dimanche 28 janvier 2018

Youssef Belaili (2), L’aventure professionnelle

Le passage de Belaili en terre tunisienne (où il resta trois années au sein de l’ES Tunis) a, comme pour tous ceux qui le précédèrent dans cette voie, augmenté sa valeur marchande sur le marché algérien. Pourtant, la majorité des tentatives d’exportations de joueurs locaux a été un échec flagrant sur le plan sportif.   
Hormis une relative et maigrelette expérience acquise auprès de clubs de second ordre, ces « aventures professionnelles » se sont conclues, le plus souvent, par un retour souvent précipité. Cependant, contrairement à ses devanciers, Belaili ne mis pas fin prématurément à son contrat.
Lorsque vint le moment de retrouver le championnat national de Ligue 1, seul un des plus grands clubs algériens se comptant sur les doigts d’une main (MC Alger, USM Alger, CS Constantine, ES Sétif, MC Oran) pouvait se porter acquéreur.
Ce fut l’USM Alger, le club dont est propriétaire le patron des patrons algériens, qui fut l’heureux gagnant d’une loterie qui s’acheva en queue de poisson. Le salaire mensuel négocié aurait été de 5 millions de dinars (environ 50 000 euros).
Cette rémunération, dont on dit qu’elle fut la plus élevée du championnat, semble l’avoir conduit à un comportement d’adolescent attardé partageant son temps entre les entraînements et les soirées festives peu compatibles avec les règles  d’hygiène de vie que se doivent d’adopter les professionnels du sport.
Il s’était dit, au début l’intersaison 2015, tandis que Youssef faisait « la une » de la presse sportive, que ces règles auraient également été négligées (sans conséquences majeures si ce n’est de fortes suspicions de mimétisme comportemental) par ses pairs du club (essentiellement) et ceux du club voisin et rival.
Le MCA, club dit doyen du football national, rattaché par les pouvoirs publics à la compagnie pétrolière nationale, propose aux joueurs qu’il veut recruter des salaires faramineux comparativement aux salaires en vigueur dans les autres clubs de la Ligue 1 et au niveau de vie de la population.
Belaili a été pris en flagrant délit de dopage, à deux reprises.  La première fois  ce fut en compétition africaine. Ensuite lors d’un match de la compétition nationale.  Il aurait fait usage de produits prohibés qui paradoxalement seraient plus prisés par les  noctambules qu’en vogue sur  les stades et dans les salles de sport. Le cas Belaili permit d’ouvrir une parenthèse dans l’histoire du football (et du sport) algérien où les cas de dopages enregistrés occupèrent, pendant quelques mois, l’espace médiatique.
La notoriété médiatique du joueur avait amorcé la pompe. Bizarrement, six mois plus tard, ce tsunami, susceptible de dénoter un comportement généralisé, laissa la place à un calme plat. Des éléments d’informations dont l’importance n’est pas à négliger furent (intentionnellement ?) mis sous le coude. Pour exemple, les substances décelées n’ont pas fait l’objet de la médiatisation prévue par les réglementations internationale et nationale.  La rumeur s’est substituée à l’information officielle.
L’organisation en charge de la lutte antidopage en Algérie avait fait certes utile en dévoilant de nombreux cas. L’année 2015 fut en effet fort prolifique en médiatisation de résultats d’analyse anormaux touchant essentiellement le football algérien. Le sport-roi, ainsi que l’expliquèrent les spécialistes de la question du dopage, jouit d’un statut particulier. Les cas de dopage relevant de la FAF sont traités par les structures fédérales et non par l’agence nationale de lutte contre le dopage, CNAD. Nous pouvons donc tout imaginer.

Mais, par la suite, ces coups d’éclat firent place à un calme plat. Ils se muèrent dans un silence qui, si l’on s’y intéresse sérieusement, est décryptable de différentes manières. Y compris les plus négatives et les plus défavorables pour toutes les parties. 

mercredi 24 janvier 2018

Youssef Belaili, Le prototype du footballeur "pro" algérien ?

