lundi 31 octobre 2016

Polémiques (43), Metaiech fi la poubelle


La « cryothérapie de Cro-Magnon » relève d’une ère qui n’est pas aussi révolue qu’elle ne le parait de prime abord, qu’on voudrait le croire. Comme Cro-Magnon, cette période  a connu, dans le même temps et sur le même territoire, deux Hommes : l’homme de Neandertal et l’homo Sapiens. Elle existe encore dans les coins perdus de l’Algérie profonde mais aussi dans les quelques grandes villes où l’athlétisme de performance a, tant bien que mal, droit de montrer (pour combien de temps ?) le bout de son nez, de faire illusion.

Elle (la cryothérapie) est arrivée dans le pays, dans l’esprit des athlètes et des entraîneurs, avec le retour de stages à l’étranger où elle avait été expérimentée avec une certaine réussite par les membres des équipes nationales. La solution apportée pour faciliter la récupération après des efforts intenses a marqué les esprits de certains d’entre eux qui, contrairement à une  idée fortement répandue, ne se sont pas déplacés (à l’étranger) pour faire du tourisme sous le couvert du sport. Il est vrai que cette catégorie de voyageurs  est rare parmi eux et qu’on la trouve essentiellement chez les dirigeants.

Les bienfaits et le concept de la cryothérapie a été progressivement assimilés, grâce au lent processus de transfert de technologie et de savoir d’une part et avec le concours de l’accommodation piagétienne. Profitant de la vélocité de la transmission via les nouvelles technologies de l’information et de la communication, ses vertus se sont propagées par réseaux. Le résultat est que l’idée a fait son chemin, a essaimée dans tout le pays. Ce qui est admirable et réhabilite les cadres du mouvement sportif,  c’est que chacun (chaque entraîneur) a adapté ce moyen de récupération aux conditions de pratiques qui sont les siennes, dans le milieu où il évolue.

A la recherche insatiable des bienfaits procurés par l’utilisation du froid sur la performance, la progression et la récupération de l’athlète, ces entraineurs ont imaginé, mis en place  toutes les formules qui ont pu se présenter à leurs esprits. Elles sont variées. Y compris quelque fois les plus farfelues, les plus surprenantes, les plus saugrenues, les plus choquantes.

La difficulté première, essentielle dans ce transfert de connaissances qui n’attend pas la signature de conventions internationales par les plus hautes autorités politiques, a été de trouver le réceptacle susceptible de contenir à la fois l’eau glacée et un athlète dont le gabarit n’est certainement pas celui d’une poupée Barbie. Certains sont allés jusqu’à employer des bacs détournés de leur usage habituel, de leur destination originelle  socialement normalisée…… contenir les ordures ménagères.

Une photo nous a été adressée. Elle montre un jeune champion si grand (par le potentiel et surtout par la taille) qu’il a du faire appel à des talents insoupçonnés de contorsionniste pour plier ses segments inférieurs et s’accroupir dans une poubelle…. comme celles que l’on voit dans nos quartiers, au bas de nos immeubles, ceux dans lesquelles nous déposons, chaque jour que Dieu fait, nos déchets domestiques. La photo le montre claquant des dents. Elle lui donne l’apparence d’un thon replié dans une boite de sardines.

Cette photo déprimante nous oblige, comme le font tous les entraîneurs passionnés par leurs métiers, luttant inlassablement pour surmonter les difficultés de tous ordres qui se présentent quotidiennement à eux, à positiver. Elle nous incite à voir autre chose qu’un athlète…. jeté à la poubelle, « metaiech fi la poubelle », pour reprendre une formule utilisée par un enfant de 9 ans regardant ahurie la photo. La « vérité sort de la bouche des enfants » affirme un adage. Leur innocence dans ce cas est lourde de sens. La photo illustre le peu de considération que le système sportif national leur accorde.


Une accusation enfantine visant en réalité les hommes qui font fonctionner ce système. Des cadres, issus le plus souvent des mêmes écoles que ces techniciens, qui ont perdu de vue les valeurs qu’ils partagèrent (peut être) un jour bien lointain. Des hommes qui tapissent les bureaux, alourdissent les rouages et freinent le mouvement sportif.  

dimanche 30 octobre 2016

Polémiques (42), La cryothérapie de Cro-Magnon

     
Ceux qui côtoient les milieux sportifs savent d’expérience que les entraîneurs (quelque soit le lieu d’exercice de leur métier, en Europe ou au fin fond des continents et des nations en voie de développement) sont des bricoleurs dans l’âme ou plutôt des innovateurs, des adaptateurs par nécessité. En particulier, lorsqu’il s’agit de compenser l’absence notoire de matériels pédagogiques qui, du point de vue des gestionnaires des fonds publics, coûtent toujours excessivement chers ou dont la dépense (c’est une subtilité du discours administratif) n’avait pas été envisagée dans les prévisions budgétaires.
La publication des précédentes chroniques sur la « cryothérapie du meskine » a amené des lecteurs à nous adresser quelques commentaires et à envoyer de nouvelles photos. Ces dernières  montrent que, malgré les constats  amers, l’inventeur de cet exemple d’un excellent « travail  arabe » (une expression sémantique qui signifie bricolage, adaptation et adoption de solutions de rechange à une situation) a su cependant redonner un peu dignité aux athlètes ayant pu bénéficier des effets recherchés en faisant l’impasse sur la qualité intrinsèque des moyens. Un succédané, appliqué au milieu sportif, du « qu’importe le contenant pourvu qu’on est l’ivresse ! ».
Le recours à la cryothérapie (dont on nous dit par ailleurs qu’elle ne serait pas aussi efficace que ce qu’en disent les spots publicitaires), en tant que moyen de récupération après l’effort et en tant qu’anti-inflammatoire naturel, a existé en Algérie dans une première forme qui n’a pas été celle que l’on connait maintenant sous les apparences de la « cryothérapie du meskine » ou de la « baignoire de Bouraâda ».
Elle a été (gardons-nous de l’oublier) une pratique palliative qui, selon les premiers constats, a situé, sur les plans de l’esthétique et de l’estime de soi, la récupération par le froid à un niveau de dégradation émotionnellement avancée.
La forme  pratiquée chez nous a autorisé la « cryothérapie du meskine » (du pauvre) à supplanter une « cryothérapie du misérable ». Elle (« la cryothérapie du meskine »), si l’on prend en compte ce que l’on en dit,  plonge ses racines dans un passé, pas aussi éloigné qu’on pourrait et voudrait le croire, l’ayant fait passer d’abord par une étape préhistorique qui serait celle que nous qualifions de « cryothérapie du misérable » ou « cryothérapie de l’homme de Cro-Magnon ». 
Elle (« la cryothérapie de Cro-Magnon ») a donc précédé la « baignoire de Bouraâda ». Mais, nous n’en savions rien. Ou  plutôt nous n’avions pas su décrypter les allusions sibyllines qui la rapportaient. Elle était si avilissante pour les sportifs qu’elle en était impensable, qu’il était impossible d’en parler ouvertement, de la rendre publique. Elle fit partie des tabous que la société sportive préféra taire.
En athlétisme, le sentiment de solidarité et de partage est fort. Comme dans le reste de la société, il n’y a que les pauvres qui partagent avec les autres démunis le peu qu’ils possèdent. Que dire lorsqu’il s’agit de savoir, d’idées, de paroles. Qui ne coûtent rien aux dispensateurs.
Sport individuel par excellence, l’athlétisme (on ne sait en utilisant quel tour de magie) crée un esprit d’équipe qui transparait dans les situations difficiles, lorsque les situations impliquent l’union. Lorsque, il faut aussi le dire, les intérêts personnels convergent dans la même direction. Lorsque les difficultés vécues sont identiques ou similaires. Bouraâda a dit (c’est à son honneur et à celui de l’ « inventeur » (Mahour Bacha ou Agsous) de la baignoire qui porte le nom du décathlonien) lors du reportage qui fut consacrée à la baignoire popularisant la  « cryothérapie à la mode Sato », que son usage n’était pas réservé à quelques privilégiés, que les autres athlètes pouvaient l’utiliser à la seule et unique condition d’apporter avec soi l’élément essentiel et indispensable : les bouteilles d’eau congelée.

