mardi 20 février 2018

Ali Saidi Sief (2), 1991, l’amorce des virages

Sontrairement aux athlètes précédemment cités, Ali Saïdi-Sief marque le plus bas. Après avoir fait partie de l’illustre catégorie.
Il a été le premier athlète algérien de niveau  mondial à avoir été classé, par les instances sportives internationales, dans l’ensemble des athlètes ayant eu recours aux produits prohibés par la réglementation sportive, ayant fait appel aux adjuvants pharmaceutiques interdits à l’usage sportif. Ceux (les athlètes) qui prendront sa suite, au cours des décennies suivantes, appartiendront aux niveaux pré-mondial, africain, arabe et national.
En effet, à la mi-août de l’année 2001, dans les jours qui suivirent le franchissement, à la seconde place, de la  ligne d’arrivée du 5 000 mètres, Ali Saïdi-Sief a été pris en flagrant délit de dopage lors du contrôle des urines des trois meilleurs, des trois médaillés de toutes les épreuves de l’une des deux plus importantes compétitions planétaires, les championnats du monde d’athlétisme organisés à Edmonton (Canada).
Cette grave infraction aux règles de base du fait sportif et de l’éthique inscrite dans le fair-play anglo-saxon (dévoyé aux yeux du public depuis l’exclusion du sprinter canadien Ben Johnson terminant premier du 100 m des Jeux Olympiques de Séoul, en cette année remarquable de 1988), lui vaudra d’être mis au ban de la société sportive. Il écopa de deux années de suspension. La sanction lui fut infligée par l’IAAF, la fédération internationale, instance tutélaire mondiale de l’athlétisme, discipline-phare des Jeux Olympiques.
On ne dit pas (ou si peu) que cette peine clôtura, en ce mois d’août 2001, une décennie, un cycle décennal qui débuta, à la fin de l’été 1991, à Tokyo. Ce fut (avec le recul) un tournant, un retour vers le passé et une plongée vers le présent.
Dans la capitale nippone, deux athlètes (une femme et un homme) remportèrent, à quelques heures d’intervalle, une médaille d’or, somptueuse car surprenante aux yeux de tous, sur le 1 500 mètres, la distance-reine du demi-fond court sur laquelle s’illustrèrent les plus admirables champions de la course à pied portée par les terres africaine, maghrébine et de ce monde arabo-musulman illusoire, comme il plaira, alors et plus tard, à certains commentateurs moyen-orientaux et leurs feudataires oublieux de l’Histoire, d’ajouter dans le but de s’approprier ce qui ne leur appartient pas et ne peut décemment leur appartenir.
Avec ces deux victoires, l’athlétisme algérien, le mouvement sportif algérien, la société algérienne entrent  de plain-pied dans une ère nouvelle. Une longue période faite d’un mélange de bonheur et de malheurs, de joie et de larmes. Une ère plus étincelante que celle qui la précéda qui ne manqua simplement que des titres mondiaux et olympiques inexplicablement absents des palmarès bien que les performances figurent en bonne place dans les bilans internationaux de ce temps-là.
L’emprise maghrébine sur la distance mise sur orbite, dans les années 1980, par Abderrahmane Morceli, Amar Brahmia, Rachid Kram, fut poursuivie par Saïd Aouita et ensuite Noureddine Morceli et enfin, pour clôturer le millénaire, Hichem El Gueroudj. Avec ses 3.29.51 (juillet 2001), Ali Saïdi-Sief aurait pu prolonger cette hégémonie. Le Maghreb avait succédé à la Grande Bretagne (Steve Ovett, Steve Cram, Sébastian Coe) avant de laisser place aux coureurs Kenyans toujours présents aux avant-postes.

Par leurs foulées victorieuses, Hassiba Boulmerka et Noureddine Morceli deviennent les symboles  médiatisés de la réussite sportive et les icônes, à, des degrés divers, de la résistance aux forces obscures, rétrogrades et sanguinaires. Dans ce dernier aspect, Hassiba Boulmerka emporta la palme par son soutien au parti né avec une moustache appelé à devenir en quelques mois majoritaire dans l’éventail politique algérien. 

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