Youssef Belaili pourrait être qualifié  malheureusement et sans exagération, souvent malgré lui (mais pas toujours) de prototype du joueur de football que l’on retrouve au cœur de toutes les formes de mésaventures et d’expériences désagréables jalonnant l’existence des stars algériennes du ballon rond. Bien que ces dernières ne soient pas impliquées dans quelques-uns des excès imputables au jeune Oranais qui dans ce domaine a fait fort.
Il fut pendant quelques années le grand espoir du football algérien celui qui, comme beaucoup d’autres avant lui, aurait pu ou aurait dû être le futur champion attendu, tel le Messie ou le Mehdi,  par ce microcosme qui s’est à la fois autant replié sur lui-même qu’il s’est ouvert à tous les errements et égarements d’une société à la recherche d’elle-même, de sa spécificité qui serait la marque apposée au fer rouge sur son arrière-train et se retrouve , au bout du compte,  à la dérive guettant le cap que lui proposerait un capitaine, pilote averti tenant le timon.
Comme tous les jeunes footballeurs qui émergent, de temps à autres, d’un football devenu, disent les spécialistes, insipide, Youssef Belaili a été considéré comme le successeur possible des Belloumi, Madjer, Assad, les héros des heureuses flamboyantes de Gijón, de cette Coupe du Monde de 1982 qui s’éternise dans la mémoire collective des Algériens.
Youssef Belaili, un talent indéniable aidant, a fait partie de ces joueurs qui ont su exploiter la notoriété acquise sur les terrains de foot algériens et les opportunités offertes par l’affairisme footballistique pour faire une carrière à l’étranger lui permettre d’accéder à ce statut de « joueur professionnel » tant fantasmé.
Observons que ce statut ne peut décemment être décerné en dépit d’une participation régulière au championnat national organisé sous l’égide d’une Ligue dite du Football Professionnel qui vient de se voir ôté la délégation d’activité attribuée par une Fédération Algérienne de Football se débattant elle-même dans une tourmente consécutive à la mauvaise gestion des sociétés commerciales sportives (SSPA), porteuses du projet de football professionnel. Des société placées simultanément sous la tutelle pesante et éternelle des codes sociaux et juridiques issus de l’amateurisme et liées par l’ombilic aux clubs sportifs amateurs, majoritaires dans les capitaux sociaux et intermédiaires, par dérogation administrative, de la distribution étatique.
Le statut de footballeur professionnel en Algérie, allant de pair juridiquement parlant avec la licence délivrée et les contrats signés par les joueurs et les SSPA, n’apporte pas la considération et la caution morale qui devraient l’accompagner après plusieurs dizaines (ou centaines) de matches joués. Il se traduit essentiellement par un salaire insensé pour les finances des clubs et procédant d’un renversement des valeurs en phase toutefois avec l’évolution de la société.
L’aura diffuse surmontant le chef de quelques joueurs (Soudani, Slimani, Ferhat) issus du championnat national pratiquant aujourd’hui dans des clubs moyennement huppés d’Europe ou celle des joueurs formés dans les centres de formation étrangers brillant sous les couleurs nationales ou en Ligue Européenne des Champions ou en Europa Ligue n’est pas actuellement en sa faveur.
Son escapade de trois saisons footballistiques en championnat tunisien s’est finalement révélée n’être qu’un marchepied pour une réapparition en fanfare, escortée par « la presse people foot », et pire une tentative rapidement avortée de retour en championnat de Ligue 1 algérienne.

L’histoire récente, celle des deux dernières décennies du football algérien, regorge de ces essais non transformés ainsi que le diraient les amateurs de ce rugby, se jouant avec un ballon à la forme inhabituelle, reprenant place sur le territoire national en fondant une fédération nationale et en créant une équipe nationale qui, pour ses premiers pas internationaux, fait quelques étincelles.

mardi 23 janvier 2018

Mercato hivernal, Le souk s’est achevé

Chaque été et chaque hiver, le football se met en transe. Partout dans ces territoires qui nous sont géographiquement proches, en Afrique du Nord ou en cette Europe riveraine de la mer Méditerranée occidentale, vivants au rythme des mêmes saisons…..sportives.

Ces deux courtes périodes marquant chez nous deux saisons climatiques fortement contrastées avec la venue des grandes chaleurs incitant au farniente et ensuite, quelques six mois plus tard, l’arrivée de la  froidure  glaciale perçant les os - accueillent l’arrivée du plus grand cirque du monde, le Barnum qui eut une réputation internationale (avant que son nom prenne un tout autre sens) offrant son chapiteau aux clowneries et jongleries des messieurs Loyal, ci-devant présidents de clubs de chez nous lourdement endettés qui achètent et vendent avec frénésie leurs joueurs, animateurs d’une discipline sportive dont la qualité est décriée par tous.

Il faut se dire qu’au-delà de la rime et des sens figurés liant Barnum et capharnaüm, il n’y a que très peu de place pour abriter ce qui ailleurs est le « mercato » du football doté de règles clairement affichées sur le tableau de la mercuriale et qui chez nous devrait, en toute légitimité linguistique, se dénommer « le souk » et quelquefois « le bazar ». Un lieu d’échanges commerciaux et financiers où se négocie - comme diraient « les traders » de Wall Street ou de la City londonienne, les places boursières et financières les plus réputées mondialement - les joueurs de football.

Dans la cacophonie déréglementée par la main invisible traquée par Marx et ses partisans accompagnant ce souk, on se surprendrait presque à remplacer les dits joueurs, véritables gladiateurs des temps modernes, par des esclaves et des prisonniers destinés s’affronter les armes à la main sur le sable des arènes de Rome, Pompéi ou Capoue pour faire les délices et proposer une jouissance inégalable à une populace en quête de ces jeux et de ce pain promis par les César Imperator. Un pain qui ne prendra certainement pas les apparences et les qualités nutritives et gustatives de la brioche chère à Marie Antoinette, reine de France qui laissa sa tête sur un échafaud.

Les mécanismes de valorisation de ces joueurs ne déparent guère de ceux qui, il y a bien des siècles, au vu du spectacle proposé par les média, s’apparentent encore et aussi à la détermination des prix des troupeaux mis en vente sur les marchés aux bestiaux.

On y perçoit des joueurs véritablement appréhendés comme de belles bêtes que se disputent des maquignons surenchérissant sur le compère soucieux de subtiliser les plus belles pièces. Celles qui, dans six mois ou une année, malgré l’asséchement des pis, seront considérées comme des vaches normandes. L’impécuniosité du trabendiste est passée par là. Le hangar à fourrage s’est vidé.

La vue de ce spectacle désopilant incite à sourire. Il fait fureur, depuis une dizaine d’années correspondant grossièrement à la naissance du football professionnel algérien (dans sa version libérale fondée sur le libre-échange) ainsi qu’à la compréhension qu’en ont les maîtres du caravansérail pour lesquels cette activité commerciale footballistique correspond grosso modo à l’interprétation d’une ligne figurant sur les bilans et les comptes sociaux des entreprises régies par la comptabilité moderne et planétaire connue sous l’acronyme d’IAS/IFRS.

Les joueurs ne sont plus, parce qu’ils font le spectacle et participent à l’enrichissement de l’entreprise footballistique, que la partie la plus importante du patrimoine de la SSPA. Ces êtres humains, dont l’habileté balle au pied serait en régression constante, seraient donc devenus « les actifs » de la société que l’on peut acquérir et céder selon le bon vouloir des actionnaires.   


samedi 20 janvier 2018

Retour aux principes originels (7), L’information et le jeu des manipulations

Dans le premier processus de mise en circulation de l’information, qui est en action dans la chronique,  les informateurs qui sont aussi des énonciateurs (dont les énoncés sont repris par l’énonciateur principal) à la recherche de l’anonymat, ne sont pas apparents.

Les récits multiples de ces énonciateurs tapis dans la pénombre sont le plus souvent déconnectés les uns des autres. Les faits transmis ne prennent sens que dans un contexte déterminé. En dehors de ce contexte, ils n’ont aucune valeur informationnelle intrinsèque pour un lecteur moyen. Au-delà du moment où ils sont exprimés. L’information est souvent si usée…jusqu’à la trame par les répétitions désordonnées qu’elle vaut à certains, soucieux de rechercher l’oubli par l’amoncellement d’autres faits d’actualité, de parler de « réchauffé ».

Dans le second, les leaders d’opinion apparaissent splendidement et spectaculairement sur les écrans. La mise sous projecteurs fait la différence. Ils recherchent - pour différentes raisons  (celle de conforter un statut social en fait partie) dont l’explication ne sera perceptible que bien après - l’exposition aux regards du public.

Il nous faudra convenir que derrière les apparences quelques fois très trompeuses, c’est la personnalité des uns (informateurs) et des autres (leaders d’opinion) qui produit la véritable distinction.

La recherche de la visibilité est, dans le système médiatique que nous connaissons depuis 1990, le fait de deux catégories de personnes dont l’activité fait la richesse quantitative du discours journalistique.

La première catégorie est celle à laquelle appartiennent les « décideurs »,  responsables (nommés ou élus) de structures sportives en quête du raffermissement de leurs statuts (le plus souvent instables, fluctuant au gré des alliances contractées) en relation avec leurs légitimités….erratiques et controversées. Mais également en butte à la fragilisation de leurs bases par une « opposition » (ouvertement déclarée ou pas) discursivement agissante, affermie par le jeu constant des chaises musicales.

La seconde est celle des « activistes » appartenant aux deux parties en présence : les tenants du pouvoir sportif et leurs adversaires. Ce sont ceux qui ont besoin de la presse pour exister, pour « faire passer un message » en permanente adéquation avec les discours ambiants légitimant la parole politique. Jamais (ou très rarement) en position de décideurs, ils alimentent la mouvante actualité sportive en mettant à nu les stigmates des autres, premiers et seconds rôles.

Il est pertinent d’observer que « les rumeurs » peuvent  devenir l’outil de manipulations, de déformations des faits du quotidien sportif. Nous verrons qu’elles deviennent un instrument de propagande lorsqu’elles se mettent au service d’une cause dans les interminables guerres de clans agitant sans discontinuer le landernau. En particulier lorsque la fonction pédagogique des médias est dénaturée.

