mercredi 29 juillet 2015

Recrutement des joueurs étrangers, La partie dévoilée de la marmelade



La surprenante décision du bureau de la fédération algérienne de football a estomaqué l’univers footballistique et surtout médiatique algérien qui ne s’y attendaient guère. Une décision si étonnante qu’elle a fait l’objet d’un petit article dans le journal généraliste français Le Figaro. Un tout petit article qui relate simplement les tenants et les aboutissants (tels que publiés dans les médias algériens) pour dire que cela ₺bouge₺ en Algérie. Une décision que les internautes français-lecteurs de ce journal ont, dans leurs commentaires, appréciée à sa juste valeur et auraient voulu qu’elle soit prise en exemple par les dirigeants français de la FFF et de la Ligue pour en faire une application qui démantèlerait in fine la question des quotas.
Pour une fois que les événements d’Algérie sont loués par un média de centre droite, il fallait le relever. 
Cette fermeture du souk du football algérien - que nous savons complètement désorganisé comme le sont tous les marchés d’Algérie à commencer par ceux des fruits et légumes - ne modifie (soyons conséquents avec nous même), pas grand-chose  sur un marché qui n’est pas entièrement ouvert aux étrangers puisque moins d’une cinquantaine d’entre eux pouvaient être recrutés dans une des 16 équipes de la Ligue 1 Mobilis et seulement une trentaine avait la possibilité d’être aligné pendant une journée du championnat.  Nous dirons donc que le contingentement a pris fin et que c’est une bonne chose.
Tous les arguments présentés en faveur ou en défaveur de cette mesure tiennent la route. Chacun la motive ou l’explique en partie. C’est la sommation de ces arguments contestables lorsqu’ils sont pris isolément qui font qu’elle est bénéfique. Soyons sérieux, le niveau du football algérien ne sera pas meilleur ni pire d’ailleurs. L’humoriste Fellag, dans un de ses one-man-shows très acerbes, ne disait-il pas que l’Algérie avait atteint le fond de l’océan et qu’elle creusait pour descendre plus bas.
La validité des arguments juridico-administratifs, économico-financiers est inattaquable. Il semblerait que seul un petit nombre de ces joueurs recrutés l’étaient en infraction avec toutes les réglementations qui régissent le fonctionnement des institutions de souveraineté nationale. Comment aurait-il pu en être autrement quand c’est le fonctionnement du football national qui est à mettre au placard sur un fond de violations des règles basiques de gestion (respect des contrats, déclarations aux assurances sociales, fiscalité, transfert de fonds) et que toutes les institutions ont laisser faire, ont couvert des dérives, ont trop souvent donné raison à des dirigeants conditionnés par les pratiques de la sphère informelle au détriment de joueurs algériens peu formés aux arcanes des  univers juridico-administratifs, soucieux avant tout d’être délivrés d’une forme d’esclavagisme pour se laisser tenter par un autre. Le roi dinar, avant tout même au prix du reniement.
Nous croyons fermement que les instances de gestion (LNF et FAF) et d’arbitrage (CTRL et TAS) du football algérien n’ont pas joué convenablement leurs rôles.  Mais, pouvait-il en être autrement quand on sait qu’ils sont issus du sérail, de cet univers plongeant ses racines certes dans le milieu du football, mais aussi dans ceux de la gestion des entreprises publiques où le critère de la compétence n’est pas prépondérant et du secteur privé où les approximations (pour nepas dire autre chose) sont normales.  
Nous avons la certitude (en dépit de l’argumentaire qui l’accompagne) que cette mesure, apparue sans ces effets habituels d’annonce qui précèdent les décisions fafiennes, est imposée comme beaucoup d’autres par des contraintes extranationales.
Nous subodorons que les instances dirigeantes du football national ont été acculées dans une impasse par les instances internationales les ayant sommées de remettre de l’ordre dans la « maison FAF » au lieu de comporter en  voyeurs, complice des pratiques clubardes.
Dans tous les cas où les clubs ont été dans l’obligation de rendre gorge, sous le fallacieux prétexte d’absence de moyens financiers, de difficultés prétendument passagères de trésorerie, la FAF est venue à leur aide en leur accordant des avances sur des droits de télévision qu’elle n’avait elle-même pas encore perçues. 

Pour quelques commentateurs, cette décision pourrait favoriser l’émergence de jeunes joueurs au sein des effectifs professionnels. Comment croire une telle hypothèse ? Tout présage du maintien du statu quo. 

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