Dans le prolongement de cet argument de connaissance de
l’environnement qui n’est pas exprimé mais auquel on ne peut que se référer
implicitement, en leur qualité de citoyens vivants en Algérie connaissant le milieu
dans lequel ils évoluent, les trois membres du comité d’audition considèrent
que cette viande chevaline (présentée comme étant à l’origine de la présence du
produit prohibé et dans le prolongement des déclarations faites devant eux par
l’athlète) recèle de «fortes probabilités » d’avoir été
contaminée.
Selon toute vraisemblance, la preuve formelle n’a pas été
apportée. Ce qui explique sans doute le rebondissement que connaitra l’affaire
quelques mois plus tard.
A la lecture du procès-verbal, à partir duquel nous fondons
notre extrapolation, le témoignage du boucher (sur le contenu duquel nous n’avons
pas d’informations particulières) auquel il est fait allusion doit certainement
indiquer que Samira est une consommatrice de viande chevaline et au mieux
qu’elle est une cliente régulière de son établissement.
Nous nous devons de constater qu’en Algérie, et dans ce
domaine qu’est la pratique sportive accompagnées de très forts soupçons de
pratiques prohibées (même si les cas vérifiés ne sont pas nombreux) rassemblées
dans le terme de dopage, c’est la seconde fois (à notre connaissance) que le
facteur « contamination » est évoqué lors de situations
avérées.
La première apparition de ce mot (dans le contexte du dopage)
fut au cours des jours et des semaines de juin et juillet 2012 qui suivirent
les sanctions de suspension (deux années) prononcées à l’encontre de Zahra Bouras et Larbi Bouraâda.
Les proches de Zahra Bouras et de Larbi Bouraâda, qui furent
et continuent d’être les emblématiques représentants du dopage en Algérie
(avant qu’ils ne soient détrônés , pour un temps, par les footballeurs Youssef Belaili
et Khair-Eddine Merzougui), à savoir Ahmed Mahour Bacha (qui fut l’entraîneur
de ces deux athlètes pendant de longues années) et Amar Bouras (le père de
Zahra qui devint son entraîneur quand elle quitta Mahour Bacha, à quelques mois
des jeux olympiques de Londres 2012 et par ailleurs président de la fédération
algérienne d’athlétisme lorsque se présente le cas de Samira Messad) ont été les
introducteurs de cette notion de « contamination ».
Elle est apparue dans le discours sportif et journalistique
algériens lorsque les deux entraîneurs considérés, bien avant que les athlètes
ne soient épinglés, comme les experts en « préparation biologique »
la firent valoir comme moyen de défense pour justifier les contrôles positifs
de leurs athlètes. Des contrôles positifs observés à l’étranger (France et
Allemagne) dans un contexte tel qu’ils ne pouvaient être effacés ainsi qu’on le
laisse entendre.
Il va s’en dire qu’au
début de l’été 2012, l’expression fit florès dans les médias. N’oublions pas
que les athlètes Zahra Bouras et Larbi Bouraâda figuraient sur la liste des
espoirs de médailles alors dégagée par les dirigeants de la FAA pour les jeux
olympiques qui se tinrent quelques semaines plus tard à Londres.
Il s’agissait alors d’injections de « vitamines »
qui auraient pu être dénaturées. Leurs déclarations faites à l’époque laissèrent
à penser à une contamination volontaire, à une action criminelle qui les incita
(sans que l’on connaisse les suites données) à envisager au dépôt d’une plainte
contre X. (cf. les chroniques « Sous l’olivier » N° 339
et suivantes, série « Dans le rétro »).
S’il est difficile de considérer comme une justification
probante cette thèse (voir à ce sujet les explications du docteur Yacine
Zerguini reprise dans la chronique « Sous l’olivier. N° 353.
Malveillance, négligence ou amateurisme » du 25 juin 2016) lorsque
l’on est face à un processus de fabrication industrielle de produits
pharmaceutiques, parapharmaceutiques ou de compléments alimentaires
habituellement objets de conditions de fabrication strictes, elle le devient
(peu ou prou mais avec une très forte prévalence) lorsque l’on a à l’esprit les
conditions de l’élevage de bétail perçu en tant que moyen d’enrichissement
rapide y compris par l’emploi de pratiques déloyales, aux limites quelque fois
de la criminalité. N’a-t-on pas vendu, pendant des mois de Ramadhan, de la
viande d’ânes ? Des pratiques qui résulteraient des pratiques commerciales
informelles et (cela va de pair) l’inexistence de contrôle vétérinaire dans les
circuits commerciaux non réglementés, pour ne pas écrire illicites.
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