La question des prêts de
joueurs fait partie de la vie du football.
Depuis l’instauration du contrat à temps (à durée déterminée), le ₺mercato₺
est moment fort (de la carrière des joueurs et de la vie des clubs) suscitant des
flux monétaires importants. C’est un moment où la valeur réelle d’un joueur est
véritablement dévoilée au grand public dans une mise à nue médiatique organisée
et, en même temps, manipulée par des intervenants du mercato intéressés. Une
illustration ludique des mécanismes l’économie de marché
Le prêt de joueurs est, dans
le discours réglementaire du football (international et national), intégré dans
₺le statut du joueur professionnel₺, ce qui est défini par la notion de « transferts
de joueurs ». Une formule à l’ordre du jour dans une société globalisante inscrite
dans l’économie de marché dans sa version mercantiliste et les échanges qui y
sont impliquées. Les joueurs sont des ₺marchandises₺ sur lesquelles les clubs
possèdent des ₺droits de propriété₺ temporaires limités dans le temps, quelques
fois (à l’exemple de sa manifestation, d’ascendance latino-américaine, dans le
football ibérique en conflit sur ce sujet avec la puissante et richissime UEFA,
représentante sportive de l’Union Européenne libérale) à travers des sociétés
commerciales associées dans le négoce de joueurs.
Le football algérien, version délirante de l’économie de marché, ne
pouvait que s’accaparer de ces mécanismes révélés ouvertement par la relation
communicationnelle empreinte de tension médiatisée de la polémique binaire
d’abord devenue triangulaire et même quadrangulaire entre d’abord la direction
du CRB Aïn Fakroune et le joueur Amir Belaïli, d’une part, et l’extension RC Arbaâ/
CR Belouizdad, d’autre part.
Le CRB Aïn Fakroune est le
dernier ténor émergeant de la pratique footballistique dans la wilaya d’Oum El
Bouaghi où retentissent encore les exploits glorieux des équipes représentatives
de l’Algérie orientale profonde. L’USM Aïn Beida, l’US Chaouia (Oum El
Bouaghi), l’AS Aïn M’Lila et donc le CRB Aïn Fakroune qui, sans y paraitre,
symbolisent l’évolution de l’émergence du football dans cette région à vocation
agricole et s’est inscrit dans la modernité via la culture et le savoir (Aïn
Beida se revendiquant du statut de sous-préfecture à l’époque coloniale), le
pouvoir administratif (Oum El Bouaghi intronisée wilaya au dépens de la
première qui prétendait fortement à ce statut), le pouvoir économique et
financier dans sa tendance liée à l’informel (Aïn M’Lila, comptoir de la pièce
détachée) et enfin du commerce transfrontalier épousant des formes légalistes
(Aïn Fakroune, ₺capitale du prêt-à-porter₺ et de l’importation).
Amir Belaïli, sélectionné national, est sous contrat avec le CRBAF
jusqu’à la fin de la saison 2015-2016. Il souhaitait quitter la formation
chaouie, on peut comprendre son ambition partagée par ailleurs par son club qui
voyait en lui l’occasion de renforcer ses ressources financières et incidemment
ses moyens humains en vue d’une accession en Ligue 1, une compétition à
laquelle participèrent ses rivales locales et régionales (El Eulma et la saison
prochaine Tadjenanet, symboles également du même modèle économique).
Dans un premier temps, un préaccord triangulaire fut conclu entre
Belaïli, le CRBAF et le CRB. Parole fut donnée par les uns et les autres. Mais,
le préaccord ne fut pas conclu. Le décideur belouizdadi absent laissa le
terrain libre à Amani (ancien joueur professionnel, ancien et sans doute
toujours agent de joueur), président du RC Arbaâ qui fit changer la
destination. Belaïli et le RCA conclurent engagement sauf que le président du
CRBAF est partie prenante incontournable dans ce ₺mariage à trois₺.
Refusant le choix de Belaïli, le président du CRBAF a voulu remettre
(pour respecter la parole donnée) la lettre de libération aux dirigeants du CR
Belouizdad. Une option inconcevable pour le joueur qui ne se voyait pas comme ₺une marchandise₺. Une situation drôle qui in fine failli porter
préjudice à la carrière du joueur, obligé à « une saison blanche »
(sans jouer), si une solution n’avait pas été trouvée. Sans doute le dernier
coup d’éclat médiatique d’Amani, président démissionnaire (?) du RCA.
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