jeudi 29 juin 2017

Samira Messad (27), Un contrôle perturbé par des tergiversations

Par la décision enregistrée sous le n°2, le comité d’audition et de décision a clos, administrativement parlant, le traitement du cas qui lui a été présenté. Samira Messad a été sanctionnée pour la faute commise (présence d’un produit prohibé dans son organisme).  Pour ce fait, elle a écopé d’une suspension d’une année grâce au bénéfice de circonstances atténuantes.

Depuis toujours, depuis ce 25 août 2015 et la réception de la notification d’un résultat d’analyse  anormal faisant suite au contrôle anti dopage subi pendant les championnats d’Algérie Open disputés au Sato d’Alger le 1er août du même mois d’août, Samira Messad se dit innocente des faits qui lui sont reprochés. Elle a en conséquence très difficilement accepté la suspension qui lui a été infligée.

Une suspension qui l’a bouleversée au point qu’aujourd’hui encore elle n’a à la bouche qu’une seule expression pour définir ses états d’âmes : « je suis choquée ». Un arrêt de la pratique sportive qui a chamboulé sa vie quotidienne faite de précarité et dans laquelle la seule lueur d’espoir fut l’entraînement et la compétition. Une lueur vacillante car elle se sait en fin de carrière sportive et que ses rêves sont restés en l’état de rêves avant de se transformer….. en cauchemars.

Elle ressent cette sanction comme une brimade…. occasionnée par certains cadres de la fédération  d’athlétisme dont quelques-uns (informés de la question) l’ont poussé à ne pas faire appel, à ne pas faire, selon l’expression populaire, de vagues. En surface, tout doit être calme, offrir une impression de sérénité. Alors qu’en dessous de la mer d’huile, courants et tourbillons sont en action. La limpidité n’est pas la qualité première des activités de la fédération d’athlétisme.

L’argument de ces personnes qui disent lui vouloir du bien met en avant la courte durée de la suspension écopée dont une partie est déjà écoulée. Elle est aussi encouragée à reprendre l’entraînement en prévision d’un retour sur les pistes prévu au cours de la saison 2016-2017. Dans quelques mois.

Des sources dignes de foi tracent un portrait dont est exempt la volonté de tricher, d’enfreindre la réglementation anti dopage sur un fond de candeur. On dit également (ce qui n’est pas contradictoire) qu’elle n’est pas le genre de personne à se laisser marcher sur les pieds. Une femme de caractère que beaucoup dans le milieu apprécie.

Son esprit est empli de meurtrissures. Aujourd’hui, en repassant (plus exactement en ressassant sans fin) le film des événements de cette journée du premier août 2015, elle se dit qu’elle fut bien naïve (idiote serait sans doute plus adéquat) et qu’elle aurait dû se comporter comme le font beaucoup d’autres athlètes, ceux et celles qu’elle approche lors des compétitions nationales et postulent aux championnats d’Afrique ou mieux encore à une participation aux Championnats du monde ou à une qualification aux Jeux Olympiques.

Après sa victoire au 100 mètres haies du « National Open » (gagné en 13.94 dit-elle, même si cette victoire et ce chrono n’ont aujourd’hui qu’une valeur anecdotique car automatiquement effacés des tablettes, Samira Messad a été conduite dans les vestiaires du Sato, où a été installé le centre de prélèvement, pour y satisfaire aux obligations du contrôle anti-dopage.

C’est en ces lieux que débute une longue attente qui doit conduire aux prélèvements des échantillons d’urine. Des prélèvements auxquels elle ne peut satisfaire rapidement. Des idées préconçues emballent son esprit et la conditionnent au point de ne pas pouvoir comprendre. Elle refuse de boire l’eau qui est mise à disposition. Elle croit fermement, avec la foi qui transcende les convertis, qu’elle sert à diluer les produits dopants que les athlètes ont ingérés. C’est une croyance fortement ancrée qui circule parmi les athlètes. Comme elle sait qu’elle n’a rien pris d’interdit, elle s’astreint à ne pas boire.

Elle raconte aussi que, même si on l’a accompagné à ces vestiaires transformés en centre de prélèvement pour qu’elle satisfasse à ce qui, d’après elle, n’est qu’une formalité, les responsables sont partagés entre lui faire subir le test ou pas. Un test qui serait lié à la réalisation des minima pour les championnats d’Afrique de la zone Nord (Maghreb).


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