Avec le mercato des joueurs et le nomadisme des entraineurs, le
renouvèlement périodique des instances dirigeantes des clubs professionnels
(CSA et SSPA), la préparation de l’intersaison, l’opération d’audit des stades
devrait être (même en léger retrait par rapport aux autres sujets) un thème
récurrent de l’été. Un thème qui sera, avec sans doute plus d’acuité, au cœur
des débats dans les villes où les stades auront été « recalés » par
la « commission nationale d’audit de la sécurité des stades ». Il ne
fait aucun doute que quelques stades sont et seront dans le viseur de la dite
commission.
Même si l’objectif en lui-même est des plus sérieux et mérite que l’on
s’y penche, ne serait-ce que pendant cette courte période qu’est l’intersaison
footballistique (avant d’être remisé aux oubliettes par les gestionnaires des
stades en premier lieu pour qui la préoccupation devrait être permanente), nous
remarquons que, contrairement à ce qui se passe en de nombreuses circonstances
de la vie sociétale, c’est le mouvement associatif qui impulse le mouvement de modernisation
et incite les pouvoirs publics locaux à se mettre au niveau des modèles
universels (occidentaux ?) de la pratique et de l’organisation sportives des
compétitions. Si l’on doit saluer cet aspect, nous remarquerons que le tempo
est pour le moins inadéquat.
Il serait étonnant que tous les stades algériens satisfassent le
cahier de charges. Il serait aussi surprenant que les « stades
recalés » soient en capacité de lever les réserves sérieuses constatées
par les sous-commissions régionales et formulées par la commission nationale.
Sauf, s’il s’agit de travaux d’embellissement ou d’entretien (plomberie,
électricité, peinture), qui sont plus esthétiques que sécuritaires, à la portée
des équipes de factotum des complexes sportifs.
Les aménagements pour la mise à niveau des obligations protocolaires
(améliorations du confort des tribunes officielles, de presse, sécurisation des
plateformes de télévision) auront certainement plus de difficultés à être
concrétisés dans les délais requis… sans l’appui des autorités locales qui
seront sollicitées pour apporter leurs aides financières indispensables pour
que la …rentrée sportive se fasse dans de bonnes conditions, celles voulues,
souhaitées, espérées par les instances nationales et internationales du
football. Dans la tradition clientéliste de la FIFA et de la CAF, des affaires
sont… à faire, des marchés sont à … conquérir à peu de frais. L’adage populaire
le dit si bien : « qui peut le plus, peut le moins ».
Pour les rencontres de la phase dite des groupes de la LDC, nous
croyons avoir lu qu’il est fait
obligation de mettre en place, au moins au stade du 8 mai 45 de Sétif (ce qui serait
quand même singulier) un système de contrôle électronique des entrées imposé
par le cahier des charges mis en place par les instances….internationales. Nous
pouvons supposer que le fournisseur, s’il n’est pas connu, est en position de monopole et que le marché lui
sera de facto accordé de…gré à gré au nom de la notion sacrée en de tels
moments de… l’urgence.
Le système organisationnel du football (l’ensemble du système sportif
algérien est confronté à la problématique du double exercice décalé, sportif et
comptable) fonctionne sous l’empire de
l’improvisation, de l’absence de planification, de budget complémentaire, de
financement aléatoire (en l’absence de ressources propres et suffisantes des
OPOW incapables d’optimiser leurs
recettes par le biais de la billetterie confrontée au phénomène non maîtrisé de
la resquille) pour la prise en charge
efficiente de ce type de dépenses imprévisibles propices à toutes les dérives.
Les pouvoirs publics ne sont plus les maîtres du jeu. Ils sont
confrontés, au nom de la stabilité sociale et l’image du pays, à se plier à des
exigences formulées en dehors de ses circuits et de ses rouages administratifs
(et bureaucratiques) de résolution des problèmes posés.
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