L’histoire récente nous a appris que la cryothérapie en milieu athlétique a connu deux périodes : la période de la « cryothérapie du pauvre » et la « cryothérapie du misérable ».  L’ère de la « cryothérapie de Cro-Magnon » est moins connue. 

samedi 29 octobre 2016

Interview accordée à El Massa

La semaine dernière, le quotidien d’informations générales en langue nationale « El Massa » a publié un encart consacré à l’athlétisme. Cet encart a permis à Baghdadi Si Mohamed (anciennement Secrétaire Général du MJS et Président du COA) à Djamel Kaced (ex-entraineur national de demi-fond) et à nous-mêmes de nous exprimer.
A nos amis qui (pour une raison ou une autre) ont raté cette publication, nous proposons la lecture de la version originale (langue française) de notre interview.
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Biographie

Natif d’Ifri-Ouzellaguen, commune de la wilaya de Bejaïa qui abrita le Congrès de la Soummam, Laziz Makhloufi a émigré très tôt (à l’âge de 13 mois) et résida en France pendant une vingtaine d’années.
C’est dans le Sud de la France qu’il obtint son bac philo et poursuivit des études en sciences humaines (psychologie,  sociologie, économie politique). Il y découvrit également l’athlétisme qu’il pratiqua « pour le plaisir » avec quelques résultats qui firent qu’il appartint au groupe des meilleurs jeunes coureurs de France de sa génération (champion de l’académie de Montpellier du 3000 mètres juniors après avoir été vice-champion (ex aequo) de l’inter-académies du Sud-ouest de cross-country derrière un athlète qui fut longtemps membre des équipes de France sur 1500, 5000…marathon : Alex Gonzales) ; Il a enregistré également quelques places d’honneur derrière des membres de l’équipe de France juniors de ces années-là (Hollande, vainqueur du championnat de France juniors FFA de cross en 1969 ou Masselot, sélectionné sur 3 000 mètres steeple aux JO de Munich 1972).
Diplômé de l’université de Constantine en lettres françaises puis en linguistique et sciences de la communication, il est également titulaire d’un D.E.S. en techniques bancaires.
Sa carrière professionnelle s’est déroulée dans le secteur économique public en qualité de cadre de la gestion des ressources humaines puis de l’administration et des finances.
Il est connu dans le milieu de l’athlétisme algérien pour avoir été officiel auprès de la ligue constantinoise d’athlétisme, vice-président du conseil national des juges et arbitres en 1996 et membre du comité d’organisation du meeting international d’athlétisme de Constantine (de 1990 à 1996) et surtout pour ses écrits journalistiques dans « El Hadef » (où il anima la rubrique « Athlétisme » de 1983 à 1994) qui firent découvrir très tôt (dès les années 1986 et 1988) aux lecteurs algériens du pionnier de la presse sportive algérienne ceux qui deviendront (à partir de 1991) les icones de l’athlétisme national : Hassiba Boulmerka, Noureddine Morceli et leurs successeurs.
Aujourd’hui, il anime le blog « Sousolivier.blogspot.com » qui s’intéresse au mouvement sportif et tente de donner du sens aux faits relatés (au quotidien) par la presse sportive nationale et/ou internationale à travers une sémiologie pénétrant leurs dimensions sociologiques, psychologiques, historiques, juridiques, financières, etc.
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El Massa : D'abord beaucoup de supputations sur les conditions dans lesquelles se sont préparés les athlètes algériens de l'athlétisme pour les J.O  de Rio, d'où les faibles résultats réalisés hormis Toufik Makhloufi et peut être Bourraâda. Comment  peut-on  donc analyser la responsabilité de la FAA après cette participation ?

 La responsabilité de la FAA est complète et entière. Les athlètes ont été placés, dès l’entame du processus de   sélection, dans des conditions psychologiques inconfortables et défavorables.
 Tous les athlètes susceptibles de participer aux JO, bien qu’ayant réussi les minima de l’IAAF et du COA, au cours de la période réglementairement définie par ces deux instances sportives, ont été mis dans l’obligation de les renouveler au cours d’une autre période, celle-là déterminée par la FAA.
Dans la logique des instances internationales, la période de référence définie en novembre 2015 (1 er mai 2015-11 juillet 2016) est sensée être (pour les athlètes ayant réussi les minima) une période de préparation destinée à  améliorer leurs niveaux de performances. Pour ceux qui ne les ont pas atteint, il s’agissait de les réussir. Une forme de semestre de rattrapage.
La FAA a contraint les athlètes algériens à courir à nouveau après les minima. La période d’affutage (à partir du mois de mai 2016) s’est transformée en course aux minima qui a usé psychologiquement et physiquement les athlètes. Sauf deux (Toufik Makhloufi et Larbi Bourraâda) qui ont été dispensés de cette formalité.
La préparation des autres athlètes n’a pas été optimale. Nous distinguerons deux groupes. Ceux qui ont pu se consacrer tant bien que mal à la préparation (Makhloufi, Bourraâda, Salim Keddar, Hathat, Belferrar, Bettiche) et ceux qui ont été défavorisés sur ce plan (Lahoulou, Rahmani, les coureurs de steeple, les marathoniens et marathoniennes).
Notons que la faute a été imputée à la CPO. Nous voulons bien. Mais, les explications données par les responsables de la CPO et du COA montrent que la FAA (les fédérations d’une manière générale) ont été à l’origine de la détermination des besoins et qu’elle a été l’intermédiaire entre la CPO et les athlètes-entraîneurs. Si elle a mal rempli sa mission ce n’est pas la faute ni du COA, ni du MJS (disons les pouvoirs publics).

El Massa : Quel bilan faites-vous du travail accompli par la FAA durant ce mandat olympique qui vient de se terminer. La démission de Mr Amar Bouras du bureau exécutif du COA est-elle aussi synonyme de son échec à la FAA ?

L’olympiade (2012-2016) qui s’achève est marquée globalement par une régression. La précédente s’est achevée par une médaille d’or surprise (celle de T. Makhloufi à Londres), s’est poursuivie par une régression (l’absence de médailles aux championnats du monde de Pékin) et un résultat loin des espérances fédérales et des attentes populaires à Rio (double médaille d’argent de T. Makhloufi).
Quelques jeunes (juniors et espoirs) sont certes apparus. Mais, il nous semble que c’est le résultat de l’investissement du COA et non de la FAA. Ces jeunes sont le fruit de l’effort consenti par le COA au cours de l’olympiade en vue non pas des échéances de la FAA mais de celles du COA (jeux de la jeunesse auxquels participent les cadets).
En juniors et en espoirs, le COA passe le relais à la FAA qui est en situation d’échec. La stagnation des jeunes d’hier (les frères Touil, Anou, etc.) montre indubitablement l’incapacité de la FAA à produire des champions à partir d’un réservoir de jeunes talents sportifs.
La démission de Bouras du COA est plus la marque de l’échec de la FAA dans son ensemble. Au lieu de rassembler, cette fédération a imposé un clivage au nom d’un concept mal assimilé, celui de l’excellence. Une politique qui a consisté à donner des moyens matériels, financiers, logistiques aux athlètes qui ont été reconnus internationalement (Makhloufi, Bourraâda) et aux entraîneurs proches de la fédération propulsés sur le devant de la scène grâce aux moyens mis à leurs dispositions par l’instance nationale.
La démission de Bouras est la suite logique de l’échec des jeux olympiques et de la polémique qui les ont précédé, les ont entouré et les ont suivi. Cela a été essentiellement une tentative de masquer l’échec de son action et son incapacité également à assumer ses actes et ceux de ses acolytes.
Par ailleurs, Bouras a été incapable de soutenir celui que l’on dit être son ami, le président de la fédération de cyclisme.

El Massa : Quelles sont les véritables causes de la régression que connait l'athlétisme algérien. Peut-on les lier au retrait d'anciens dirigeants, techniciens,  athlètes et autres qui ont servi ce sport ?

Lorsque la « famille » de l’athlétisme se disloque, laisse partir ses « anciens » (dirigeants, techniciens, athlètes, officiels), il y a obligatoirement une rupture avec le passé.
Celui-ci (le passé) ne doit pas être perçu comme une référence générationnelle mais comme un passage obligé entre différentes périodes de l’histoire: les « anciens » doivent inéluctablement laisser la place à la nouvelle génération. L’humanité a toujours fonctionné ainsi avec cependant une certaine unité qui réside dans la transmission du Savoir accumulé par les générations précédentes à la génération montante. Peu importe la qualité de ce Savoir puisqu’il sert de point d’appui au Présent et à l’Avenir, à l’amélioration, à l’évolution ou à la révolution.
En délaissant l’athlétisme pour différents motifs d’ailleurs, les « anciens » ont suscité une rupture dans la chaîne de transmission du Savoir-faire (l’accumulation d’expériences) qui est différent du Savoir qui lui est transmissible par la voie académique. On oublie trop souvent que la transmission du Savoir-faire permet d’accélérer le mouvement d’acquisition de la Compétence.
Les causes de la régression sont multiples. La première est le peu d’importance accordé au sport scolaire et au sport de masse (disparition du cross du Parti et des collectivités locales) en tant que moyens de détection.
Ensuite, nous mettrons en cause la mise à l’écart des enseignants d’EPS en tant que passerelle entre le sport scolaire et le sport de compétition. D’autres phénomènes sociaux liés à l’Education Nationale, à l’instabilité et  la main mise d’une idéologie du secteur éducatif concourent à cette régression. 
La troisième cause est le peu d’attention apporté à l’amélioration du niveau de Compétence des entraîneurs exerçant au sein des clubs.
J’y ajouterai l’esprit corporatiste qui existe chez beaucoup de cadres du sport formés par l’ex-ISTS (ENS-STS) et la discrimination existant entre les entraîneurs de la prétendue élite et les entraîneurs de la base (y compris ceux formés par les ex-ISTS et ITS).
Avec évidemment, je me garderai de l’oublier, le peu de considération accordée à la discipline au niveau local (communes, daïras et wilayas) lors de l’attribution des subventions par les collectivités locales. 

El Massa : D'anciens entraineurs de l'athlétisme préfèrent travailler dans d'autres disciplines. Quelles sont les causes (rémunération ou autres).

Certainement que l’aspect financier joue un rôle non négligeable dans cette mobilité. Mais, ce n’est pas le plus important. Nous dirons que tous les entraîneurs sont animés par la passion de la discipline et que, au final (même si la question de la rémunération et des avantages sociaux est importante) c’est la considération sociale (au sens que le sociologue Maslow donnait à ce terme) qui est le moteur de leurs actions.
Quand il n’y a pas de considération sociale, quand la valeur de l’entraîneur en tant que producteur de résultats sportifs et de champions (ne serait-ce que dans les petites catégories : cadets, juniors) n’est pas reconnue, quand il n’est pas récompensé, quand il n’est pas sollicité pour transmettre son Savoir et son Savoir-faire, quand sa compétence n’est pas le souci de sa hiérarchie, il y a irrémédiablement démotivation qui conduit à chercher ailleurs (dans un autre environnement) son bonheur, sa place.

