Le terrain de la polémique
stérile ayant été déblayé dans notre précédente chronique ou du moins les
premiers éléments de compréhension y ayant été rappelés, il faut reconnaitre
que la fameuse ₺affaire₺ Abderrahmane Hachoud illustre sans aucune ambigüité
les dérives du football professionnel algérien. Les exagérations qui pourront
être portées (selon les pratiques sociales qui ont cours un peu partout dans la
société pour ne pas voir ce qui devrait au contraire être vu et accorder un
pardon de pure forme qui exonère la faute) au compte du jeûne et les habitudes
acquises (dans un espace où la liberté d’expression est une valeur débridée, irrespectueuse
des règles minimales de la vie en société) illuminent les dysfonctionnements et
les errements du football professionnel en prise avec une médiatisation
spectaculaire (outrancière même) où les intérêts bassement personnels prévalent
sur les intérêts collectifs. Même si la médiatisation abusive de l’₺affaire
Hachoud₺ peut être bénéfique pour l’ensemble de la communauté des joueurs qui
pourront trouver prétexte à l’actualisation de leurs contrats.
Si on ne peut accorder la
paternité directe de la médiatisation à Hachoud (il était à Tlemcen au moment
où la polémique naissait à Alger), on peut toutefois considérer que des proches
soucieux de ses intérêts ou des envieux désireux de lui nuire peuvent être les
auteurs de cette exploitation médiatique d’un acte simple de gestion. A
nouveau, comme sur beaucoup d’autres sujets, il nous semble qu’il y a comme une
incitation à envisager…..une théorie du complot, une préméditation.
Au départ de ce que certains qualifient de ₺malentendu₺, on
trouve une demande formulée par Abderrahmane Hachoud pour une reformulation du
contrat le liant à la SSPA/MCA. Une sorte d’avenant qui modifierait les
éléments de la composante de sa masse salariale et permettrait de revenir aux
éléments salariaux inscrits dans le premier contrat signé modifié suite à la
décision de plafonnement des salaires des joueurs professionnels prise par les
dirigeants de clubs et formalisée par la Ligue du Football Professionnel
agissant en tant que cartel pour défendre les intérêts des clubs.
Initialement Hachoud et le
MCA ont convenu d’un salaire mensuel de 300 millions de centimes. Suite à la
décision des dirigeants des clubs, le salaire mensuel a été plafonné à 120
millions de centimes. Mais, la décision a été détournée sous la forme d’une ₺prime₺
dont le montant est égal à la différence entre le salaire initialement convenu
et le salaire plafonné (180 millions) payable en deux fois (vraisemblablement
au début de chacune des deux saisons contractuelles). Hachoud affirme que la
décision de plafonnement des salaires ayant été annulée par la LFP, il a
sollicité - à l’entame de la deuxième saison du contrat le liant au MCA - la
révision de son contrat qui retrouverait alors sa forme originelle (salaire
mensuel de 300 millions avec pour conséquence l’annulation du salaire de 120
millions et de la ₺prime₺ de 180 millions). C’est ce mécanisme qui a fait
croire à une demande de revalorisation salariale. On voit donc que nous sommes
confronté à un « mal entendu » et à « un mal compris ».
Toutefois, les explications
d’Abderrahmane Hachoud sont empreintes de confusion. Tantôt, il parle d’₺avance
sur salaire₺, tantôt de ₺prime₺ et même d’₺avance sur salaire sous forme d’une
prime₺ représentant 55% du salaire annuel. Dans le monde du travail, une
₺prime₺ est la rémunération d’une sujétion (d’un aspect particulier de
l’activité professionnelle qui n’est pas prise en compte dans le salaire :
documentation, représentation, responsabilité, utilisation du véhicule
personnel, salissure, nuisances, travail posté, travail permanent). L’₺avance
sur salaire₺ est plus prosaïquement l’₺acompte₺ perçu en cours de mois (avant
le paiement du salaire) et déduit au moment de la paie.
Cette réflexion s’est basée
sur les déclarations de Hachoud. Il reste à voir ce qui est porté sur le
contrat du joueur et la comptabilisation de cette manipulation pour en tirer
les conséquences juridiques et éventuellement judiciaires.
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