Dans un mois environ, le 22 août, débuteront
à Pékin, les championnats du monde d’athlétisme. La seule chance algérienne de
médaille et de titre est cristallisée sur un athlète : Taoufik Makhloufi.
Une chance seulement ! Une candidature pour une médaille.
Depuis, les J.O de Londres de 2012, le
coureur de Souk Ahras n’a pas été transcendant, suscitant mille et une
controverses. Jusqu’à la meilleure performance mondiale de
l’année du 1 000 (record d’Algérie de Morceli battu) et son top
chrono sur 1 500 mètres au meeting de Monaco (record personnel), dans la
soirée de l’Aïd el Fitr qui succède à un autre bon chrono à Paris. Toujours en Diamond
League.
L’athlétisme algérien ne
fait pas beaucoup de bruit. En fait, la discipline reine des sports olympiques,
pour reprendre une expression si galvaudée qu’elle n’a plus aucune
signification crédible, ne fait pas souvent la « une » des médias. En
dehors des périodes où un(e) athlète se fait remarquer au niveau mondial
(championnats du monde ou jeux olympiques) ou par quelques polémiques savamment
menées pour faire ₺du bien₺ à des protagonistes sciemment visés, la discipline
vit dans le plus grand anonymat que déflore de temps à autre une performance
remarquable ou un ₺scandale₺ rapidement oubliés.
Les plus grands moments de
l’athlétisme sont connus, depuis la dernière décennie du 20ème
siècle, de tous ceux qui, par l’intermédiation de la télévision, ont pu assister, entrer en transe (comme dans une
soirée animée par les Aïssaoua) aux
titres (ou médailles) conquis et aux performances de Hassiba Boulmerka,
Nouredinne Morceli, Abderrahmane Hammad, Djâbir Saïd- Guerni, Nouria
Merah-Benida.
Taoufik Makhloufi, le
dernier champion olympique algérien du 1 500 mètres (jeux olympiques de
Londres, 2012), appartient certes à cette liste des médaillés qui ont fait
vibrer le cœur des Algériens mais il est aussi inscrit dans une autre catégorie
d’athlètes (celle où sont recensés les parias de l’athlétisme) en compagnie des
athlètes attrapés par la patrouille de la lutte anti-dopage - les derniers noms
connus étant ceux de Zohra Bouras, fille du président de la fédération et spécialiste
du 800 mètres (championne d’Afrique) qui se fait discrète sur le plan
chronométrique depuis qu’elle a été réintégrée, et du champion et recordman
d’Afrique de décathlon, Larbi Bouraâda (qualifié pour les mondiaux de Pékin) qui
ont purgé leurs deux années de suspension.
Pourtant, Taoufik, jusqu’à
maintenant, n’a pas été pris en flagrant délit de dopage. Mais, il pourrait,
selon certaines langues de vipères, prendre la succession d’un autre paria, cet
Ali Saidi Sief (natif de Hamma Bouziane, dans la très proche banlieue, et
anciennement jardins et vergers de Constantine, qui donna à l’athlétisme
algérienne sa première médaille d’or aux championnats du monde et aux jeux
olympiques avec Hassiba Boulmerka).
Londres
(2012) : le diable sort de la boite
On ne sait trop pourquoi,
Taoufik Makhloufi, en 2012, en remportant la médaille d’or du 1 500, en avait sidéré plus d’un. Sur un
site électronique consacré à l’athlétisme qui a publié dernièrement un portrait
sur l’athlète algérien, on écrit que Steve Cram, ancien recordman du monde du 1
500 et du mile, devenu commentateur à la BBC, se serait écrié « Mais
d’où diable sort-il celui-là ?». Une victoire surprise, comme celle
qu’obtinrent tous les médaillés algériens. Le journaliste français Gilles
Bertrand rapporte également que, « dans leurs chemisettes blanches bien
repassées », les deux compères de l’athlétisme télévisuel français
(Patrick Montel et Bernard Faure) « s’étaient eux aussi enflammés, embrasant
l’échafaud pour condamner la performance du coureur algérien, champion
olympique d’un 1500 asthénique et tétanisé, dynamité d’un dernier 300 en
apesanteur, à la Bekele, à la Gebre, en apnée ». Dans l’article,
écrit quelques jours après le record national du 1 000 mètres et ses 3.30
au meeting de la Diamond League à Saint de Denis (Paris), l’auteur se demande
si Makhloufi n’est pas un « mal aimé », s’il ne porte pas
« la cuirasse du maudit ». Une appréciation qui n’est pas
sans valeur, à juste raison d’ailleurs.
