Samira Messad n’a jamais caché que sans l’aide des clubs où
elle a été signataire, elle n’aurait jamais pu faire carrière sportive qui a
été la sienne. Une toute petite carrière. Une carrière sans grand relief
international qui n’a tenu (à comprendre ses dires) qu’à un fil, celui des âmes
charitable qui l’on soutenu lorsqu’elle était en difficulté. Entre 2008 et
2012.
Une aide financièrement limitée à une prime d’un montant
modeste et à la prise en charge de la restauration. Sans stages ! Ni de la
fédération dans les papiers de laquelle elle dit n’avoir jamais figurée. Ni les
regroupements organisés par les clubs où elle a été signataire qu’elle devait
malheureusement toujours décliner (participant avec les autres stagiaires aux
séances d’entraînement et aux repas de midi avant de rentrer au domicile
familial) pour rester au chevet de sa
mère.
A propos de la prise en charge de sa préparation, dans les
oreilles de Samira Messad résonne encore les propos de ce DTN qui montait sur
ses grands chevaux chaque fois qu’il la voyait. Ce même responsable qui osa
(comble de l’impertinence), au début de cette année 2017, lui réclamer le
remboursement des aides et du coût des stages qui ne lui furent pas accordés.
Comme beaucoup de nos responsables, le DTN/FAA se sentait
fort, important avec les faibles qui sont la majorité dans les rangs de
l’athlétisme. Contradictoirement, nous remarquerons qu’il n’eut pas l’audace
de formuler une telle réclamation lorsqu’il s’était agi de Zahra Bouras et de
Larbi Bouraâda. Deux athlètes de niveau international dopés ‘et protégés par le
bureau fédéral) pour lesquels il proposa, au contraire et en infraction avec la
réglementation nationale et internationale, la poursuite de la prise en charge
fédérale en prévision des échéances sportives internationales qui leur étaient
déjà promises une année avant la fin de la suspension.
Aujourd’hui, lorsqu’on lui parle de la CNAD, Samira Messad
reproche essentiellement à la commission nationale de lutte contre le dopage les
nombreuses allées et venues auxquelles elle a dû se résoudre entre Bejaïa et
Alger. Quelque fois à deux reprises (le dimanche et le mardi) dans la semaine.
Alors qu’elle ne dispose pas des moyens financiers pour
survivre, elle s’est retrouvée engager dans un combat interminable dont elle ne
pouvait entrevoir l’issue dans un monde dont elle ne comprenait les ressorts.
Afin de défendre son intégrité, sa moralité, son nom cité
dans la presse, mise dans l’obligation de s’expliquer, et pour ce faire de se
déplacer la veille, elle doit emprunter pour payer le voyage, l’hébergement, la
restauration et tous les autres frais qui immanquablement suivent. Souvent accompagnée
par son entraîneur ou une autre personne.
Une situation quelque fois si difficile qu’elle se sentait
prise dans les mâchoires d’un étau impitoyable. Au point qu’elle se retrouva quasiment à élire domicile
dans les services hospitaliers d’urgence et à solliciter des reports d’audition.
Un émule de Kafka y aurait sans doute trouvé l’inspiration.
C’est avec surprise que nous avons appris qu’elle n’aurait
aucun souvenir d’avoir reçu la décision
de la commission de discipline qui était censée lui avoir été remise en
accompagnement de la décision de sanction prononcée par la CNAD, après
signature par le président de l’agence algérienne de lutte contre le dopage. Ce
procès-verbal sur lequel figure le nom du produit qui fait d’elle une athlète
ayant enfreint les règles en matière de dopage. Cette surprise se dissipera à
la lecture de la documentation.
La lecture de la décision de la commission de discipline est
édifiante. On y apprend que cette commission s’est réunie suite à
un « rapport de contrôle établi le 24 août 2015 par le
laboratoire de l’agence française de lutte contre le dopage à la suite du
contrôle de l’athlète Messad Samira à Alger le 1 août 2015 à l’issue d’une
compétition nationale d’athlétisme ».
Une information surprenante est contenue dans cette citation.
La commission nationale de la lutte contre le dopage est contrainte pour
accomplir sa mission de contrôle de solliciter la collaboration du laboratoire
de l’agence française. Incroyablement, l’Algérie ne dispose pas d’un tel
laboratoire, de son propre laboratoire pourtant prévu au titre du développement
de son activité et fait appel à ceux d’agences d’autres pays dans le cadre
d’accords sportifs bilatéraux.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire