mercredi 30 novembre 2016

Polémiques (57), Anou, mercenaire de la course à pied

Zerrifi ne s’est pas trop épanché sur le cas Anou devenu un mercenaire de la course à pied. Il a simplement été cité (la proximité aidant) comme un des ratages de l’athlétisme algérien. Un de ceux qu’il connait. Un parmi des centaines de laissés sur le bord de la route par les choix des hommes qui sont le système.   

Considéré comme un  spécialiste du 1 500 mètres (2ème du Top 10 2016 en 3.38.11), il court aujourd’hui sur toutes les distances du 400 (51.19) au 3 000 mètres steeple (8.51.89, 9ème performance nationale de l’année) ainsi que dernièrement (avec un succès au 10 kilomètres de Montpellier) les courses sur route que l’on dit  plus rémunératrices. Il est intégré dans une vision technique plus polyvalente que celle qui a cours au pays et dans une conception du club différente.

Rien n’a filtré sur les conditions de signature au Montpellier AM. Nous devons cependant supposer que les intérêts du club ont été pris en charge plus sérieusement que dans le système sportif, relationnel et communicationnel algérien : courir là où l’image du club le nécessite, apporter des points pour le classement du club qui n’est (de toute évidence) pas le bricolage de la FAA, faire briller les couleurs en contrepartie d’avantages restant à découvrir telles ces actions de promotion, de sensibilisation dans les « quartiers » à prédominance maghrébine.

Anou a pris, à n’en pas douter, pour modèle les coureurs Marocains. Un mode de vie qui présente le risque élevé de tomber dans les pièges du dopage qui est la marque malheureuse de l’actualité des successeurs des Aouita et El Guerroudj engagés dans une « carrière professionnelle » destinée aux seconds couteaux, les scories des systèmes marocains, algériens, etc. Tous (ou presque) des coureurs de 1 500 à 3.35-3.36 en catégorie « Espoirs ». Retenez ce chrono.

Pour Zerrifi, la sélection pour les JO de Rio a été la goutte qui a fait débordée le vase. Un vase plein à ras bord de comportements méprisants et méprisables. Le ressentiment de Zerrifi  tient en quelques mots : « Je n'ai eu aucun soutien ». De la FAA s’entend. Net, clair et sans bavures.

Zerrifi éclaire son rapport à la France au sujet de laquelle il déclare qu’elle «  est aussi mon pays car j'y vis depuis l'âge de 3 ans » et à l’Algérie qu’il a choisi sur le plan sportif : « J’ai décidé de courir pour l’Algérie, c’est mon pays natal »). Un discours laconique qui est  loin des envolées des footballeurs.

Zerrifi ne nie pas l’aide qu’il a reçue de la fédération. Sans entrer dans les détails, il constate qu’elle est dérisoire. Pire, qu’elle lui est inutile. Lorsque l’on suit sa narration désorientée, nous remarquerons que l’aide financière que reçoit ce résident à l’étranger l’est en dinars. Une monnaie qui n’est pas convertible et ne lui est d’aucune utilité. Sa préparation se fait à l’étranger, et à ce titre payable en euros.

Pour ceux que cela gênerait aux entournures que l’on parle d’argent, de dinars et d’euros, notons que la partie la plus importante de la préparation des athlètes « locaux » se déroule à l’étranger (en France, en Espagne, au Portugal, au Kenya, en Afrique du Sud, au Qatar, aux Etats Unis), des contrées exotiques. La star de l’athlétisme algérien, Toufik Makhloufi (ainsi que d’autres athlètes) est en permanence en dehors du territoire national.

Zerrifi ne le sait pas (ou n’a pas voulu aborder ce thème parmi les plus délicat de la sphère sportive compte tenu du statut particulier du champion olympique), Toufik Makhloufi a pu, grâce aux moyens de préparation qui lui sont accordés, acquérir une voiture d’occasion lui servant pour ses déplacements à Angers où il était basé et louer un appartement. Il s’en ouvre dans un reportage qui a été consacré (par un des sites français spécialisés en athlétisme et les courses hors stades) à celui qui alors était devenu le nouveau protégé du manager demi-fond de la fédération française d’athlétisme, Philippe Dupont qui vit dans cette ville de l’Ouest français. 
 


mardi 29 novembre 2016

Polémiques (56), L’exil d'Anou

La fameuse philosophie de l’excellence, dont se prévalent (dans la perpétuation de la vision qu’en avait Saïd Lounnas mais sans les qualités de leader charismatique de ce dernier) les Amar Bouras et ses compagnons, a montré ses lacunes, son caractère subjectif et, semble-t-il, exclusif.

Abdelhamid Zerrifi, en évoquant le cas d’Abderrahmane Anou, déclare, sans donner beaucoup de détails,  sans approfondir le sujet, que le jeune coureur de 1 500 mètres «a réalisé les minimas sur le 1500 m (3'35)  pour les Jeux olympiques de Londres en 2012 ». On comprend implicitement qu’à Londres, Anou (3ème performer algérien en 2011 et 2ème en 2012 avec des chronos établis en juillet et en juin) aurait pu être un compagnon de route pour Toufik Makhloufi qui, lors de ces Jeux marquant le début de son ascension, remporta une médaille d’or que nul n’entrevoyait. Surtout pas à la FAA. Il n’était pas dans les plans de la DTN. Le jeune Anou n’y figurait pas non plus.

Une médaille conquise  dans des conditions qu’il serait préférable d’oublier tant elles sont indignes d’une fédération performante, prétendante à la gloire olympique. Des conditions qui provoquèrent un débat déprimant pour les jaloux des couleurs nationales. Un contexte sportif et réglementaire qui fit de cette fédération la risée du monde athlétique.

Lorsque l’on replonge dans le passé récent, celui de la dernière olympiade, nous devons préciser qu’aux jeux olympiques de Londres (2012), prétexte à l’exclusion d’Abderrahmane Anou, Ammar Bouras n’était pas encore le président de la FAA. Il le deviendra quelques mois plus tard.

Le DTN, pierre angulaire du projet sportif de la fédération, était en poste. Il est d’ailleurs toujours en place. Si puissant, si incontournable dans l’édifice fédéral  que le président Bouras, ayant dégommé (unilatéralement, en dépit des règles de nomination des cadres permanents des fédérations) le secrétaire général de la fédération, l’a proposé au ministère de la jeunesse et des sports pour assurer l’intérim.

En 2011, Anou avait couru le 1 500 en 3.35.2 à Alger. La meilleure performance de Makhloufi avait été cette année-là 3.34.4. L’année suivante, année olympique, il récidivait avec un chrono de 3.35.62. Comme le dit si   bien Zerrifi, «  À 21 ans seulement, ils ne l’ont pas emmené sans aucune raison. Pourtant, il s’agit d’un jeune très prometteur ». Ce n’est que le point de vue d’un athlète marginalisé, en colère, frustré par ce qui lui arrive qui devient le défenseur d’un nouveau coéquipier. On dira ensuite que l’athlétisme est un sport individuel.

Les décisions fédérales changent avec le temps. En 2012, un jeune coureur au profil relativement consistant (vice-champion du monde junior en 3.38, membre du « Top 3 » algérien sur sa distance de prédilection deux années successives qui se révèlent être l’année préolympique et l’année olympique, auteur au cours de ces deux mêmes années d’un 3.35 le classant autour de la 50ème place mondiale) n’est pas retenu pour les jeux olympiques pour courir la distance préférée des Algériens. Quatre ans plus tard, un autre jeune, du même âge (21 ans) n’ayant pas atteint la maturité du premier, avec un chrono le hissant à la 62ème place mondiale fait partie du voyage.

Zerrifi observe que, 4 ans après que la fédération ait pris  la décision de le laisser à la maison, Abderrahmane Anou « est maintenant délaissé ». En réalité, au début de la dernière saison sportive (2015-2016), Anou avait disparu complètement du paysage athlétique algérien. Personne ne savait ce qu’il était devenu. Jusqu’à ce que nous retrouvions sa trace dans un article, paru sur un site français, indiquant sa présence à Montpellier.

Nous devons supposer que c’est cette situation de rejet qui l’a conduit sur le chemin difficile de l’exil pour tenter de renaître sportivement. Un exilé qui a rompu le lien qui l’attachait à la FAA et aux subsides des pouvoirs publics. Zerrifi qui connait bien le milieu ajoute pour rencontrer régulièrement ses compatriotes (les athlètes-migrateurs et les coureurs exilés) dans les compétitions organisées sur le sol français : « … et il n'est pas le seul! ».