Les lecteurs, bien qu’ils ne maîtrisent pas la mécanique systémique de l’empire de la presse, perçoivent les enjeux de la médiatisation d’une information dont le calendrier de parution n’est pas toujours innocent. Dans le domaine sportif, comme dans les autres secteurs de l’activité humaine, la mise en valeur d’une information, d’un événement ou d’un simple fait divers, n’est pas toujours indemne d’arrière-pensées ou de manigances de la part de celui qui l’apporte sur un plateau.

Le discours de la « presse people foot », dont l’armée de correspondants missionnés auprès de structures précisément désignées (associations sportives, ligues, fédérations), est obligatoirement influencé par la proximité relationnelle qui se construit au gré des affinités et de l’écoulement  temporel, ne peut que se solidariser avec ceux qu’elle côtoie au quotidien dans les escarmouches de la guerre déclenchée plus particulièrement par les ténors.


L’alliance de ces ténors, leaders d’opinion fabriqués avec cette « presse people foot » fabriquant ces leaders, entraîne dans une nappe artificielle de brouillard tendant vers la propagande de l’idéologie du souk. 

mardi 16 janvier 2018

Retour aux principes originels (6), Les informateurs, acteurs de théâtre antique

Celui que nous considérons comme un « informateur » est un leader d’opinion en puissance. Il n’est pas « un indicateur » des services de sécurité ni « un lanceur d’alerte ». Pourtant, bien souvent, il pourrait se confondre avec le second dans ses actions de dévoilement d’actes néfastes (de son point de vue) à la discipline qui lui tient à cœur.

Bien que se présentant sous un déguisement, il bénéficie, dans la sphère où il intervient, d’une aura et d’une autorité morale qui lui sont accordées au vu de ses références et performances dans la discipline (ou le thème) en question. Elles permettraient (si besoin en était) de le faire reconnaitre en tant que tel (leader d’opinion) à la condition expresse d’accepter toutefois de se laisser ôter le masque derrière lequel il se dérobe aux regards.

Ce masque virtuel (dans la réalité, l’informateur n’en porte pas et il lui est confectionné par le représentant des médias) n’a rien à envier à celui que portèrent les acteurs grecs antiques jouant Eschyle ou Sophocle. Comme le masque théâtral athénien, il favorise la distanciation. Il autorise ainsi la distinction entre l’information et le porteur de l’information.

Dans cette situation par bien d’aspects mélodramatique, c’est le message qui est important pas le messager où la forme revêtu par les porte-paroles des dieux olympiens. L’information, aussi objective soit-elle, prend place aux premiers rangs de ce qui est, nous devons l’intégrer à notre pensée, une expression de la comédie humaine qui se joue au quotidien sur une scène éclairée a giorno par les projecteurs.

Nous mettrons ce masque dissimulateur sur le même plan que ces acteurs qui, dans le théâtre occidental de la période classique (Molière, Corneille, Racine) ou du théâtre algérien naissant, celui de la première moitié du XXème siècle (celui où Mahiedinne Bachtarzi occupa un rôle pivot) jouèrent des rôles féminins.

Pour ce qui nous concerne, dans la forme journalistique pratiquée, le recours à la rumeur, en tant que source d’informations, n’est pas un exercice aussi redoutable qu’elle pourrait l’être dans les autres formes journalistiques.

Celles-ci, par ces subtilités sémantiques et lexicales se prétendant apurées de toutes immixtions dont voudraient se débarrasser vainement les techniques d’écritures enseignées dans les écoles de formation de journalistes et confirmées par l’impérialisme de l’idéologie dominante, sont quant à elles forcées de « sourcer » les arguments. Elles se sont mises elles-mêmes en condition pour reproduire une opinion émise par un locuteur identifié devenant une source visible d’informations et de sens à décrypter rattachables à un mode de pensée.

Les rumeurs que nous reproduisons, en dépit de leurs positions dans une chronologie ou dans un enchaînement, ont, dans la chronique, dans le récit proposé à la lecture, un statut d’informations secondaires. Elles accompagnent l’information principale et essentielle. Elles se situent le plus souvent en arrière-plan. Elles décrivent le décor (lorsqu’elles n’en font pas partie). Elles font aussi partie intégrante du contexte dans lequel le fait est apparu et quelque fois se développe. Diffusées en leurs temps, quand elles auraient pu faire l’actualité, elles auraient été essentielles.

La différence essentielle entre les informations contenues dans les « rumeurs » (au sens que nous avons précédemment défini) et les informations « sourcées» (celles reprises dans la presse quotidienne et périodiques) se constate dans la visibilité des énonciateurs.

