mardi 26 mai 2015

Avant le JSK-MOB, Bravo aux supporters de la JSK


                                                                                                                                
A la veille d’un match important, il est devenu coutumier d’entendre des dirigeants de clubs, généralement en difficulté, annoncer des mesures drastiques à l’encontre des supporters des équipes adverses que l’on voudrait décourager d’accompagner leur équipe favorite. Les foules de supporters étant, dans leurs perspectives réductionnistes, considérées comme une arme de dissuasion massive, comme un élément pouvant s’agréger aux 11 joueurs alignés sur le terrain, devenir ce fameux « douzième homme » qui survolte, sublime et pousse à la victoire.
Moh Cherif Hannachi, président de la JS Kabylie, club mythique aux multiples étoiles africaines s’est engagé dans cette voie qui excite anormalement les supporters des deux équipes en les invitant presque à s’affronter en n’accordant aux supporters du MOB que …500 places, soit (il le dira après coup) le quota habituellement réservé aux équipes visiteuses.
Les Crabes ont connu à deux reprises ce genre de situation. La première fois, à la veille d’une rencontre de championnat face au RC Arbaâ, puis quelques jours plus tard, avant la demi-finale de la Coupe d’Algérie contre l’Entente de Sétif. On sait ce qui se passa. La délégation bougiote affirma avoir été malmenée au stade Saïd Makhlouf et à Sétif, le MOB se qualifia pour la finale après que les dirigeants du club bougiote eurent su prendre de la hauteur. La décision de Hannachi a été prise avec une certaine philosophie à Béjaïa. Du moins, il n’y eut pas de réactions intempestives dans les colonnes des journaux.
Il est vrai également que ce furent les Tizi Ouzéens (opposants à Hannachi et comité des supporters) qui se sont chargés de réagir avec une certaine véhémence. Mourad Amara (ancien joueur) eut une tirade digne en rappelant que de « nombreux supporters de cette région sont décédés dans des accidents de la route pour la JSK »  avant de leur souhaiter la bienvenue « chez eux à Tizi ». Il citera aussi les joueurs de la vallée de la Soummam qui ont fièrement arboré et « défendu avec hargne  les couleurs de la JSK » (Amara, Bahbouh, Dali, Bouiche, Rahmouni, les frères Amaouche).
Les supporters n’oublient la qualité de l’accueil qui leur est réservé. Ceci expliquerait a posteriori certains comportements, pour le moins inamicaux,  constatés des mois ou des années plus tard. Ceux de la JSK n’ont été oublieux. On rapporte que, par le biais de leur comité officiellement agréé, ils auraient imposé aussi bien à la direction de la JSK (fortement partagée sur le sujet) et à la commission de sécurité que les Crabes disposent d’un quota supérieur à celui distribué au MCA (1 200 places). Au delà de cette action positive, le président du comité des supporters a rappelle la qualité des liens qui unissent les deux galeries. Le président des supporters dira  « On a été chaleureusement accueillis au match aller » avant d’observer ce qui, à ses yeux, est dans doute le plus important « on a accédé au stade avec les maillots du club alors qu’on était toujours sanctionnés ». Interdits d’entrer dans les enceintes sportives algériennes, ils ne le furent pas à Béjaïa.
A la suite de la réunion de la commission de sécurité et à la polémique suscitée par sa décision, Moh Cherif Hannachi  tentera habilement (grâce à l’expérience acquise en une vingtaine d’années à la tête du club) de renverser la vapeur et de tirer la couverture à lui. Il déclara à la presse que «d’habitude, on accorde 500 places aux supporters des équipes visiteuses. Les Crabes veulent 1 000 places. Moi, je leur donnerai 1 200 places. L’important pour moi est que le match se déroule dans un fair-play total». Une manœuvre dilatoire que, dans d’autres circonstances,  on appellerait manipulation ou récupération.
Finalement, les premiers articles publiés dans la presse sportive disent que le quota n’a pas été utilisé par les Crabes₺. Seulement 700 supporters bougiotes auraient fait le court déplacement (une centaine de kilomètres au maximum) entre les villes et villages de la wilaya de Béjaïa et le stade de Tizi Ouzou. Encore une fois une tem^pete dans un verre d’eau et un dirigeant en déphasage avec la réalité profonde.


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