Combien sont-ils ? Combien ont-ils été ? Nous ne le savons pas et nous ne le sauront pas. Les réseaux sociaux indiquent cependant que la progéniture des champions d’il y a un quart de siècle ont fondé des foyers féconds en jeunes champions s’exprimant valeureusement en terre d’exil. 

lundi 28 novembre 2016

Polémiques (55), « Blondin » évoque Anou

La réponse à la question hautement impertinente de Zerrifi (à ce moment-là, qui parmi les athlètes auraient osé tenir ce genre de tels propos ?) sera donnée un peu plus tard. A la fin du mois d’août, à la fin de Jeux. Sur les réseaux sociaux, sur toutes les chaines de télévisions, dans tous les journaux.

Pour Zerrifi, au mois de juillet, les dès étaient jetés, les jeux faits. Il ne sera pas du voyage au pays de la samba. Il ne connaitra pas les artères sillonnées par le carnaval de Rio. Il est en plein « carnaval fi dechra » pour plagier le titre du film humoristique illustrant certains absurdités de la vie quotidienne.

Parce qu’il côtoie les athlètes, dans ce qui se présentait alors comme une anticipation des futures  déclarations intempestives et, de notre point de vue, inopportunes de la part des protégés et des bénéficiaires du système (Makhloufi et Bouraâda), Zerrifi affirme qu’ « ils vous répondront tous la même chose que moi ».
Les privilégiés du système donneront le ton à la campagne médiatico-démagogique. Zerrifi avait eu raison avant l’heure.

En proposant au journaliste de confirmer ses propos sur l’aide à la préparation en s’adressant aux autres athlètes de la sélection nationale, Zerrifi tente une explication à ce sentiment qui serait commun à tous les athlètes algériens : « le système actuel aide les athlètes une fois au sommet ».

Son raisonnement, partagé par tous (athlètes et entraîneurs), est que « les athlètes ont besoin d'aide avant, pas après ». Le système est connu depuis 1990, depuis que l’excellence a été érigée en marqueur de l’idéologie sportive. Zerrifi n’est pas intégré dans le système…..de la starisation. De plus, il est loin du Sato, des entraîneurs qui sont au  dessus du lot. C’est un intrus. Comme tant d’autres d’ailleurs, il fait partie  des canards noirs de la couvée, de la course à pied.

Dans ce qui s’apparente à un cri de dépit, Abdelhamid Zerrifi illustre « le fonctionnement illogique » qu’il dénonce par la situation vécue par celui qui est devenu, depuis le début de la saison 2015-2016, son coéquipier au Montpellier Athlétic Méditerranée.

 Zerrifi rappela, profitant de l’opportunité offerte par l’interview, la situation de l’ancien vice-champion du monde junior 2010 du 1 500 mètres, Abderrahmane Anou (3.38.86 à Moncton, Canada). Un athlète qui aurait pu, qui aurait dû suivre la même voie que Nouredinne Morceli.

Le champion olympique, vénéré par tous les Algériens, a également été vice-champion du monde du 1 500 mètres (en 1988) à Sudbury, une autre ville de ce Canada, nouvelle terre d’exil attirant nos compatriotes. Une médaille qui lui servit de tremplin.

Lorsque l’on regarde dans le rétroviseur, Nouredinne Morceli n’a bénéficié de l’aide et de l’accompagnement qu’après qu’il ait eu atteint le haut niveau. Après le titre de champion du monde de Tokyo (1991). Pour Hassiba Boulmerka, ce fut après son double titre africain de 1988 (800 et 1500). Avec son entrée dans l’ « écurie fédérale ».  
Morceli et Boulmerka appartiennent aux premières années, celles de la mise en place du système de gestion du mouvement sportif né suite à la mise au rencart de la « Réforme sportive ». Le prélude, disait-on alors, du professionnalisme.

 Pourtant, un quart de siècle plus tard, Toufik Makhloufi, s’est retrouvé dans la même situation. Il n’a été reconnu par les instances sportives nationales qu’après qu’il eut remporté la médaille d’or inespérée des jeux olympiques de Londres (2012). Une explication plausible à ses excès d’aujourd’hui. Dans un contexte social différent (mais pourtant presque similaire) de celui de la décennie noire. Le pays était en crise financière.


Quelques mois après les championnats du monde juniors de Sudbury (1988), quelques semaines après les JO de Séoul (1988) où il avait été invité, Nouredinne Morceli, talentueux gamin (18 ans) prenait son envol (dans des conditions rocambolesques que nous laisseront aux principaux concernés le soin de raconter lorsque Nouredinne et surtout son frère Abderrahmane et Amar Brahmia en auront le désir ou écriront leurs mémoires) pour la Californie grâce à l’aide précieuse de la championne olympique marocaine du 400 mètres-haies des jeux de Los Angeles (1984), Nawel El Moutawakel qui permit son inscription au Riverside Collège. Un voyage dont également firent partie Khaida Lotfi (triple saut) et Réda Abdenouz (800 mètres), alors deux jeunes athlètes dont le talent éblouissait les observateurs avertis.

dimanche 27 novembre 2016

Polémiques (54), Prélude aux critiques aoûtiennes

Lorsque l’interviewer demanda à Abdelhamid Zerrifi s’il soupçonnait «  la DTN d’avoir  avantagé certains athlètes» - question cruciale s’il en est de la part d’un quotidien que l’on ne peut ranger dans la catégorie des fervents soutiens de la FAA, ostensiblement ciblée par la publication des deux articles consacrés (aux intersaisons 2014-2015 et 2015-2016) à Toufik Makhloufi en guerre contre le système sportif national dont le premier représentant, celui avec lequel il est en relation directe est, à ses yeux, la fédération) – le coureur de 3 000 mètres steeple observe que c’est la course (celle qui a permis à Messaoudi de réaliser le minima de participation), le contexte dans lequel elle a été organisée qui le gêne grandement. Il a su éviter adroitement le  piège qui lui était  tendu. Une telle pensée, celle présentée par le journaliste, ne lui avait pas effleuré l’esprit. Elle n’appartient pas à son mode de pensée, aux valeurs dans lesquelles il a été éduqué.

Il remarque qu’elle a été courue à deux heures du matin (il ne relève pas - sans doute parce que cela ne fait pas partie de ses préoccupations majeures ou que cela soit pour lui un fait secondaire, sans importance particulière - qu’il s’agissait d’une soirée du mois de Ramadhan), que seulement 3 athlètes étaient au départ. On ne  sait pas s’il a été invité à y prendre part. Nous devons envisager que personne n’a pensé à faire de cette course et de cette compétition meublant les soirées ramadanesques, une épreuve sélective.

Pire, pour cette tentative de réalisation d’une performance de haut niveau, aucun lièvre (« sans meneur d'allure » fut l’expression très expressive qu’il a utilisée) n’avait été désigné. Il faut reconnaitre que c’est très déconcertant. Il constate que, dans de telles conditions, sans réelle adversité, «  réaliser les minimas c'est costaud ».

Donc, Zerrifi salue, sans arrière pensée, le chrono. Quant à nous, nous penserons simplement que s’il avait été bercé, au cours des 10 années qui viennent de s’écouler, par l’ambiance qui règne au Sato il aurait tenu un autre discours. Moins protocolaire. Le chrono aurait été mis en doute.

Abdelhamid Zerrifi sait ce qu’est ce genre de course. Il y a participé. Dans les colonnes du quotidien français « L’Indépendant », dans un article qui lui a été consacré en sa qualité de représentant (algérien) de la ligue régionale du Languedoc-Roussillon aux championnats du monde de Pékin (2015), il est possible de comprendre qu’il n’en garde pas un bon souvenir.

Dans l’article qu’il lui a été consacré, suite à la sélection pour les championnats du monde de Pékin, notre confrère français rapporte les propos de « Hamid Blondin ». Ils expriment les sentiments mitigés qu’il a pour la course montée par la FAA. Celle à laquelle il a participé.

 « Comme la majorité des athlètes, Hamid Zerrifi a tremblé jusqu'au bout. Sa qualification pour les Championnats du Monde de Pékin (22 au 30 août) tenait à un fil. "La Fédération Algérienne a monté une course pour pouvoir faire les minimas, mais il n'y avait pas de lièvres, se désole le Perpignanais, qui court sous les couleurs blanches et vertes de son pays d'origine. Il fallait être dans les 45 premiers mondiaux au temps. Je suis 37e…" ».

Ce passage décrit la difficulté à obtenir le ticket pour Pékin finalement acquis au temps. Le 37ème chrono mondial, après déduction de tous les athlètes ne faisant pas partie du quota de 3 athlètes par membre de l’IAAF autorisés par la réglementation internationale.


