Depuis le 05 juillet 1962,
marqueur diachronique du recouvrement de la souveraineté nationale, après 7
années et demie d’un conflit armé ayant impitoyablement pesé sur la vie
quotidienne d’une population civile opprimée, l’athlétisme algérien a connu des
hauts et des bas.
Très tôt cet athlétisme, faisant
certes appel, dans un premier temps à des athlètes qui ont découvert la
discipline pendant la période coloniale et ont continué à faire partie du haut
niveau de l’époque en portant les
couleurs nationales, a fait retentir
l’hymne national et monter le drapeau sur le mat des compétitions de différents
niveaux. Depuis les championnats maghrébins, arabes en passant par les
compétitions méditerranéennes, africaines jusqu’aux championnats sommitaux
(jeux olympiques et championnats du monde).
Bien avant, l’histoire de l’athlétisme
mondial, en particulier celle qui retrace les événements de l’olympisme de
l’entre-deux guerres mondiales (Boughera El Ouafi, vainqueur du marathon des Jeux olympiques d’Anvers, 1928), puis ensuite aux
cours des années qui suivirent l’après 2ème guerre mondiale (« Patrick »
El Mabrouk, vice-champion d’Europe du 1500 m en 1950 et médaillé d’or du 800 des Jeux
Méditerranéens 1951), et enfin en pleine guerre de Libération (Ali « Alain »
Mimoun, médaille d’or du marathon des Jeux Olympiques de Melbourne, 1956 ainsi que 3 médailles olympiques en 1948 à
Londres et 1952 à Helsinki aux 5000 et 10 000 mètres, 52 fois champion de
France), des athlètes originaires du pays s’étaient déjà distingués au plus
haut niveau.
Si ces trois athlètes accédèrent
à la notoriété sous les couleurs tricolores françaises, d’autres le furent (en
compagnie des Ahmed Bendiffalah, Hacène Amri, Djamel Si Mohamed, Mohamed
Djouad, Boudiffa,…) sous celles de l’Algérie en vert-blanc-rouge. D’autres
athlètes de bon niveau (Imam Lyes, Ahmed Klouch) tombèrent en martyrs.
Ali Brakchi (7 m 91 au saut en
longueur, vainqueur aux Jeux de l’Avenir à Dakar), Hamoud Ameur (première
victoire internationale d’un athlète algérien, premier à la « Corrida »
de Sao Polo), Hamida Addeche (crossman de premier plan européen et mondial)
furent parmi les premiers hérauts de l’athlétisme algérien naissant.
Au cours de la période plus récente,
couvrant une cinquantaine d’années, suivirent une première liste de noms d’athlètes
arborant fièrement à leurs cous des médailles africaines, méditerranéennes et
olympiques/mondiales. Boualem Rahoui, Sakina Boutamine, Abderrezak Bounour,
Rachid Habchaoui, Abdelmagid Mada, Othmane Bellefaa, Hakim Toumi, Lotfi Khaida,
Kader Klouchi, Benamar Kechkouche, Abdelouhab Ferguene, etc. jalonnent cette
période de trois décennies.
Les quelques noms émergeant
encore de l’oubli soit parce qu’ils appartiennent à l’histoire la plus récente de
l’athlétisme algérienne (Toufik Makhloufi) soit parce qu’ils furent vainqueurs et
se hissèrent ainsi sur la plus haute
marche des podiums en des temps difficiles de l’Histoire du pays.
Leurs noms ne sont évidemment pas
inconnus du commun des Algériens. Ils apparaissent sur toutes les lèvres,
supplantant les stars du football-roi. Hassiba Boulmerka, Noureddine Morceli,
Nouria Benida-Merah. Azzedine Brahmi, Aïssa
Djabir Saïd-Guerni, Abderrahmane Hammad montèrent eux aussi sur la boite mais leurs
noms ne sont cités que par les spécialistes.
4 médailles d’or, des médailles
d’argent, de bronze et de nombreuses places de finalistes garnissent le palmarès
olympique et mondial relativement fourni des Algériens. Pourtant, dans ce
répertoire, un nom fait tâche.
Il s’agit d’Ali Saïdi-Sief, un
athlète de demi-fond (5000 m) qui se classa à la seconde place à l’arrivée du
5 000 mètres des jeux olympiques de Sidney (2000). Alors que les
téléspectateurs algériens espéraient le renouvellement de l’exploit de Morceli
lors des championnats du monde de Tokyo puis des jeux olympiques d’Atlanta
(1996) sur la distance fétiche du 1 500 mètres, Saïdi-Sief s’engagea à
nouveau sur le 5000 mètres, moins emblématique, des championnats du monde
d’Edmonton (2001). Son nom est inscrit sur le marbre de l’histoire athlétique
algérienne pour d’autres raisons moins glorieuses.
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