lundi 7 mai 2018

Ali Saidi-Sief (30), Quelques chronos chez les U20



Lorsque Ali Saïdi-Sief, coureur licencié avons-nous écrit plus haut à Hamma-Bouziane, se classe à la 5ème place du championnat d’Algérie junior de cross-country, il est quasiment, à 18 ans, dans la situation d’un « semi-professionnel »…..sans le sou.

Contrairement à ses adversaires de la même catégorie d’âge accordant une attention normale à leur cursus scolaire,  Ali Saïdi-Sief, le coureur  junior 1ère année qu’il est en 1996,  peut consacrer le temps nécessaire à sa  préparation sportive. La priorité accordée à la carrière sportive au détriment de la scolarité est une  explication plausible à explorer dans une tentative de compréhension de tous les semi-échecs que l’athlétisme algérien a enregistrés.

Pour Ali Saïdi-Sief, ainsi que pour des centaines d’autres de ses pairs (heureux ou malheureux), les 6 séances   hebdomadaires d’entraînement sont monnaie courante. Elles ont fait (et continue de faire) partie du paysage sportif.  

Ces entraînements conduisent, lorsque l’athlète appartient aux catégories jeunes (cadets et juniors), à la réalisation de performances de premier plan pour ce qui concerne la tranche d’âge, à la postulation à une sélection en équipe nationale, à un classement dans le « Top 100 mondial » des U18 et U20.

Cette perspective est pourtant très réduite pour les U20 algériens puisque cette liste « all times » (limitée par l’impitoyable réalité chronométrique et de l’adversité à 3.38) ne comprend que 2 noms : Ali Saïdi-Sief (3.37.47 en 1997. 84ème) et Noureddine Morceli (3.37. 87 en 1988. 92ème).

Ce bilan montre, à travers l’incroyable  bond en avant des chronos, que le champion du monde et olympique N. Morceli n’aurait été qu’un espoir sans perspective d’avenir dans une confrontation avec la composante de l’actuel « Top 10 juniors all times » formant un groupe élitiste restreint dont les performances (après que  l’on ait extrait du lot les stratosphériques 3.28.81 de Ronald Kwemoi de 2014 et les 3.30.10 de Robert Biwot en 2015) s’échelonnent entre 3.30 et 3.32 réalisés  antérieurement, entre 2003 et 2011.

Bien que n’étant pas le seul dans ce cas  la courbe de progression Ronald Kwemoi est étonnante. Il est passé de 3.45.39 en 2013 (18 ans)  à donc 3.28.81 en 2014 avant de  se stabiliser à 3.30 (3.30.43 en 2015 ; 3.30.49 en 2016 et 3.30.89 en 2017). Une analyse exhaustive (et comparative avec les athlètes de la génération précédente) menée par des spécialistes en études de données statistiques pourrait dévoiler des surprises.

Noah Ngeny, adversaire de Miloud Abaoub et d’Ali Saïdi-Sief sur le 1 500 m des championnats du monde junior de Sidney, futur champion du monde senior à Séville (1999) et champion olympique de la distance (Sidney 2000) n’est enregistré qu’à la 13ème  place avec 3.32.91 (1997).

Parmi le « Top 25 », quelques noms frappent  rétrospectivement l’attention. Ils suscitent des interrogations restant sans réponse bien que quelques-uns figurant dans cette liste  entrouvrent la porte à une réflexion plus approfondie incitant à des croissements de données pour y voir plus clair.

Ce sont ceux du Qatari d’origine marocaine Hamza Driouch, du Kenyan Asbel Kiprop (contrôlés positivement) et du Djiboutien Ayanleh Souleiman (suspecté de dopage en raison de son appartenance au groupe d’entraînement constitué autour d’Aden Jama).

Ceux qui s’intéressent de près à la course à pied savent que le classement au championnat national de cross-country   une valeur seulement indicative. Le chrono réalisé aux championnats du monde juniors de Sydney 1996 (3.42.12) et son classement (9ème place) en finale du  1 500 m peuvent a contrario servir de référence.

Ce chrono lui aurait permis de figurer à la 23ème place du bilan 2017 derrière une cohorte de coureurs kenyans et éthiopiens. Miloud Abaoub (médaillé de bronze) aurait été classé 10ème.

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