La qualité intrinsèque, la pertinence de l’information, rapportée par un informateur ou par un leader d’opinion, sont identiques. A qualité informationnelle égale, la différenciation se fait compte tenu du statut de l’énonciateur. Celui que l’on voit, que l’’on entend, même par l’intermédiation d’un tiers (le journaliste), est évidemment socialement plus crédible.


dimanche 14 janvier 2018

Retour aux principes originels (5), Rumeur et obligation de réserve

L’informateur, le producteur de « nos rumeurs », est un membre de la communauté, de la sphère sportive au sein de laquelle il jouit d’une bonne réputation. Le plus souvent, il est « une figure connue » pour sa respectabilité, son honorabilité, sa crédibilité. Il est porteur d’ « une nouvelle », recueillie à « bonne source », nommément citée. Il détient quelque fois la preuve de l’existence mais ne peut la divulguer ouvertement.

Le plus souvent, il fait appel, pour expliquer la rétention de l’information non publiable, à la célébrissime et obscure obligation du « droit de réserve », brandie à tout bout de champ. Une parade utilisée afin d’éviter la révélation publique d’une nouvelle le plus souvent préjudiciable à la bonne marche du corps social sportif encadré par d’autres corps sociaux, essentiellement administratifs, « politiques » et hiérarchiques, à la fois tout puissants et vindicatifs. Quelle que soit leurs positions dans la hiérarchie administrative et/ou sportive, ces informateurs requièrent l’anonymat protecteur.

Ces derniers temps, l’actualité politique et littéraire (nous nous référons à la parution, le 5 janvier 2018, du  livre « Fire and Fury : Inside the Trump White House » traduit en : « Le feu et la fureur : à l’intérieur de la Maison Blanche de Trump » écrit par le journaliste Michael Wolff) a permis à la presse française, dite de référence,  de montrer la perception très étatsunienne de l’objectivité journalistique.

Ce qui est intéressant, quand on se penche sur le débat polémique suscité à propos de la crédibilité des informations contenues dans le livre et sur l’objectivité de l’auteur, c’est qu’une présentatrice d’une émission phare de CNN, en décrivant le « modus operandi de Michael Wolff » permet de dévoiler un des angles d’analyse de la profession de journaliste telle qu’elle est perçue, par ceux (et celles) qui la pratiquent dans l’espace de la démocratie idéalisée et idyllique.

La technique utilisée par Michael Wolff serait de « laisser les personnes avec qui il s’entretient dérouler leur fil ». Cette technique serait amputée d’une partie importante de l’approche traditionnelle qui le conduirait à ne pas se donner « la peine de vérifier ce qu’elles disent ».  Cela amène cette présentatrice à affirmer qu’ « Il n’a pas besoin d’avoir deux sources pour avancer un fait ». Pour cette présentatrice de premier plan, cette démarche « Ce n’est pas du journalisme ».

En conclusion, le journalisme se manifesterait par la présence minimale de deux sources d’information. Nous devons convenir que ces deux sources doivent être concordantes. Pour Alisyn Camerota, la présentatrice de CNN, il y a donc obligation de deux sources en vue de la validation d’un fait à publier.

Sans qu’elle n’y prenne garde, elle a placé Donald Trump, le tout puissant président de la première nation planétaire, sur le même plan qu’un témoin lambda d’un fait divers. L’information qu’il communique doit absolument être vérifiée dans les coulisses du pouvoir pour être validée par ceux qui l’ont aidé à prendre sa décision.

En un mot, l’informateur, source d’une rumeur médiatique, est (dans le contexte moins pesant et si peu protocolaire dans lequel nous évoluons) une personne qui, de par son statut social, pourrait se voir attribuer le statut de « leader d’opinion », de porteur de sens et de significations à exprimer (dont la presse actuelle est friande pour soi-disant lui éviter de prendre part et de s’impliquer dans le débat) susceptibles d’être portés à la connaissance des masses.


Il est en capacité de s’imposer, de faire entendre avec pertinence sa voix dans les champs sportif et médiatique.

Retour aux principes originels (4), Subjectivité et Inconscient

Comme tout acte de parole (au sens saussurien de la notion incluant les formes orale et écrite que peuvent revêtir les actes langagiers), la chronique est soumise aux effets du prisme (éclairant et déformant) situé au cœur de la thèse jungienne de la « perception-projection ».

Cette thèse qui, quels que soient les efforts de dissimulation consentis par le locuteur, montrerait que l’acte langagier ne peut que se parer des marques de l’inconscient perceptibles dans la subjectivité qui s’afficherait aux regards.

Selon Jung, ces indicateurs à rechercher seraient le produit de deux Inconscients : un « Inconscient individuel », déjà décrypté et mis en valeur par la psychanalyse freudienne et ses disciples, et un « Inconscient collectif » exhibant ce que, en tant qu’individu, on retient du monde environnant ou (c’est l’autre facette du prisme) le regard que l’on porte sur son environnement.

Cette subjectivité (marque de l’individualité) serait  incluse - selon les linguistes de la seconde moitié du XXème siècle, appartenant aussi bien à l’école structurale qu’à leurs confrères nourris aux conceptions de la praxèmatique, une sociolinguistique inspirée par la dialectique marxiste - dans les influences psychosociologiques (et autres) subies par chaque locuteur en position d’auteur ou de lecteur.

