Dans un souci de valorisation d’une performance (moins de 3.40) que de
nombreux adultes souhaitent inscrire à leurs palmarès, nous devons indiquer
également que seuls 2 représentants par nations (ou 3 athlètes selon les
compétitions internationales et les critères de participation exigés) peuvent
concourir aux championnats du monde (ou continental) U20.
D’autre part, à titre de simple comparaison avec ces chronos, nos deux
juniors de 1996 auraient fait partie des meilleurs seniors nationaux des années de
la Réforme sportive (N. Morceli a remporté le titre de champion d’Algérie du
1500m en 1989, à19 ans et après une année scolaire en Californie). Quant aux
juniors actuels, un chrono inférieur à 3.50 est considéré comme une performance
de premier plan national. Dans la catégorie juniors’entend.
En rejoignant la catégorie des coureurs « professionnels »
(alors qu’il est toujours junior), Ali Saïdi-Sief, libéré de toutes les
préoccupations pouvant être celles d’un jeune de 18 ans dont le destin n’est
pas entre ses mains, améliore sa meilleure performance personnelle.
Le nouveau statut que lui a attribué l’intégration au Mouloudia lui
vaut de progresser très rapidement (3.37.47 en 1997, 3.35.87 en 1998 et
3.30.91 en 1999). Cette progression est suivie d’une stabilisation l’année
suivante (3.30.82 en 2000) puis de l’établissement de son record personnel
(3.29.51 en 2001 au cours des semaines précédant son résultat d’analyse anormal)
qui constitue encore aujourd’hui (au début de la saison estivale 2018) la 23ème
performance mondiale de tous les temps.
La progression d’Ali Saïdi-Sief (5 secondes) correspond grosso modo à
celle qu’ont connue quelques-uns de ces jeunes coureurs de demi-fond algériens
qui sont apparus au premier plan depuis l’année 2000. Un regard sur leurs
progressions dans la catégorie des U23 (Espoirs) permet d’établir un lien entre
l’amélioration des performances et l’intégration dans une des grosses écuries
nationales qui sont celles (rappelons-le à nouveau) disposant de moyens financiers et logistiques.
Les informations statistiques compilées et publiées sur Facebook par Mourad
Abdenouz, l’un des anciens espoirs de la course à pied, montrent que, à l’exception
de quelques jeunes coureurs (peu nombreux d’ailleurs) ayant couru le 1 500
m en moins de 3.40, ce chrono reste, pour les coureurs algériens de la
catégorie junior, la référence les hissant au niveau mondial. Un tel chrono leur
permet de figurer en finale (ou quelquefois sur le podium) des championnats du monde U20.
Nous notons qu’en dehors de Morceli (1988) et Saïdi-Sief, seuls deux
autres Algériens Abderrahmane Anou (2010) et Salim Keddar (2005) ont couru (dans
la catégorie U20) en dessous de ce chrono devenu hors de portée des meilleurs
Algériens confrontés à la pire crise qu’ait connu l’athlétisme national.
Ce qui semblerait être la norme de l’élite nationale junior (ce serait
en réalité l’expression chronométrique du meilleur athlète algérien de la
catégorie pour chacune des saisons athlétiques considérées) s’est longtemps situé
entre 3.43 et 3.45 avant de se stabiliser, ces dernières années (2015-2017) à
un niveau inférieur compris entre 3.47
et 3.50.
Notons que le renouveau du demi-fond algérien chez les jeunes est
porté par Oussama Cherrad, un cadet de Bordj Bou Arreridj (champion du monde de
cross-country scolaire 2018) supplantant les meilleurs U20. Ce qui donne bien
évidemment une autre dimension à ces performances à inscrire à l’actif d’un
U18.
Les chronos, les titres sortant de l’ordinaire des juniors algériens,
appartiennent aux frères jumeaux Abdelmagid et Imad Touil, Samir Khadar,
Abderrahmane Amou, Salim Keddar) qui présentent un profil chronométrique relativement
comparable à celui d’Ali Saïdi-Sief…..jusqu’à 3.35.
Au-delà de ce chrono, il semble
que le jeune athlète entre dans une autre dimension impliquant l’intégration
d’autres paramètres que l’augmentation qualitative et/ou quantitative de
l’entraînement.
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