On pourrait croire que l’éloignement, que vivre en exil, dans un autre pays que celui qu’il représente, aurait provoqué ce sentiment d’abandon, d’être considéré comme un étranger. C’est alors qu’il lance au journaliste un défi, celui de se rapprocher, d’interroger les  athlètes de l'équipe nationale (les Algéro-algériens, les « locaux » du football) et de leur demander s’ils se sentent soutenus et aidés.

samedi 26 novembre 2016

Au royaume des contorsionnistes


Nous avons appris d’une source bien placée, idéalement serait l’appréciation la plus adéquate, et à ce titre bien informée, que les frais de mission perçus en devises en vue de la participation annulée (boycottée ?) aux championnats du monde d’athlétisme indoor n’avaient pas été restitués au 31 octobre 2016. La compétition en salle, prétexte à ce dossier de sortie s’est  déroulée en mars 2016.
Le silence des concernés (Mahour Bacha, Larbi Bouraâda et Mohamed Hocine, entraîneur au statut indéfini et caméléonesque) mais essentiellement celui désigné comme chef de mission, a donné lieu à une relance neuf (9) mois plus tard.
Notre précédent article (au sujet des billets d’avion) a connu un rebondissement assez intéressant. Deux billets n’ont pas été utilisés, ils ont été présentés par la FAA pour remboursement par la CPO. Tandis que le troisième billet (celui de Mohamed Hocine) aurait été consommé ultérieurement dans des circonstances non élucidées mais apparemment n’ayant pas de liens avec la préparation olympique.
En son temps, dans une situation presque similaire (remise tardive des justificatifs de dépenses), Brahmia avait été destinataire d’un tel acte administratif. Sauf que Brahmia avait une excuse…… à la limite de l’acceptable.
En ce temps-là, avec ses athlètes, ils cumulaient les stages et les compétitions. La préparation, le respect des engagements compétitifs seraient passées en priorité, avant la paperasse (qui nuit tant à la sérénité des techniciens d’athlétisme qui sont en permanence à voyager en avions et en trains européens). Un argument qui, il faut le dire, ne le dégage pas entièrement de ses responsabilités.
Replacée dans le contexte temporel (pendant le calme qui précède la tempête) cette mission, ce déplacement de Portland était programmé avant l’incident provoqué par l’entraîneur de Lahoulou et de tant d’autres nuisances scripturales, sonores et visuelles. Cet impair, préjudiciable à l’intégrité de toute la corporation des entraîneurs, a permis à Mahour Bacha une exploitation éhontée. Il a tenté d’entraîner quelques entraîneurs d’athlétisme (en fait ceux de l’élite nationale profitant des multiples avantages découlant de ce statut) dans sa guérilla contre la CPO.
Aujourd’hui, à cause de ce mouvement de rébellion, ils sont devenus sujets à caution. Le plus souvent  assimilés à ceux ayant éprouvé la pratique dénoncée par la CPO. Dans le meilleur des cas, il leur est reproché d’avoir été des proies faciles à la manipulation.
La conséquence a été un accroc aux relations jusqu’alors plus ou moins cordiales entre la CPO et la FAA. Cela débouchera sur le refus de Mahour Bacha d’entretenir des relations avec la CPO, de s’insurger contre les prérogatives attribuées à cette commission avant que l’entraîneur de Bouraâda ne s’en prenne à Brahmia à travers les médias de masse.
Au retour de Rio, alors que la polémique faisait rage, Mahour Bacha déclarait à la télévision qu’il avait financé personnellement, avec ses propres deniers (19 000 euros soit près de 2 millions 300 000 dinars) un stage de préparation de Bouraâda. A la réflexion, la somme est si importante qu’elle ne peut raisonnablement être en possession d’un citoyen algérien ou d’un entraîneur national, aussi huppé soit-il. A moins qu’il ne soit entraîneur de foot. En athlétisme, la seule exception pourrait être Brahmia, l’homme aux multiples casquettes. Dont celle de manager d’athlètes percevant un pourcentage sur les gains de ses protégés.
Ahmed Mahour Bacha est présentement le maître de la pénombre. Dans ce domaine, il a succédé à Brahmia qui est aujourd’hui contraint (par les fonctions qu’il occupe) au respect des règles de la transparence administrative et comptable.
Expert en palabres interminables, Amar Brahmia sait probablement s’y retrouver dans l’entrelacs des dossiers de sortie non apurés, en instance. Ce qui n’a pas été le cas de l’homme fort de l’athlétisme algérien, de l’ancien décathlonien (attendu au coin du bois par des adversaires de plus en plus nombreux) qui s’est embrouillé dans les manigances.  
Si l’on se penche sur la préparation olympique de Bouraâda, on constate que l’attitude exagérément passionnée et émotionnelle de Mahour Bacha en a empêché le déroulement normal. Une blessure (contestée) au dos lui permet de s’entraîner régulièrement au Sato mais l’empêche de concourir aux championnats du monde indoor. Un stage plusieurs fois retardé suite au refus de l’entraîneur (ayant pronostiqué une médaille de bronze mais semant des embuches sur le parcours de son athlète) de le faire financer par le COA. Une situation si compliquée qu’elle obligea la FAA et le MJS à des acrobaties, à s’adresser à un prêteur (bien que celui-ci soit une institution sportive, cette démarche a permis de contourner un obstacle factice créé de toutes pièces par Mahour Bacha) que la FAA devra bien rembourser soit sur ses fonds propres (à la réception de son budget) soit en faisant appel (ce qui relève de la logique) à la CPO.  Beaucoup de bruit pour rien.

Il faudrait certainement revoir la chronologie des agissements de Mahour Bacha. De ses retournements, de ses contradictions, du refus de financement par la CPO d’un stage en terre ibérique et acceptation de 400 euros pour des soins (une injection ?) au Portugal attribués par la même CPO. 

vendredi 25 novembre 2016

Les devises prises en otage


Le mandat finissant de la FAA est (selon la compréhension que nous en avons) un des plus catastrophiques que la discipline ait connu depuis sa création. Les commentaires diffusés sur les réseaux sociaux ne sont certes pas la preuve d’un échec flagrant. On y sent pourtant comme un malaise généralisé ou mal exprimé. On ressent souvent qu’à la base il y a comme la hantise d’irriter les autorités, les tout puissants cadres des DJS et les membres de la fédération. Mais, en lisant entre les lignes….
La base (nous aimons bien cette expression qui renvoie dans nos souvenirs au discours populiste fortement médiatisé par « l’Unique » chaîne de télévision d’il y a quelques décennies) n’est plus en phase avec les  instances dirigeantes, que celles-ci soient  au niveau des ligues ou de la fédération. Que dire de la majorité silencieuse, celle que l’on ne trouve pas dans les rangs de la société civile, dans les associations consommatrices de subventions indécentes. Celle qui est exclue des rendez-vous électoraux, des assemblées générales des structures et instances sportives devenues un repaire, raconte-t-on à tout bout de champ, d’opportunistes de tous bords, de matérialistes bon teint.
 La FAA est confrontée à un double dilemme. A la base de la pyramide, les anciens athlètes, anciens entraîneurs, et anciens dirigeants ont le sentiment d’être marginalisés, de ne plus compter dans le concert sportif. Les clubs se sentent négligés. L’harmonie avec les autorités locales (communes), qui était la règle (du temps du Parti unique puis pendant les années 90 avec le parti « né avec les moustaches ») a disparu. Le multipartisme ainsi que l’influence exercée sur les masses populaires par l’idéologie affairiste fondée sur le background religieux sont passés par là.
Plus personne n’accorde de l’intérêt aux gamins et aux gamines. Le secteur scolaire est en pleine déconfiture. Le soutien matériel et financier des communes s’est réduit comme une peau de chagrin. Elles n’apportent plus qu’une aide parcimonieuse aux clubs dont les tutelles (DJS et fédération) ne leur accordent pas l’attention désirée.
L’esprit de corps a cessé d’exister. Chacun pour soi, l’athlétisme pour tous ! Dans une société qui a perdu ses valeurs et se retrouve sans repères. Ou plutôt avec un seul : se remplir les poches, gonfler les comptes en banque, le change informel, l’intermédiation et la construction immobilière. Pendant les heures de travail.
Les relations de la fédération avec ses principaux partenaires (le comité olympique et le ministère de la jeunesse et des sports) se sont détériorées durant ce mandat. Principalement depuis la fin de l’année 2014 qui a vu la gestion de la préparation de Toufik Makhloufi devenir une véritable chausse trappes obligeant le COA et le MJS à intervenir dans des situations hyper sensibles, négligées ou provoquées par les membres de la FAA.  
L’entraineur d’Abdelmalek Lahoulou a été pris au début de l’été en flagrant délit de contournement…. de la morale. Il a délaissé les sentes auxquelles ses pairs d’hier se sont habitués pour emprunter l’échangeur menant à l’autoroute…..
Mahour Bacha, grand défenseur de ses pairs, s’en est pris à la CPO et à son président. Pour bien faire, il s’est permis de publier sur Facebook des dossiers de sortie qui, selon lui, seraient litigieux. Autant que celui de l’entraîneur de Lahoulou ou peut être pire. Objectif : tarer, équilibrer les fléaux de la balance !
Si nous avons bien compris le discours tenu par Mahour Bacha au printemps 2016 c’est que les justificatifs de dépenses n’auraient été transmis que six mois après le stage et que l’apurement de ce dossier de sortie a fait l’objet d’une relance de la fédération en place au cours cet épisode qui eut lieu lors de première décennie du 21ème siècle. Du temps où Brahmia était le DTS du MCA dont les escouades de coureurs de demi-fond patrouillaient sur les pistes les plus prestigieuses.
Selon les non-dits de la publication de Mahour Bacha, Brahmia a été pris à défaut. En conséquence, il ne serait plus crédible dans ses fonctions de président de la CPO. Il faut le destituer, le renvoyer, etc. Laisser la place à des personnes plus…..et moins…..(le lecteur mettra ce qu’il voudra).  
Nos lecteurs ont encore en mémoire la présentation à paiement des billets d’avions non utilisés de Mahour Bacha et de Bouraâda après que l’athlète ait déclaré forfait pour les championnats du monde en salle.

Ces billets, dans la logique administrative, auraient du être remboursés dans le prolongement immédiat de l’annulation du déplacement. Les frais de mission (en devises) auraient du être restitués, selon la réglementation des changes, dans les jours qui suivent. 

jeudi 24 novembre 2016

Polémiques (53), La fixation de Zerrifi

Lorsque l’on exclue de notre champ de réflexion la question de rivalité (ou de jalousie) sportive que l’interviewé (Abdelhamid Zerrifi) en personne n’a pas abordé et qui ne semble pas faire partie de son univers, on s’aperçoit qu’il se préoccupe essentiellement de l'organisation de la course qui lui reste comme une arête (de poisson) en travers de la gorge. Il fait une fixation (connotée négativement) sur la course en elle-même. Cette course qui est la  cause de son absence aux Jeux de Rio.

A  propos de cette course, Zerrifi déclare qu’elle fut organisée avec 3 athlètes qui se sont présentés au départ  et que 2 d’entre eux franchirent la ligne d'arrivée. Plutôt un test qu’une véritable course. Même si elle fut courue dans une compétition officielle. Une course sur mesure. A laquelle, il n’a pas été associé ce qui fait naitre une sensation de frustration, de mise à l’écart.

Comme s’il ne lui fallait qu’un prétexte pour libérer l’amertume, la colère qui habite son cœur et  obscurcit son esprit, Zerrifi s’attaque au système fédéral actuel qui, selon lui, « dépasse l'amateurisme ». Un concept dont nous n’avons pas compris le sens jusqu’à ce qu’il nous soit venu à l’esprit l’idée que ce qui dépasse l’amateurisme est le bricolage, l’absence d’idée directrice.

Le système fédéral est décrit comme étant un espace où « il n'y a aucune communication entre les dirigeants et les athlètes ». Chacun vivant en vase clos. Un environnement dans lequel l’athlète qui devrait être l’objet de toutes les attentions, « ne sent pas aidé ni accompagné » dans son projet sportif. La fédération serait une structure dans laquelle « tu dois toujours batailler pour tout», dit-il.

La suite de l’interview accordée par Zerrifi montre une certaine lassitude, un sentiment d’incompréhension. En fait, il exprime ouvertement ce sentiment  diffus qu’éprouvent les Algériens de France quand ils sont en visite au pays. L’absence de facilitations ou plus exactement ce qu’ils appréhendent le plus: la lourdeur des démarches à effectuer, la confrontation permanente à ce qui paraît être des entraves de toutes sortes que certains se plairaient à semer devant les demandes de prestations et ce que cela suscite comme pratiques parasitaires faisant d’un droit un service rendu. La discrimination (bien que ce comportement s’applique à tous les Algériens) semble pointer le bout de son nez.

 Zerrifi reconnait implicitement qu’il a été (un peu) aidé. Il observe aussi que pour « les seules aides que j'ai eues,  j'ai dû me déplacer sur Alger ». Doit-on comprendre qu’il s’agit d’aides conditionnées, à réclamer ? Il ne le dit pas mais nous devons comprendre que pour ce faire, pour obtenir ces aides, il a du mettre de côté, le temps d’un séjour à Alger, ses obligations privées et professionnelles, sa préparation, surmonter des obstacles administratifs, franchir des frontières, survoler 800 kilomètres de mer. Tout se qui se met entre deux pays comme la France où il réside et l’Algérie dont il porte les couleurs. Il n’en parle pas ou, plus exactement, considère que « c’est normal » parce qu’avec le temps il s’y est habitué et que dans son subconscient se dessine, au moment de l’interview, ce qui l’attendait au moment de percevoir l’aide fédérale était pire.

Mais, de quelle nature ont été ces aides ? Est-ce une aide personnalisée ? Dans le cadre de la préparation de l’EN lors des regroupements organisés la veille des départs vers Moscou ou Pékin ? Nous ne le savons pas car il n’en dit rien spontanément. Le journaliste n’a pas exploré (à tort, selon nous) cette voie.


La préoccupation médiatique est ailleurs. Certainement a-telle été d’obtenir un éclairage extérieur (nous avons envie de dire plus objectif car émanant d’un témoin qui ne serait pas formaté par le Sato) sur les discours entendus au sujet de traitements particuliers, le fameux refrain sur le « deux poids et deux mesures » que l’on entend dans la bouche des athlètes, des entraîneurs et des dirigeants ne faisant pas partie de la cour fédérale. 

mercredi 23 novembre 2016

Polémiques (52), Ni aide, ni accompagnement

L’année des  championnats du monde de Pékin (2015), Zerrifi avait réussi à faire partie des 40 meilleurs mondiaux sur 3 000 mètres steeple. Ce classement mondial lui avait permis d’être repêché par l’IAAF. L’instance mondiale de l’athlétisme pour cette compétition représentant le niveau le plus élevé de la discipline (ce détail réglementaire ne s’applique pas aux jeux olympiques), s’octroie ce pouvoir lorsque la nation bénéficiaire n’a pas épuisé son quota de trois athlètes maximum par épreuves et qu’il faut compléter les séries (premier tour qualificatif) par des athlètes n’ayant pas accompli les minima.
Il avait également réalisé les minima pour les JO avant que le délai ne soit écoulé. Son chrono (et sa place parmi la meute venue de la Corne de l’Afrique) à Monaco est donc une seconde performance de confirmation dans une course menée tambour battant. Le must du must !
Lorsque l’on examine les deux profils, deux éléments d’appréciation sont favorables à Zerrifi : son record personnel (8.25.96) établi en 2013 (ainsi qu’un niveau de performance régulier à 8.30) et son âge (30 ans) qui est celui de la maturité technique. De plus, Zerrifi a pris part à deux championnats du monde (Moscou 2013 et Pékin 2015) et devrait donc être capable de gérer le stress engendré par ce niveau de compétition.
Pour le malheur d’ « Abdelhamid la malchance », un de ses jeunes concurrents, le jeune Ali Messaoudi (une valeur montante du demi-fond algérien), peu connu avant ce chrono, a réalisé 8.27.99 (62ème mondial), dans une course organisée à Alger, le 28 juin dernier, en plein mois de Ramadhan. Ses atouts sont la jeunesse (20 ans) et un chrono légèrement meilleur de 15 centièmes de secondes. Un chrono qui est aussi son record personnel. Un record couplé à un potentiel de progression important. A son désavantage, son inexpérience des compétitions de cette envergure.
Comme il ne s’agit pas de prendre parti pour l’un ou pour l’autre, nous décréterons le match nul. Comment départager les deux protagonistes ? L’idéal aurait été de rassembler les quatre coureurs (y compris  les deux autres coureurs – Bilal Tabti et Hicham Bouchiha – qui bénéficiaient d’un avantage chronométrique de plusieurs secondes) dans une sorte de trials à l’américaine (pour l’ensemble des épreuves), à la kenyane (demi-fond) ou à la jamaïcaine (sprint) afin de départager les presque ex-æquo. La fédération donne l’impression d’avoir choisi une autre option : organiser une course pour Messaoudi.
Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, Abdelhamid Zerrifi fait preuve d’esprit sportif. Il ne remet pas en cause la capacité de Messaoudi à réaliser le chrono qui lui a été attribué. Ni le chrono. D’ailleurs ce qu’il en dit est sympathique puisqu’il qu’il le décrit comme « un jeune qui progresse bien ». Sa cible n’est pas Messaoudi mais la fédération.

Lorsque l’on s’intéresse à Messaoudi, nous devons préciser qu’il avait tenté de réussir les minima en participant à de nombreuses courses en Europe. Comme la majorité des athlètes algériens ayant eu la prétention de participer aux jeux, il s’est épuisé à courir après les minima. Il n’est pas vraiment connu des spécialistes. L’athlète du CNN est un champion en devenir. Un de ces nombreux espoirs qui apparaissent régulièrement. Il présente, cela doit être reconnu  un potentiel non négligeable (8.36.23 sur le 3 000 mètres steeple et 3.42.86 sur 1 500, à 20 ans, en 2015).

Dans ce contexte rétrospectif, sa meilleure performance 2016 (avant cette course spéciale « montée » au Sato) avait été obtenue à Montbéliard en 8.31.42. Il avait fini derrière Zerrifi tout en faisant faire à son record personnel un bond de près de 5 secondes.


mardi 22 novembre 2016

Makhloufi, le nouveau Pantagruel


Lors des deux « crises médiatiques » qui ont crispé (c’est le moins que l’on puisse dire) les relations entre le mouvement sportif (ministère de la jeunesse et des sports et comité olympique algérien) et Toufik Makhloufi à la fin des années 2014 et 2015, nous n’avions pas compris le background. Loin s’en faut.
Trop de non-dits, trop d’allusions incompréhensibles. Des reproches sur son train de vie, sur les dépenses engagées, sur ses exigences dont nul ne voulait dire qu’elles étaient dispendieuses. Des rumeurs sans rien de tangibles, sans éléments d’appréciation à se mettre sous la dent. Quand elles étaient vérifiées, étayées, elles étaient tues dans les médias pour ne pas égratigner une image représentative, une icône nationale…..du faste, du laisser-aller.
Des chiffres incroyables circulaient alors sur sa prise en charge par l’Etat. Des sommes énormes non justifiées ou à justifier. Une comptabilité impossible à arrêter dans les délais face aux atermoiements de la diva athlétique et des soutiens d’un champion à qui l’on devait passer tous les caprices. Des milliards de centimes susurrés, glissés dans le tube pneumatique qui, il y a des décennies, faisait office de distributeur silencieux de télégrammes. La formation olympique ne s’était pas crue autoriser à utiliser les réseaux sociaux fracassants. Contrairement à ses opposants qui sauront en faire bon usage.
Jusqu’à il y a peu, il nous avait été impossible de comprendre la fureur retenue des responsables devant faire face à une situation devenu ingérable parce que la fédération d’athlétisme n’avait pas pris la responsabilité de mettre le holà, ne pouvait expliquer les dépenses fastueuses. Ou certainement faisait en sorte qu’il en soit ainsi.
Dans un flash-back, revenons à la fin 2015 lorsque le président du COA avait lâché le morceau, une vérité si amère qu’elle semblait tendancieuse. Il réagissait à chaud à une polémique enclenchée par Philippe Dupont (le coach de Makhloufi) - dont nous soupçonnons qu’il a été embarqué à son corps défendant dans une pièce, dans une opérette du théâtre des boulevards de Dely Ibrahim – sur fond de visa Schengen non obtenu par son athlète. Un ratage monumental qui avait modifié les plans de préparation. Les allégations du président du COA avaient paru relever d’on ne sait quel machiavélisme maladroit.
Les déclarations du président du comité olympique portaient en fait le sceau d’une parade défensive. En dire le maximum sans aller trop loin. Selon lui, le champion olympique était bien pris en charge, sans restriction aucune. Sauf que le champion exagérait, avait dépassé les limites socialement admises.
Son discours, comme plus tard celui de Brahmia, a été inaudible. Pour cause, ils traînent (c’est de notoriété sportive) trop de casseroles. Comme un couple de « just married ». Comme les personnages publics. Dans tous les secteurs de l’activité humaine. Des casseroles que leurs opposants savent faire tinter à bon escient. 
Une année plus tôt, ce même président du COA avait pris sa défense (dixit Makhloufi en personne),  à propos d’un stage de préparation à l’étranger, contre le ministre de l’époque. Le COA avait été l’allié de la FAA dont on sait aujourd’hui qu’elle n’a pas été aussi désintéressée qu’elle le prétend.
En décembre 2015, en dévoilant certains éléments de la prise en charge, Mustapha Berraf n’a pas tout dit. Il aurait peut être mieux fait de tout dévoiler pour mettre à la raison un champion ingérable, selon le président de la FAA.
Lors de notre déplacement à Alger, nous avons obtenu l’information. Une information délirante. Une de celle à laquelle on ne s’attend pas. Celle qui vous fait tomber à terre. Le postérieur en premier, amortisseur involontaire du choc.
Toufik Makhloufi a remplacé Pantagruel, fils de Gargantua, héros des romans de Rabelais, auteur français du Moyen Age. Un véritable ogre. L’équivalent de Polyphème, ce Cyclope que l’aède aveugle grec Homère fit rencontrer à Ulysse de retour de la guerre de Troie durant l’Odyssée. Un Ghoul doté d’un appétit impossible à satisfaire. Monstre insatiable fleurissant dans les contes de nos grands-mères, vivant dans les coins plus reculés de nos contrées. Mangeur de chair humaine lorsque nos ancêtres se délectaient de plantes sauvages ramassées dans les champs et les bois, de glands et au mieux de châtaignes, d’un couscous d’orge ou de seigle

Hébergé à l’hôtel Sheraton, un des hauts lieux de la nomenklatura, Toufik Makhloufi a présenté à paiement une facture sur laquelle figure des frais de restauration et de bar s’élevant quotidiennement à environ 75 000 dinars par jour. 37 000 dinars (310 euros) pour la restauration. 37 000 dinars pour le bar. Nous ne ferons pas de commentaires. Une indication : le salaire national minimum est d’environ  16 000 dinars nets (133 euros) (après déduction des cotisations sociales). Une rémunération faisant vivre une famille pendant un mois.

lundi 21 novembre 2016

A boire et à manger


Nous étions heureux « Sous l’olivier ». Seul, sans voir beaucoup de ces personnes qui vous empoisonnent inconsciemment la journée à peine commencée. Bien évidemment, il est impossible de vivre en ermite….quand on réside en ville. Il faut bien sortir de son chez soi pour acheter sa baguette de pain, son sachet de lait et quelques fruits et légumes pour consommer les 5 portions quotidiennes que vantent à satiété depuis des années la publicité télévisée.
Nous avons eu la malencontreuse idée, en déplacement, pour quelques jours à Alger, de nous perdre en ces lieux devenus mal famés que semblent être les terrains de prédilection des anciens sportifs (athlètes,    entraîneurs, dirigeants) qui bien que s’étant éloignés des terrains et salles de sports, des instances sportives  y conservent cependant de forts liens ou, plus exactement, tendent leurs antennes dans leurs direction pour se tenir informés de tout ce qui s’y passe.
En ces lieux, que dorénavant nous éviterons comme l’on tente d’échapper la peste et le choléra, on y apprend tant de choses qui vous dégoûtent définitivement d’avoir, pendant quelques années, côtoyés ces milieux. Rectification, de ne plus frayer avec ce qu’ils sont devenus.
Déambulant rue Ben M’hidi (ex-rue d’Isly), sur les Champs Elyséens de notre capitale, l’interpellation d’un ancien international, converti en entraîneur d’athlétisme avant de prendre récemment sa retraite, nous a amenés à prendre conscience que les milieux sportifs se sont encanaillés et ne valent guère mieux que les bas-fonds de nos villes, ceux où les petits trafics prolifèrent.
Pendant que ce sportif, appartenant à la préhistoire de l’athlétisme, nous en a raconté de belles. Des airs musicaux, des paroles ont alors résonné dans notre esprit : « El Barah » de l’icône de la musique chaâbie  et le « je vous parle d’un temps…. », un des moments forts de la variété française.
Un temps, le bon vieux temps, ce temps qui ne reviendra pas. Celui où les athlètes, les entraîneurs et les dirigeants étaient (presque) heureux avec un casse-croute frites-omelettes, au thon ou au camembert accompagné par une bouteille de gazouz, de soda de la production locale. Faute des grandes marques multinationales.
Une époque où le trajet Constantine-Alger se faisait en bus affrétés par la ligue (pour le transport des athlètes de tous âges qualifiés pour les championnats nationaux) pour le compte de clubs embarqués dans la même galère Chacun payant au prorata de personnes déplacées. La solidarité à petits prix.
Départ aux aurores. Arrivée la nuit tombée. En ce temps-là, l’idée d’autoroute n’avait pas germé. Elle était sans doute en gestation dans l’esprit d’un amoureux de la science-fiction, perdue dans l’espace interstellaire. Que dire des athlètes d’Annaba, de Souk Ahras, de Biskra, d’El Oued, de Maghnia et de Tlemcen soumis au pire des calvaires routiers ou ferroviaires?
Les champions d’Afrique, les sélectionnés pour les premiers championnats du monde de cross et d’athlétisme racontent encore les bouts de nuits sur les bancs de gare. Au mieux dans les auberges de jeunesse ou les internats de lycées.
Un temps où le dinar valait son baril de pétrole. Quand le touriste algérien obtenait 1 700-1 800 FF pour 1 000 DA. C’était avant que la dévaluation ne renverse la vapeur et  que ce même touriste pour 15 000 dinars ne reçoive que 130-135 euros.
Nous avons souvenir qu’un autre entraîneur, Kamel Benmissi (pour ne pas le nommer), avant qu’il ne soit porté à la présidence de la FAA, dans les années 90, nous avait dit un jour qu’en athlétisme « il y avait à boire et à manger ».
A cette époque où la guerre des idées était virulente, il faisait allusion à la diversité des opinions, si nombreuses qu’une poule n’aurait pas retrouvé ses poussins. Chacun des responsables en poste faisait de son mieux pour ne pas dépenser à tort et à travers, mettant en place une politique des bouts de chandelles. Parcimonie, quand tu tenais les rênes !
Autres temps, autres mœurs. Benmissi ainsi que ses prédécesseurs et ses successeurs seront sans doute malheureux d’apprendre qu’en athlétisme, aujourd’hui, il y a effectivement à boire et à manger. Cette fois-ci, au sens propre de l’expression. La fédération sait aujourd’hui offrir le gite et le couvert. Avec l’argent des autres (MJS, COA). Du contribuable.


dimanche 20 novembre 2016

Polémiques (51), Un été à ne pas oublier

Après que la FAA eut fait son choix et eut retenu le jeune Ali Messaoudi, dans une interview accordée à un des titres majeurs de la presse nationale en langue française, Abdelhamid Zerrifi exprima sa frustration, son opinion sur une éviction qui, née dans un contexte d’opacité bien éloigné de la transparence vantée par les politiques, a permis à ses compatriotes, à ses rivaux de décrocher l’une des trois places pour les Jeux Olympiques. Pour le bonheur de l’athlétisme algérien, quatre athlètes avaient réussi les minima.  Pour le malheur de Zerrifi, l’un d’entre eux devait être recalé. Ce fut lui.

Par cette interview, Abdelhamid Zerrifi fut le premier athlète à déblatérer, à critiquer ouvertement la fédération pour l’avoir écarté injustement et (c’est sa perception de la chose) pour avoir favorisé d’autres athlètes. Jusqu’alors les critiques étaient destinées à la commission de préparation olympique. Les ténors de l’athlétisme étaient les auteurs de ces critiques. Les athlètes videront leurs sacs d’amertume après les jeux. Avant les Jeux, Abdelhamid Zerrifi avait ouvert la voie de la contestation.

La relation faite par Zerrifi de son élimination de la liste est susceptible d’édifier sur les pratiques ayant cours au sein de la fédération. Il le fit après avoir rappelé qu’il ambitionnait (à juste titre d’ailleurs) « de prendre part à cette grande manifestation sportive » pour deux raisons.
La première  étant qu’il avait figuré «  sur la liste des présélectionnés de la fédération internationale et du CIO car j'ai fait les championnats du monde de Pékin l'année dernière ». La seconde pour avoir réalisé à deux reprises les minima « à Montbéliard le 1er juin et Monaco le 15 juillet dernier 8.28.14 ».
Le point de vue de Zerrifi tient indéniablement la route. Pour les instances internationales, il est effectivement un participant potentiel puisque ayant réalisé le minima exigé pendant la période internationalement admise. De plus, il a effectivement réalisé à deux reprises les minima. La première fois, comme il le dit lui-même, le 1er juin en devançant Ali Messaoudi qui allait le remplacer par la suite sur la liste des sélectionnés. Puis, une seconde fois (en dehors des délais) le 15 juillet. La période retenue (pour remettre la liste des présélectionnés) étant impérativement fixée au 11 juillet à minuit.
Donc, le 15 juillet, une course de 3 000 mètres steeple au niveau relevé était organisée à Monaco dans le cadre du programme du meeting  Herculis. Ce rendez-vous athlétique réputé était la dernière étape de la « Diamond League » avant l’ouverture des jeux olympiques. Une course rassemblant les meilleurs coureurs mondiaux et européens de l’épreuve en quête d’une évaluation.
Pour Zerrifi, un chrono inférieur aux minima, une place honorable parmi l’armada kenyane situe la valeur d’un  coureur. Elle signifie en outre qu’il est au point, pratiquement prêt à courir à Rio. Dans son esprit, tout concourt à dire qu’il mérite incontestablement de participer aux jeux olympiques. Même si le délai imposé par la FAA est légèrement dépassé. 
Paradoxalement, (Zerrifi l’apprendra s’il lit cette chronique) nous avons découvert, en vérifiant  les performances de l’année 2016, que le chrono réalisé par « Hamid Blondin » à Monaco n’est pas reconnu par la FAA. Pour elle, selon « ses » statistiques, ce chrono n’a jamais été réalisé. Un comble qui montre le suivi approximatif des athlètes algériens de haut niveau. Que dire alors des performances des athlètes licenciés dans des clubs de l’Algérie profonde.
La FAA, dans le « Top 10 2016 » (publié sur son site) lui concède seulement un 8.28.87 pour meilleure performance de l’année. Ce chrono, ne modifiant en rien la hiérarchie nationale, dénote remarquablement du peu de sérieux régnant dans la maison fédérale. L’IAAF, pour part, dans son bilan annuel dont la mise à jour est quasiment quotidienne, officialise les 8.28.14 revendiqué (notons-le dès le mois de juillet) par le coureur de Montpellier en le classant avec ce chrono à la 64ème place mondiale. Le même chrono figure au bilan de la FFA et du quotidien sportif français « L’Equipe ».

La FAA a tout simplement ignoré cette performance. Le mauvais esprit que nous sommes observe que l’écart d’une seconde entre la perf de Messaoudi valide incontestablement le choix fédéral. 15 centièmes de secondes auraient fait tiquer quelques-uns et les auraient certainement incités à trouver un critère de sélection plus adapté.

samedi 19 novembre 2016

Histoires de billets….d’avion


La guerre des chapelles nous connaissions, les clans aussi. Pourtant, ceux d’aujourd’hui ne semblent plus être ceux d’hier. Heureusement qu’ils existent. Cela permet d’entendre des vertes et des pas mures, de prendre connaissance de faits croustillants. Souvent, surprenants.
Les réseaux sociaux permettent de percevoir des territoires, des terrains de chasse partagés, des ligues, des fédérations dont des confréries se sont emparées.
Grâce à un internaute, ne portant pas notoirement dans son cœur Ahmed Mahour Bacha, nous connaissons le  prix du billet d’avion Alger-New York-Portland (Oregon, USA) et retour d’un vol intercontinental : 380 000 dinars (38 millions de centimes) soit  presque  le quart du prix du billet d’avion Paris-Rio de Janeiro-Paris de Toufik Makhloufi, à destination de l’hémisphère Sud du continent américain. Un billet pour la traversée de l’Atlantique Nord et un autre pour la traversée Sud de cet océan, théâtre des exploits des pilotes des avions (alors) poussifs et inconfortables de l’Aéropostale des débuts du 20ème siècle.
Le mystère régnant sur ce billet que la FAA a présenté à remboursement  (apparemment sans observations de sa part) à la CPO, nous nous sentons autorisés à extrapoler à notre aise en observant qu’il (Makhloufi) aurait pu faire certainement - avec l’aide et  un effort  à la fois de l’agence de voyage qui a émis le billet et de l’athlète que l’on dit totalement dépourvu de scrupules - le tour complet de la planète pour le même prix.
La FAA n’a émis aucune réserve sur le prix du billet de Makhloufi et sur celui de son kiné particulier. On peut la comprendre. Mahour Bacha l’a écrit dans un commentaire sur Facebook. Quand il s’agit de l’argent du comité olympique, la fédération algérienne d’athlétisme doit s’en donner à cœur joie. Lorsqu’il faut puiser dans les caisses de la FAA, il faut faire attention aux dépenses. Il parlait de l’importance des sélections nationales, de critères durcis ou allégés. Il attribuait aussi cette philosophie à Saïd Lounnas qui fut l’un des meilleurs présidents de la FAA et un bon gestionnaire des deniers de l’Etat algérien et n’aurait certainement pas permis les dérives que l’on peut constater aujourd’hui.
 Fragilisée par un été mouvementé sur un fond d’histoires de billets d’avions, de la mise fin aux fonctions du secrétaire général, la rébellion médiatiques de ses athlètes les plus représentatifs, une baignoire au Sato qui fait le buzz sur les chaines de télévision qui n’en demandaient  pas tant pour se déchaîner, etc.), la fédération d’athlétisme a envoyé, en changeant simplement (nous le supposons du moins) le bordereau d’envoi, ces deux billets à la CPO. Une structure du COA, chargée de la gestion et du suivi de la préparation olympique, que l’on avait à partir de la fédération cherché à déstabiliser à tout prix. Lui envoyer la « patate chaude » relève d’un esprit machiavélique que l’on peut deviner.
Opposer un refus de payer à ces deux billets aurait été considéré comme un nouvel acte d’hostilités, la reprise de la guerre des tranchées entre le COA et Makhloufi qui entretiennent des relations houleuses que les caciques de la FAA auraient certainement attisés. La CPO, le COA aurait été pris entre feux. Ne rien dire, participe de la mauvaise gestion dont on l’accuse. Un dossier à exhiber en temps opportun.
L’été ayant été agité pour le COA et la CPO pris pour cibles ne pouvant rendre les coups, mais aussi en raison des nombreuses péripéties qui ont jalonné le voyage olympique, on comprend qu’il ait été prêté attention à tout courrier en provenance de la FAA.
Comme cette facture relative au déplacement de Mahour Bacha et de Larbi Bouraâda à destination de Portland présentée toujours par la même agence de voyage et de tourisme via la FAA.

Prétextant une blessure du décathlonien (Zahra Bouras, devenue ennemie déclarée de Mahour Bacha, affirme que Bouraâda ne l’était pas), Mahour Bacha et le décathlonien ne se sont pas déplacés. La blessure justifie ce forfait ! Rien n’empêchait les deux intéressés et la FAA à annuler les billets réservés qui sont certainement en possession des deux voyageurs. Ne l’ayant pas fait, la FAA est dans l’obligation de régler la facture de « service non fait ». Ce qu’elle ne peut faire car endettée. Il aurait mieux valu qu’elle le fasse pour ne pas ébruiter cet égarement. Elle fait suivre la facture. Une explication plausible à la mise fin aux fonctions unilatérale du secrétaire général de la fédération qui pourrait ne pas avoir marché dans la combine. Nous ne voulons pas envisager d’autres possibilités et des pratiques que l’ « affaire Lahoulou » fait ressortir. Les affaires d’argent étant récurrentes à la FAA.

mercredi 16 novembre 2016

La confrérie maléfique


Une passion frénétique s’est emparée des ligues de wilayas d’athlétisme en cette période d’élection. On ne compte plus celles qui ont constaté le dépôt  de recours auprès des directions de la jeunesse et des sports souvent complices de la débandade qui s’est installée dans les rouages des structures de gestion au niveau des wilayas.
Constantine, Bordj Bou Arreridj, Annaba, Blida, etc. font partie de ces ligues où, selon les informations qui nous parviennent directement (ou par les réseaux sociaux), la gestion de la discipline sportive serait catastrophique. La discipline n’est plus ce qu’elle a été. Constantine se meurt à petit feu. Annaba est dans le coma.
A Bordj Bou Arreridj, les clubs du chef lieu de la wilaya font illusion. Ils essayent tant bien que mal de survivre et de rester dans le haut des classements (individuels et par équipes) des courses de demi-fond et de fond, en cross ou sur route. Le travail des uns masque les carences des autres.
Les piliers de l’athlétisme bordjien sont exclus du collège électoral. Ils ne sont pas membres de l’assemblée générale. Ils ont été à l’origine des résultats nationaux et internationaux qui ne pèsent rien face à la parole emplie de vacuité des envahisseurs, des nouveaux venus. Les recours gênants ont été glissés dans un tiroir obligeant les fondateurs à s’adresser aux tribunaux.
De Blida, on nous apprend que ceux qui firent l’histoire de l’athlétisme blidéen n’y ont guère plus d’importance. Leurs places ont été occupées par des personnes, sans passé ni futur, refusant de leur accorder la considération que le travail sur le terrain, auprès de la ligue ou des équipes nationales d’hier et d’avant-hier mérite.
Aucun respect pour les artisans des heures les plus glorieuses. Celles où un Mohamed Selmi bataillait dans la boue des cross country et sur le bitume des semi et des marathons un peu partout sur les cinq continents. Ceux qui l’ont porté à bout de bras sont aujourd’hui persona-non-grata à la ligue. Les valeurs qu’ils portent dérangent. Son ancien entraîneur s’est plaint auprès de la DRAL de la wilaya. Il a été renvoyé à la DJS, juge et partie. Pourtant, il est là depuis la nuit des temps. Comme un chêne planté dans le décor, il les a vus arrivé en culottes courtes, les pieds nus  et la morve au nez. Ne pouvant le faire plier, on l’a déraciné.
A Constantine, la réglementation a été purement et simplement piétinée à la vue et au su de tous. On ne se cache pas. L’impunité est assurée. A la fin de l’assemblée générale ordinaire d’une ligue qui n’est plus que l’ombre d’elle même, le président a insisté pour que se déroule immédiatement une assemblée générale élective. Il a eu beau jeu de faire valoir la souveraineté de l’AG pour faire abstraction des règles du jeu électif (commission de candidature, commission de recours, examen des candidatures, délais, etc.). La vox populi avait parlé. Comme en 1992. Pour d’autres élections.
Des recours ont été déposés. Ils ont été finalement pris en considération par la DJS qui fit organiser l’AGE trois jours après l’examen du  recours. Un semblant de processus électoral a été mené au pas de course. Toujours en dépit des règles. Encore une fois malmenées. Faire semblant est le cri du cœur athlétique constantinois.
L’ancien président est réélu. Verdict des urnes, rien à dire. Si ce n’est qu’un nouveau recours est déposé. Un mois plus tard, la DJS n’a pas rendu sa réponse. La FAA également saisie s’est tue. La wilaya fait la morte ou a renvoyé le dossier à la DJS (tutelle du secteur concerné) jouant sur tous les tableaux. Personne ne veut examiner, ne veut débattre sereinement la question des cumuls qui serait à l’origine du dit-recours. On exhibe les textes sans pouvoir en dire le sens.
A Annaba, un membre de l’AG refuse d’être considéré comme le représentant des officiels puisqu’il n’en est pas un et revendique le statut de membre fondateur qui est réellement le sien. Son leitmotiv, mille fois entendu, est qu’il est « Radjel el Kanoun » (homme de loi). Il exige donc, au nom de la loi, que sa réclamation soit enregistrée par l’huissier présent sur les lieux. Celui-ci ne le fait pas et quitte la salle. La liste des membres fondateurs n’ayant pas été présentée par les organisateurs, l’assemblée générale capote. La faute à celui qui demande l’application de la loi et que l’on respecte son statut. Les membres de l’assemblée générale le connaissent bien, très bien. Trop bien. Il est un des leurs depuis si longtemps. Depuis une éternité.
Une demi-heure plus tard, une campagne de désinformation débute sur les réseaux sociaux. Elle est emmenée par Ahmed Mahour Bacha. Rien d’anormal à cela. Le membre en question est Amar Brahmia.  Quelques noms parmi les membres fondateurs figurant sur le procès verbal retrouvé un peu plus tard : Amrouci, Mekerssi, Messaouda Oucherif-Khellili, le défunt El Hadi Sayah, etc. Du beau monde, n’est-ce-pas ?

Nous en déduisons que les ligues seraient livrées, pieds et poings liés, à l’incompétence et à l’inertie avec l’agrément de protecteurs confortablement installés au niveau des DJS validant à tours de bras des assemblées générales se tenant en dépit de toutes les règles procédurales. Leur crédo faire semblant d’être présent sur le terrain. A soutenir contre vents et marées les petits copains.

mardi 15 novembre 2016

Polémiques (50), Abdelhamid (Zerrifi) la malchance

La dimension particulière des jeux n’a pas été perçue comme il se doit par la fédération. Pourtant dans le spectre des événements sportifs, ils sont la compétition qui donne à une simple participation, à une présence au premier tour des séries qualificatives, une saveur particulière, inégalable. Un sentiment que l’on ne peut ressentir lorsque l’on n’a pas été pratiquant ou quand on a oublié ce qui peut motiver un athlète.

D’aucuns, dans des discours acerbes contenus là où ils ne peuvent être entendus, diront que les motivations divergent grandement. L’appât du gain en devises, les voyages, les frais de mission et les prises en charge seraient la motivation des membres du bureau fédéral et des sangsues qui s’accrochent fermement aux strapontins.

Tous les athlètes (à l’exception de deux d’entre eux, Toufik Makhloufi et Larbi Bouraâda, les protégés de la fédération) ont été soumis à ce régime draconien,  déstabilisateur auquel ils ne s’attendaient pas. Au dernier moment, la fédération est revenue sur son principe initial et a sélectionné tous les athlètes concernés sauf un….Abdelhamid Zerrifi. Elle en ajouta un autre (un marcheur) qui fut recalé à l’étape suivante, lors de la vérification de la liste des présélectionnés par l’IAAF constatant que le chrono n’avait pas été réalisé dans une compétition homologuée. Un impair qui s’ajoute à une liste longue comme le bras.

Zerrifi, un spécialiste du 3 000 mètres steeple, n’est pas un inconnu. Il fit partie de la sélection qui s’était, au cours du mois d’août précédent, rendue en Chine. Il avait couru modestement sur la piste du « Nid d’oiseau ». Il avait également participé à l’édition précédente des championnats du monde d’athlétisme, celle de Moscou 2013.  Il aurait dû être du voyage brésilien si ce n’est que le scénario fut chamboulé lors des dernières semaines.

Pour son malheur, Zerrifi Abdelhamid, surnommé « l’enfant de Perpignan » (né à Alger, en juin 1986 et est arrivé dans cette ville des Pyrénées orientales à l’âge de 3 ans), fut confronté à une de ces situations rocambolesques comme il ne peut en survenir qu’au contact de l’imprévisible, de l’inconstante fédération algérienne d’athlétisme où les hommes passent et les pratiques demeurent.

Le statut personnel de « Hamid Blondin », ces dernières années, est ambigu ou du moins ne correspond pas à l’idée préconçue que nous pourrions avoir. Ce n’est pas un Franco-Algérien. Il n’appartient pas à la cohorte des footballeurs nés et ayant grandi en France. « Bleuets » de toutes les catégories d’âges  avant de rejoindre l’ « équipe des Fennecs » par la grâce de la réglementation du football international dite « de Bahamas ».

Nous n’oserons pas dire qu’il s’agit d’un Algéro-français. Nous n’avons pas fait de recherches particulières  au sujet de son statut personnel, pour savoir s’il a demandé la nationalité française ou s’il l’a obtenu. Cela n’a que peu d’importance. Pendant sa jeunesse, son adolescence, il était Algérien de nationalité d’origine. Nous croyons que depuis il a acquis la nationalité française. A l’instar de beaucoup d’Algérien qui n’ont pas eu son parcours français.

Des articles de journaux (français) indiquent qu’en 2006, à la veille  des championnats de France jeunes organisés à Narbonne (entre Perpignan où il a grandi et Carcassonne où il était alors licencié), l’athlète espoir (20 ans) ne pourrait monter sur le podium qu’on lui prédestinait car de nationalité algérienne.

Aux championnats de France 2016, Zerrifi (4ème  d’un 3 000mètres steeple dont le vainqueur a été Mahiedinne Mekhissi) est signalé comme  coureur de nationalité sportive algérienne.
Sur ce plan-là, il est considéré au même titre qu’un Ali Messaoudi, une Zahra Bouras, une Sihem Aït Athmane, Bilal Tabti, Bilal Tarebhat, Ramzi Abdenouz, etc. figurant dans les bilans français 2016 avec la même mention et qui eux  appartiennent à la catégorie des coureurs-migrateurs. Seule différence, depuis des années, depuis l’âge de 3 ans (27 ans) « Blondin » réside dans le Midi de la France.


Contrairement à ce qu’ont prétendu certains de nos confrères, Zerrifi a réussi les minima pour Rio. Ils furent quatre à réussir ce qui devint un véritable exploit sur le 3 000 mètres steeple. Quatre coureurs candidats à la participation  olympique que la FAA n’a pas su gérer comme il se doit. Pouvait-il en être autrement lorsqu’elle fut confrontée à une situation d’abondance quand elle est habituée à la disette.

lundi 14 novembre 2016

Polémiques (49), Sur un fond de préjugés

Une fausse idée est véhiculée par « les commerçants du sport » et les illuminés de tous bords. Elle alimente à profusion le discrédit que l’on attache aux binationaux, en affirmant que ces sportifs se tournent vers les « Verts » pour avoir rencontré des difficultés à intégrer les équipes de France. Evidemment, ce qui pourrait être véridique pour ce qui concerne le football ne l’est pas lorsque l’on se penche sur le passé de certains champions qui en ont été membres et ont concouru pour des titres européens avec le maillot arborant le « Coq gaulois».

Yasmina Omrani (en athlétisme) ou Victor Sintès (en escrime) sont les exemples que l’on ne signale jamais. Des  champions confirmés changeant de nationalité sportive.  Normal, dans les milieux populaires et sportifs, ces deux disciplines sont d’un standing inférieur à celui du football malgré le palmarès de l’athlétisme regorgeant de médailles mondiales et olympiques.

En  arrière-plan de cette émigration,  on trouve  la dimension identitaire. C’est l’argument  qui est le plus souvent mise en avant lors des interviews de circonstance données pour expliquer leurs arrivées en équipe nationale. L’élément fondateur récurrent de la décision prise laisse entrevoir l’influence, le souhait familial.

Un sentiment sur lequel se greffe un malaise sociétal, celui de ne pas avoir  trouvé la place espérée dans la société où très souvent ils sont nés. Souvent aggravé par une impression latente, diffuse de discrimination. Il renvoie aux ratages de l’intégration et de l’assimilation, au repli sur soi, dans les communautés regroupées dans ces « quartiers », ressemblant plus à des ghettos qu’aux « beaux quartiers » de leurs villes.

Dans pratiquement toutes les disciplines sportives, ses sportifs dérangent. Mieux formés, ils prennent la place des « vedettes » des vendredis footballistiques nationaux ainsi qu’on peut le constater avec la configuration de l’équipe nationale de football où les « nationaux » représentent actuellement une infime partie de la composition. 
 
Ces sportifs venus d’une autre planète sportive dérangent également par un franc-parler (et des habitudes) inhabituel dans la société algérienne où le sentiment de soumission est dominant.
L’année 2016, l’année des jeux olympiques de Rio, a été riche, en débats, en polémiques dans beaucoup de disciplines. Surtout pendant la période des jeux et dans les jours qui ont suivi le retour de la délégation algérienne. La boxe, le judo ont essuyés quelques rafales car on attendait beaucoup (peut être trop) de leurs représentants qui, pour différentes raisons, sont passés à côté des espoirs de médailles qu’ils avaient  fait naitre.

Quoiqu’il ait été dit sur les plateaux de télévision où de nombreux anciens champions, entraîneurs et dirigeants mis sur la touche par le système fédéral ou affidés à celui-ci, globalement et contrairement aux déclarations des seigneurs de l’athlétisme, la préparation a très rarement été mise en cause.

L’athlétisme, la discipline-reine des jeux, a été celle qui a fait énormément parler d’elle. Bien avant que les jeux n’aient été ouverts, bien avant que la flamme olympique n’allume la vasque. Avant même que la saison sportive 2015-2016 ne débute. Elle est la discipline qui comptabilise le plus grand nombre de médailles. Celle que l’on scrute avec le plus d’attention.

Nous avons évoqué le durcissement des critères de sélection et le raccourcissement de la période de réalisation des minima. Comparativement aux exigences de l’IAAF et du CIO. La fédération algérienne s’est voulue plus sévère que les instances sportives internationales. Comme si le réservoir des athlètes susceptibles de concourir à Rio pouvait être aussi pléthorique que peuvent l’être certaines délégations  telles les sélections américaine, chinoise ou des nations de l’Union Européenne.


Nous avons également relevé que les athlètes ayant participé aux championnats du monde de Pékin 2015 ont été mis dans l’obligation (psychologique et chronométrique) de confirmer (renouveler les minima) leurs performances au lieu de se préparer convenablement pour une échéance qui ne se représente que tous les quatre ans. Le top du top en événements sportifs. La fédération, pourtant adossée à une agence de communication, n’a pas su transmettre le message aux athlètes capables d’endosser le maillot national. Ses préoccupations étaient certainement ailleurs.