Elle est contenue dans le  concept d’ « énonciation » qui, à la suite de C. Kerbrat-Orechioni, précédée par Martinet et Benveniste, enrichit d’abord le « schéma de la communication » de Roman Jakobson et lui accole l’expression, popularisée depuis lors, de « subjectivité dans le langage ».

Cette subjectivité, cette énonciation doctrinalement assumée, est la raison essentielle qui fait que, « Sous l’olivier », prise de parole individuelle, ne postule pas à la prétendue exhaustivité et objectivité de l’information derrière laquelle se réfugient les « techniciens » du journalisme et les débatteurs politique n’en détenant, malgré leurs rodomontades et prétentions hautaines, qu’une partie infime. Celle que les faits bruts, masqués par les techniques d’écriture journalistique, restituables par celles de l’analyse du discours, semblent leur concéder.

Il faut comprendre par-là que la chronique met en scène (comme le font d’ailleurs, à un degré moindre, les autres formes d’articles) un récit journalistique disposant de sa totale puissance subjective.

La chronique n’est pas une fin. Logiquement, elle suscite d’autres développements, d’autres traitements rédactionnels (d’une variété infinie à l’aune du nombre de lecteurs dotés des capacités intellectuelles pour les agencer dans un autre récit informationnel) sont incontestablement possibles pour ceux qui ont à disposition des informations supplémentaires et/ou complémentaires (qui trop souvent ne peuvent accéder à la surface, prendre  place sur les ondes, les écrans de télévision ou sur les pages de la presse écrite) souvent plus complètes que celles qui nous parviennent via les colonnes des mass-médias ou par la voie des rumeurs.

La notion de « rumeurs », exécrée par le jdanovisme ambiant à la fois désuet et vivace, doit aussi être explicitée. Dans notre discours, il n’est pas (il n’a pas été et ne sera pas) question de racontars colportés par la vox populi répétant à l’infini une information dont la validité, la traçabilité et la qualité se sont altérées au fil du temps et des relais de transmissions apportant chacun une interprétation-trahison.
Une information qui, en fin de parcours, par une dissémination massive, non contrôlée après son émission se transforme en une légende urbaine, un mythe des temps contemporains qui n’envient rien au monstre du loch Ness ou au triangle des Bermudes.


Il s’agit essentiellement d’informations vraies, transmises le plus souvent « of record » (selon l’expression consacrée par les discours sur les médias pour signaler une information qui n’est pas destinée à la publication dans les formes habituellement requises par la déontologie) par un « informateur ».  

mercredi 10 janvier 2018

Retour aux principes originels (3), Objectivité relative


Les lecteurs de la presse sportive algérienne sont le produit d’un système éducatif promoteur de clichés et de concepts à reproduire inlassablement ainsi que pourrait le décrire avec pertinence une perception reposant sur une thèse empruntée à Jean Piaget.

Psychologue de l’éducation et épistémologue, Piaget est le concepteur d’une théorie de l’apprentissage cognitif fondée en premier lieu sur le concept d’« assimilation » vue comme une phase de l’acquisition et de la reproduction répétitive intégrale des connaissances acquises.

Dans le système piagétien, l’étape suivante, dite d’ « accommodation », est celle de la mise en jeu des  compétences intellectuelles des apprenants. Des compétences auxquelles le système (dans sa conception englobant ses dimensions politique, sociale, éducationnelle, religieuse) ne fait pas appel et refuse même d’y recourir car y percevant un danger pour sa survie.  

C’est certainement en référence à cette activité sociale (qu’est la pratique sportive) outrancièrement popularisée, qui ne s’est pourtant pas substituée à la religion (contrairement à ce que l’on pense habituellement dans certaines sphères sportives la portant au rang de nouvel « opium du peuple ») mais l’accompagne, plongeant ses racines et modelant les esprits des masses populaires idéologiquement endoctrinées, enkystés dans les quartiers populaires péri-urbains nouvellement édifiés et dans les marges sociales intramuros (à libérer dans un avenir proche en vue de laisser la place aux futures friches citadines, les poches urbaines à  investir par les oligarchies locales) que l’on est allé puiser (au sein des plus hautes strates idéologiques et exécutives nationales) l’idée dépréciative d’une presse nationale animée et alimentée en commérages par des pipelettes. Un moyen de communication à grande échelle que d’aucuns se plurent par ailleurs à soudoyer par l’attribution de l’aide orientée au secteur médiatique à la fois démultiplié et moribond.

L’idée première de « Sous l’olivier » était de déconstruire les articles publiés sur un thème donné, de l’enrichir par d’autres informations et de reconstruire l’idée sous-jacente perçue selon une conception qui voudrait tendre à l’objectivité en examinant d’autres aspects que ceux qui sont habituellement présentés.

