jeudi 27 septembre 2018

Migration des athlètes, L’atterrissage en catastrophe


Il faut comprendre le discours des critiqueurs du MAC et le contexte dans lequel s’inscrit la polémique. Elle est à décrypter à l’aune du désenchantement des uns, du désengagement de l’Etat, de l’asséchement des flux financiers, de l’incapacité des ténors déchus à reprendre pieds dans la normalité qui s’est transformée en anormalité.
La gloire préfabriquée et les moyens qui l’accompagnaient sont passés. Un cycle (après bien d’autres aussi enrichissants à tous points de vue) s’est achevé en queue de poisson avec la déroute de Rio de Janeiro.
L’échec de Rio (par rapport aux pronostics aventureusement formulés), que l’on tenta déjà de dissimuler par le recours à des polémiques stériles et dilatoires, a eu pour aboutissement la mise à l’écart de certains de ces leaders et leur départ vers d’autres cieux.
Le retour, après une expérience écourtée, de ces mêmes critiqueurs véhéments a coïncidé avec le summum de la polémique culminant après le retour de la délégation algérienne des Jeux Méditerranéens de Tarragone et surtout la conférence de presse donnée par la cheffe de délégation, Hassiba Boulmerka (encore elle !) dont les interventions excitent les esprits.
Au cours de la dernière décennie, avant l’atterrissage catastrophique de la caravane olympique brésilienne (rehaussée cependant par la double médaille argentée, au demeurant dissimulatrice, de Toufik Makhloufi), le discours fédéral, porté haut et fort par la DTN présente dans tous les dérapages qui ont été recensés, avait classé le soutien étatique en deux catégories d’athlètes.
Plus exactement, la liste du soutien fédéralo-ministériel était restreinte à une si courte liste qui ne comportait que deux noms : Toufik Makhloufi et Larbi Bouraâda. Chacun d’eux remplissaient une des deux classes.
Les autres internationaux se partageaient le peu du reste à…..partager. Les miettes d’un festin pantagruélique facturé en euros expliquant comment un entraîneur aurait avancé des fonds pour organiser un stage en faveur de son athlète lequel prétendit, des mois plus tard après la Bérézina brésilienne, lorsque la polémique olympique se fut éteinte, ne pas être informé des subtilités de l’aide étatique. Sans le savoir, il ressuscitait une antienne déjà entendue sur les pratiques de certains entraîneurs spoliant leurs athlètes de leurs droits légitimes.

mardi 25 septembre 2018

Ali Saidi-Sief (49), Des entraîneurs dans l’ombre


Ces deux chronos étaient avant-coureurs d’autres performances de niveau mondial tant sur 1 500 m que sur 5 000 m,  En 1999, les chronos s’étaient arrêtés à 3.30.91 au 1 500 m et 7.36.96 au 3 000m. Nous sommes tentés d’expliquer ces deux chronos, cette reprise de la progression par les changements, toujours invisibles aux yeux du grand public, d’entraîneur. Il nous est aujourd’hui de dire, que sur ce plan, on ne peut que reconnaitre a postériori, donc avec le recul que donne le temps, que ce fût l’instabilité la plus totale.  Cet aspect fut, au cours de la carrière sportive de Saïdi-Sief, majeur.

En 1998, Abaoub a provisoirement repris le dessus sur Saïdi-Sief. Il réalisa sa meilleure performance  personnelle (3.34.37). Une performance qu’il ne pourra jamais dépasser ou renouveler. Elle amorce le déclin. Le sien et celui de l’athlétisme national qui pourtant brillera encore de quelques feux, de quelques performances ou médailles qui feront illusions. Avec cette performance, il occupe la neuvième place du classement national tous temps. Il ne fait aucun doute, rétrospectivement, que le choix de l’expatriation lui a été fatal.