El Massa : Comment appréhendez-vous l'AGE prochaine de la FAA. Y aura- t-il des anciens pour se présenter à l'élection ou bien êtes-vous pour un candidat de consensus pour présider la FAA?

Je suis intrigué par votre question. Les candidats ne sont pas encore connus. L’Assemblée Générale Ordinaire ne s’est pas encore tenue. Le bilan, le vrai n’a pas encore été fait. On ne connait pas encore le coût des médailles de Makhloufi, ni celui de la préparation de Bourraâda et des autres amis de la fédération, ni celui des autres athlètes que la fédération semble avoir trainé comme un boulet aux pieds.
Il ne s’agit pas de réfléchir en terme générationnel à savoir d’ « anciens » vs « jeunes » ou encore entre « anciens présidents ou dirigeants » vs « nouvelle génération de dirigeants » mais en terme de Compétence (Savoir, Savoir-faire et Savoir-être).
La notion de « candidat de consensus » est également vague. L’athlétisme a besoin d’un leader qui aura dans son bagage à la fois le savoir académique (diplôme, cela fait partie des critères obligatoires), l’expérience qui n’est pas contrairement à ce que l’on croit généralement la pratique du métier de technicien sur le terrain mais celle qui comprend également la capacité à gérer les affaires multiformes de la fédération et l’aptitude à tirer vers le haut l’ensemble de la structure aussi bien le staff fédéral que les structures de base (clubs et ligues). Ce dont a besoin l’athlétisme est un manager au sens moderne du terme.

El Massa : Comment analysez-vous les déclarations de Toufik Makhloufi. Il s'attaquait à qui ? A-t-il tort ou raison ? Et pourquoi Boulmerka l'a critiqué ?

Nous n’avons pas compris les déclarations intempestives du triple médaillé olympique. Elles sont d’ailleurs incompréhensibles dans le contexte, dans l’environnement qui est le sien.
On dit qu’il a pris la défense des autres athlètes. Nous voulons bien le croire. Comme nous l’avons dit précédemment quel est le coût de sa préparation ? Le coût de chacune des médailles qu’il a remportées ? Que représente ce coût par rapport au coût global de la préparation de la délégation de l’athlétisme ? Par rapport à la délégation olympique ?
Makhloufi est coutumier de ce type d’agissements. Souvenons-nous de ses déclarations médiatiques à l’entame des saisons sportives 2014-2015 (polémique avec le mouvement sportif : FAA, COA et MJS) puis de celle de la saison 2015-2016 (polémique avec la FAA et le COA) à propos d’un stage à l’étranger puis de la délivrance d’un visa pour (croyons-nous sur la base des informations publiées alors) dissimuler la non-justification des dépenses qui avaient été engagées pour son compte, sa préparation, les résultats que l’on connait.
Les déclarations de Makhloufi ont participé, de notre point de vue, à la dissimulation de la réalité, du gaspillage, à camoufler l’absence du résultat fixé comme objectif.
Makhloufi a aussi été embrigadé dans la campagne de justification des résultats qui n’ont pas été à la hauteur des attentes populaires fondées sur les pronostics des seigneurs de l’athlétisme.
 L’icône de l’athlétisme national a été manipulé par ceux qui ont détruit la discipline. En témoigne les clowneries auxquelles il a participé en particulier avec Larbi Bourraâda (remise de médailles, partage d’une de ses primes) pour figurant, lui aussi un privilégié du système fédéral qui n’a pas tenu ses promesses. Les mises en scène facebookiennes auxquelles il s’est prêté font aussi partie du scénario.
S’il avait eu réellement à cœur les difficultés (ô combien réelles) de ses partenaires de l’équipe nationale, il aurait pu laisser une partie de l’enveloppe financière qui lui a été consacrée à ses camarades. Ne l’ayant pas fait, tout ce qui s’en suit n’est que gesticulations.
Nous n’avons pas eu connaissance de la totalité des déclarations de Hassiba Boulmerka, la première médaillée olympique algérienne. Ce que nous savons c’est que ses détracteurs, ceux de la préparation olympique telle qu’elle a été menée, ont retenu qu’elle avait qualifié les médailles de Makhloufi de « gadgets », « bricoles », « objets de pacotille ».
Hassiba Boulmerka connait la valeur d’une médaille (fut-elle de bronze) ou d’un accessit olympique. Elle sait mieux que quiconque ce que cela peut représenter en investissement individuel (en heures d’entraînement très souvent difficiles, en hectolitres de sueur) ou en investissement collectif (difficultés administratives et financières à résoudre par les accompagnateurs pour que l’athlète soit placé dans les meilleures conditions qui ne sont et ne seront jamais optimales).  Elle connait les tenants et aboutissants de la préparation de Makhloufi et des autres athlètes.

Nous pensons que Hassiba ne pouvait pas humainement supporter que l’on se moque, comme l’a fait Makhloufi, d’une médaille que tant d’athlètes de tous pays convoitaient. Quand on joue avec la médaille olympique, on en fait un jouet que l’on peut donner à des enfants qui n’en connaissent pas la valeur. Hassiba a ainsi défini Toufik Makhloufi : il n’est qu’un enfant !

mercredi 26 octobre 2016

Polémiques (41), L’aveu de Mahour Bacha


Nous remarquerons encore une fois que Bouraâda et consorts entretiennent la confusion en reléguant au second plan (médiatique) des entraîneurs de valeur ayant participé à l’amélioration du niveau de compétence, de la maîtrise  technique de l’athlète. Il y avait Mohamed Hocine, maintenant il s’y ajouterait Samir Agsous.
Avec les informations (demandant cependant confirmation) accompagnant la paternité de la « baignoire du meskine », Mahour Bacha ne peut plus se présenter comme le super-entraîneur qu’il prétendu être, que certains milieux adulent et encensent comme une idole. Il n’est plus cet entraîneur dont, dans les articles de presse, il avait revêtu la tenue de la polyvalence.  Il est devenu un entraîneur en chef, le coordinateur d’un programme d’entraînement (portant il est vrai sur plusieurs spécialités) réalisé grâce à l’accompagnement d’experts. Alors que, sous d’autres cieux, ce statut est une bénédiction, serait un éloge, dans son esprit, le reconnaitre prend la forme d’une déchéance.
Nous remarquerons également que cette approche révolutionnaire (dans le contexte algérien prônant l’excellence sportive via un individualisme effréné) qu’est la pluridisciplinarité a été évoquée, à la surprise générale, par l’intéressé en personne, dans une déclaration à la presse. Mahour Bacha a affirmé (ce qui est étrange quand on connait le personnage) à la fois son incapacité à accompagner son athlète au-delà du niveau de performance actuel (8 500 points) et que la réussite sportive, dans la spécialité du décathlon, n’est permise que par une synergie des efforts et des compétences, d’une perception multidimensionnelle de l’entraînement. 
Selon les précisions qui nous ont été adressées au sujet  de « la baignoire du meskine », la première diffusion sur les  réseaux sociaux de la photo de la baignoire et du champion (dont on se demande parfois pourquoi il est toujours impliqué dans des histoires à dormir debout)  aurait eu lieu après les championnats du monde de Pékin (été 2015) et aurait eu pour premier diffuseur le décathlonien lui même. Nous serions tentés d’affirmer qu’il faut bien attirer l’attention des autres comme on peut et que l’athlète Bouraâda semble avoir été influencé par la mégalomanie encombrante de son environnement.
De plus l’athlétisme algérien est en manque de héros, de champions (le seul disponible étant Toufik Makhloufi qui également cet été s’est fait remarquer alors que les années précédentes ses manifestations étaient hivernales).  Une explication plausible à la fabrication médiatique de vedettes en puisant dans le vivier des candidats à la gloire. Y compris parmi ceux ayant pris leurs aises avec la philosophie olympique et l’éthique sportive.
Ces deux informations modifient légèrement les premières analyses et compréhension que nous avons de cette manœuvre. Pour qu’il n’y ait aucune équivoque, nous considérons le geste de Bouraâda comme la marque de dépit de la part d’un athlète qui s’est vu plus grand qu’il ne l’était et la preuve (à son avantage) de son insertion dans la modernité. Nous soupçonnons que le comportement de Bouraâda a été encouragé d’ailleurs par son entraîneur et le président de fédération (y compris le comité olympique, avons-nous compris de certaines déclarations télévisées) qui ne l’ont pas laissé choir en persistant à prendre en charge sa préparation bien qu’il ait été contrôlé positif au stanolozol, un anabolisant d’avant-hier. Celui qui avait entraîné la chute du sprinter canadien Ben Johnson. 
Sans le tapage médiatique qui sied à tant de caciques de l’athlétisme algérien, Samir Agsous (puisque c’est à lui que nous devrions l’idée de la « cryothérapie du meskine ») a fait la démonstration qu’il est possible de faire œuvre utile, de faire preuve d’esprit d’entreprise, d’améliorer le quotidien insipide des athlètes.
Au-delà des jérémiades que l’on entend habituellement, l’entraîneur (comme beaucoup de ses pairs en d’autres circonstances) a fait preuve d’initiative. Il est passé outre un constat négatif et amer pour essayer de trouver une solution simple à une problématique pouvant perdurer éternellement, s’égarer dans les tiroirs de l’univers de la bureaucratie: trouver en premier lieu un substitut à une entreprise nécessitant à la fois de transiter par les méandres de l’administration algérienne qui se complait dans les atermoiements bureaucratiques et, dans un second temps, de surmonter les embuches démultipliées par une dépense libellée en devises (dollars ou euros).


