Alors que la saison 2014-2015 entame sa dernière droite, son sprint
final, sa dernière journée, celle qui
permettra de connaitre le positionnement définitif des clubs professionnels
algériens de la Ligue 1, la liste de ceux qui participeront aux compétitions
continentales et ceux qui rejoindront la Ligue 2, le mercato (le marché des
joueurs) est dans ce que les spécialistes d’athlétisme nomment la chambre
d’appel. Un lieu où se regroupe les athlètes dans les ultimes instants qui
précèdent le début de leur épreuve, se concentrent, se relaxent, s’échauffent,
se détendent.
Pour le monde du football algérien, les principaux actants de ce
marché sont déjà prêts à en découdre. Ils n’ont même pas attendu d’être emmener
sur la ligne de départ qu’ils ont fait un faux départ. Ils ont commencé la
course avant d’y avoir été autorisé. La réglementation en effet prévoit que le
mercato débute après la fin de la compétition. Et, celle-ci n’est pas encore
terminée. Certaines annonces ne prêtent pas à conséquence. Ces derniers jours,
la déclaration du président du MCA révolutionne les us et coutumes de ce grand
club qui de tous temps a fait dans la surenchère. Pour une fois, il est dit que
le club financé par la Sonatrach ne participera pas à ceux du renchérissement
des joueurs et de l’endettement des clubs. Le MCA ne s’intéressera pas aux
joueurs encore sous contrat et ne rachètera pas les années à courir. Si le MCA
ne s’engage pas effectivement dans cette voie, ses dirigeants seront à saluer.
A Bordj Bou Arreridj, l’entraineur Bira, sauveur du CABBA prétendant
sérieux (il venait de rétrograder à la fin de la saison dernière en Ligue 2) à
l’accession mais dont les résultats désastreux le menaient vers la division
nationale amateur, a expliqué, au cours d’une conférence de presse la démarche
qu’il allait emprunter. Une démarche que nous qualifierons de sérieuse ou du
moins réfléchie. Elle consiste d’abord à libérer 15 joueurs de l’effectif
actuel et de composer l’équipe qui participera au championnat 2015-2016 avec 18
ou 19 joueurs seniors. Pour atteindre cet effectif, il sera procédé à un
recrutement de 7 joueurs occupant des postes ciblés. Le CABBA ayant le droit de
présenter une liste de 25 joueurs à l’enregistrement par la LFP, les autres (normalement 6 joueurs) seront
puisés dans le réservoir du club (entre des joueurs des équipes des U 21 et des
U18).
Abdelkrim Bira met en avant le fait que le recrutement sera judicieux
et ne seront pas une charge pour le club. Il ne s’agira pas dit-il de faire
« dans le social ». Il propose également de revoir le système de
formation des jeunes. SI cette approche est intéressante, nous observeront
seulement que ce qui semble être une ébauche d’un vrai « projet
sportif » est intimement lié au maintien de l’entraineur qui est
malheureusement placé sur un siège éjectable télécommandée non pas par
l’utilisateur mais par des observateurs subjectifs.
C’est ailleurs du côté de Sétif, champion d’Algérie et consacré en
compétitions africaines (et en conséquence aux assises financières plus solides
via les récompenses accompagnant des résultats), que vient, à première lecture,
l’infraction à la réglementation, cette fameuse incitation à rupture de contrat
dénoncée par la réglementation universelle du football. Nous avons ici même vu qu’un club n’est pas
autorisé à prendre contact, négocié avec un joueur lié avec un autre club, en
dehors de la période de 6 mois précédant la fin du contrat. Le président de
l’Entente et le joueur Benlamri (lié avec la JSK jusqu’à la fin de la saison
2016-2017) n’ont pas la possibilité de négocier avant fin 2016. Pourtant, ces
deux parties ont affirmé dans la presse avoir conclu un engagement. Les deux
parties sont donc en infraction et donc passible d’une sanction administrative
de la part des instances footballistiques nationales et internationales. Il est
vrai que d’autres éléments d’appréciation concourent à l’éventualité d’une
rupture du contrat liant Benlamri à la JSK. Mais, celle-ci n’étant pas actée,
les instances nationales qui entérineraient le contrat ESS-Benlamri seront
automatiquement en porte-à-faux avec les résolutions de la FIFA. L’excès de
confiance, l’excès de médiatisation est préjudiciable au bon fonctionnement
d’une affaire (incitation à rupture de contrat faisant partie des pratiques du
football algérien).
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