C’est en effet au cours de l’année 1999 qu’Ali Saïdi-Sief opta pour l’entraîneur français Philippe Dupont. Ce changement visible d’entraîneur a été indiscutablement le second tournant important de sa carrière sportive. Une fenêtre temporelle, un moment de transition qui le vit  passer de l’antichambre du niveau international au gotha mondial où son record personnel le situe encore aujourd’hui à la 23ème place mondiale…. et à la 3ème place algérienne de  tous les temps sur 1500m et à la 24ème sur 5000 m, distance sur laquelle il détient toujours le record national (12.50.86).

Le tournant de 1999 n’est pas le premier de la carrière sportive d’Ali Saïdi- Sief.  Il y en eût bien d’autres auparavant (dont l’intégration au MCA) et ensuite. Comme bien de ses prédécesseurs (et de ses successeurs), la carrière du coureur de Hamma-Bouziane est enveloppée de zones de pénombre, de mystères, du mutisme de toutes les parties concernées ou d’arrangements avec la réalité.

La vérité est, si on peut le dire ainsi, travestie par tous les ingrédients que chaque narrateur apporte à la sauce en termes d’épices et de fines herbes pour en faire un récit idyllique, romanesque ou dramatique selon les scénarios que l’on veut présenter à son auditeur.

Généralement, lorsqu’il s’agit de réussite ou des éléments accompagnateurs de la réussite, chacun se donne le beau rôle. Celui d’ « adjuvant » (de soutien précieux à un moment-clé du récit narratif) cher au sémiologue Tzvetan Todorov penché sur l’analyse structurale des contes russes.

Même la période « hammia », celle des débuts à Hamma Bouziane, n’est pas revêtue de la transparence à laquelle on pourrait (ou devrait) s’attendre, que l’on est en droit d’espérer. La paternité de la formation de base du futur médaillé olympique est mise implicitement en doute. Elle est en fait attribuée, selon les différentes versions portées, par des voix différentes, à notre connaissance, à deux entraîneurs, deux techniciens supérieurs en poste à l’époque dans la petite agglomération de Hamma.

Si pendant cette période initiale, la place de l’un ou de l’autre dans la mise sur orbite est anecdotique. Elle indique seulement que ce n’est qu’un débat qui agite les mémoires au fond de l’Algérie profonde et qui ne trouble guère les esprits algérocentristes. D’autant que la chicane locale ne fût mise à jour que bien plus tard quand la gloire et les possibles retombées morales sur la notoriété des uns et des autres se furent effacées….et qu’il n’y avait aucun avantage matériel à en tirer.

samedi 22 septembre 2018

Migration des athlètes, Les acteurs du « prêt à gagner »



Quelques années plus tôt avant que cette escouade d’athlètes ne s’aventure dans cette expédition, en 2015, Zahra Bouras, championne d’Afrique du 800 et fille du président de la fédération alors en poste, avait devancé ce beau monde. Elle était licenciée au SCO Sainte Marguerite, un grand club de la région marseillaise.

Souad Aït Salem, l’inamovible leader féminin des courses sur route, a été une des pionnières de la migration. Ella avait pris une licence au Stade Français dès le début des années 2000. Quant à Larbi Bourraâda promu second grand champion algérien, derrière Toufik Makhloufi, ci-devant recordman et champion d’Afrique du décathlon, il est sociétaire de l’AS Villejuif depuis 2014. Il avait précédé d’une année, dans la quand même  longue file d’athlètes atteints de la « migratite », son ancienne camarade d’entraînement Zahra Bouras.

Cette courte liste de champions d’exception est à compléter par le nom d’un jeune spécialiste du 3 000 m steeple choyé par cet athlétisme différent. Ali Messaoudi vint s’incorporer dans ce groupe bien particulier en rejoignant le Lyon athlétisme.

Ce groupe présente une caractéristique très singulière. Ces athlètes ont été suspendus après avoir été reconnus coupables de dopage.

Cette liste est également celle comportant le nom de champions et championnes ayant bénéficié des conseils de coaches regardés comme les plus représentatifs de la profession. Ceux qui sont, de notoriété publique,  reconnus pour être à la fois les plus performants de l’athlétisme national et les utilisateurs d’aides multiples et multiformes. Y compris les aides biologico-pharmaceutiques.

