samedi 11 juillet 2015

Recrutements de joueurs (2), Entre sagesse et irresponsabilité


Alors que la saison 2014-2015 entame sa dernière droite, son sprint final, sa dernière journée, celle  qui permettra de connaitre le positionnement définitif des clubs professionnels algériens de la Ligue 1, la liste de ceux qui participeront aux compétitions continentales et ceux qui rejoindront la Ligue 2, le mercato (le marché des joueurs) est dans ce que les spécialistes d’athlétisme nomment la chambre d’appel. Un lieu où se regroupe les athlètes dans les ultimes instants qui précèdent le début de leur épreuve, se concentrent, se relaxent, s’échauffent, se détendent.
Pour le monde du football algérien, les principaux actants de ce marché sont déjà prêts à en découdre. Ils n’ont même pas attendu d’être emmener sur la ligne de départ qu’ils ont fait un faux départ. Ils ont commencé la course avant d’y avoir été autorisé. La réglementation en effet prévoit que le mercato débute après la fin de la compétition. Et, celle-ci n’est pas encore terminée. Certaines annonces ne prêtent pas à conséquence. Ces derniers jours, la déclaration du président du MCA révolutionne les us et coutumes de ce grand club qui de tous temps a fait dans la surenchère. Pour une fois, il est dit que le club financé par la Sonatrach ne participera pas à ceux du renchérissement des joueurs et de l’endettement des clubs. Le MCA ne s’intéressera pas aux joueurs encore sous contrat et ne rachètera pas les années à courir. Si le MCA ne s’engage pas effectivement dans cette voie, ses dirigeants seront à saluer.
A Bordj Bou Arreridj, l’entraineur Bira, sauveur du CABBA prétendant sérieux (il venait de rétrograder à la fin de la saison dernière en Ligue 2) à l’accession mais dont les résultats désastreux le menaient vers la division nationale amateur, a expliqué, au cours d’une conférence de presse la démarche qu’il allait emprunter. Une démarche que nous qualifierons de sérieuse ou du moins réfléchie. Elle consiste d’abord à libérer 15 joueurs de l’effectif actuel et de composer l’équipe qui participera au championnat 2015-2016 avec 18 ou 19 joueurs seniors. Pour atteindre cet effectif, il sera procédé à un recrutement de 7 joueurs occupant des postes ciblés. Le CABBA ayant le droit de présenter une liste de 25 joueurs à l’enregistrement par la LFP,  les autres (normalement 6 joueurs) seront puisés dans le réservoir du club (entre des joueurs des équipes des U 21 et des U18).
Abdelkrim Bira met en avant le fait que le recrutement sera judicieux et ne seront pas une charge pour le club. Il ne s’agira pas dit-il de faire « dans le social ». Il propose également de revoir le système de formation des jeunes. SI cette approche est intéressante, nous observeront seulement que ce qui semble être une ébauche d’un vrai « projet sportif » est intimement lié au maintien de l’entraineur qui est malheureusement placé sur un siège éjectable télécommandée non pas par l’utilisateur mais par des observateurs subjectifs.
C’est ailleurs du côté de Sétif, champion d’Algérie et consacré en compétitions africaines (et en conséquence aux assises financières plus solides via les récompenses accompagnant des résultats), que vient, à première lecture, l’infraction à la réglementation, cette fameuse incitation à rupture de contrat dénoncée par la réglementation universelle du football.  Nous avons ici même vu qu’un club n’est pas autorisé à prendre contact, négocié avec un joueur lié avec un autre club, en dehors de la période de 6 mois précédant la fin du contrat. Le président de l’Entente et le joueur Benlamri (lié avec la JSK jusqu’à la fin de la saison 2016-2017) n’ont pas la possibilité de négocier avant fin 2016. Pourtant, ces deux parties ont affirmé dans la presse avoir conclu un engagement. Les deux parties sont donc en infraction et donc passible d’une sanction administrative de la part des instances footballistiques nationales et internationales. Il est vrai que d’autres éléments d’appréciation concourent à l’éventualité d’une rupture du contrat liant Benlamri à la JSK. Mais, celle-ci n’étant pas actée, les instances nationales qui entérineraient le contrat ESS-Benlamri seront automatiquement en porte-à-faux avec les résolutions de la FIFA. L’excès de confiance, l’excès de médiatisation est préjudiciable au bon fonctionnement d’une affaire (incitation à rupture de contrat faisant partie des pratiques du football algérien). 


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