La suite de la lecture du rapport de contrôle est à la fois
passionnante et…en grande partie incompréhensible pour qui n’appartient pas au
milieu scientifique. Surtout ceux (dont nous faisons partie) ne disposant pas d’une
expertise dans le domaine du dopage.
Contrairement aux résultats d’analyses médicales courantes, les
résultats ‘ainsi que les normes acceptables) des analyses pratiquées par le
laboratoire ne sont pas indiqués dans le document. Dans un commentaire
précédant l’annonce des résultats, le rapport de contrôle nous apprend que les données résultant de l’analyse ont
permis de définir en premier lieu un « profil stéroïdien »
et qu’ensuite ce profil a été introduit dans le système ADAMS auquel ne peuvent
accéder que des personnes accréditées.
Le souci de confidentialité, la protection de la vie privée, est encore mis une
fois en avant.
Le système ADAMS est l’acronyme (en anglais) de « Système
d’administration et de gestion antidopage ». Il a été conçu pour
être un instrument de gestion en ligne (sous forme de banque de données)
permettant la saisie, la conservation, le partage et à la transmission de
données, d’informations afin aider l’AMA et ses partenaires (les organisateurs
de grandes manifestations sportives multidisciplinaires telles que les Jeux
Olympiques, les fédérations internationales et les agences nationales) dans
leurs opérations antidopage en conformité avec la législation relative à la
protection des données. A ce titre, il centralise
l’ensemble des données relatives aux d’athlètes dont le profil sportif implique
un suivi par les instances sportives concernées.
Quelques informations (ne nécessitant pas d’expertise
particulière) nous sont cependant accessibles. Parmi ces informations à
l’intérêt évident figurent celles par lesquelles les experts du laboratoire
français notent que certaines valeurs ne peuvent pas être mesurées (par eux) car
se situant « à des limites inférieures au niveau de
quantification du laboratoire ».
Ce niveau de quantification inaccessible en raison des
méthodes et des technologies utilisées, l’impossibilité de s’aventurer au-delà d’une certaine frontière quantifiable
amène les néophytes que nous sommes à conclure que les résultats d’analyse menées
par le laboratoire de Châtenay-Malabris ne sont pas véritablement déterminants….bien
que des indices (la présence de produits prohibés expressément dénommés par la
réglementation sportive) laissent à supposer un cas de dopage que l’on ne peut
toutefois affirmer sans risques, sans vérification par d’autres moyens puisque cette présence se situerait en dessous
d’une norme minimale dont nous devons considérer, en l’absence d’informations
complémentaires, comme étant susceptibles de ne pas cataloguer ce cas comme une
situation de dopage.
Dans le rapport du laboratoire de Châtenay-Malabris, il est
également indiqué (dans une possible confirmation de ce qui précède) que
« le profil stéroïdien est invalide en raison de la présence d’un
stéroïde anabolisant » d’une part et de « la
présence de signes de dégradation urinaire ».
Nous devons certainement comprendre que le « profil
stéroïdien » dégagé par les analyses n’est pas valide, normal (ne
correspondant aux normes habituellement constatées) et que l’échantillon porte
les marques du temps ce qui expliquerait les signes de cette dégradation
urinaire que nous retrouverons un plus tard.
D’ailleurs, le laboratoire conclue dans le même sens que les
néophytes en recommandant de recourir à une analyse complémentaire par « GC-C-IRMS
….. s’il s’agit d’un premier contrôle » et donc de faire appel aux
services d’un laboratoire mieux outillé. L’absence de quantification pourrait
donc être surmontée par le rapprochement du résultat de cette analyse avec des
analyses antérieures.
Ceci laisse supposer que la CNAD, dans une bonne démarche de
la gestion de ce résultat d’analyse anormal, doit d’abord consulter le dossier
de l’athlète et ensuite se rapprocher dans les meilleurs délais (compte tenu
des signes de dégradation de l’urine analysée, qui pourrait ne plus être
analysable en l’absence de réactivité de l’agence algérienne) d’un laboratoire
disposant d’une accréditation plus élevée et pouvant donc entreprendre la
quantification.
Le laboratoire de Châtenay-Malabris a indiqué ses limites et
la conduite à tenir devant ce cas en particulier. Il semblerait que la CNAD
n’ait pas saisi cette opportunité de jugement équitable pour des raisons de
coût. Pour la même raison (290 euros) et par ignorance (celle de l’athlète et
celle de son entourage), Samira Messad n’a pas demandé l’analyse de
l’échantillon B qui aurait pu, dans les nouvelles conditions émises par le
laboratoire de Châtenay-Malabris) orienté le choix du laboratoire.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire