Dans « Dune », considéré comme
un chef d’œuvre de la littérature de science-fiction, Frank Herbert, son auteur
fait d’une planète désertique, recouverte de sable s’introduisant partout,
actant principal d’une saga héroïque, le centre et le moteur d’un univers
galactique où la vie elle-même est une question….d’eau. Un sujet qui fâche,
enrichit, donne la préscience et le pouvoir sur les humains des autres planètes.
Dans ce roman écologique au long cours, abréger les souffrances d’un blessé,
l’incapable, fardeau pour son groupe,
est la véritable question…d’eau.
Dans le roman, le rituel de mort est aussi une question d’eau ….à
récupérer, à conserver, à préserver à tout prix pour le bonheur de la tribu,
pourchassée par les prédateurs, envahisseurs coloniaux, à la recherche de……l’espoir,
d’un avenir meilleur, toujours meilleur, en tous cas meilleur que le moment
présent situé dans un futur indéterminé. Un monde à construire, un projet à
réaliser à partir d’un peu d’eau.
Il est connu que l’eau est indispensable à la vie. Pour les sportifs
et les « seniors », il est fait obligation de s’hydrater
régulièrement afin de conserver leurs qualités physiques et intellectuelles et
récupérer leurs forces émoussées par l’effort ou l’âge.
Dans le jargon sportif, l’eau fait partie de l’Histoire. La grande et
la petite, celles qui regorgent d’anecdotes (vraies ou fausses) où l’humour et
le sarcasme sont souvent présents. Deux
expressions liées au monde du sport sont souvent utilisées. Elles ont acquis
une force expressive par un usage journalistique répétitif induisant au fil des
années une forme de conditionnement linguistique facilitant la perte de sens.
En un temps où les barres et les besoins énergétiques n’étaient qu’une vue de
l’esprit.
La première (de ces deux expressions) usitée est celle de ₺porteurs d’eau₺ qui renvoie (historiquement) aux
courses cyclistes sur route (Tour de France, Giro italien et Vuelta espagnole)
à long cours qui, plus que les ₺classiques₺ printanières, ont la faveur des
chaines de télévision et mettent en valeur, pendant une vingtaine de jours, les
qualités de l’être humain juché sur un engin à deux roues se déplaçant à la
force musculaire : habileté tactique, puissance et endurance. Les équipes,
formant le peloton de coureurs, allient harmonieusement, dans leurs compositions,
des athlètes du vélo aux qualités variées. Les leaders, les stars au tour
desquelles sont construites les équipes, et d’autres coureurs, moins
médiatisés, au service des premiers. Leur fonction d’accompagnateurs les
prédispose à assurer le lien entre l’avant et l’arrière de la course, à ramener
de l’arrière, du véhicule du directeur d’équipe, (en plus des consignes de
cours) des bidons d’eau pour que ₺le
patron₺ et ses adjoints (suppléants)
puisse (nt) s’abreuver et conserver ses (leurs) forces.
Ces sportifs obscurs, mais
indispensables, existent aussi dans l’univers du football. ₺Constructeurs₺ ou
₺récupérateurs₺, ils sont l’âme de l’équipe. Au milieu de terrain, ils font la
jonction entre la défense et l’attaque, défendent leurs buts avec les arrières,
construisent les attaques pour les avants. Sans ces inconnus (ou moins connus),
l’équipe ne serait rien. Ils en sont ₺le cœur₺, ₺le poumon₺, autres formules
éculées pour les décrire et les nommer.
Dans le monde des
dirigeants du football algérien est apparue une expression qui n’est sans doute
pas vindicative (même si en fin de cycle, elle peut le devenir) mais pour le
moins dépréciative. Si elle n’est pas ramassée comme ₺porteurs d’eau₺, elle
autorise la dévalorisation des dirigeants de club présents physiquement sur les
stades ou dans les tribunes (officielles) mais n’ayant pas d’utilité (au sens
propre du terme) dans le fonctionnement organisationnel, n’apportant rien, même
pas….une bouteille d’eau…remplie aux robinets du stade! Une fonction modeste qui
ne vaut pas celle, fonctionnelle dans les rouages, de garde-matériel, la plus
humble certes dans l’organisation. Cette expression (₺il n’apporte pas une bouteille d’eau₺) cible en fait l’absence d’impact de l’activité du (ou des)
dirigeant(s) visé(s), l’absence d’apport (généralement financier) des
dirigeants opportunistes ou mus par leurs intérêts personnels. Dans ce qui se
présente comme un discours de réprobation, les deux séquences (absence
d’apports et opportunisme/intérêts personnels) sont explicitement et
indéfectiblement unies comme peuvent l’être des frères siamois. L’équivalent
d’une insulte ou pour le moins d’un dénigrement !
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