mardi 25 octobre 2016

Polémiques (40), Contestation en paternité

Cette photo de la « baignoire de Bouraâda » a donc été, pendant quelques jours, au cœur d’un débat stérile qui a agité le monde du sport et surtout celui de l’athlétisme. Certains parmi les agitateurs ont cru qu’avec cette manifestation sur les réseaux sociaux (ainsi que  le soutien de la presse télévisuelle privée  et de la presse écrite qui ne s’est pas retrouvée embarquée dans les bagages de la délégation olympique) ils allaient résoudre le problème.
En fait, ils n’ont posé sur le plan pratique qu’un problème méritant certes une solution mais ne pouvant être résolu que si les autorités le veulent bien et si elles le prennent à bras le corps. Une situation dont la résolution qui malheureusement pourrait ne pas faire partie des priorités de l’heure dans un contexte de crise générale et d’une  diminution notable de la rente pétrolière. Une question qui ne se résout que par l’emprunt d’autres voies que celle de la CPO.
En créant un climat d’émeute médiatique propagée à la vitesse de la lumière dans l’espace virtuel, ils ont exprimé l’intention de rendre la situation plus intolérable qu’elle ne l’était réellement. Leur unique objectif était de contraindre les autorités sportives à puiser immédiatement dans la caisse…..noire (s’il en existe une) ou de procéder à un transfert de chapitre pour atténuer la tension intentionnellement créée.
Mais, ce serait leur donner plus d’importance qu’ils en ont. Les médiocres ne peuvent évoluer que dans la médiocrité. Pour mieux comprendre cette situation, il faudrait remonter le temps et se pencher sur la nature des relations entre Mahour Bacha d’une part et le comité olympique algérien  (Ahmed Mahour Bacha semble avoir plus d’animosité envers Mustapha Berraf, le président du COA, que de contentieux avec Amar Brahmia) et le ministère de la jeunesse et des sports, d’autre part. De ce ministère dont il cherche à tout prix à retenir (n’est-il pas l’enfant terrible, gâté et surmédiatisé de l’athlétisme algérien ?) l’attention et le soutien. Des relations qui avec le COA sont  très tendues depuis au moins une décennie. A chaque présidence du COA assurée par Mustapha Berraf.
En voulant faire supporter par le COA (Berraf) et la CPO (Brahmia) leurs propres faillites ou celles de leurs amis, les agitateurs ont visé à côté de la cible. Pis, ils ont démontré qu’ils n’avaient aucune maîtrise des rouages administratifs bien qu’ils en soient très proches depuis un quart de siècle. Un lecteur nous a fait comprendre que nous étions dans l’erreur.
La photo de la « baignoire de Bouraâda » (dont nous avons pris connaissance par un partage sur Facebook datant du printemps de cette année 2016) serait en réalité antérieure d’une année. Elle aurait été prise, en mai 2015, après la finalisation du projet de « cryothérapie du meskine » pour en pérenniser semble-t-il la première utilisation, par une personne identifiée comme l’entraîneur de Larbi Bouraâda. Le 5ème de l’épreuve du décathlon des jeux olympiques de Rio  a validé le fait en le déclarant lors du reportage télévisé consacré à  cette baignoire. L’immortalisation de l’événement  aurait eu lieu, nous dit-on, après le retour de la délégation algérienne de son voyage en Chine où s’étaient disputés les championnats du monde d’athlétisme de Pékin. La Chine, ce pays où le Prophète Mohamed invitait à aller quérir la Connaissance.

 Une seconde précision a été apportée par ce même lecteur-partageur. Elle porte sur la paternité de cette réalisation qui, selon le tintamarre médiatique  déclenché par la photo et le reportage a été attribuée (certainement par facilité intellectuelle) à l’entraîneur Ahmed Mahour Bacha. La précision relève que ce ne serait pas lui (contrairement à ce que les commentaires Facebook ont tenté de faire croire). Le père de « la baignoire du meskine » serait en réalité Samir Agsous, l’ancien sauteur à la perche. Il est quasiment certain qu’Ahmed Mahour Bacha en prendra de l’ombre et que les séances d’entraînement au Sato seront, ces prochains jours, tumultueuses.  

lundi 24 octobre 2016

Polémiques (39), Incitation à l’émeute médiatique

Dans notre précédente chronique, nous avons tenté d’expliquer le rôle de la CPO dans la préparation des athlètes. Nous avons également essayé de soulever le voile sur certaines démarches qui sont du ressort, qui appartiennent aux prérogatives des fédérations. Nous avons montré imparfaitement que tous les concernés (depuis l’entraîneur jusqu’au ministère de la jeunesse et des sports en passant par le COA) ont été impliqués dans le processus en exprimant des conditions et des besoins indispensables à la pleine réussite de leurs ambitions sportives. C’est ce qui leur a été demandé.
Dans la démarche suivie pour l’attribution des fonds de la préparation olympique, il apparait que les fédérations (en tant qu’organes chargés de la gestion sportive d’une activité sportive) y ont occupé une grande place. En revisitant le schéma organisationnel, on perçoit qu’elles se situent à la fois à la convergence des besoins exprimés et des décisions prises. Plus exactement, elles sont  associées à l’expression des besoins et à la prise de décision, c'est-à-dire au moment les plus cruciaux du processus et in fine au suivi des décisions puisque ce sont elles qui recevaient les fonds et en accusaient décharge avant remise aux entraineurs du fameux « dossier de sortie » du territoire national qui ont souleé le plus de débats.
Nous ne devons pas perdre de vue que l’entremise de la fédération d’athlétisme n’aurait pas pu donner (ou obtenir) satisfaction à Mahour Bacha et Bouraâda au sujet de la cryothérapie. La commission de préparation n’est pas habilitée à examiner un dossier tel que celui- là. Un dossier qui doit être examiné dans un autre cadre, plus adéquat, plus conforme aux missions des structures sportives et administratives : celui des besoins en équipements.
Toutefois, on ne peut exclure la possibilité pour le président de la FAA de se lancer dans l’évocation (en passant, au cours d’une longue envolée discursive, dans une digression) de la question - dont l’acuité ou la sensibilité était essentielle pour sa discipline, ses athlètes, ses entraîneurs dans la perspective de l’atteinte des objectifs qu’ils se sont (collectivement)  assignés - bien qu’elle ne puisse figurer aussi bien à l’ordre du jour et sans doute pas parmi les priorités du moment.
Amar Bouras, l’ami de Mahour Bacha, aurait pu (à de nombreuses reprises) sensibiliser les deux aréopages de décideurs sportifs (COA et MJS) en capacité à résoudre ce problème dans un autre cadre. Lorsque l’on réexamine sans passion cette polémique, on serait tenté de dire que le boomerang revient à la figure de celui qui l’a lancé. En voulant atteindre Brahmia, Mahour Bacha touche Bouras.
La CPO (cela ressort de nombre de  témoignages sur ce sujet) a été le passage obligé des flux monétaires découlant de la préparation olympique. A ce titre, on (Mahour Bacha, Bouraâda, et tant d’autres) a tenté de la décrire comme un barrage empêchant le fonctionnement normal de la préparation olympique, une sorte de tamis.
L’épisode de la « baignoire de Bouraâda » a dévoilé l’animosité ressentie envers les organes de régulation par certains hurluberlus (c’est malheureusement le seul qualificatif qui convienne) habitués à prendre des raccourcis et les partisans d’opérations  juteuses comme celle que nous avons appelé « l’affaire Lahoulou ». Un détournement des usages qui font partie du système rentier décrié.
 Cet épisode de « la baignoire Bouraâda » illustre une situation qui n’est pas réservée à Bouraâda. Elle est la description de celle (autrement plus désolante)  à laquelle sont confrontés tous les athlètes (qui n’ont pas encore le ₺ranking₺ de Bouraâda) et leurs entraîneurs qui ne sont pas bien en cour fédérale et des satellites gravitant autour et ont suffisamment de dignité pour ne pas faire de courbettes à Mahour Bacha et à Bouras. 

