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epuis que Mohamed Raouraoua a été
élu président de la FAF, cette institution régentant le football nationale
s’est mise à l’heure de la communication. Certainement la conséquence du
formatage à cette activité de celui qui fut le premier responsable de l’ANEP,
l’agence nationale de distribution de la publicité et de l’édition et du
développement de cette activité dans tous les milieux et en particulier dans
celui du football où les recettes de sponsoring permettent d’envisager de
s’émanciper de toutes les tutelles.
Les résultats de l’Equipe nationale ayant accompagné la mise à niveau de
cette institution sportive ont permis à celle-ci de s’autoriser, ayant trop
rempli ses comptes bancaires, de vouloir en restituer une partie, celle qui lui
a été et lui est octroyé par l’Etat. Oubliant que l’abondance de biens ne nuit
jamais. Mais, ceci est une autre question qui n’est pas notre propos
d’aujourd’hui.
La FAF est une institution. C’est d’une telle évidence qu’il serait
inutile de le rappeler. Pourtant, nous le devons. En tant que telle
(institution), la FAF se doit d’avoir une communication institutionnelle, de
disposer de canaux permettant la circulation d’informations crédibles et
sérieuses accessibles à tous et à tous les titres de la presse qui se doivent
d’être à l’écoute de cette institution et de ses démembrements.
Il fait partie des règles non écrites du jeu de cache-cache entre ces
deux acteurs que les journalistes soient à la recherche d’informations qui
satisfassent la curiosité des lecteurs et qui éclairassent le contexte.
Cependant, on remarque avec la « nouvelle presse sportive » que
la recherche de l’information outrepasse certaines limites. On en est arrivé à
un noyautage permanent de ces institutions footballistiques qui fait que les
titres se sont dotés d’un service permanent de surveillance fonctionnant
semble-t-il avec des agents doubles répercutant instantanément les moindres
faits et gestes des locataires de Delly Ibrahim (FAF), de Belouizdad (LNF) et
des centres d’intérêts des lecteurs (MCA, JSK, CSC, ESS, etc.). La plus grande
partie de ces « investigations » est consacrée, noblesse oblige, à
l’Equipe Nationale scannée sous toutes ses coutures et décryptée en permanence.
Il est dans la logique des choses que chacun des hauts dirigeants
(chacun dans le domaine d’activités qui lui est dévolu) de la FAF se projette
dans l’avenir, trace des plans de développement, des objectifs, des stratégies
et que, à un moment donné choisi par lui, il les dévoile, au grand public avide
de ce type d’informations qui font rêver, par l’intermédiaire des médias. Ce qui est regrettable dans une situation qui
dérive c’est que le moindre éternuement, la moindre ébauche de plan ou de
projet, la moindre hypothèse de travail soit médiatisée avec ostentation avant
même qu’elle ne soit approfondie et murie.
Ce type de journalisme bénéficiant d’accointances dans les rouages du
monde de football a offusqué quasiment tous les sélectionneurs de l’Equipe
Nationale au point que Vahid Halilhodzic, pendant tout le temps passé à la tête
de l’EN, s’est isolé des supporters en mettant fermement à l’écart les hommes
(et femmes) des médias obnubilés par un droit à l’expression revendiqué et
exploité pour le déstabiliser et nuire à un projet sportif n’ayant pas
l’assentiment de certains.
On se garde de le rappeler mais c’est cet état de fait qui a conduit
la LNF à interdire les discussions dans les couloirs de ses bureaux. Même si
l’échange d’informations peut se faire ailleurs, dans les bureaux, au café,
etc.
Dans les rangs des équipes (professionnelles et nationales) ce sont
ces « idées » en phase de maturation, encore inabouties qui en perturbent un fonctionnement qui n’est
pas (en situation normale) harmonieux. Ces ouï-dire à propos de la présence
d’un jeune joueur précédemment surmédiatisé, de l’absence ou de l’éviction de
tel autre qui aurait fauté ou manqué de respect à un notable de l’institution
consolident sournoisement les intérêts
connexes de la périphérie de ces équipes.
Inscrits sur la « liste noire », les joueurs sont
déstabilisés. Evoqués en permanence, dans une sorte de matraquage publicitaire,
de jeunes joueurs au talent indéniable prennent la grosse tête, se croient tout
permis et ne développent pas suffisamment leurs qualités et…ne concrétisent pas
les attentes.