Il nous faut admettre que dans leurs domaines, ils ont été des innovateurs. Ils font partie intégrante de la petite communauté qui s’est auto-attribuée et partagée la qualité de meilleurs entraîneurs d’Algérie. Une caste ou une secte qui, selon la légende née sur les hauteurs d’Alger, aurait imprégné de son empreinte le paysage athlétique algérien de ces dernières années. Ils sont également les capteurs patentés de talents prometteurs. En quelque sorte les ordonnateurs ou au moins les acteurs du « prêt à faire gagner »

Ces « super-entraîneurs », porteurs d’une tradition bien ancrée dans les mœurs, ont profité plus que largement des privilèges du système. Ce sont leurs poulains qui ont été les mieux lotis lorsqu’il était question de bénéficier du soutien de l’Etat. Ils ont été aussi ceux qui ont pris une part importante de la rente avant et jusqu’aux jeux olympiques de 2016. Le plus à perdre est devenu leur lot. Sur le même plan de leurs alter ego en permanence à la traîne.

samedi 15 septembre 2018

Migration des athlètes, Les précurseurs de la migration athlétique



Sur ce plan, la consultation des bilans de la fédération française est significative. Elle montre une apparition massive de ces athlètes concomitamment à la décision fédérale. La décision fédérale n’était pas une interdiction mais une autorisation. Il est possible de penser que cette autorisation a été imposée par une disposition inscrite dans la réglementation française imposant l’accord préalable de la fédération d’origine (algérienne) pour l’établissement d’une licence FFA pour tout athlète de niveau international.
Pour ce qui concerne cette année 2018, il est curieux de constater que, l’athlète junior 1ère année, Oussama Cherrad (champion du monde scolaire de cross-country deux fois médaillé-disqualifié des championnats du monde du 800 cadets et du 1 500 juniors) y figure (à la première place des listes françaises de ces deux courses) sous les couleurs de Gayant Athlétisme. Grâce aux  performances réalisées, sous la bannière algérienne, à Portland et à Tempere. 
 A ceux qui ne prêteront pas d’attention à ce fait, nous les convierons à jeter un regard sur les résultats aux championnats de France de cross-country et d’athlétisme des internationaux (participations aux championnats d’Afrique, du monde et jeux olympiques).
Abderrahmane Anou, Abdelhamid Zerrifi sont deux ex-internationaux algériens (1 500m et 3 000m steeple) licenciés à Montpellier Athlétisme. Ils y figurent en bonne place Pour ce qui concerne cette année 2018, dans les bilans français. Rien de plus normal puisque tous deux élisent résidence en France.
Pour faire bonne mesure, nous ajouterons un groupe non exhaustif d’athlètes tels que Benchaa Fethi (Neuilly Plaisance Sport), Laredj Miloud (Athlétisme 3 Tours), Lahoulou Abdelmalek, champion d’Afrique 2018 du 400m haies (Amiens Université club), Belbachir Mohamed (Athlé 91), tous membres du relais 4x400m.
La liste des athlètes à créditer d’une double licence doit être complétée par Djamil Skander Athmani (Lille Métropole), recordman d’Algérie du 100 mètres ; Salim Keddar (Entente Franconville), longtemps partenaire d’entraînement de Toufik Makhloufi et sélectionné pour les jeux de Rio; Chenah Ryma (spécialiste du 3 000 mètres steeple, coéquipière de Cherrad à Gayant Plaisance et qui l’accompagna pendant son périple américain) ou encore la lanceuse de marteau Bouzebra Zouina (Metz), 4ème des championnats d’Afrique, Triki Yasser Mohamed Tahar (Lille Métropole Athlétisme), médaillé de bronze des derniers championnats d’Afrique du triple saut, etc. Ceci pour la seule année 2018.
Pour les années antérieures, les noms qui viennent à l’esprit sont ceux, sur le 3 000 mètres steeple, d’Ali Messaoudi (Lyon athlétisme) et Bilal Tabti (Amiens UC), Nawel Yahi (dont le changement de statut matrimonial peut expliquer sa double licence actuelle) ainsi qu’Amine Cheniti (1 500 m, Amiens UC).