La recherche de l’objectivité est périphérique. Nous savons qu’elle est toute relative puisque le traitement que nous faisons de l’information est porté par une énonciation, par un discours à soumettre à un effort supplémentaire de compréhension (destruction-reconstruction) conduit par les lecteurs qui, nous n’aurions garde de l’oublier, sont eux-mêmes porteurs de systèmes idéologiques différenciés et détenteurs de modes énonciatifs rapportant à la fois à la langue d’expression (ou de la confrontation diglossiques des systèmes linguistiques connus et usités), à la génération qui l’utilise et à l’appartenance à une catégorie socio-professionnelle dont l’une des caractéristiques essentielles est le niveau de maîtrise de la compétence et de la performance linguistique.

Contrairement aux autres formes d’articles journalistiques (également traversés par le processus insidieux d’énonciation), s’imposant, aux yeux des lecteurs, comme le reflet de la réalité à laquelle ils s’attendent (et à un modèle d’objectivité qu’ils recherchent désespérément) et présentant les formes du produit d’un conditionnement imposé par les règles et les usages, la chronique s’assume en tant qu’espace rédactionnel dans lequel la part d’individualité est plus importante que le comportement social normé.


La chronique ne décrit pas la Réalité. Elle ne dévoile pas la Vérité. Elle n’y prétend d’ailleurs pas. Elle tente, simplement de dénouer des contradictions apparues, de faire apparaitre de nouveaux éléments d’informations et d’éclairer les discours (passés ou présents) des leaders d’opinion (mis en avant, propulsés sur la scène médiatique par les journalistes qui les ont suscité) en restituant les situations ainsi que les conjonctures, les contextes particuliers et/ou généraux, dans lesquels ils ont été exprimés. Pour reprendre un terme à la mode, elle tente de contextualiser les faits journalistiques. 

mardi 9 janvier 2018

Retour sur les principes originels (2), Informations et catharsis

Cette presse sportive incontournable, à laquelle nous sommes dans l’obligation impérieuse de nous reporter, s’est bâtie autour de deux fonctions. La première est la fonction-pivot dans une sémiologie structurale de l’information. C’est celle dite « fonction d’information », sans laquelle il n’y aurait pas existence de ce système économique médiatique débordant de vitalité. La seconde est la « fonction de catharsis » attribuant un rôle de soupape…et une posture d’opposition alléguée au système aux empires étroitement liés au régime auquel ils participent en structurant le discours idéologique.

La fonction d’information qui y préside se fonde sur la mise en valeur de faits mineurs, de crispations et des relations  conflictuelles marginales régissant les rapports sociaux normaux dans un contexte de surtensions physiques (pour les sportifs), intellectuelles (pour les staffs et les observateurs) et mentales. Une information si débridée qu’elle atteste le sentiment accordant la primauté à l’accessoire au détriment d’un essentiel (restant à définir selon des critères autres que ceux aussi variés que subjectifs proposés) qu’elle s’efforce d’ensevelir sous l’avalanche du superfétatoire.

La deuxième, accessoire dans la hiérarchie des fonctions médiatiques, la fonction cathartique, est (remarquons-le) portée sur les ailes d’une liberté d’expression démocratisée dans ses pires excès, exprimée sans contrôle apparent de ces « gate-keepers », les gardiens du Temple médiatique, les censeurs fonctionnels, la hiérarchie du journal dont il est patent qu’ils sont fins connaisseurs de l’idéologie à favoriser, à promouvoir et dont on disait qu’ils étaient ceux qui donnaient une cohésion idéologique au produit médiatique final.

Il faut avouer que la libération de la pensée et de l’expression est totale. Nous devons malheureusement  l’entrevoir comme une pensée, à la fois manipulée et manipulatrice, privilégiant les intérêts de quelques-uns. Une élite constituée essentiellement dans un rapport dominants/dominés mettant en présence des groupes « institutionnels » (clubs, ligues, fédération) socialement émérites et des individualités (joueurs, entraîneurs, arbitres) totalement asservis par les systèmes sportif et médiatiques.

La fonction intermédiaire dite « pédagogique » (ou de « formation » du lectorat) sensée apporter des connaissances y est complétement éludée. Il ne s’agit surtout pas, en aucune façon, d’éclairer les lecteurs sur les fondements et mécanismes des relations conflictuelles répercutées mais de mettre délibérément en avant celles prônées par les strates sociales supérieures du système sportif.

Une nomenklatura formée par ces castes intermédiaires néo-libérales qui sont les obligées du système englobant économique, politique et administratif,  de cet appareil idéologique de l’Etat que décrivit si bien, depuis sa cellule, Antonio Gramsci. Des serfs-gardes-chiourmes, asservissant leurs semblables pour un peu de notoriété et de monnaie, qui auraient fait le bonheur de Franz Fanon découvrant les nouveaux colons.