Ce sont des entraîneurs qui passent plus de temps sur les terrains que dans les couloirs et les bureaux de la fédération.  Des  athlètes et des entraîneurs qui n’ont pour seule issue et seul souci que de  progresser avec le peu de moyens dont ils disposent. Des moyens qui  incontestablement (nous devons le reconnaitre) sont toujours dérisoires par rapport aux attentes, toujours en deçà des besoins que nécessite la performance. 

dimanche 23 octobre 2016

Polémiques (38), Le rôle de la CPO

Les déclarations d’Amar Brahmia n’ont pas été entendues comme elles l’auraient dû l’être. Pourtant, certains des arguments présentés méritent que l’on les comprenne, qu’on leur accorde un peu d’attention. La décision du tribunal populaire, réuni sur les réseaux sociaux submergés par les « amis de Mahour Bacha », était prise avant qu’il (Brahmia) ne prenne la parole. Il avait été lynché médiatiquement parlant avant d’être jugé puis accroché à une branche d’arbre comme dans les westerns. Comme dans les fast-foods où l’on mange sur le pouce, la justice a été rendue rapidement.
La CPO a été le bouc émissaire de la campagne concoctée par Mahour Bacha, Bouras and c°. Elle a été habilement menée par leurs sbires dont on dit qu’ils appartiennent à un groupe où la consommation de la « potion magique » ferait partie des bonnes mœurs et bonnes pratiques. Pourtant le rôle de cette commission, au cours de la dernière année de préparation, a été suffisamment défini par de nombreux intervenants  dont quelques uns ont été peu impliqués dans la polémique.
La CPO a été (nous pensons avoir compris les informations semées au gré des interventions télévisées) une interface entre tous les acteurs de la préparation olympique dont on a voulu sciemment occultée qu’elle a été conduite de manière démocratique (on lui a opposé une attitude dictatoriale de la CPO) ou plus exactement à travers « une gestion participative par les objectifs ».  
La démarche (telle qu’elle a été décrite) révèle que les objectifs (les résultats sportifs espérés) ainsi que les moyens (logistiques et financiers, les lieux de préparation, etc.) ont été définis par les fédérations sportives qui elles-mêmes s’appuyaient sur les pronostics et les conditions nécessaires  pour l’atteinte de ces objectifs exprimés en début de processus par les techniciens normalement consultés par les fédérations.
La CPO, les indicateurs le montrent, est un organe du comité olympique dont la mission a été (dans un premier temps) la centralisation et le dispatching  d’informations, de propositions et de décisions émanant d’interlocuteurs appartenant à la sphère sportive (fédérations, COA et MJS) avant  de prendre part (dans une seconde phase) à la réalisation des programmes de préparation entérinés par d’autres cercles. Dans une troisième étape, la CPO procédait aux décaissements des fonds (et en assurait la gestion administrative) en faveur des demandeurs (les fédérations) dont il a été spécifié à maintes reprises qu’ils servaient de courroies de transmission avec le groupe de base constitué des entraîneurs, des athlètes et autres corps de métier s’il y a lieu. La CPO a été un centre de transit dans un processus de prise de décisions et dans le cheminement des fonds.   Amar  Brahmia a été catégorique : les allocations de préparation ont été décaissées entre les mains des fédérations chargées de les reverser aux athlètes.
Il ressort des indications fournies par les acteurs de la préparation olympique que les fonds mis à la disposition des sportifs (via les fédérations) relevaient du budget de fonctionnement. La CPO n’ayant pas été dotée d’attribution en matière de budget d’investissement, de réalisations infrastructurelles. Dans la compréhension que nous avons de l’organisation mise en place pour les JO 2016, il n’y a pas eu de changement dans ce domaine.  
Mahour Bacha, Bouraâda se sont trompés sciemment de cible. S’il est possible d’excuser Larbi Bouraâda qui ne dispose pas des capacités à maîtriser les méandres administratifs du mouvement sportif, ce n’est pas le cas de Mahour Bacha qui en connait les moindres recoins. La démarche la plus sérieuse ou la plus adéquate aurait été celle qui aurait consisté à porter à l’attention de l’instance fédérale les éventuelles difficultés rencontrées afin que le premier responsable en fasse part au cénacle sportif le plus élevé, le comité olympique dont on oublie qu’Amar Bouras était alors le premier vice-président de cet organe.

 La fédération algérienne d’athlétisme n’a visiblement pas assumé correctement sa fonction d’intermédiation (de défenseur des intérêts des athlètes dans lesquels elle a placé ses espoirs de médailles ou d’accessits) entre le duo entraîneur-athlète et les centres décisionnels qui en la circonstance sont le COA et le MJS réunis en une commission mixte. 

samedi 22 octobre 2016

Polémiques (37), La baignoire de Larbi Bourraâda

L’épisode de « la baignoire de Larbi Bourraâda » est révélateur du niveau atteint par la capacité de nuisance emmagasinée dans les arsenaux de la fédération algérienne d’athlétisme. Des stocks de malveillance qui se révèle au grand jour lorsque les intérêts de certains de ses membres sont en jeu. Il pourrait également illustrer parfaitement l’incompétence des gestionnaires de cette instance sportive ainsi que l’absence de maîtrise des rouages et des procédures administratives si ce n’est que nous sommes plutôt enclins à  penser qu’il s’agirait d’une aptitude déguisée, machiavélique à l’entourloupe, aux embrouilles, à jouer sur les ressorts de l’émotion humaine, de l’opinion publique en attente éperdue de résultats sportifs.
Il est vrai qu’en regardant cette vidéo et la photographie qui en a été extraite afin d’être partagée à l’infini sur les réseaux sociaux par les amis d’Ahmed Mahour Bacha à nouveau aux commandes de la manœuvre, les destinataires en ont été choqués et ont réagi par des attitudes totalement antagonistes.
La première a été de rire à s’en couper le souffle. La seconde fut au contraire de pleurer toutes les larmes de nos corps. Emotionnellement, en réaction à l’atteinte à la dignité de nos « ambassadeurs olympiques » (Bouraâda a été surpris en situation de  manquement aux règles éthiques de l’olympisme), la grande majorité a montré d’abord sa stupéfaction, puis a ensuite exprimé sa colère  par des commentaires visant clairement les pouvoirs publics et plus particulièrement ceux à qui a été confiée la gestion de la préparation olympique. Cette attaque visuelle était la finalité d’une opération de propagande en vue  d’un détournement de la colère de la masse populaire menée en bateau par la fédération (et ses techniciens accoquinés) voulant échapper aux conséquences de son impéritie.
Le peuple sportif est crédule et également prêt à descendre dans la rue. Contrairement à ce diction populaire bien de chez nous affirmant que « lorsque le ventre est plein, la tête chante », on pourrait lui accoler la célèbre déclaration de Marie-Antoinette, reine de France qui perdit sa tête sur l’échafaud où avait été dressé la machine de Guillotin pour avoir dit à son peuple criant famine : « il n’a pas de pain, donnez lui de la brioche ».
La populace veut des victoires, des médailles et des héros sportifs en l’absence de la satisfaction de tant de ses besoins. Elle s’est fait adepte de la drogue marxienne (la religion perçue comme l’opium des peuples) et de la nouvelle molécule addictive (le sport), celle qui conduit aux paradis artificiels de Rimbaud, de Verlaine et Apollinaire à défaut de se mettre sur le même plan qu’Abou Nouas dont les breuvages figurent parmi les tabous.
31 milliards de centimes constituaient la cagnotte de la commission de la préparation olympique. L’équivalent de 3 millions d’euros pour les besoins de préparation au cours de la dernière année (2015-2016) des athlètes pré-retenus pour faire le voyage de Rio, susceptibles de répondre aux critères imposés par les fédérations internationales et le comité international olympique.
Pendant toute la durée des jeux olympiques, les dirigeants du mouvement olympique algérien, avec à leurs têtes bien évidemment Mustapha Berraf, président du COA affaibli par des problèmes de santé et première cible des « frondeurs », et les dirigeants de la CPO confrontés à une multiplicité de problèmes de logistique savamment provoqués et médiatisés, ont fait le dos rond, laissant passer la tempête médiatique habilement dirigée par leurs adversaires à partir du village olympique mais aussi depuis les hauteurs d’Alger.
Il a fallu attendre le retour de la délégation pour que les ténors de la délégation (Brahmia en première ligne en sa qualité de chef de mission olympique) fassent entendre leurs voix dans une cacophonie déclenchée afin d’étouffer leurs réponses.

Au cours de la conférence donnée en compagnie du co-président de la CPO, le ci-devant président de la fédération algérienne de lutte déjà décrié pour ne pas avoir emprunté la voie que la  horde d’agitateurs aurait voulu qu’il suive, puis au fil des invitations à participer à des débats organisés sur les plateaux des mêmes chaînes, Brahmia a rendu coups pour coups.  

