mardi 23 juin 2015

Gestion financière des clubs "pro", Tassili ouvre-t-elle la voie à la rigueur ?


                                                                                                                           
Le conseil d’administration de la société sportive par actions (SSPA)/CSC s’est réuni à la fin de la semaine dernière. L’actionnaire principal a pris son temps pour tenir une réunion à laquelle poussé avec force  l’ « élite » des supporters, une caste dont la composition varie en fonction de celle de la classe dirigeante. Cette « élite » des supporters étant formée par l’opposition aux dirigeants en place, dans une sorte de mouvement de balancier où ceux qui ne détiennent pas le pouvoir au sein du club sont à la tête des opposants et donc de la masse des supporters. Remarquons que ce schéma peut être généralisé à l’ensemble des clubs professionnels algériens. Le véritable supporter, celui qui grille au soleil ou grelotte de froid dans les tribunes n’est que très rarement présent dans cette aristocratie des supporters, si ce n’est à titre de faire-valoir, de supplétifs, de piétaille faisant nombre dans un système de démocratie de façade.
LA décision du conseil (en fait les représentants de Tassili Airlines, actionnaire principal de la SSPA) a été de dégager la rondelette somme de 15 milliards de centimes  au titre du budget de l’année 2015. Cet apport de l’associé principal, selon les informations circulant à ce sujet, sera débloqué en trois tranches. La première serait de 9 milliards et sera versée dans les jours à venir. Elle permettra de régulariser les salaires de joueurs, de permettre le fonctionnement de la société et de régler les dettes en instance de paiement.
Le solde (6 milliards) sera versé en deux tranches. Une partie (3.5 milliards) est destinée à la participation de la SSPA au mercato estival, au recrutement de joueurs qui formeront l’équipe jouant la saison 2015-2016 de la Ligue 1. En fait, on peut supposer que ce montant servira à payer les primes de signatures ou autres avances sur salaires. La destination de la seconde tranche du solde (2.5 milliards) n’est pas connue. Elle servira certainement au fonctionnement du club.
La dotation au budget de l’exercice 2015 par Tassili représente un peu moins de la moitié du montant qui aurait été sollicité par les dirigeants du club qui ont estimé que les dépenses au cours de cette année civile devraient atteindre 35 milliards de centimes.  
La logique voudrait que, maintenant ou plus tard, dans un souci de clarté financière et éthique, les dirigeants de la SSPA qui sont (on ne peut l’ignorer totalement ou en faire abstraction) d’anciens dirigeants-supporters du CSC se retournent vers les autres actionnaires de la SSPA (dont le CSA) pour qu’ils s’alignent sur la démarche de Tassili Airlines et complètent cet apport de fonds par un montant total qui soit égal au tiers (5 milliards) de la participation de la compagnie aérienne au budget de la SSPA, chacun en fonction du nombre d’actions détenues.
De toute évidence, la SSPA/CSC aura à adapter, ajuster sa gestion à ce montant  (15 milliards + 5 milliards), de prévoir un équilibre budgétaire. Cela signifie entre autre qu’elle aura à revoir sa politique de recrutement, la grille des salaires (et avantages accordés) à verser aux joueurs et aux salariés ainsi que globalement le train de vie du club.
Il est bien sur possible de passer outre à cette limite, d’être ambitieux, de maintenir le budget à hauteur de 35 milliards. Cela impliquerait pour les dirigeants du club de s’engager dans une démarche dynamique et non attentiste consistant à  trouver d’autres  ressources financières, de se mettre à la recherche de sponsors, de faire appel aux dons de mécènes, d’anticiper les recettes aux guichets en fidélisant les supporters par la vente de cartes d’abonnements, de se lancer dans le merchandising, d’inclure les subventions, etc.

Ils auront également à prévoir un supplément de recettes qui puissent permettent à la SSPA de fonctionner harmonieusement au début de l’année 2016 (un trimestre ou plus) en assurant en particulier les salaires des joueurs, pierre angulaire du club. Car, malheureusement pour la SSPA/CSC (et pour l’ensemble du mouvement sportif) l’année civile ne correspond pas à l’année sportive.

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