A Londres, Taoufik
Makhloufi, avant qu’il ne remporte la victoire sur le 1 500, n’était pas
un prétendant potentiel à l’une des médailles en jeu. A la DTN, à la FAA,
personne ne croyait vraiment qu’il puisse remporter le titre, devenir champion
olympique. Ce serait l’explication, à son double (et inimaginable, certains disent
même stupide) engagement sur 800 et 1500, qui mettra le coureur de Souk Ahras
dans une situation plus qu’ambigüe et au cœur d’une polémique qui aurait pu
être évitée s’il avait su gérer son abandon sur 800 mètres qu’il ne souhaitait
pas disputer et surtout ce qui s’en suivit (sanction de l’IAAF, vraie-fausse
blessure, atermoiements de la FAA, certificat médical de complaisance validé
par le médecin commis par l’IAAF) pour qu’il soit admis à courir la finale
olympique du 1500 m. La presse sportive internationale avait catalogué Makhloufi
alors que la fédération algérienne avait fait preuve de cet amateurisme que
l’on retrouve dans la dénomination de la fédération internationale bien que la
discipline au plus haut niveau
appartienne au monde du professionnalisme.
Depuis la médaille d’or
londonienne, Taoufik Makhloufi s’est engagé dans une spirale négative, dans une
parenthèse de près de deux années où les résultats n’étaient pas présents ou
plutôt pas à la hauteur des attentes des spécialistes et du grand public. En
arrière plan, des problèmes de santé et des changements de coach, c'est-à-dire
un ensemble déstabilisant y compris les plus endurcis. Le remplacement d’Amar
Brahmia - mentor de N. Morceli (3.27.77, record du monde en son temps),
Boukenza (3.30.92), Zerguelaïne (3.31.21), Boulahfane (3.32.44), etc. tous
d’excellents coureurs de 1 500, auteurs de chronos de valeur mondiale -
par Souleymane Djamaa Aden n’est pas encore expliqué. Pourtant A. Brahmia est
précédé par une réputation de grand communicateur. Son silence, il faut le
reconnaitre intrigue, tous ceux qui savent qu’il n’a pas la langue dans la
poche et qu’il a toujours été présent dans les moments chauds qu’a vécu
l’athlétisme algérien. Surtout que Makhloufi le quitte après le titre de
champion d’Afrique du 800 mètres et à quelques semaines des J.O de Londres.
La
valse des entraîneurs
Taoufik Makhloufi lui-même
ne s’est pas exprimé sur le sujet. Le journaliste français se laisse à dire que,
depuis le 7 août 2012 (date de la victoire olympique), le champion est « sentiments à vif et cœur sanglant ».
L’explication est trouvée dans une phrase « Taoufik Makhloufi et la presse se
regardent en chien de faïence, chacun retranché dans les coursives et les
arcanes de leur propre vérité. Les uns à distribuer des coups en commentaires
trempés, l’autre à chercher l’esquive ». Jusqu’à la fin de l’année
2014 où il (lui ou ses poches) utilise la presse nationale pour s’en prendre
aux instances sportives (fédération et ministère de la jeunesse et des sports).
Les histoires d’entraîneurs
rythment la vie de l’athlétisme. Autant que les performances et les titres.
Nous dirons même sur un fond de titres et de records qui exacerbent les
passions et les ambitions personnelles. Si la polémique Makhloufi-FAA
s’articule médiatiquement sur une question de financement de la préparation et
de retard de déblocage du budget qui lui est consacré, il est possible de subodorer
que la question d’entraîneur s’inscrit en toile de fond. Makhloufi s’était
envolé aux Etats Unis, lieu controversé de sa préparation hivernale, sans être
accompagné par un entraîneur. Une situation si incompréhensible qu’elle attira
l’attention du ministre, ou du moins qu’elle fut portée à l’attention du
ministre, qui évoqua le sujet dans une interview accordée à la presse.