Les discussions sportives, aux relents chauvins et populistes, ont changé d’espaces d’expression. Elles ont migré à l’aune des politiques nationales d’occupation du territoire. Elles se sont déplacées des cafés du commerce enfumés et bruyants d’antan, où les éclats de voix étaient souvent couverts par les musiques localement appréciées (chaâbi, malouf, raï, seraoui, bédoui, kebaïli et autres variétés linguistiques et musicales, etc.) pour occuper les immensément étendus espaces virtuels  proposés par les réseaux sociaux, éparpillant à l’infini la portée de propos totalement débridés. 


Ce fut incontestablement dans les titres spécialisés de la « presse people foot » (devenus de véritables groupes de presse - édités dans la langue dominante du pays et dans sa rivale, celle perçue un temps d’abord comme un butin de guerre puis, les années et les décennies passant, comme un marqueur socialement visible d’aliénation intellectuelle et psychosociologique au système colonialiste) que sont conditionnés à satiété, formatés pour demeurer dans le jargon des NTIC, les esprits immatures. 

lundi 8 janvier 2018

Retour sur les principes originels, Déconstruction et reconstruction

A partir de cette publication, la chronique « Sous l’olivier » revient au concept initial. Elle retrouve l’idée originelle qui avait porté la chronique sur les fonts baptismaux. Ses premiers lecteurs furent essentiellement des amis de longue date (quelques-uns de plusieurs décennies dont des condisciples de lycée, des coéquipiers et des membres de la sphère sportive nationale rencontrés au cours de plus de trois décennies de   pérégrinations dans le milieu). Ils ont en mémoire qu’à l’origine il s’agissait d’une entreprise de lecture et de compréhension de l’information,  d’une tentative de décrypter autrement l’actualité sportive. D’aller au-delà de ce qui se dit dans la presse quotidienne.

Cette démarche a été certes maintenue (en prenant une dimension assez inattendue) lorsque, en plusieurs circonstances, dont les escarmouches ayant accompagnée entre autre l’aventure olympique et l’affaire Samira Messad, elle a pris ses aises dans une dimension ne répondant plus aux normes volumétriques initiales.  

La démarche s’était inscrite dans un échange d’idées, entre amis éloignés par les distances, sur des thèmes qui, peu ou prou, intéressaient chacun de nous. Une démarche qui s’est « structurée », car écrite et obligeant à organiser la réflexion et à la rendre cohérente, lorsque nous avons repris du service  dans les rangs de la presse sportive, ceux d’un nouveau quotidien sportif confronté aux mêmes difficultés financières que ses confrères et peinant à prendre son essor et à trouver une place pérenne.

Ces informations et actualités, traitées dans ces échanges initialement amicaux, sont celles qui font les « Une » de la presse sportive écrite nationale, celles qui reviennent dans tous les débats, celles qui sont quelque fois étalées sur les réseaux sociaux.

Mais en vérité, peut-on parler de débats alors qu’il s’agit, pour les titres qui font notre nourriture informationnelle quotidienne, avant tout de fomenter des polémiques, des discussions le plus souvent stériles et inutiles, des mises en exposition d’épiphénomènes, de faits sociaux montés en épingle pour faire vendre du papier par l’exploitation d’un traitement de l’information puéril et antédiluvien déterminé à faire perdre le Nord aux lecteurs.

Un traitement qui est le reflet d’une politique éditoriale ayant planté ses crocs et racines dans un lectorat déstabilisé par les fanatismes polymorphes de tous bords, le conditionnement politico-religieux, la perte de repères moraux, éducationnels et sociaux.

Ce traitement de l’information, basé sur la mise en valeur du sensationnel ayant puisé sa « substantifique moelle », très rabelaisienne, dans le triptyque très connu de la presse à scandales, celle du « Triple "S" » anglo-saxon du milieu du siècle dernier, accordant la préséance rédactionnelle « au sang, au soleil et au sexe » qui seraient les fondements basiques des rapports socio-médiatiques.

Cette presse - essentiellement consacrée au football-roi est celle que nous avons qualifiée par le néologisme de « presse people foot » - a d’ailleurs fait ses premiers pas, en Algérie, avec l’amorce de « l’aventure intellectuelle » apparue au tournant des décennies 1980-1990.

Elle est, à la réflexion, contemporaine de la création du multipartisme (prenant la forme de la multiplicité à l’infini d’associations dites à caractère politique) accompagné de la libération de la parole, longtemps mise sous le boisseau.


Ce traitement de l’information, dont la destination programmatique a été sciemment dissimulée, a eu pour fonction (si ce n’est mission et ambition) essentielle d’exacerber les passions latentes (réprimées par l’organisation socio-politique antérieurement en place, produit de l’idéologie de l’unicité ayant prévalue pendant les années de la guerre de libération et de la construction de la nation à vocation sociale) qui ne demandaient qu’à s’exprimer au nom de l’acquisition toute récente du droit à la parole.