucoup de
commentateurs algériens, ce sont la rigueur et les moyens mis en œuvre pour
contrecarrer les utilisateurs de produits (et de méthodes) prohibés par ces
organisateurs qui expliqueraient l’absence de résultats de la part des athlètes
algériens dans les compétitions de haut niveau. Un échec qui, soit dit en
passant et ce serait le plus agaçant, serait doublé par la régression du niveau
de performances entre le moment de réalisation des minima (dont il est
sous-entendu qu’ils ont été réalisés avec une aide exogène) et les résultats en
compétitions en deçà des espérances et des potentiels validés antérieurement par
ces mêmes minima.
Nous indiquerons aussi que, selon cette rumeur à la fois insidieuse et
persistante qui court dans les allées du complexe olympique, il existerait une
stratégie d’évitement des contrôles anti-dopage, lors des meetings
internationaux d’athlétisme ou meetings nationaux étrangers à participation
internationale. Elle consisterait soit à un abandon souvent expliqué par une
blessure opportune soit à l’achèvement de l’épreuve à une place qui ne
conduirait pas à rejoindre la salle réservée pour les contrôles anti dopage.
Nous devons en convenir qu’il s’agit là d’une stratégie, à la fois risquée
et audacieuse ! Si cette pratique existe réellement, elle signifierait
l’existence de « planificateurs » expérimentés dans ce
domaine, capables de maîtriser les notions de temps et de dosages pour passer à
travers les mailles du filet.
L’ambiguïté décrite, celle qui apparait à travers les processus de
validation de l’AUT nationale et l’AUT internationale, a donc pour conséquence d’empêcher
l’athlète (averti par la fédération internationale) de concourir (pendant 21
jours) à l’étranger alors qu’il lui est permis de prendre part en toute liberté
à des compétitions nationales.
Du point de vue d’esprits roués et prévenus contre la pratique du
dopage, cette situation présente des similitudes avec celle qui nait
d’entrainements en des lieux interdits d’accès, celle qui caractérise un repli
sur soi de groupes d’entraînement se préparant aux échéances sportives à l’abri
des regards indiscrets.
Le commentaire de l’article 4.4.4.1 formule toutefois une dérogation.
Celle-ci s’applique lorsque le refus d’une fédération internationale de reconnaître
une AUT délivrée par la CNAD est motivé par l’absence de dossiers médicaux (ou
d’autres informations nécessaires pour la démonstration de la satisfaction des
critères du « Standard international »).
Dans cette situation particulière, l’AMA ne doit pas être saisie par
le sportif ou la CNAD. Le dossier de demande d’AUT doit uniquement être complété
et soumis à nouveau à la fédération internationale.
La sollicitation d’un complément de dossier ne doit pas se traduire en
une mesure dilatoire à laquelle on ne verrait aucun intérêt si ce n’est celui de
prolonger la couverture nationale donnée par la CNAD. La transmission d’un
dossier incomplet parait être préjudiciable à l’athlète. Il ne peut certes concourir
au niveau international ce qui retarde son entrée dans le circuit tout en lui
permettant de poursuivre son « traitement » dans
l’hypothèse d’un refus envisageable de la part de l’AMA.
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