On apprendra plus tard que
Taoufik Makhloufi avait eu à ses côtés, pendant la durée de son stage de
préparation, un entraîneur algérien présent sur place, Abderrahmane Morceli,
frère aîné de Nouredinne, lui-même ancien athlète de 1 500 mètres, ancien
recordman national avec un chrono de 3.36.26. Une très bonne marque mondiale en
son temps, dans les années où régnèrent sur le 1 500 les Coe, Walker et Cram,
les grandes pointures de l’époque. Juste avant l’arrivée de Saïd Aouita et la
vague maghrébine. Abderrahmane Morceli a disparu du paysage de l’athlétisme
algérien depuis la fin de carrière de son frère dont il fut l’entraineur sous
la férule d’A. Brahmia qui récolta tous les lauriers. Abderrahmane Morceli,
depuis 2005-2006 entraine, en Californie, des athlètes américains dont certains
sont des valeurs montantes du demi-fond US.
Makhloufi avait rompu avec
Djamaa comme il l’avait fait avec A. Brahmia. Sans fracas. Sans tambours, ni
trompettes. On dit que le coureur est versatile, ambitieux, doté d’une
puissance de travail incroyable, quasiment animale. Le champion d’Europe du
3000 mètres steeple Yoann Kowal - coéquipier
de Mahiedinne Mekhissi-Banabad (un français d’origine algérienne, anciennement
champion d’Europe du 3 000 steeple et actuel champion d’Europe du
1 500) - ayant partagé son stage américain en serait, selon les
déclarations faites à la presse sportive française spécialisée, resté ébahi.
Entraîneur somalien d’un
groupe d’athlètes de valeur internationale originaires de plusieurs pays,
Djamaa a cependant une réputation sulfureuse. Coach de la jeune star
éthiopienne Genzebe Dibaba (3 minutes 54 secondes au 1 500 mètres avant de
battre (à Monaco) de quelques centièmes (en 3.50.07) le record du monde de la
distance (3.50 46), vieux de 22 ans de la chinoise Yunxia Qu et 14 minutes 15
secondes au 5 000, en fin juin-début juillet), Djamaa a été cité
indirectement lors de deux contrôles positifs. Le premier étant de la
franco-marocaine Laila Traby qui s’était rapprochée de lui lorsqu’elle a voulu
₺monter₺ sur marathon. Le second étant
celui du jeune qatari Hamzi Driouch (3.33.69 en 2013 à l’âge de 18 ans)
prédestiné à prendre la succession des Aouita, Morceli et El Guerroudj.
Makhloufi
pareil à Saidi Sief ?
Pourtant, ce ne sont pas
ces considérations qui seraient à l’origine du divorce du duo Taoufik
Makhloufi-Djamaa Aden. Certains prétendent que la fédération algérienne
d’athlétisme aurait refusé de signer l’accord de coopération qui avait été
annoncé. Un accord qui sera signé une année plus tard avec Philippe Dupont
Ce choix ne laisse pas
indifférent. En Algérie (et en France aussi), personne n’a oublié l’affaire Ali
Saidi Sief, médaillé d’argent sur 5000 mètres à Sydney en 2000 puis convaincu
de dopage, l’année suivante, lors des championnats du monde d’Edmonton où il
avait à nouveau terminé à la seconde place avant son déclassement, après un
contrôle positif à la nandrolone.
Saidi Sief et Makhloufi
présentent des similitudes morphologiques. Les deux coureurs ne répondent pas
au morphotype du coureur de 1 500 mètres. Tous deux sont trapus, cuisses
imposantes et torse puissant. De véritables forces de la nature. Loin, bien
loin du profil d’Aouita et Morceli.
En Algérie, le choix est jugé inapproprié
par beaucoup. Ce ne sont pas les compétences du technicien qui sont remises en
cause. Bien au contraire. N’est-il pas l’entraîneur de Kowal, de Mekhissi, des
spécialistes du 3 000 mètres (8.12.53 et 8.OO.O9, record d’Europe) qui
brillent aussi sur 1 500 mètres (respectivement 3.33. 75 et 3.33.12) après
avoir été celui, à la fin des années 1990 de Patricia Djaté (1.56.53 au
800 et 4.02.26 au 1 500) et du
coureur constantinois.
