Au cours de l’audience de la commission de discipline, Tayeb Kalloud
expliqua que, lors de vacances passées en Algérie, suite à un problème de
santé, il avait consulté un médecin.
Devant l’instance disciplinaire de la FFA l’auditionnant en date
du 04 mars 2009, il affirma que, accordant
toute sa confiance au praticien, il n’avait pas pensé un seul instant que le
traitement qui lui avait été prescrit pouvait le mener à un résultat positif
lors d’un contrôle antidopage.
Dans la courte histoire connue du
dopage en Algérie, Kalloud fait figure de précurseur. A
notre connaissance, il a été le premier athlète algérien et le seul (en
attendant de connaitre qu’elle fut la défense invoquée par Souad Aït Salem) qui
ait utilisé cet argument de défense. Ce moyen fait aujourd’hui partie de
l’arsenal justificatif presque ritualisé tant il a été utilisé par des athlètes
d’un autre standing que le sien.
Cependant, la commission fédérale française a retenu contre lui qu’il
avait fait preuve d’un comportement marqué par une négligence flagrante. La
règle, aujourd’hui communément admise et inscrite dans le marbre de la jurisprudence
sur le sujet, est qu’il aurait dû informer son médecin de sa pratique sportive
compétitive et se pencher sur les « petits caractères »
de la notice (la réglementation antidopage) où se dissimulent, comme dans tous
contrats, les dangers.
En effet, la commission a noté que la mention d’un composant interdit
(la « testostérone ») apparaissait lisiblement sur l'ordonnance délivrée par le
médecin consulté en Algérie. Nous dirons toutefois que cette considération
aurait (à travers les souvenirs que nous gardons de Kalloud) pu être battue en
brèche en faisant valoir la compétence linguistique scripturale du coureur.
La sanction infligée comportait (outre la suspension de deux années)
l’annulation de toutes les performances réalisées depuis le 23 novembre 2008,
date du contrôle positif.
Ainsi que cela fut relaté dans l’article de ce mois de mai 2009, la
commission française n’a pas tenu compte des arguments auxquels s’attachaient
mordicus les notables sportifs algériens dont le point de vue est intériorisé
par l’article de « Planète sports ». Les
partisans de l’indulgence faisaient valoir deux arguments qui, de là où ils se
situent, auraient été de toute évidence si le traitement de l’affaire avait eu
lieu sur les hauteurs d’Alger.
Le premier argument est celui de ce qui était présenté comme la bonne foi
de Tayeb Kalloud. Il est sous-entendu que celui-ci ne se serait pas inscrit
dans la voie du dopage intentionnel en vue de la réalisation d’une performance.
Il serait aussi victime de sa méconnaissance des règlements.
Par ailleurs, comme pour consolider cet argumentaire, Tayeb Kalloud est
dans une situation de fin de carrière sportive qui ne serait pas, à proprement
parler incitative à violer les règles sportives pour….des broutilles.
Par ailleurs, il est possible de concevoir que, dans l’esprit de ces
notables et des pratiques qui ont cours, aurait pu naître la pensée de la
sollicitation d’une AUT (autorisation à usage thérapeutique). Toutefois, cette
possibilité doit être modérée compte tenu des doutes que nous devons avoir sur
sa connaissance des facilitations que cette procédure accorde. Tayeb Kalloud n’appartenait
plus au milieu athlétique algérien.
Le second argument mettait en exergue le fait qu’il s’était présenté
de son plein gré au contrôle antidopage. Un argument dont nous devons convenir
qu’il est pour le moins spécieux. En effet, le refus de se présenter à l’audience aurait
été sanctionné au même titre qu’un contrôle positif. Le refus de présentation
au contrôle ferait (selon les indiscrétions qui nous sont parvenues) également
partie des moyens astucieux que mettraient en pratique aujourd’hui, les
athlètes « chargés ».
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