jeudi 20 octobre 2016

Polémiques (36), La cryothérapie du meskine

La cryothérapie (ou les soins prodigués aux sportifs par le biais du froid) fait partie de la littérature sportive depuis très longtemps. Un moyen de récupération des efforts fournis, d’empêcher les courbatures et tant d’autres effets négatifs de l’entraînement intensif qui est celui imposé au sportif de haut niveau. Des effets qui pourraient perturber sa préparation, l’empêcher de réaliser son programme d’entraînement ou lui occasionner des blessures qui retarderaient sa progression.
La cryothérapie appartient à la légende non pas urbaine mais athlétique. Elle fait partie des mythes réparateurs véhiculés depuis des siècles dans des contrées, des civilisations pourtant séparées par la distance et le temps.
Il y a un demi-siècle, lorsque nous épluchions les articles publiés dans la presse spécialisée et dans les magazines (très rares) qui trouvaient périodiquement place sur les étals, nous avons souvenir que les entraîneurs préconisaient différentes méthodes pour éliminer la fatigue. On ne parlait pas encore de toxiques et autres lactates qui se dissimuleraient dans les muscles et que l’on n’a mis en évidence que plus tard. Parmi ces méthodes figuraient le chaud  symbolisé par la douche à l’eau chaude et par le hammam turc, le sauna finlandais (bain de vapeur chaude suivi d’un plongeon dans l’eau glacée des mares, étangs, lacs, fjords des pays scandinaves, baltiques et slaves) et la succession chaud-froid popularisée par la célébrissime douche écossaise. 
Vint ensuite la thalassothérapie (bains d’eau de mer et/ou d’algues souvent projetée sous pression sur les corps endoloris) que l’on retrouve dans les programmes de préparation, dans les sessions de stages ouvertes (contre rétribution) au grand public de l’autre côté de la Méditerranée. Hormis la thalassothérapie, les autres appartiennent à une époque où l’eau n’était pas courante dans les robinets de France et de Navarre, des départements et territoires d’outre-mer dont notre pays avait fait partie. Lorsque la douche à domicile était un luxe inaccessible à beaucoup. A moins de chauffer les bassines d’eau.
 Nous avons le souvenir d’une photo publiée par Azzedine Talhi (entraîneur de Triki Yasser Mohamed Tahar, 4ème de l’épreuve du saut en longueur des championnats du monde junior de cette année 2016) nous montrant son athlète utilisant les installations de cryothérapie du centre de préparation olympique de Formia (Italie) puis, quelques jours après, une autre photo montrant Larbi Bourraâda (5ème du décathlon des jeux olympiques de Rio) plongé dans une baignoire installée au stade annexe. Une baignoire de récupération dans laquelle surnagée une quantité de bouteilles d’eau congelée pour une séance de cryothérapie du pauvre. Ces deux photos ont été diffusées pendant les vacances de printemps.
La photo de Larbi Bouraâda sera partagée des centaines de fois sur Facebook et exploitée, en pleine « crise de Rio », par les télévisions clandestines privées, pour servir de témoignage et de preuve de l’insignifiance des moyens  de préparation mis à la disposition de l’athlète de haut niveau auquel les pouvoirs publics n’auraient accordé que peu d’attention.
Ce n’était en fait qu’une escarmouche de la guerre engagée par Mahour-Bacha (initiateur de cette supercherie) contre le Comité olympique algérien et ensuite contre la commission de préparation olympique présidée par l’ennemi intime, Amar Brahmia qui, lorsque les circonstances le voulurent,  fut son allié contre les dirigeants en poste à la fédération d’athlétisme.
Ahmed Mahour Bacha est, il faut en convenir, un redoutable stratège. Dès le printemps, après le forfait de Larbi Bourraâda aux championnats du monde indoor, sous le prétexte d’une blessure au dos (dont Zahra Bouras dévoila à la télévision l’inexistence) Mahour Bacha et Amar Bouras (père de Zahra et président de la FAA) savaient que la course à la médaille (de bronze) inscrite dans les objectifs de l’entraîneur et de la fédération était mal engagée. Il leur fallait prévoir la campagne de retraite et d’escarmouches déjà matérialisée dans la réaction à l’ « affaire Lahoulou ».

L’opinion publique algérienne est crédule. Les entraîneurs d’athlétisme (bien qu’échaudés) le sont presque autant. La publication de la photo a participé à la manipulation des esprits candides. 

mercredi 19 octobre 2016

Polémiques (35), Dans les coursives des harems


La Fédération Algérienne d’Athlétisme est ouverte à tous les vents. A tous ceux qui préparent, qui anticipent leurs avenirs au sein du mouvement athlétique. Mahour Bacha, en publiant sans aucune retenue sur Facebook, a fait la démonstration que les tiroirs, les placards (et d’une manière générale les archives) ne sont pas à l’abri des regards indiscrets et des mains indélicates.
Nous devons supposer que Brahmia n’est pas indemne de ce genre de pratiques qui font partie de nos mœurs. Certainement, il doit lui aussi disposer de documents et d’informations de tous ordres qui pourraient nuire à la crédibilité et à l’honnêteté affichées ostensiblement par Mahour Bacha et de ceux qui lui font escorte. En fait, il n’y a rien de bien nouveau sous le ciel méditerranéen et d’autres régions du monde où la modernité - matérialisée  par les scans et le piratage des systèmes informatiques, des activités devenues si  banales ailleurs mais ne  risquant de se produire dans notre société avant longtemps - a remplacé les photocopies.
 Ces pratiques sont connues depuis la nuit des temps. Sut tous les continents. Elles ont marqué la vie sociale des civilisations numides enrichie par les apports des cultures grecques, romaines et puniques. Elles ont pris une importance particulière  dans les cercles des  pouvoirs multiples nés sur les vestiges des cours royales et princières et de la Régence d’Alger.
Dans les cercles deylicaux et beylicaux, dans leurs diwans et dans leurs harems, la survie des janissaires de l’Ojak et des eunuques (castrés pour ne pas être tentés par les charmes des esclaves sexuelles, butins des raïs, rois de la course en  mer Méditerranée, offertes aux maîtres des lieux) était liée à un culte particulier, minutieusement entretenu et perfectionné, celui de la quête multimillénaire des secrets salvateurs permettant de faire face aux nombreux  retournements de situation, en prévision d’une parade aux coups de poignards assenés dans le dos des rivaux, ou au  versement dans les boissons de poisons préparés par les alchimistes de renom et aux complots d’alcôves qui rythmaient leurs existences.
Ce sont les séries télévisées « Hareem Sultan » et « Games of Thrones » qu’il faut avoir à l’esprit en se penchant sur le fonctionnement de cette fédération. Un chevalier, un seigneur, un guerrier de cette époque lointaine, conscient des enjeux, se serait écrié : « Garde moi de mes amis, mes ennemis je m’en charge ».
A la FAA, ce sont les scribes et gestionnaires de la caisse, prétendument féaux, tout en courbettes et salamalecs, qui dirigent les poignards et les plateaux de boissons empoisonnées tout en escamotant, en habiles prestidigitateurs qu’ils sont, la documentation au potentiel nuisible…..pour eux et pour leurs complices et exhibant avec ostentation (aujourd’hui sur Facebook) celle qui est susceptible de porter préjudice à leurs rivaux.
Les accusations portées par les uns contre les autres n’ont pas changé au cours des décennies. On est cependant passé de la fédération – agence de voyage à la dilapidation des deniers publics, à la mauvaise gestion des fonds mis à la disposition de la fédération par les pouvoirs publics.
C’est une accusation de ce genre ou plus exactement les arguments de défense présentés par Mahour Bacha (pour soutenir un de ses amis ou de ses imitateurs) qui ont mis le feu aux poudres, au printemps dernier, avec l’ « affaire Lahoulou », du nom de l’athlète qui fut concerné par l’organisation d’ un stage à l’étranger (Doha) qui occasionna de la part de son entraîneur des dépassements repérés incidemment par les membres de la CPO (commission de la préparation olympique). L’entraîneur et le kiné sont partis après les athlètes et sont rentrés avant eux. Ils postulaient au paiement des indemnités sur la base d’un séjour de même durée que celui des athlètes.

Sauf que la machination a été éventée, avons-nous appris, tout à fait par hasard lorsque nos deux lascars ont été surpris circulant dans Alger alors qu’ils étaient censés être en pays étranger encadrant un groupe d’athlètes dont le plus représentatif fut Abdelmalek Lahoulou, future demi-finaliste olympique du 400 mètres haies. 

mardi 18 octobre 2016

Polémiques (34), FAA, « Dar khali moh »

Les pères fondateurs de la psychanalyse moderne (s’ils étaient encore de ce monde) auraient fait de l’athlétisme national un terrain d’enquête où ils auraient pu à loisir expérimenter leurs théories, révolutionnaires au début du XXème siècle.
Sigmund Freud aurait été certainement contraint de délaisser le divan - qui avait vu naitre la notion de libido, puis celle d’« Eros et Thanatos » (l’amour et la mort) - pour puiser les éléments de  son analyse sur les tapis de chute du saut en hauteur ou du saut à la perche, deux épreuves que certains de nos entraîneurs (versés dans les compléments alimentaires)  apprécient au point d’en abandonner toute pudeur et rigueur éthique.
Carl Gustav Jung l’aurait accompagné au cœur des mythes qui meublent les profondeurs de la psyché. Tous les deux (ainsi qu’Alfred Adler) se seraient sans doute plonger avec délectation dans l’inconscient collectif d’une discipline sportive à la recherche d’elle-même dans un monde déphasé. Un monde qui a perdu ses valeurs, celles portées très haut par tant de champions - qui n’avaient pour seul viatique qu’un peu de lait de chèvre et de couscous (à dire très vite pour ne pas être entendus par des auditeurs qui savent que la galette de on ne sait quelle céréale et les plantes des champs passaient très difficilement dans le gosier) - tombaient les armes à la main.
Aujourd’hui, tandis que nos champions disposent de moyens que n’auraient jamais imaginés leurs aînés, nos entraîneurs se jettent à la figure des accusations de dopage, déballent en public un linge si sale que les blanchisseries utilisées par les maffias du blanchiment d’argent ne pourraient lui rendre sa virginité.
Amar Brahmia a le beau rôle quand il rappelle sans le nommer (tout en sachant que tout le monde sportif algérien sait de qui il s’agit) que l’un des encadreurs de l’élite nationale a vu (à la fin de la précédente olympiade) deux de « ses athlètes » (désignés pour rapporter des médailles africaines et olympiques) pris en flagrant délit de dopage lors de compétitions se déroulant hors des frontières nationales.
Son contradicteur (Ahmed Mahour Bacha) n’y est pas allé de main morte, en rapportant sur Facebook, qu’il y a quelques années, trois athlètes du manager Brahmia auraient été impliqués dans un « no show ». Les milieux de l’athlétisme algérien et mondial savent que N. Morceli (comme tous les grands champions depuis les Jeux olympiques de Séoul 1988) a été soupçonné de se doper. Tout comme Hassiba Boulmerka dont l’entraîneur (circonstance aggravante) promouvait la « préparation biologique ». Nos deux champions étant indemnes de telles accusations, les contrôles ayant été négatifs, nous tournerons donc la page.
Un « no show » est l’absence d’un athlète (répertorié dans le fameux système Adams qui enregistre les athlètes d’un certain niveau que les instances sportives internationales ont à l’œil ou du moins suivent de près. Il s’agit pour elle de s’assurer qu’il ne pratique pas des jeux interdits par l’éthique sportive) à un contrôle inopiné.
Comme par hasard, le contrôleur qui est sensé disposer de toutes les données pour trouver à une heure précise et en un lieu indiqué dans la base de données Adams, s’en est enquis auprès de Mahour Bacha et de son athlète. Nous devons donc supposer que les trois athlètes de Brahmia et celui de Mahour Bacha auraient dû se trouver au même endroit et à la même heure. Logiquement au stade annexe du stade du 5 juillet.
Les trois athlètes étant absents, un « no show » est obligatoirement prononcé. Ce « no show » n’a aucune conséquence immédiate. Il correspond à l’inscription dans le dossier de l’athlète à une absence non autorisée dans une administration. L’athlète peut s’en "permettre" trois pendant une période déterminée (18 mois initialement avant un raccourcissement à 12 mois) avant que s’en suive une sanction (suspension pour « no show » qui n’est pas une sanction pour dopage, contrairement à ce que voudrez nous faire croire AMB).
La sanction (ici le « no show » qui est une notification d’absence) est adressée à la fédération et à l’athlète. Certainement pas à un illustre inconnu serait-il Ahmed Mahour Bacha ! Lequel prétend en avoir été destinataire alors qu’il n’a aucune relation avec les athlètes concernés.