Philippe Dupont a été un
bon spécialiste du 800 (1.45. 55) et du 1 000 (2.17. 64), retenu une vingtaine
de fois en équipe de France A et sélectionné
pour les J.O de Moscou (1980) et de Los Angeles (1984) et pour les
championnats du monde d’Helsinki (1983). Sous sa coupe, Ali Sidi Sief réalisa
ses records personnels sur 1500 mètres (3.29.51), 3 000 m (7.25.02)
et 5 000m (12.50.86).
Lorsqu’il s’occupe de Saidi
Sief, il est entraîneur national de demi-fond à la fédération française
d’athlétisme, une fonction qu’il délaissera, après le contrôle positif de Saidi
Sief à Edmonton, pour retrouver l’anonymat des fonctions au niveau de la ligue
des Pays de Loire (Angers). Avant de retrouver des années plus tard la fonction
de manager du demi-fond à la FFA. Notons que son contrat de coopération avec
Makhloufi a dérouté beaucoup dans les milieux de l’athlétisme français où la
prise en charge d’un athlète étranger a été diversement appréciée. L’entraîneur
français explique pour justifier sa mission auprès de Makhloufi qu’il
a « envie de lui faire confiance ». Une confiance perdue avec
Saidi Sief, avons-nous pu comprendre.
De son côté, T. Makhloufi explique son
choix. Quand il est interrogé sur ce sujet, il dit « Philippe, il était dans ma tête
depuis 2013 ». L’année qui a suivi les jeux olympiques, Taoufik a
rencontré a rencontré Mahiedinne Mekhissi, lors d’un stage de préparation à
Font Romeu. L’explication en fait est laconique : « Moi,
j’étais seul, lui était seul. Tu sais, l’athlétisme, c’est dur. Philippe, c’est
l’entraîneur que je voulais ». Philippe Dupont est un peu plus prolixe, mais
guère plus. Il raconte avoir connu « Taoufik
lors d’un stage en juillet 2013 à Font Romeu. On a l’habitude de nous préparer
là-bas avec les équipes de France. La rencontre s’est faite par hasard.».
A voir de plus près, la
coopération est intéressée. Dupont y voit une forme de mutualisation des
efforts des uns et des autres, une coopération gagnant-gagnant, une entraide
entre Makhloufi et Mekhissi qui « s’entendent
bien ». Sur ce plan là, le discours de Dupont est clair. Notant d’abord que « l’entraînement de demi-fond est difficile »
et qu’il « y avait un intérêt pour Taoufik et Mahiedinne à travailler ensemble »,
Dupont observe que le partenariat « n’a pas été possible cette année, car
Mahiedinne s’est blessé » avant d’affirmer que « l’objectif
était qu’ils se retrouvent pour se servir des qualités de chacun et de
progresser vers le top niveau ». Il souligne un aspect qui peut
faire la force du duo « Ils ont une culture commune et c’est
intéressant ».
C’est à Colorado Springs,
non loin de Denver, que Taoufik Makhloufi a rejoint Philippe Dupont en stage de
printemps avec une équipe de France demi-fond, décimée par les blessures. Le
champion olympique argumente: « Avec Philippe, les choses sont plus
étudiées, plus programmées et Inch Allah, on fera de grands résultats dans
l’avenir. Philippe est très proche de l’athlète. Il nous connaît et connaît des
français originaires d’Algérie. Il connaît notre mentalité. Je sens qu’il
écoute. Philippe, son expérience dans l’athlétisme, c’est plus que mon âge. Je
vais profiter de cela ».
Taoufik
ne renie pas son découvreur
Depuis cette prise de
contact dans le centre olympique américain, Taoufik Makhloufi a rejoint Angers,
là où réside Philippe Dupont et où il semble avoir trouvé ses aises. Il y a
loué un pied à terre et fait l’acquisition d’une voiture pour faciliter ses
déplacements. De son nouveau lieu de résidence, il dit que « C’est
une belle ville, c’est mignon. Je suis tranquille. Je descends prendre mon
café, les gens sont sympas. Le stade, c’est à cinq minutes seulement ».
Taoufik Makhloufi n’est pas
oublieux. Il cite son premier entraîneur (Ali Redjimi) qui lui a fait découvrir
la course à pied et qui semble être encore proche de lui lorsqu’il s’agit de
prendre les décisions qui engagent la carrière sportive. Au journaliste
français, il confie (ce qui prend toute son importance dans un contexte où
l’article ne sera pas lu en dehors du cercle fermé des habitués du site et donc
loin des coups bas au sein de la fédération algérienne) toute sa reconnaissance
en déclarant que «c’est comme un père car je sais
ce qu’il a fait pour moi lorsque j’étais enfant. C’est une personne qui a vu en
moi un bijou. Il me guide, sans cela je peux être perdu ».