mercredi 12 septembre 2018

Migration des athlètes, Les souteneurs de la migration



Cette disposition fédérale particulière portant interdiction aux athlètes algériens de concourir pour un club étranger avait été rapidement mise à profit par de nombreux athlètes de l’élite nationale. Comme par hasard, on retrouve dans ce groupe restreint la fille de l’ex-président sous le mandat duquel la décision a été prise. Les aveugles avaient retrouvé la vue sur une pratique qui, à notre connaissance, n’avait jamais été interdite. Quantitativement, elle était insignifiante pour que la question soit abordée et débattue.
Parmi les soutiens de cette décision fédérale, dont il faudra examiner l’ensemble des tenants et des aboutissants, figurent en première ligne les dirigeants et les entraîneurs qui ont été les auteurs des attaques  portées pendant la transition nationale estivale contre Hassiba Boulmerka et le MAC. Ils ont été les plus incisifs et les plus actifs sur les réseaux sociaux.
Certains, parmi les plus virulents des critiques d’aujourd’hui, avaient été de forts partisans de ce phénomène migratoire des athlètes. Un courant allant essentiellement de l’Algérie vers la France puisque l’on retrouve quelques cas qui se sont dirigés vers d’autres pays dont le Portugal.
Ils fanfaronnaient sur les réseaux sociaux. Ils ont plaidé en faveur de la migration perçue, disaient-ils, en tant que moyen de développement à moindre coût cette de élite algérienne que la fédération ne pouvait décidément plus prendre en charge.
Ce sont les mêmes qui se refusaient à reconnaitre que la fédération était en faillite, au sens juridique et économique du terme. Si celui-ci peut s’appliquer à une association dotée de la délégation de service public. Elle était asphyxiée par des milliards de centimes de dettes s’accumulant d’années en années sous la gestion de dirigeants qui auraient fait « amis-amis » avec des entraîneurs ou s’étaient fait remarquer par des actions somptuaires en faveurs de ces mêmes amis.
Bizarrement, la critique de l’apparition des « athlètes migrateurs » avait été perçue, par ces « critiqueurs »,   comme une atteinte à la liberté de circuler. Plus tard, on apprendra incidemment pourquoi cette liberté fondamentale avait été invoquée : les athlètes, coachés  par ces mêmes « critiqueurs », étaient les premiers à être impliqués dans ce mouvement migratoire inédit et être bénéficiaires des « indulgences » (au sens catholique du mot) fédérales.

dimanche 9 septembre 2018

Ali Saidi-Sief (48) Les changements de destin


Ali Saïdi-Sief est alors un talent en devenir, une graine de champion. Il appartient à une catégorie d’âge, à une génération d’athlètes qui, comme tant d’autres, avant et après lui, ont rapidement disparu des radars ! Il sera un rescapé puisqu’il saura se tirer des embûches qui se dressent sous ses pas. Provisoirement, d’ailleurs ! La Baraka ne l’a pas suivi.
Pendant ce temps, Miloud Abaoub est à inclure dans la catégorie intermédiaire des « athlètes semi-professionnels », une caste qui, pour reprendre le discours marxisant en voie d’extinction, est en formation. Il dispose de ce minimum nécessaire, selon l’imaginaire extensible à l’infini de l’idéologie des premiers mercenaires boulimiques du sport de haut niveau soutenu par l’Etat, qui impactera profondément le mode de pensée des générations suivantes. Mais, ses conditions de vie hors des frontières ne sont pas connues. Quant à Ali Saïdi-Sief, il appartient, pour peu de temps encore, à  celle des amateurs.