Si cette information est véridique, cela suppose un détournement de courrier au niveau de la fédération, nous à conclure que la FAA est « dar khali Moh », une passoire, une auberge espagnole. Tout, sauf une instance sportive respectable.

lundi 17 octobre 2016

Polémiques (33), L’esprit de contradiction


Rétrospectivement, en  s’appuyant sur les discours sociologiques portant sur la reproduction des élites sociales, on peut comprendre  que les membres connus de la famille de Brahmia (ses frères Abdelbaki et Nacer) puissent appartenir à la fois à l’élite sportive et intellectuelle. Une meilleure connaissance de son milieu natal, familial (limite Sud des monts Aurès), du pays chaoui dont il s’est revendiqué (nous semble-t-il pour la première fois) au retour des jeux olympiques de Rio, au lieu de renvoyer à Annaba à laquelle son accent le rattache. L’antique Bouna, port cosmopolite et cité d’antique civilisation où Saint Augustin exerça son ministère chrétien, était jusqu’alors sa ville d’élection. Cette déclaration d’appartenance, identitaire, est un élément de meilleure compréhension.
Il faut aussi observer qu’en Kabylie, espace géographique et culturel où une forme de laïcité et de démocratie  traditionnelle, « archaïque » si l’on en croit des hommes politiques contemporains, où la dimension religieuse était moins marquée (dans la seconde moitié du 20ème siècle) que dans le reste du pays, il existait (et il existe toujours) des familles maraboutiques (les merabtines), dont l’existence s’appuyait sur les principes, les rituels et les formules discursives empruntées à  l’Islam traditionnel, formant un microcosme très contrasté par rapport au reste de la population de la région.
A Chlef, Un peu après sa déclaration fracassante, lorsque ses pairs sportifs, ayant enfin compris ses intentions, le sommèrent quasiment de s’expliquer, il dira qu’en apportant son soutien au parti islamiste et en appelant à voter pour lui, il manifestait une réaction à une transgression d’une convention informelle conclue entre cadres sportifs, celle de ne pas interférer dans le débat politique, avec pour noble objectif  de ne pas mêler sport et politique..
L’association algérienne des cadres du sport (AACS) étant passée outre, il avait décidé de choisir le camp diamétralement opposé. Nous nous engageons sans doute excessivement en percevant dans cette attitude le pur esprit de contradiction que les Chaouis ont érigé en symbole identitaire et héritage sociétal. Pourtant, cela y ressemble grandement. Dans un souci chronologique, nous  rappelons également que cette déclaration explicative eut lieu quelques heures avant la diffusion de son intervention sur les écrans de télévision.
L’image de Brahmia a été indélébilement (en réalité à chaque fois que l’on a voulu s’opposer à ses démarches) marquée par cette intervention télévisée par laquelle il apporté son soutien au parti islamiste. Des membres de la « famille de l’athlétisme » nous ont rappelé opportunément que les Mahour Bacha, Bouras et Brahmia ont su s’associer pour la défense de leurs intérêts communs et empêcher les représentants de la « troisième force » de diriger la fédération lorsqu’ils en marquèrent l’intention.  
Comme certains des habitants d’Annaba (mais aussi de ceux des villes historiques telles qu’Alger, Constantine, Bejaïa, etc. où le repère de la citadinité s’explique en grande partie par le repli dans les vieilles villes, les casbahs et autres médinas), Ammar Brahmia propose à son environnement une attitude qui est à la fois exubérante et quelque fois agaçante, beaucoup trop souvent en porte-à-faux avec son entourage. Une attitude susceptible d’être abordée et examinée dans une double opposition à la fois culturelle et sociologique : citadinité vs ruralité d’une part et bourgeoisie (grand, petite, historique ou en construction) vs prolétariat, d’autre part.   
Cette attitude, parfois emphatique et souvent exhibitionniste, empruntant également à la gouaille et à l’épate  méditerranéenne partagée entre autre avec les Marseillais, à un moment donné, par effet de contamination, a atteint Noureddine Morceli. En particulier, après les jeux olympiques de Barcelone 1992, lorsque l’échec du coureur de Sidi Akacha fut expliqué par l’emprise que le parti dissous aurait exercée, via Brahmia, sur « son » athlète.
Ce fut lors de notre seconde rencontre avec Noureddine, sur les hauteurs d’Alger que nous pûmes nous rendre compte qu’en cette fin d’année 1992, le champion n’était pas le jouet que l’on supposait. Le ténébreux Noureddine était beaucoup plus chaleureux qu’il n’y paraissait et possédait une personnalité charmeuse. En un quart d’heure, le temps d’une prière, il nous montra combien il était agacé par la pratique religieuse ostentatoire de son manager et par ses relations avec quelques techniciens du Mouloudia qui affichaient ouvertement leur appartenance : « Il n’est pas comme eux pourquoi le fait-il croire ? ». Brahmia, avons-nous compris, était prisonnier de l’image qu’il s’était donné. 

dimanche 16 octobre 2016

Polémiques (32), Le contexte politique

L’intervention télévisée de Brahmia se situe au début de l’ « aventure islamiste ». Il est nécessaire de le préciser pour éviter tous les amalgames (comme le font avec dextérité aujourd’hui ses  détracteurs) pouvant naître d’une analyse des faits près d’un quart de siècle après leurs survenues et évidemment de la connaissance que nous avons des dommages économiques, sociologiques et psychologiques (sabotages, destructions, accélération de l’exode rural, égorgements, viols, etc.) causés à la société algérienne. Des faits qui l’ont profondément marquée et continuent de la révulser.
Le FIS est alors un parti politique agréé par l’Etat algérien. A ce titre, il participe aux débats politiques et aux élections. Parti politique d’opposition, il puise ses références idéologiques dans le terreau d’une des « constantes nationales » (la  religion). Il a réussi, par le prosélytisme ambiant (le FLN avait réussi à imposer sa suprématie partisane en instrumentalisant l’ « article 120 » en tant que levier à une carrière dans les différentes structures et rouages de l’appareil de l’Etat) à déplacer le centre de production du discours politique de la Kasma FLN vers la mosquée et à remplacer le discours politique lui-même  par le prêche politico-religieux prôné depuis les minbars.
D’ailleurs, tout comme le « FLN historique » rassemblait toutes les tendances idéologiques et politiques promouvant le recouvrement de la souveraineté nationale, le « Front » Islamique du Salut se voulait un regroupement des différents courants politico-religieux existant à l’époque.
A ce moment-la, rien ne laissait présager le raz-de-marée islamiste qui marquera le dépouillement des bulletins de vote. La majorité du peuple algérien, crédule et bernée entre autre par l’utilisation des innovations technologiques (laser dans le ciel d’Alger) et les incantations, accordera sa préférence au programme du FIS.
Comme nous l’avons écrit dans la précédente chronique, sur l’esplanade de Chlef, les gens venaient, saluaient les présents, écoutaient un peu (et surtout) la péroraison de Brahmia qui sait captiver les auditeurs puis repartaient à leurs occupations présentes : inscriptions à la course, dispositions à prendre pour l’hébergement de leurs délégations, etc.
L’annonce de Brahmia a été un coup de tonnerre dans le ciel bleu de Chleff. Des débats qui se sont immédiatement instaurés sur cette esplanade, il ressortait qu’une telle déclaration était à la fois inattendue et ne correspondait pas aux idées qu’il avait précédemment laissé transparaître.
Nous avons gardé en mémoire que certains des champions présents furent ses compagnons pendant les campagnes internationales de l’équipe nationale. Dans les différents groupes qui se sont constitués, le leitmotiv était que Brahmia s’était fait remarquer par sa piété, par une pratique religieuse constatée dès qu’il eut accès aux EN. Une pratique normale, sans les excentricités et les extrémismes et les particularismes qui semblaient le lot du moment.
Mieux, il n’avait aucun inconvénient à côtoyer, à parler, à serrer la main  des athlètes féminines avec lesquelles il aurait eu un comportement tout à fait normal en milieu sportif. Et encore moins avec certains de ses coéquipiers dont les penchants pour certains excès étaient connus et furent rapportés. Il n’aurait exprimé ou montré aucune gêne pour des comportements et des habitudes qui ont freinés la carrière de quelques-uns. Nous avons retenu que pour tous les commentateurs, sa pratique religieuse dont nous dirons aujourd’hui, pour reprendre un terme à la mode, était celle d’un Islam modéré, celui de nos parents.
Le mode de pensée de Brahmia était perceptible dans toutes ses participations à des discussions qui étaient marquées par les références religieuses. En fait, elles ne l’étaient guère plus que celles des habitués des mosquées et/ou des zaouïas. Un discours, une énonciation entièrement marquée  par ses penchants religieux.

