mercredi 6 mai 2015

C.A. Bordj Bou Arreridj, Le wali, premier gestionnaire du club

Le C.A. Bordj Bou Arreridj, club représentant de la capitale algérienne de la fabrication de produits d’électronique, a connu une saison 2013-2014 très difficile qui lui a valu une rétrogradation en Ligue 2. L’ambition pour la saison en cours était de retrouver sa place dans l’élite du football algérien. A ce titre, il postulait pour une accession rapide. Ces projets se sont réduits comme une peau de chagrin  en raison de la crise financière qui le frappe et des difficultés qu’ont les membres du conseil d’administration à renflouer des caisses désespérément vides tandis que les dettes vis à vis des joueurs s’accumulaient.
La presse sportive rapporte que, dans une intervention à la radio locale, le président de la SSPA, M. Kamel Boudjelal a reconnu les difficultés rencontrées. Il a observé qu’il se trouvait dans une situation intenable qui le conduisait à déposer sa démission d’abord et qu’il comprenait la réaction de boycott des entrainements par les joueurs. Il avoua même qu’il était solidaire de leur action. Un comble, soit dit en passant, pour un notable de la ville, pour un gestionnaire qui n’a pas pu être à la hauteur de son mandat. Mais, là n’est pas la question !
La crise financière du CABBA a été atténuée par le wali qui en regroupant les 11 membres du CA de la SSPA a réussi à leur faire débloquer une participation financière de 2 millions de DA chacun et à obtenir un prêt (1 milliard de centimes) d’un ancien président. Ce tour de table a permis au CABBA de collecter 32 millions de dinars (3,2 milliards de centimes) autorisant ainsi le paiement de 2 mois de salaires et une prime de match nul.
Par son action, le wali a réussi un sauvetage inespéré qui fait de lui le premier responsable, le premier gestionnaire du club à la place des gestionnaires de la structure sportive. Mais, au delà de cette action salvatrice, le wali de Bordj Bou Arreridj (d’autres l’ont précédé dans cette voie) a aussi fait la preuve, malheureusement,  encore une fois renouvelée, que le football professionnel n’est pas viable sans un soutien fort des pouvoirs publics.
Comme si cette action bénéfique pour le CABBA n’était pas elle-même suffisante, les collectivités locales (DJS et l’APC) ont octroyé des subventions dont le montant global est équivalent à celui collecté auprès des opérateurs économiques membres du CA. Finalement, le CABBA terminera, financièrement parlant, la saison à l’aise.
Nous remarquerons, en revisitant le passé récent du club des Bibans, que le scénario a été  à maintes reprises expérimenté avec succès et qu’il est aussi en usage dans d’autres parties du territoire.
Ce mode de financement par les collectivités locales étant apparemment définitivement ancré dans les mœurs du football algérien. Il serait sans doute nécessaire de baliser la démarche à travers deux approches. La première serait d’en faire des actionnaires de la SSPA au même titre que les autres et donc d’avoir droit au chapitre via une représentation au conseil d’administration et en conséquence à un droit de regard (qui ne serait pas de pure forme) sur la manière dont est géré l’apport financier des contribuables.
La seconde (qui n’est pas inconciliable avec la première) est de considérer les collectivités locales comme des sponsors devant bénéficier, tout comme les opérateurs économiques privés et privés, d’une véritable exposition médiatique en contrepartie du versement de la subvention.

L’apport financier de ces collectivités étant souvent déterminant dans la vie (et la survie) des clubs professionnels, il s’agirait de dépasser la simplissime apparition du nom de la localité (C.A. Bordj Bou Arreridj, W.A. Tlemcen, R.C. Arbaa,  A.S.O. Chlef, etc.) dans la dénomination officielle ou médiatique du club, par l’apposition, sur les tenues de l’équipe et autres supports, d’un logo (d’un blason s’il existe ou à créer dans le cas contraire) ou tout autre moyen pour matérialiser effectivement et symboliquement la présence de la commune ou de la wilaya dans la vie du club. Sans compter évidemment la mise en place de panneaux publicitaires autour du terrain.

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