Pour Abaoub, le soutien logistique institutionnel celui inhérent à la prise en charge, de tous temps très controversée, par la fédération) relativement conséquent se maintien au niveau antérieur. Hors préparation des charges découlant de la préparation à des événements internationaux, l’athlétisme algérien est déchargé des obligations auquel il était astreint. Pour Saïdi-Sief, au contraire, il augmente avec son entrée dans la grande maison du MCA.

Le rattrapage est amorcé. Dorénavant, à partir de 1996, l’écart entre les deux athlètes se réduit. Il sera incontestablement en faveur du coureur de Hamma-Bouziane qui a fait son entrée dans la cour des grands. En quelques mois, le changement de statut sera perceptible à travers les performances et surtout par le niveau de leurs apogées respectives. Dès 1997, Ali Saïdi Sief est le leader national chez les jeunes laissant entrevoir des espérances de réussite.

Abaoub ne gagnera qu’une petite seconde, passant de 3.39.37 à 3.38.49. Une performance plus que respectable dans le contexte qui est le sien. Une vingtaine d’années plus tard, alors que la migration des athlètes est au cœur des débats, cette question sera mise en valeur par les meilleurs entraîneurs algériens. Ils vanteront l’expertise des entraîneurs français et s’auto-dénigreront en entraînant dans leurs sillages leurs pairs. Le comble de la duplicité intellectuelle de la part de cadres sportifs bénéficiaires de tous les avantages pendant un quart de siècle.

De son côté, en moins d’une année, Ali Saïdi-Sief progressa de cinq secondes sur 1 500 m. De 3.42.12, réalisées aux championnats du monde junior de Sydney, à ces 3.37.47 qui sont encore aujourd’hui inscrits en tant que meilleure performance algérienne junior de tous les temps.

Un chrono inaccessible aux juniors d’aujourd’hui et a fortiori à ceux qui ont émergé au cours des deux dernières décennies. Y compris ceux qui brillèrent lors des championnats du monde de la catégorie U20 y récoltant médailles et accessits. Ou simplement une place en finales.

L’amélioration des performances sur 1 500 m ne fut pas aussi important l’année suivante. Nous dirons qu’il ne fut que d’un peu moins de deux « petites » secondes (3.35.87). Une amélioration qui montre comment la progression chronométrique n’est pas qu’un discours. Ce gain chronométrique (dissonant par rapport aux progressions antérieure et postérieure) fut cependant accompagné d’un chrono plus que respectable (c’est le moins que l’on puisse dire) de 7 minutes 46 secondes 26 centièmes sur 3 000 m.


mercredi 5 septembre 2018

Migration des athlètes,L’autre revers de la médaille


Nous noterons, à simple titre de rappel, que les « championnats Open » ont souvent connu, par le passé, une participation étrangère. La différence est que celle-ci transitait par le canal des échanges sportifs entre fédérations et non par l’appartenance à des clubs.
Les détracteurs du MAC (très motivés pour attenter à la parole et à l’action de Hassiba Boulmerka) ont soutenu sur les réseaux sociaux que le MAC aurait participé à l’ « Open » avec 15 athlètes Tunisiens. C’est donc l’importance numérique (plus que tout autre aspect) de la délégation tuniso-constantinoise qui a déclenché la controverse.  
Là aussi, la nouveauté que l’on doit au MAC a été perturbante. Elle a fait que ce club, occupant la deuxième place au classement des médailles derrière l’incontournable GSP dont les pratiques de recrutement sont connues de tous depuis des décennies, est en capacité d’améliorer sa position (il ne fait aucun doute à présent que les résultats de l’ « Open » vaudront certainement au MAC de grimper dans la classification des clubs dans le « Top 5 » si ce n’est le « Top 3 »).
Nous remarquerons que, malgré les récriminations des clubs et des entraîneurs adeptes du statu quo, l’action du Mouloudia avait été providentielle pour l’athlétisme de haut niveau lorsque le club pétrolier vint à se substituer (directement ou indirectement) à la fédération ou en intervenant en soutien à son action et que ce club et son successeur (le GSP) se comportait en racoleur.
La classification des clubs n’étant pas présentement notre préoccupation première, nous attendrons sa publication pour procéder à la vérification de ce pronostic quasi-certain compte tenu des critères  élitistes de classification retenus par l’instance fédéral et ses extensions.
Lorsque nous évoquons l’innovation, nous faisons référence à l’exploitation par le MAC d’une faille des règlementations techniques et juridiques adoptées par la fédération algérienne d’athlétisme. Ou plus exactement à l’absence de prise en charge juridique de la situation à laquelle se trouvent confrontés les clubs et la fédération.
Jusqu’à cette saison sportive, aucune clause n’interdisait cette pratique consistant à faire établir une licence pour cette catégorie d’athlètes ne disposant pas de la nationalité algérienne. En athlétisme, l’Algérie n’a pas été un pays de migration sportive. Hormis, le football bien entendu et les sports collectifs.
Rappelons (c’est le revers de la médaille) que le précédent bureau fédéral (dont quelques membres ont conservé leurs sièges au sein de l’actuel bureau où ils occupent aujourd’hui des positions de responsabilité) avait interdit la possibilité de la « double licence » algérienne et étrangère aux….athlètes algériens si ceux-ci n’avaient pas obtenu l’accord préalable de la fédération.