Dans une interview publiée
dans un quotidien national, juste après le meeting de Monaco, Dupont est
interrogé sur ses relations avec Ali Redjimi. Il affirme d’abord qu’il a «beaucoup
de respect » pour cet entraineur qui « connait Taoufik depuis tout
jeune ». La suite est sans équivoque mais surprenante pour qui
connait les milieux de l’athlétisme algérien et la guerre des entraîneurs qui y
règne. En une toute petite phrase, l’entraîneur français fait l’éloge de
l’entraîneur de Souk Ahras : « Ce n’est pas un hasard s’il a
réussi à faire 3’30 avec lui ».
Cette année, ou plutôt en
ce début da saison prélude aux championnats du monde de Pékin (22 au 30 août),
la présence de Makhloufi sur les pistes a été marquée par quelques résultats
prometteurs (meilleure performance mondiale de l’année sur 1000 mètres et
record d’Algérie de la distance détenu par Morceli battu puis deux chronos
époustouflants sur 1 500, le premier légèrement au dessus de 3.30 à Nancy
et la 7ème performance mondiale (2ème performance
nationale, derrière Morceli et devant Saidi Sief) de tous les temps à Monaco,
le jour de l’Aïd, avec 3.28.75).
On note aussi, cela a été
fortement remarqué et commenté dans la presse nationale, des ratés comme ses
absences à des meetings où il était annoncé (Birmigham, Rabat) qui ont
déclenché un début de polémique rapidement éteinte. La thématique : qui
doit gérer la carrière et la programmation de la saison du coureur ?
En tant que coach de
Makhloufi, Dupont a son idée sur le début de saison de Taoufik. Il le juge très
positif, « contrairement à ce que peuvent penser
certains ». Il explique que le pari de courir à Pris trois jours
après la course de Nancy « était osé par rapport à la récupération. On
a réussi à faire 3’30’’50 ». Pourtant, toutes les conditions
n’étaient pas réunies. Son évaluation de la course de Saint Denis vaut la peine
qu’on s’y arrête un instant. Ecoutons-le : « les lièvres n’ont pas été rapides
comme ils devaient l’être. Il a pris la course à son compte dans l’euphorie de
son 1000 m nancéen. Il a assumé. C’est très fort de sa part. S’il avait couru
pour gagner, cela aurait été différent ».
Les objectifs sont assumés : gagner le titre mondial et remporter
une seconde médaille d’or aux jeux olympiques. Dupont ne cache pas l’espoir de
réaliser ce challenge. Dès le mois d’avril, début de leur partenariat, Taoufik lui
a posé la question. La réponse du manager français laisse supposer que le pari
pourrait bien être tenu puisque dépendant « de l’investissement sur les
trois-quatre mois avant le championnat du monde » qui semble avoir
donné ses fruits avec les chronos de Nancy, Paris et Monaco mais qui est lié
également à « bonne préparation terminale » qui aura lieu à Font
Romeu selon le DTN de la FAA. Pourtant, Philippe Dupont se laisse à émettre un
bémol en considérant que « sur la période hivernale, il manquait un peu
de structuration». Pour nous, il s’agit de toute évidence d’un point de
vue tout à fait pertinent sur une période où l’athlète a été ballotté entre la
fédération et le MJS, avec un début de préparation perturbé aussi par un choix
d’entraineur correspondant aux desiderata des instances sportives nationales et
semble-t-il de la récusation d’Ali Redjimi qui ne répondait pas aux critères
administratifs.
Globalement, Dupont considère que sur la base du début de saison,
Taoufik « a les armes pour aller chercher une médaille ».
Pour une projection plus lointaine, Dupont ne dissimule pas que
« l’objectif sera d’aller chercher l’or ». Toutefois, il
émet une condition objective que tout entraineur se doit de poser à savoir que
Taoufik « a besoin de faire une saison entière sans problème de santé ».
En rappelant que le champion olympique « est un grand champion »,
Dupont remarque que « cela n’a pas été le cas ces dernières années »
et que le coureur « a besoin de confiance et de sérénité pour
faire une saison pleine ».
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