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l y a quelques semaines, une partie de ce que l’on appelle le « mouvement
sportif national » était sur le point de déclencher une mutinerie.
Les équipes de l’élite de ces disciplines que l’on distingue du football-roi,
des «sports individuels » et des « sports de
combat » en leur attribuant le vocable de « sports
collectifs », comme si la balle aux pieds n’était pas un « sport
co », à savoir le hand-ball, la basket-ball et le volley-ball sont
montés au créneau en revendiquant la révision de la réglementation sportive
nationale qui, selon la perception qu’en ont leurs dirigeants, les sportifs
d’une manière générale, leur interdit de proposer des avantages pécuniaires
(salaires et indemnités) à ceux qui portent leurs couleurs dans les
compétitions de l’élite nationale en puisant dans les subventions accordées via
les direction de la jeunesse et des sports ou le ministère de tutelle.
Les intentions velléitaires de porter atteinte à la régularité
chronologique des compétitions (boycott des rencontres) ont « provisoirement »
disparu après la mise en place par les pouvoirs publics du processus de
résolution des situations de crise caractérisé, selon des mécanismes réglés
comme du papier à musique, par une rencontre entre les dirigeants
contestataires et le département ministériel concerné à savoir la jeunesse et
des sports, mettant temporairement (nous le supposons en l’absence
d’informations crédibles sur le déroulement de cette rencontre) sous le
boisseau l’application du décret
contesté.
L’action des dirigeants des équipes de « sports co »
médiatise une contrainte que vivent tous les clubs sportifs amateurs et leurs
sections. Cette obligation faite au sport dit amateur de ne pas verser de
rémunérations (quelles qu’en soient les formes) était à l’œuvre depuis
plusieurs mois déjà, avant même la promulgation du décret. En fait, depuis que
les clubs (toutes disciplines confondues) ont produit, devant les autorités
sportives, les dossiers d’attribution de subventions étatiques. Nous avons le
souvenir que des clubs ont été
contraints de réviser leurs bilans financiers (pourtant certifiés par un
commissaire aux comptes et approuvés par l’assemblée générale) et d’en expurger
toutes références à ces « maudites » rémunérations qui
les incitent à déroger à la stricte règle comptable et à tenir une double
comptabilité : une (que nous qualifierons de « comptabilité
cadrée ») pour satisfaire les exigences des DJS (qui, comme le
Tartuffe de Molière, ne veulent pas voir la réalité et se voilent la face pour
occulter administrativement parlant les situations dérangeantes) et une autre qui répond aux normes.
L’Etat, représenté par le MJS, s’appuyant sur son crédo idéologique né
aux débuts des années 90 et sur les textes législatifs balisant depuis cette
époque la pratique sportive sur le
territoire national, s’en tient fermement à la distinction entre le « sport
professionnel » et le « sport amateur ».
Cela fait partie incontestablement de ses prérogatives de souveraineté. On ne
peut décemment le lui reprocher. Sauf que, entre ces deux univers juridiquement
définis, le mouvement sportif national évolue dans un no man’s land, une zone
où s’épanouit un « professionnalisme de façade »,
vestige du professionnalisme étatique des années 70-80 et produit de l’économie
de bazar.
Doit-on reprocher au mouvement sportif national, aux disciplines
sportives qui ne sont pas le football, de s’inspirer des modes de gestion du
football professionnel (qui justement donnent le mauvais exemple en ce domaine)
se caractérisant par des pratiques occultes prédominantes? Les subventions
destinées initialement aux règlements des différentes charges (matériel
pédagogique, équipements sportifs, etc.) font l’objet de changement de
chapitres et sont donc détournées et
utilisées pour le paiement des salaires et indemnités qui révulsent des
institutions qui, parce qu’elles sont impliquées directement ou indirectement
dans la dérive (par au moins leurs laxismes) et détournent leurs yeux au nom de
la paix sociale. Les « sports co » (et les autres
disciplines sportives) ont appris à leurs dépens que les pratiques permises au
football leur sont strictement interdites au nom de la légalité républicaine et
de l’insuffisance de l’accompagnement par les supporters.
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