mardi 4 septembre 2018

Ali Saidi-Sief (47), L’inversion des trajectoires


Ces deux écoles (demi-fond et 400 m haies) avaient été inspirées et encadrées par des entraîneurs venus des contreforts de l’Oural. Deux écoles orientées par deux champions dont la notoriété olympique fut négligée, médiatiquement inexploitée. 

En ces temps-là, les champions du monde (les premiers championnats du monde eurent lieu à Helsinki à l’été 1983) n’étaient pas légions. Les champions olympiques étaient une denrée d’une grande rareté. La périodicité (quadri-annuelle) de la rencontre sportive universelle y concourait. Les premiers Algériens (Hassiba Boulmerka et Noureddine Morceli) premiers détenteurs algériens de ce titre ne  pourront s’en glorifier qu’après 1991.

Le petit commando de formateurs soviétiques sut mettre en valeur un territoire propice au développement de la course de demi-fond prolongé. Leurs efforts donnèrent des fruits qui prirent la forme d’escadrons d’athlètes appartenant à l’élite razziant titres, sélections nationale et accessits. Miloud Abaoub fut l’un de ces fruits. Sans doute l’un des tout derniers, l’un des plus brillants. Un élément de l’arrière garde, tel Roland à Roncevaux, retardant l’échéance.

Nous laisserons aux membres de la famille athlétique aurèsienne le soin de fouiller dans leurs mémoires, leurs archives afin d’indiquer les identités de ces deux champions dont l’un, soit dit en passant, fut champion olympique du 10 000 mètres.

A l’inverse, Hamma-Bouziane n’était alors qu’une petite ville dissimulée par l’ombre que rejetait sur elle Constantine, capitale historique, politique, culturelle, administrative. L’athlétisme, malgré le « Cross du parti » et le sport scolaire, n’y était qu’une activité sportive dont nous ne dirons pas qu’elle fut secondaire car elle fut dérisoire.
 
La discipline avait acquis une forme parasitaire dans le système de pensée. En outre, elle possédait de très forts accents populaires et protocolaires….. comme le serait un défilé de troupes folkloriques de « banadirs » (tambourins) et de « ghaïtas » (flûtes traditionnelles) animant les rues d’une petite cité provinciale en mutation.

Reconnaissons cependant que cela changea avec l’influence exercée par Ali Saïdi-Sief, sa médaille olympique argentée, ses victoires télévisées puis son statut victimaire (découlant de son contrôle positif) sur les mentalités et l’imaginaire locaux. La lumière fût. Le parasitisme fut plus marqué à partir du changement de  millénaire et ce malgré l’apparition, une bonne dizaine d’années plus tard d'un nouvel héros local, Tayeb Filali.