Aujourd’hui, avec le recul, et à la lumière des explications sociologiques de Mohamed Hamouni et de la description ethnologique de Mouloud Mammeri, on pourrait expliquer le comportement antérieur de Brahmia par l’influence du milieu dans lequel il a vécu. 

samedi 15 octobre 2016

Polémiques (31), Le soutien au parti islamiste

L’annonce du passage à la télévision d’Amar Brahmia, bien qu’elle ait été faite sur un ton sentencieux, ne fit pas grand effet. En ces temps-là, la réussite sportive de Noureddine Morceli était l’opportunité idoine pour faire de son manager l’invité très spécial des émissions sportives de la télévision publique qui était seule dans le paysage audiovisuel algérien. A ce que l’on racontait alors, LE manager de référence en Algérie n’en demandait pas tant. Lui qui était l’habitué, le client des plateaux  télévisés. A vrai dire, tous ceux qui étaient présents au moment de cette déclaration connaissaient quasiment par cœur ses longues envolées, ses tirades empreintes de religiosité.
Qui étaient les témoins ? Nous n’en avons pas un souvenir précis  si ce n’est que c’étaient des sportifs (parmi ceux dont nous avons cités le nom précédemment et bien d’autres), des personnes qui ne portaient pas l’islamisme (ou l’islam politique) montant dans leurs cœurs, le plus souvent des démocrates et même ceux  qui étaient désignés, dans le jargon d’alors, comme des « progressistes », les démocrates de la gauche et de l’extrême gauche regroupés aussi sous l’étiquette englobante de «  communistes ». Ou ne le montraient pas encore ouvertement.
En fait, l’appartenance politique n’était pas encore un élément de différenciation comme elle peut l’être aujourd’hui. L’appartenance politique n’était pas déterminante dans le concert social de la période. Les premières élections pluralistes n’avaient pas encore eu lieu. La campagne électorale, à laquelle allait prendre part Amar Brahmia en incitant à voter pour le parti religieux, était aussi la première du genre.
L’Algérie des décennies précédentes avait baigné, quasiment depuis l’indépendance, dans « le socialisme spécifique », dans les « Révolution agricole », « Révolution culturelle » et « Révolution industrielle », un mode de penser qui introduisit la notion d’ « industrie industrialisante » chère à Bernis et à Belaid Abdeslam, les sociétés nationales, la GSE (gestion socialiste des entreprises), la participation directe du syndicat unique (l’UGTA) à la prise de décision au sein des entreprises publiques et tant d’autres concepts dont l’idée et la philosophie agissent encore dans l’esprit des Algériens du 21ème siècle pourtant emportés dans le courant du libéralisme économique et politique. L’encadrement du  mouvement sportif (numériquement peu développé) l’était  encore plus que le reste de la société.
Le mouvement sportif national, à travers  « la Réforme sportive », du fait de son discours polysémique, était (nous le croyons fermement) susceptible de fonder n’importe système sportif, dans n’importe quelle configuration économico-juridique et sociétale. La prospection, la détection, la sélection, la formation, le développement, la promotion, la prise en charge du haut niveau, etc. étaient les composants du crédo. L’avantage de la configuration juridique était d’avoir socialisé la pratique sportive, de l’avoir inscrite dans le mode de pensée et de vie.
Nombreux étaient ceux qui, dans l’encadrement et de la politique de développement du sport algérien, avaient suivi une formation à l’institut des sports de Leipzig (ex-RDA, Allemagne de l’Est) tandis que des centaines d’autres avaient eu pour formateurs, dans les établissements de formation de cadres du sport réalisés par l’Etat algérien, des coopérants techniques venus du bloc de l’Est. Inévitablement, ils avaient influencés leurs modes de pensées.

Nous ne devons pas cependant oublier que le monolithe unanimiste mis en place par le FLN historique - mouvement rassembleur de toutes les idéologies présentes sur le terrain politique algérien au déclenchement de la guerre de libération - a commencé son délitement au mois d’Octobre 1988 (émeutes d’Alger et pillages des magasins du secteur étatique), marqueur du début de la reconnaissance du multipartisme et déclic  tonitruant pour l’ouverture  économique entamée quelques années plus tôt. Les différentes tendances politiques (jusqu’alors confidentielles et clandestines) ont commencé à apparaitre au grand jour et se sont retrouvées engagées  dans le processus électoral qui est en cours lorsqu’intervient l’annonce de Brahmia.

lundi 10 octobre 2016

Polémiques (30), Brahmia passe à la télé

Aujourd’hui, lorsque l’on veut atteindre quelqu’un (dans certains milieux – dont l’athlétisme devenu, selon des propos surpris à notre corps défendant sur les réseaux sociaux, un repaire de faux-jetons et de voyous -  on ne s’en prive pas d’ailleurs) on cherche le point prétendument faible.
Souvent pour ne pas dire toujours, on recherche avec sadisme, on cible ses relations partisanes. En particulier celles qui, pour les plus âgés d’entre nous (de moins en nombreux), seraient susceptibles de posséder un lien ombilical avec la participation à la guerre de libération (que l’on a de plus en plus tendance à ne plus citer) ou à la répression populaire  en collaboration avec l’armée coloniale.
Pour les plus jeunes, ceux qui n’étaient pas en âge (entre 1954 et 1962) à prendre  les armes et à « monter au maquis », ce sont les rapports avec les mouvances politiques  (éradicateurs et islamistes) en action, dans les années de la décennie 90 et jusqu’à aujourd’hui, qui font couler beaucoup de salive et qui servent de repères.
Les faits sont connus. Juste avant les élections législatives de 1992, Amar Brahmia est intervenu à la télévision publique pour soutenir le parti islamiste dissous, le FIS. La question de savoir si l’enfant de Nador, sur le versant Sud des monts Aurès, est islamiste (dans la conception radicale qui permettrait de le classer définitivement et donc de l’écarter, ce qui semble être le but de la manœuvre médiatique, de toutes responsabilités dans le monde du sport s’est posée à nouveau (ou du moins a été brandie par ses ennemis intimes)  au cours des derniers jeux olympiques de Rio.
L’Histoire étant écrite par les vainqueurs (pour ce qui nous concerne ici et maintenant, les partisans de l’éradication des islamistes radicaux), Amar Brahmia aura toujours tort et on rappellera ce qui fut. On se souviendra éternellement du camp qu’il choisit. Il en sera ainsi jusqu’à ce que la sérénité soit revenu dans les esprits et que ceux qui ont été meurtris dans leurs chairs et dans les esprits aient un peu oublié ces événements douloureux qui marquent les Algériens sans exception aucune.
Nous ne pouvons faire œuvre d’historien. La date exacte de cette intervention télévisée ne fait pas partie de nos souvenirs et nous ne l’avons pas notée sur des calepins.
Mais nous avons en mémoire, les circonstances dans lesquelles elle fut diffusée. Quelques-uns s’en souviendront certainement, lorsque nous rafraichirons leurs mémoires, en disant que ce fut  la veille du cross Ahmed Klouch de Chlef. Pour d’autres, un détail sera salvateur, le jour où fut organisé dans le cadre du jubilé Mohamed Kacemi « Chad » (un brillant athlète de cross-country et de demi-fond) une course sur route de 4 ou 5 kilomètres entre Oum Drou et Chlef.
Nous y étions. Nous avions fait la dernière partie (Alger-Chlef) du périple Constantine- Alger-Chlef  dans le bus affrété par nos amis de la délégation du CR Belcourt grâce à l’amabilité d’Abdenour Belkheir, le DTS du club et journaliste à « Horizons ».
Sur l’esplanade de Chlef, rendez-vous des délégations et des notables de l’athlétisme (entraîneurs, dirigeants de clubs et de la fédération, anciens athlètes venus se ressourcer). Les groupes de discussion se formaient et se défaisaient. Amar Brahmia, que nous avions commencé à suivre à la trace (tant les commentaires à son sujet étaient diversifiés et polémiques), était là lui aussi. Il était accompagné de son double Abderrahmane Morceli et pérorait inlassablement (nous avons envie de dire comme à son habitude)  devant ses anciens coéquipiers de l’équipe nationale dont Mohamed Kacemi, Mohamed Salem, Boualem Rahoui ainsi que des dirigeants et techniciens (Hamouni, Benmissi).
Les retrouvailles font émerger les souvenirs des uns et des autres, les plaisanteries, les bourdes et bévues d’hier et d’avant-hier remontaient à la surface. Les moments forts et de faiblesse, les anecdotes sur les victoires et les défaites étaient toujours objets de plaisanteries, d’un instant de fou-rire. Tous riaient de bon cœur. Un instant de libération, de défoulement, de décompression. L’ambiance générale ne disposait pas à l’insouciance.

Dans le soir finissant, Amar Brahmia, alors que le thème des élections avait été abordé (il devait incontestablement l’être), annonça qu’il allait passer à la télévision.