samedi 28 juillet 2018

Migration des athlètes, Pot de terre contre pot de fer


L’athlétisme est une famille. Comme toutes les familles, ses membres se chamaillent du matin au soir et du premier janvier au dernier jour de l’année.
Comme toutes les familles, on y retrouve toutes les formes  de profils, tous les types de caractères. On ne doit donc pas être plus surpris que cela lorsque croisant, presque par hasard lors du « championnat national  Open », le rendez-vous de l’élite de cette discipline sportive où se mêlent  les enfants turbulents et leurs parents agités, on entend des bruissements, des bribes d’attaques dirigées contre ceux et celles tentant, en fonction de leurs savoir, de leurs savoir-faire accumulés pendant des décennies de faire bouger, de redorer le statut de cette discipline qui s’enfonce dans les marais nauséabonds de la polémique stérile et de l’échec maintes fois renouvelé.
Comme c’est devenu la coutume dans un pays qui s’appuie sur les références discursives, les propos vides de sens, des idées plagiées et les arnaques intellectuelles, les laborieux, les découvreurs d’autres horizons sont dénigrés y compris à travers des campagnes sur les réseaux sociaux.
En athlétisme (mais ceci est valable pour les autres disciplines sportives), il existe une notion fort intéressante. C’est celle de « club formateur » qui, mise à toutes les sauces, en est aujourd’hui galvaudée au point d’en devenir une expression-valise, une coque vide de sens dans laquelle le « recrutement », le pillage  a remplacé sans coup férir la « formation ».
Les clubs dits formateurs sont connus. Depuis des années, ils prospectent, découvrent des talents, les forment avant de les voir partir (sans rétribution ou prime de formation) attirés par d’autres lieux où le ciel serait plus bleu, plus serein.
Ce qui est compréhensible de la part d’un athlète (sachant, pour avoir assisté en témoin impuissant aux désillusions de ses pairs, que demain il ne vaudra guère plus qu’une chaussette trouée bonne à jeter à la poubelle) ne l’est pas pour les dirigeants et les entraîneurs qui érigent la pratique du racolage en mode de gestion de leurs clubs.
La recette de la réussite est connue. Elle est liée aux capacités financières, à l’importance du butin que s’approprient les voleurs-receleurs de talents et que les histoires locales, régionales et nationale ont répertoriées.
Il est vrai que dans le système qui prévaut depuis 1990, il est de bon guerre que ces dirigeants utilisent les arguments sonnants et trébuchants que la législation (et les règles du jeu non définies explicitement) met à leurs portées en tissant des relations de partenariat pérennes avec des institutions financièrement solides. Chacune des parties y trouvant son compte. Les uns en termes de médiatisation. Les autres en moyens logistiques confortant leurs prévisions.

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