Ali Saïdi-Sief, le futur champion de course à pied, ne pouvait évoluer, progresser harmonieusement dans une ambiance où, en d’autres circonstances que celles accompagnatrices des titres de Hassiba Boulmerka et Noureddine Morceli, le football était déjà (depuis des décennies, on aurait tendance à l’oublier) en haut de l’affiche, au cœur de tous les discours, de toutes les préoccupations. Saïdi-Sief raconte que son parcours de champion de course à pied débuta par le poste de gardien de but dans une équipe locale.

Aux championnats du monde junior de Sidney (1996), le début du processus d’inversion était déjà amorcé. Abaoub Miloud ne savait pas qu’avec l’expatriation il perdrait les moyens logistiques qui lui avaient permis d’être un leader mondial dans sa catégorie d’âge. Même s’ils ne furent pas tout à fait à la hauteur de ses attentes, de ses rêves et du projet sportif envisagé ou simplement esquissé du fait des actions pénalisantes qui étaient et sont toujours monnaie courante. Ce sont ces mêmes moyens (plus que souvent décriés parce que jamais au diapason des besoins exprimés par les entraîneurs) qui lui avaient permis d’être performant chez les cadets et les juniors de son époque.

Les moyens (même en diminution depuis le changement de législation opérée en 1989) mis à disposition par un club « professionnel » algérien via un mouvement sportif soutenu financièrement par l’Etat et par les collectivités locales ne pouvaient qu’être supérieurs à ceux d’un club amateur français.

samedi 1 septembre 2018

Migration des athlètes, En arrière-plan de la polémique


La désignation d’El Oued participait de ce vaste sujet qu’est la promotion et le développement de la pratique dans les régions Sud du pays. Au sein de la FAA, elle est engagée également à travers la discrimination positive dont la matérialisation est faite par la présence d’un représentant spécifique des ligues du Sud dans le bureau fédéral. Au même titre d’ailleurs qu’une tentative de parité (la présence féminine) représentée par une membre fédérale spécialement élue à cet effet.
L’aspect financier devenu essentiel quand il a été question de se déplacer vers Sud n’avait jamais été examiné lorsqu’il s’était agi de se  pencher sur la situation des clubs  domiciliés à Béchar, El Oued, Ouargla se déplaçant le temps d’une compétition  vers le Nord.
En conséquence, les effectifs de ces associations ont toujours été restreints à leurs plus simples expressions par les montants des dépenses inhérents à leurs participations et ainsi que par la contestation de la qualité des performances validées.
Le deuxième sujet de polémique a été la présence plus que gênante, dans les rangs du MAC de Samira Messad, l’athlète sanctionnée pour dopage par la CNAD et la FAA. Une athlète qui fut  réhabilitée par le TAS au terme d’une procédure disciplinaire très singulière par ses nombreux dysfonctionnements, développements et nombreuses approximations.
Il est intéressant d’observer que ce fut une première demande de mutation avortée (de Bejaïa vers Constantine) de cette athlète qui a permis la mise à jour du pot-aux-roses et la réhabilitation de l’athlète.
Sur ce sujet, nous renvoyons aux chroniques publiées dans « Sous l’olivier ». La participation de Samira Messad au Critérium National Hivernal n’était pas souhaitée par certains responsables du bureau fédéral dont on se surprend à penser que le silence et  l’impéritie sur cette question ont été à la hauteur de leur aptitude à lutter sérieusement contre le   dopage….ou à leur aptitude à le dissimuler.
Pour en revenir à la polémique née de la participation tunisienne, nous retiendrons qu’à El Oued, un premier groupe d’athlètes tunisiens a participé avec quelques succès. Ce sont ces premiers succès qui ont attiré l’attention sur eux. Leurs succès et leurs statuts ! Ceci explique que quelques clubs de l’Algérois et celui d’El Oued aient copié l’initiative du MAC (faire participer des athlètes tunisiens) attisant ainsi la controverse.